Le rendez-vous annuel des professionnels du cinéma autour de la Ministre de la Culture et de l'Audiovisuel, du Secrétaire Général de la Communauté française et des Présidents des commissions de sélection avait un air de fin de règne et de fermeture de guillemets. Ce qui se devait être l'habituel carrousel aux chiffres « reflétant la bonne santé de notre industrie cinématographique, tout en ne sous-estimant pas les efforts restant à fournir quant à ... », s'est rapidement transformé en un salut mutuel entre l'auditoire composé de professionnels du 7ème art et la Ministre sortante Fadila Laanan, présidant son dernier…
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Panique à l’abattage.
Dans le paysage sombre et désespéré que nous propose le court-métrage belge d’animation actuel et où se décline sur tous les modes graphiques et souvent avec talent l’expression d’une faillite existentielle faite de solitude et de renoncement, l’apparition de Paola Poule Pondeuse de Louise-Marie Colon fait l’effet d’un cocorico tonique et joyeux, bouffée d’oxygène pleine d’humour et de pertinence.
Soulignons avant toute chose qu’il s’agit là d’un travail d’atelier qui sous la houlette éclairée et complice de Louise-Marie Colon réunit un groupe d’enfants de deuxième primaire particulièrement…
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Portrait de ma mère poète est le récit autobiographique que sa mère donne à Jean-Noël Gobron face caméra avec dans ce qui se dévoile une étrange complicité. La relation mère fils est ici le point de départ de ce qui autorise le film. Elle ne s’énonce pas, elle est l’évidence qui anime chaque instant, nous laissant deviner plus que voir ce qui dans cet art du portrait est celui de la mère, est celui de Jean-Noël. Lire l'article
Au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC), la province du Katanga est devenue le nouvel Eldorado de la mondialisation galopante. Avant les années soixante du siècle dernier, la Belgique avait - via l'Union minière - profité largement des ressources de cette province riche en cuivre, en cobalt et en uranium. Epoque où la population, au seuil de la pauvreté malgré un syndicalisme naissant, vivait dans le paternalisme du régime colonial.
Dans les années septante, le président Mobutu Seseko a nationalisé les industries minières du Katanga, pièce maîtresse de l'économie du pays tout entier. Une manière intelligente d'empêcher l'indépendance…
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Juge et Bourreau
De plus en plus fréquente sur nos écrans dès que la lumière s’éteint et que le film commence, la fameuse mention « adapté / tiré / inspiré d’une histoire vraie » est devenue, depuis quelques années, une expression consacrée, un argument commercial indéniable, mention attribuée bien souvent à des œuvres s’inspirant de faits-divers ou d’histoires à la véracité plus que douteuse. D’ici à ce que des producteurs malins tentent de nous vendre un Curious Case Of Benjamin Button comme « inspiré d’une histoire vraie », il n’y a qu’un pas… Les Frères…
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Dans notre boîte à messages électroniques surchargée, un appel à projets retient l'attention de notre rétine. Est-ce dû au nom de l'événement incluant la notion de fin, avec le mot « off », ou celle de court avec le mot « short » ou plutôt à la phrase qui l'accompagne : « Tout sauf un festival » ou encore, à la mise en forme ? Quoi qu'il en soit, je navigue sur le site proposé pour « si plus d'affinités », amusée d'y rencontrer envahisseurs et films proposés. Et c'est ainsi que je me retrouve à converser longuement au téléphone avec un certain François… Lire l'article
26.4, le deuxième court métrage de Nathalie André produit par On Move Production de Françoise Hoste, a commencé son existence brillamment avec sa sélection berlinoise en février 2009. Nous avions rencontré la réalisatrice et la productrice de ce film qu'on qualifierait volontiers d'expérimental ou de sensoriel par son pouvoir suggestif plus fort que son désir de narration.
C. : 26.4 est dédié à une certaine Marie. Nathalie André : Oui, à Marie Bucquoy, qui s’est suicidée. J’ai été fort touchée par elle, par sa détresse. Je suis toujours bouleversée par ceux qui ont envie d’en finir. Ça…
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« Semer des graines, arroser, récolter » et picorer !
À Anima, J’ai faim, qu’on découvrira bientôt à Annecy où il est sélectionné, coordonné par Louise-Marie Colon avec Delphine Hermans, nous avait ravis. Mais c’est Paola, la poule pondeuse, coordonné cette fois avec Quentin Speguel, qui chavira nos cœurs et emporta notre adhésion. D’une part, le film détonnait par rapport au panel plutôt déprimé que le court métrage belge nous présentait. Il était gai, joyeux, enlevé et drôle. D’autre part, il réinventait, à sa façon naïve et fraîche, une position politique…
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Un certain art du portrait
En 1987, Jean-Noël Gobron réalisait Portrait de mon père aquarelliste, film documentaire attachant et sensible où il interrogeait avec bonheur la démarche de peintre de son père. Il nous rendait proche un univers pictural fait de passion et d’intelligence et réussissait un portrait singulier en conjuguant les aquarelles et les courts récits autobiographiques de son père comme une seule et même parole.
C’est au détour d’un récit paternel, dans le creux charnel d’un tableau, que surgissait la figure de la mère, personnage énigmatique et comme légèrement effacé mais qui laissait entrevoir une zone d’ombre amoureuse, intrigante…
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Il y a cinquante ans déjà, sur l’initiative de l’inventif conservateur de la Cinémathèque royale, Jacques Ledoux, l’année 1949 s’affichait sous le signe d’un cinéma qui se voulait différent. A l’instar de la nouvelle CINEMATEK, ce festival avait déjà amputé quelques lettres à son nom et adopté la majuscule : festival EXPRMNTL.…
Cette année, l’asbl Vidéogr@phie(s) à Liège a tenté de renouer avec cette belle initiative. La première édition du Festival EXPRMNTL [21] s’est donc tenue du 18 au 20 mars au cinéma Sauvenière et aux Chiroux. Pourquoi Liège ? Parce que c’est une ville qui…
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Lady Boy
« En Belgique, un des problèmes du cinéma est, selon moi, qu’il n’y a plus de comédies populaires. En tout cas depuis Dikkenek en 2006 au moins, et encore, elle a été refusée partout avant qu’un Français, Luc Besson, ne la produise ! » C’est avec ce constat en tête que le réalisateur, Joël Warnant, a voulu tourner Lady Boy, qu’il présentera au marché du film de Cannes en mai, avec la ferme intention d’y trouver un distributeur. Une entreprise tout à fait réalisable compte tenu du casting de cette fiction 100% belge : on citera entre autres Jean-Luc Couchard, Renaud Rutten, Antoine Vandenberghe, Eric Godon, ou Noël Godin. Et en « guest »,…
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L’ancienne école vétérinaire d’Anderlecht semble plaire aux repéreurs belges. Quelques mois après que la RTBF et TF1 aient posé leurs caméras pour Françoise Dolto, le désir de vivre avec Josiane Balasko, c’est le film My Queen Karo de Dorothée van den Berghe (Meisje) qui s’y est installé pour la partie belge d’un tournage bouclé à Amsterdam.
L’histoire relate la vie d’une famille dans un squat, au cours de la période hippie, sous le regard de Karo, une jeune fille qui mène une existence insouciante dans cette utopie pour adultes, où se partagent argent, sexe et idéaux. Et où, on l'imagine, il n'est…
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Séraphine, le film de Martin Provost, a remporté, avec brio, 7 statuettes lors des Césars 2009 : meilleur film, meilleure actrice, meilleur scénario, meilleure musique, meilleure photo, meilleurs costumes, et meilleurs décors. On aurait pu y ajouter le meilleur son (par notre compatriote Philippe Vandendriessche)
1912, Wilhem Uhde, un collectionneur allemand qui a découvert les peintures de Picasso, du Douanier Rousseau, passe ses vacances à Senlis, non loin de Paris, avec sa sœur. C’est là qu’il découvre que Séraphine, sa femme de ménage, peint dans le plus secret. Sans cesse à la recherche de nouveaux talents, intrigué, il remarque qu'elle travaille sur du bois plutôt…
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Meilleur film de l'année 2008 pour les lecteurs des Cahiers du cinéma, Le silence de Lorna connaît une seconde vie grâce à son édition en DVD. L'occasion de revoir ou de découvrir le meilleur film des Dardenne.
Lorna (Arta Dobroshi), jeune Albanaise, épouse Claudy Moreau (Jérémie Renier), un jeune Belge héroïnomane afin d'accéder à la nationalité belge. Un mariage blanc qui permet à Lorna d'espérer obtenir un snack avec son amoureux secret. Claudy ignore que Lorna a passé un deal avec Fabio (Fabrizio Rongione), un mafieux dont la spécificité consiste à organiser de faux mariages contre de rondelettes sommes…
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