Dans une chambre d’hôtel, une jeune femme attend l’homme qu’elle aime…Difficile de faire plus simple comme pitch. Et pourtant c’est là toute l’originalité du film de Vania Leturcq : il ne s’y passe absolument rien. Ou plutôt, les seules choses qui passent sont les émotions sur un visage, celui de l’actrice principale, omniprésente. Un visage duquel il devient dès lors impossible de détourner le regard.
D’une beauté fascinante mais classique, rappelant certaines actrices italiennes (on pense surtout à Valentina Cervi dont elle est le portrait craché – même si le jeu des comparaisons est bien futile), Edwige Baily, jusqu'ici surtout cantonnée…
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Où est la main de l’homme sans tête de Guillaume et Stéphane Malandrin
Alors… D'abord, on prend le Ring, sortie 13… Là on tourne à droite vers Ninove… On traverse Dilbeek et à la sortie, c’est encore à droite, après le feu. "Ce feu là ?" "… Je sais pas moi… Attends… Oui, direction Ternat, c’est ça !" Nous tournicotons, traversons le petit village de Bodegem, laissons derrière nous un passage à niveau. "C’est bon, c’est toujours comme sur le plan." À droite, à gauche, à gauche, dans des chemins toujours plus petits, plus verts et de plus en plus écartés. "Zut, on a loupé…
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Sur une route déserte, Nathalie emmène sa mère Marianne visiter un nouveau studio à louer. En effet, ses parents sont en train de se séparer et Marianne, dévastée, doit partir. En pleine dispute, les deux femmes sont interrompues par l’arrivée inopinée, à l’arrière de la voiture, d’une vieille dame malade et farfelue répondant au surnom de Yeti (diminutif de Henriette), échappée d’un asile psychiatrique. Sa mission : rapporter son clairon à son défunt mari, qu'elle croit toujours vivant. Malgré le détour, Marianne aide Yeti et annule la visite du studio. Nathalie s’emporte et laisse sa mère seule avec Yeti. Marianne ramène… Lire l'article
Pour en finir avec les clandestins, le Pouvoir met en place une procédure d'effacement. Contre ces disparitions, la résistance s'organise. La lutte permet aux effacés de retrouver une identité. Ambitieux. C'est le premier mot qui vient à l'esprit pour qualifier Vos Papiers!, un efficace court d'animation décrivant une société totalitaire dans laquelle les clandestins et les rebelles sont tout simplement effacés.
Le parallèle avec le Troisième Reich est ici clairement évident dans l'apparence des «soldats», représentés par des «bics-effaceurs» à l'allure vaguement humaine et dont la couleur noire rappelle fortement les uniformes…
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Histoire de la petite sirène qui retrouvait ses jambes.
Quelques semaines à peine après qu'Alex Stockman ait proposé son adaptation de la nouvelle d’Ivan Alvarez Eva reste au placard les nuits de pleine lune (voir notre numéro précédent), Psyché Piras nous propose sa version de la même histoire.
"Je connaissais Ivan Alvarez", nous explique Psyché, "et j’avais été bouleversée par sa nouvelle dans laquelle il évoquait sa maladie. Il avait accepté de m’en céder les droits et je me suis mise à travailler sur l’adaptation. Quelques temps après le décès d'Ivan, Alex Stockman est venu me demander si j’étais…
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La promiscuité est source de conflit...
À coup d'incantations divines et d'infernales courses poursuites, les querelles de voisinage entre Dieu et Diable tournent à l'affrontement graphique en noir et blanc. Incroyablement imaginatif et drôle, cette querelle millénaire donne lieu à un affrontement dantesque à coups de décors. Conflits entre le noir et le blanc, entre le plein et le vide, entre la ligne et la surface... D'une manière extrêment visuelle, la lutte entre le Bien et le Mal emprunte les codes du burlesque et de l'absurde. Tex Avery en aurait été fier. Montage rythmé, animation pleine de surprises et de rebondissements, Recto Verso est un premier film réussi et…
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Abordant des thèmes sérieux comme l'inceste, l'abandon, la responsabilité, la revanche et la culpabilité, Iao Lethem nous fait le portrait d'une famille explosée et, sur le mode du mystère et du fantastique, confronte les deux personnages principaux (le père et la mère) à leurs propres démons enfouis et que le retour (imaginé? fantasmé?) de leur fille après 8 mois d'absence va bouleverser. Interprété magistralement, tout en pudeur et force par une Marie Du Bled qui n'a pas volé son prix d'interprétation, Les Oeufs brouillés, loin du pensum pesant sur des thèmes difficiles, est au contraire une oeuvre intelligente et originale…
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Le Scrabble mène à tout
Cinéaste documentaire, Mathias Desmarres aime approcher les gens, les filmer parfois de très près dans leur quotidien pour en retirer des sujets personnels, quelques peu insolites. A la façon des meilleurs sujets de feu le magazine Strip Tease, il parvient avec beaucoup de finesse, à leur donner un parfum d’universel. L’année dernière, lors de ce même festival, il s’était fait remarquer avec Bye Bye Caravane, qui nous faisait partager l’angoisse d’une mère et de ses trois enfants devant déménager d’un camping résidentiel vers une habitation sociale. Ici, il plante sa caméra dans une séniorerie, au milieu de l’appartement…
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Bien qu’il soit sorti sur nos écrans le mois dernier, Cinergie ne voulait pas passer sous silence le magnifique Je vais bien, ne t’en fais pas du français Philippe Lioret, en bonne partie post-produit en Belgique. Déjà couronné de plus de 800.000 entrées en France, où il est sorti en septembre, ce drame du réalisateur de L’Equipier, avec Emilie Dequenne, est à ne pas manquer.
À peine débarquée d’un voyage en Espagne, Lili, incarnée par Mélanie Laurent (la révélation d’Embrassez qui vous voudrez), apprend que son frère jumeau, Loïc, a quitté la maison, suite à une énième dispute avec leur père. Le mutisme…
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Connaissiez-vous Paf le chien ?… Et bien voici Klatt...
Mais que fait la S.P.A. ? Inspiré de la célèbre blague, Klatt le chien se la réapproprie et l’emmène encore un cran plus loin avec un court métrage violent, drôle, au mauvais goût parfaitement assumé et surtout particulièrement cruel envers nos amis les chiens.
Un toutou, une baballe et une raquette de tennis… Trois éléments qui ont suffi à faire de Klatt un des plus grands éclats de rire du festival. Mélange entre l’humour bon enfant de Tex Avery et de la série animée américaine Happy Tree Friends (dans laquelle des petits oursons tout doux-tout mignons se font trucider à…
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Un flic poursuit un meurtrier et la Grande Faucheuse vient se mêler à la course.
Si notre Franquin national était encore de ce bas monde, nul doute qu'il aurait jubilé à la vision de ce réjouissant petit film, jusqu’ici sans doute la meilleure adaptation non officielle de ses fameuses Idées Noires.
Le graphisme en noir et blanc nous dévoile une Faucheuse cartoonesque, ne sachant où donner de la tête entre le feu des mitraillettes. Une manière de montrer que «la Mort» est un boulot comme un autre, un boulot routinier mais dangereux et loin d’être de tout repos, avec des décisions pas toujours faciles à prendre. Il faut La voir se griller une clope nonchalamment après…
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Un soir dans une morgue… Une rencontre fortuite…
Pas toujours facile d’aborder le thème du deuil sous un angle décalé et original. Citons malgré tout, dans des genres diamétralement différents, L'Oiseau Bleu de George Cukor, Buio Omega (Blue Holocaust) de Joe D’Amato, Nekromantik, de Jorge Buttgereit et le récent Corpse Bride de Tim Burton et Mike Johnson... C’est pourtant tout ce qui fait la force du nouveau film de Patrice Bauduinet (après entre autres, Bon Appétit et La Nuit du 6 au 7).
Une jeune employée de morgue est confrontée à une jeune trépassée magnifiquement belle dont le corps nu et le grand sourire figé va la fasciner. Ce qu'elle…
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Le 14 novembre dernier, La Médiathèque de la Communauté française de Belgique organisait un concert anniversaire, dans la grande salle du Palais des Beaux-Arts, là même où, cinquante ans plus tôt, fut célébrée sa naissance. Divisé en deux parties (musique contemporaine puis chanson française et pop à la sauce jazz) encadré des discours de rigueur, ce concert était l’occasion de se souvenir de la place prise par cette plate-forme de découverte dans notre vie culturelle, mais aussi de se questionner sur l’avenir, l’essoufflement étant patent depuis le développement à grande échelle du téléchargement, de musique, mais…
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La bonne surprise de ce passionnant coffret est la découverte de deux films peu connus de la période mexicaine de Buñuel qui permettent de mesurer sa faculté d’adaptation, sans que cela l’amène à renier sa morale personnelle formée à l’école du surréalisme. En 1946, après avoir supervisé à Hollywood les versions espagnoles de films américains, Buñuel, sans travail, accepte l’invitation du producteur Oscar Dancigers à venir au Mexique. Il y réalisera vingt films, soit les deux tiers de sa filmographie. Le premier, Gran Casino, s’inscrit dans la tradition du mélo musical que Buñuel respecte en surface tout en refusant le sentimentalisme… Lire l'article
À l’école du Cinéma : Exploiter le film de fiction dans l’enseignement secondaire
Un livre de Michel Condé, Vinciane Fonck et Anne Vervier
Pas seulement pour les enseignants
Voici plus de 20 ans, l’asbl Les Grignoux lançait, à Liège, les séances pédagogiques d’Ecran large sur tableau noir. Aujourd’hui, grâce aux salles d’art et essai et au réseau des centres culturels, les élèves, du maternel au supérieur, peuvent, partout en Wallonie et à Bruxelles, découvrir (en matinée scolaire avec leurs enseignants, et pour un prix modique) une sélection annuelle d’une trentaine de films récents. Ces films sont retenus…
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