Joachim Lafosse se promène dans Bruxelles et nous parle de lui, de sa ville, de son cinéma.Lafosse Joachim Lafosse, on vous en parle depuis belle lurette. Dès Tribu, son premier court métrage, puis Folie Privée, son premier long métrage. Ensuite, nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux – que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ? – qui, sitôt achevé, nous est apparu comme un film louchant entre la comédie et la tragédie dans une relation du masculin au féminin, autour de l’image de la femme.
Alors que Nue propriété examinait la transmission des limites et leurs transgressions possibles dans un trio infernal : deux fils…
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Stefan Pielek, fleuriste de son état, la trentaine, est amené au poste de police. Raison invoquée : le jeune homme a tenté de mettre fin à ses jours. Refusant de donner les raisons de son acte, Stefan va se retrouver confronté à une réalité bureaucratique qu’il ignorait : le suicide est un crime punissable par la loi. Oui mais… afin de pouvoir mettre fin à ses jours en parfaite impunité, Stefan doit introduire une demande écrite qui sera examinée dans les quatre semaines. En attendant le verdict, et une possible autorisation de se faire exploser le caisson, Stefan voit ses papiers confisqués et son identité « effacée ». Il devient une âme en peine attendant… Lire l'article
Le Français s’est toujours moqué des accents régionaux outre hexagone, et les Belges font les choux gras des blagues de nos amis voisins. Pour se faire respecter et nous hausser au niveau international, les Bruxellois ont formaté leur langage, effaçant les « tu sais hein », les « tiens donc », les «une fois», alignant la musicalité de la voix sur une note monocorde et si possible montée d’une tierce en fin de phrase pour redescendre à pic sur la dernière syllabe afin de donner l’illusion de venir d’une autre capitale. À la honte d’être considéré comme un provincial, s’ajoute la volonté politique de nettoyer la langue…
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La veille de Noël, à l’heure des derniers préparatifs des réunions familiales, nous recevons Damien Chemin dans nos bureaux, décorés pour l’occasion par notre directrice. Une pluie glaciale fouette les rues de la capitale. Damien est accompagné de ses invitées. Profitant des fêtes de retrouvailles, il partage son agenda entre rendez-vous de travail et visites guidées pour ces dames sorties de l’été brésilien. Certes, il aurait pu leur jouer un tour plus agréable, mais elles n’ont pas l’air de lui en vouloir. L’humanité et la générosité qui se dégagent de ce monsieur doivent tout lui pardonner !Nous nous adonnons…
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Edito
Les jours se suivent, les années passent, les vies se font et se défont. Restent les rêves réalisés, les folies menées à bien, les témoignages et les souvenirs. Des actes humains, réussis ou moins, qui possèdent la valeur intrinsèque du don. Cette année, bien qu’elle débute dans les lacets des crises financières et politiques, nous voulons la souhaiter pleine; d’espoirs, de désirs, de plaisirs, de réalisations, d’aboutissements, de partages et d’échanges.
Pour notre part, nous la mettrons sous le signe de l’humain, nous accentuerons notre découverte du magma intérieur de celle et de celui qui se trouve derrière les…
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Le capitalisme au bout du fusil
Humour noir et chasse chaotique au patron voyou pour un duo de cinéastes français engagés dans une dénonciation grinçante et désespérée de l’impact destructeur de la mondialisation. Récompensée par le prix du scénario à San Sebastian, projetée en sélection officielle aux derniers festivals de Londres et de Rome, et en route pour la compétition du Sundance 2009, la comédie grinçante Louise-Michel de Benoît Delépine et Gustave Kervern confirme le statut d’explosifs francs-tireurs de ses auteurs dans le panorama assez sage du cinéma français.
Après le road-movie en fauteuil roulant Aaltra (en…
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Révoltés contre les injustices
Lunettes noires pour l’un, barbe broussailleuse pour l’autre et tutoiement de rigueur pour les deux : Benoît Delépine et Gustave Kervern désacralisent l’exercice de l’interview, oscillant de l’ironie caustique à l’analyse incisive. Un double langage qu’ils développent toute l’année pour l’émission satirique Groland sur Canal + et qui nourrit leurs œuvres cinématographiques.
Rencontre avec un duo de réalisateurs iconoclastes conjuguant avec humour la flamme de l’anarchie et le sang-froid de l’autodérision pour des aventures cinématographiques hors normes.
Cineuropa : Quel a été…
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Pourquoi le cinéma asiatique a-t-il réussi à s’imposer dans le monde entier comme jadis le cinéma hollywoodien ? Tout d’abord, il y a la rencontre (devenue une liaison et non un conflit) entre la tradition orientale et la modernité occidentale. Une liaison étrange et paradoxale qui voit les formes traditionnelles de leur culture rejoindre la révolution du cinéma moderne occidental. Si on y ajoute le développement de la mondialisation économique et des technologies numériques permettant la réalisation de films à petit budget on comprend mieux l’impact d’un cinéma qui ne cesse de prospérer dans le monde entier. Enfin, contrairement à Hollywood le statut…
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L'élève des autres ou Du libertinage
Quatrième film d’un des réalisateurs les plus doués de sa génération, Elève libre poursuit la quête de Joachim Lafosse sur la transmission des limites et leur transgression.C’était déjà, on s’en souvient, le sujet de son film précédent, Nue propriété. Dans Elève libre, Jonas, un adolescent de seize ans, préfère le tennis à des études qui lui échappent, sauf qu’il se voit obligé, s’il rate ses examens, d’intégrer une école technique. Trois adultes bisexuels et homosexuels qui naviguent dans les plaisirs du libertinage lui proposent de…
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Pis and love
"What's Belgium famous for ? Chocolates and child abuse. And they only invented the chocolates to get to the kids.”
De mauvais goût ? Sans aucun doute. Hilarant ? On en redemande !... Ce dialogue récité avec malice par un Colin Farrell réticent à toute chose belge dans la récente et savoureuse comédie noire In Bruges résume en une phrase l’ampleur de la situation : la Belgique vue de l’étranger reste, pour beaucoup de gens mal informés, une vaste blague, un pays où l’absurdité est souveraine, un nid de coucou incompréhensible pour qui n’y est pas né. Et pourtant au pays des frites au chocolat, de Sandra Kim…
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Joachim Lafosse, on vous en parle depuis belle lurette. Dès Tribu, son premier court métrage, puis Folie Privée, son premier long métrage. Ensuite, nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux – que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ? – qui, sitôt achevé, nous est apparu comme un film louchant entre la comédie et la tragédie dans une relation du masculin au féminin, autour de l’image de la femme. Alors que Nue propriété examinait la transmission des limites et leurs transgressions possibles dans un trio infernal : deux fils et leur mère, Elève libre poursuit la quête… Lire l'article
Sur le tournage d'Oscar et la dame rose, nous rencontrons un monsieur avec une très belle caméra à l'épaule (comme la nôtre, mais en HD). Il filme sans arrêt, tout aussi transi par le froid que nous et, visiblement, il ne fait pas partie de l'équipe. Croyant reconnaître un confrère, nous entamons la discussion et nous apprenons que Thierry Colby (c'est son nom), fait un portrait d'Eric-Emmanuel Schmitt. Cela fait un an qu'il le suit et ce jour-là, il est venu vivre et filmer l'auteur sur le tournage de son second long métrage. Questions.
Cinergie : Est-ce que le portrait d'EES est ton premier portrait?Thierry Colby : Non. Avec Comme au cinéma, l'émission…
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Illustration de Gwendoline Clossais
L’ensemble est composé de ronces brutes et de mûriers en fruits, d’orties géantes et de rejets de toutes sortes dardant leurs épines agressivement sans pitié. Il est dense, touffu, près à ensevelir jusqu’à la noyade tout qui voudrait y passer. Une femme s’y trouve, vêtue pour seule défense d’une combinaison de motard et de gants. Elle traverse cet épais massif hostile comme Blanche Neige au travers de la forêt en furie. Mais loin d’être blanche, cette femme-ci est sombre, pas vraiment angoissée ni hurlante, plutôt essoufflée, presque silencieuse, écorchée par-ci par-là, allant devant elle,…
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