"Réveillez la bête qui est en vous", disait la pub : Eric Peeters, en réalisant ce Beestig Dagje plein d'allant et de clins d'oeil tordants, semble avoir bien compris le message. En sept minutes et le triple d'animaux, il nous énumère joyeusement nos tics bestiaux en nous montrant vaches, cochons, pingouins et gorilles dans leur quotidien le plus cliché... Ce quotidien que les grammairiens (et les gardiens de zoo) ont sans doute observé pour inventer les expressions de "chaud lapin", de "malin comme un singe" et de "bonnet d'âne".
Beestig Dagje commence donc au petit matin avec nounours qui se lève, pour se terminer au coucher du soleil, quand l'homme se couche. Entre les deux, on aura vu un crocodile…
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Magré tout, le chant de la liberté
Quelque part, un bâtiment aux hauts murs de briques sales. Une file d'hommes et de femmes attendent sous la surveillance de gardes en treillis, lourdement armés. On comprend très vite qu'il s'agit de la visite des familles dans une prison de femmes. Un par un, les visiteurs entrent, entièrement soumis au caprice des ombrageux militaires. Parfois, sans raison apparente, c'est la fouille complète, voire l'exclusion. Les portes se referment, d'autres s'ouvrent les prisonnières apparaissent. Effusions, larmes, rires, sous l'oeil vigilant des matonnes. Soudain, deux femmes quittent la pièce. La prisonnière guidant la visiteuse, elles courent à…
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Les cinéphiles ayant découvert The Bloody Olive, un court métrage surprenant de Vincent Bal attendaient avec curiosité un long métrage de son réalisateur. Ils ne seront pas déçus. Miaouw ! Minoes (Minouche), long métrage, produit en Hollande a eu un très grand succès public aux Pays-Bas. Lorsque l'on voitMinouche on comprend pourquoi. Ce conte où les chats remplacent les fées en caressera plus d'un dans le sens du poil. Adapté d'un récit de l'écrivain hollandais Annie M.G. Schmidt, un livre classique de la littérature pour enfants, l'histoire contée est simple et magique. Tibbe, un journaliste jeune et timide rencontre…
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Comme à la radio
Aux abords d'une cité toulousaine, trois jeunes piquent une voiture. Une patrouille de police intervient. Dans le mêlée, un coup de feu claque et un gamin s'écroule sans vie. Les amis de la victime tentent de réclamer vérité et justice mais se heurtent à l'arrogance des policiers, qui cherchent à couvrir leur responsabilité, et à l'indifférence des politiques peu soucieux de tremper dans ce bouillon explosif. Résultat : mobilisation, répression, manifestations, interventions, occupations, barricades: 4 jours d'émeutes au quartier de la Reynerie. Pour Eric Pittard, documentariste, c'est l'occasion d'aller à la…
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Muriel Kuypers nous parle d'un film qui relate une situation, malheureusement, trop souvent vécue par les femmes (elles en sont les premières victimes), le chômage. Le documentaire de Loredana Bianconi, une cinéaste auquel nous avons consacré un gros plan et qui a réalisé en 1998, le très beau long métrage : Do You remember revolution.
Coup d'oeil derrière soi avant de regarder vers l'avenir
Une femme de 45 ans, au chômage, ce n'est, malheureusement, pas extraordinaire dans notre société contemporaine. Un film sur quelqu'un se trouvant dans une situation de précarité, ce n'est pas nouveau non plus. Le cinéma, qu'il soit de fiction ou…
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Iao Lethem aime secouer le spectateur. Dès In the between the sheets, un film de 10' qu'il a réalisé en adaptant une sulfureuse nouvelle de Ian McEwan, il donnait un enjeu à sa fiction : comment un père réagit-il lorsqu'il découvre qu'il ressent du désir pour sa fille ? Vous me direz que les anglais n'ont pas leur pareil pour cuire à feu doux les sujets sulfureux. Perturbant, n'est-il pas ?
Mamaman nous trace les relations d'une mère en conflit quotidien avec sa fille de 17 ans. Iao Lethem enregistre dans ce court métrage de 25' le dit (souvent violent parfois distrayant, "on ne se fait pas de cadeau dans l'intimité") et le non-dit (que chaque spectateur…
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Un film coup de poing qui vous met KO pour un bon bout de temps. Le temps de reprendre ses esprits car on n'en croit pas ses yeux, à tel point qu'on se demande si on n'aurait pas perdu la raison ? Patric Jean, le réalisateur du film documentaire Les enfants du Borinage frappe une fois de plus fort, très fort, là où ça fait mal. Il va droit au but sans emballage cadeau pour dire tout haut ce que plus personne ne dit même tout bas : la honte de nos systèmes qui contribuent à écarter et à enfermer les indésirables de notre société, et qui mènent, on le sait, tout droit à la délinquance. Cette honte vous est servie ici comme un plat qui se mange froid.… Lire l'article
Tango nostalgie pour monde disparu
Réalisé en 2001 et rarement montré depuis, le dernier court métrage animé d'Eric Ledune mérite pourtant beaucoup mieux que cette relative indifférence. L'auteur des Haikus y fait une fois de plus étalage de réelles qualités artistiques, tout en finesse, à l'image de ces belles peintures animées aux tons pastels qui constituent le coeur de son film. Au départ de Bayan..., il y a une amie d'Istanbul qui offre au cinéaste un disque de tangos turcs, très populaires là-bas des années 20 aux années 50. Envoûté par l'une des chansons (Bayan Bana Bak Bayan, de Neriman Beçitktaçli Kemal),…
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Dans un théâtre de marionnettes, la Femme Papillon exécute ses tours de magie sous les yeux rêveurs de toute une assemblée de pantins. L'un d'entre eux, tellement subjugué par la beauté de cette créature majestueuse, en perd la raison, et par la même occasion tous ses fils qui le retenaient à son destin. Libéré du joug marionnettiste, il s'empresse de rejoindre sur scène cette Femme Papillon... mais le rideau tombe sur toute cette mascarade en carton-pâte, et le pantin dégingandé se retrouve seul. Après une course poursuite le conduisant dans les tréfonds de ce petit théâtre de bric et de broc, le petit Pierrot lunaire s'empare d'une…
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Full Metal Waterzooi
La guerre est certes une belle connerie, mais reconnaissons que si elle n'existait pas, le cinéma aurait dû l'inventer. N'a-t-elle pas servi de toile de fond à quelques pages les plus glorieuses de l'histoire du 7è art? Sans elle, John Wayne ne serait resté qu'un cow-boy sanguin, Stallone un pugiliste amoureux d'Adrienne, et personne ne connaîtrait le potentiel comique d'un Tom Cruise (Top Gun) ou d'un Charlie Sheen (Oui, j'ai dit Charlie, je respecte Apocalypse Now, moi!). Personne ne chanterait les célèbres canons de Navarone, on n'aurait pas la moindre idée de l'existence d'une rivière Kwaï ; quant à la chevauchée des…
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Mon pote âgé versus maître Verger
Vous vous souvenez peut-être de La relaxation des légumes de Marc Bruynbroek-Lautal. Un court métrage d'animation où de jolis légumes colorés exécutaient, sur un fond de cosmos très new age, des exercices de yoga de manière de plus en plus impertinente et indisciplinée. Michel Bertiaux, qui était déjà de cette aventure-là, en reprend une partie des idées et de l'esthétique pour sa Croisade des légumes. Voici donc l'histoire de la guerre entreprise par le duc Godefroy l'artichaut et son armée potagère, pour délivrer les tomates, otages du peuple des fruits. Hélas, la croisade…
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Ce court métrage d'animation s'inscrit dans une série de films intitulée "En toutes lettres", dont le thème est d'illustrer, par l'image et le son, des correspondances célèbres de l'histoire de l'art. Après La Leçon d'agronomie de Michel Bertiaux, qui s'inspirait des lettres de Kafka, voici un autre hommage, tout en poésie, à un autre écrivain de renommée : Marcel Proust. En ayant choisi de transposer sur grand écran les lettres de Proust à Geneviève Strauss (l'une des relations mondaines de l'écrivain), Marc Lobet s'est ainsi lancé dans une aventure périlleuse, tant paraît difficile de retranscrire…
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Quand tu descendras du ciel reprend la trame d'Un petit air de fête, l'un des moyens métrages réalisés par Guirado en 1999 : Jérôme est fils de fermier. Son père est mort depuis longtemps, c'est donc à lui de veiller au maintien de l'exploitation familiale. À cause de ses nombreuses dettes, il décide de quitter sa campagne profonde pour la ville, dans le but d'y trouver un travail pour ramener un peu d'argent à la maison. Seulement voilà : la ville n'est pas si hospitalière, et le rat des champs se transforme rapidement en pigeon de service - son boulot consistant à ramasser les SDF et à les jeter dans les champs bordant l'agglomération.… Lire l'article
Par ce film, Gilles de Voghel (un pseudo ?) réalisateur facétieux en herbe s'il en est, a choisi de cibler le rôle mystificateur des médias et d'en faire l'aliment de son sujet. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type singeant habilement grandes enquêtes à la Pierre Carles, Au Nom de la Loi ou leurs pendants de qualité ici et outre Atlantique. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type…
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Le film commence sur une boutade : un type un peu bourru hurle dans un mégaphone des instructions de réalisateur. Il filme une pub pour la télévision, en pleine nature albanaise. A l'occidentale, aimerait-il, bien qu'il n'ait pas les moyens... En quelques minutes, tout est déjà dit : l'Albanie est un pays de contrastes, séduit par l'Occident mais fier de ses racines orientales, à la fois moderne et archaïque, désireux d'un futur plus radieux mais engoncé dans des pratiques et des traditions d'un autre âge. Un pays chaotique, que le réalisateur Fatmir Koçi filme avec tendresse et humour, partagé lui aussi entre cette envie d'aller de l'avant… Lire l'article