Djo Munga, réalisateur du très explosif Viva Riva, est également producteur à Kinshasa. Partant de son désir de tisser une structure cinématographique au Congo, il allie aides à la réalisation avec formations. Avec l'aide du Centre Wallonie-Bruxelles International, il a mis en place un cycle annuel de formation en audiovisuel, à Kinshasa. Lors d'un de ses passages à Bruxelles, nous le rencontrons, curieux d'en savoir davantage sur cette école naissante, inspirée par l'enseignement de l'INSAS d'où il est sorti.
Cinergie : Comment vous est venue l'idée de mettre sur pied une formation en audiovisuel à Kinshasa ?Djo Munga : J'ai fait mes études…
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Du strass et des galettes
Il y a quatre ans de cela, émigré de mon Nord/Pas-de-Calais natal, je déposais mon bagage plein d'aspirations et de casseroles à Rennes, porte de la Bretagne, ville étudiante et Mecque de la galette saucisse. Je découvrais ainsi pêle-mêle, la ville, Alan Stivell, les fest-noz (singulières festivités cabalistiques durant lesquelles on tourne en cercle des heures durant en se tenant par le petit doigt), la rue de la soif, ses punks à chiens et le festival Travelling. Je m'engageais alors comme bénévole régie, chouette souvenir pour l'édition Jérusalem, lors de laquelle, en plus de m'être initié à l'heureux concept…
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Histoire d’une bavure cinématographique
Polisse de Maïwenn a beaucoup fait parlé de lui à sa sortie… Il y avait son sujet bien sûr, s’attaquer à la pédophilie sans tomber dans le sordide est un exercice hautement périlleux, il y avait aussi son casting people : Karin Viard, Marina Foïs, JoeyStarr, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn herself, et bien sûr son prix du Jury au Festival de Cannes. On a beaucoup parlé de Polisse donc, et finalement, pour pas grand-chose.
Polisse est sorti sur les écrans en octobre 2011, il est aujourd’hui édité en DVD, rien de plus logique en somme. Polisse aurait tout aussi bien pu sortir en épisodes sur une chaîne publique, mais…
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À toute vitesse
Enorme buzz à Cannes où il était sélectionné à la Semaine de la Critique en 2011, gros succès auprès d’une critique unanime qui n’en est pas revenue d’être ainsi surprise, émue et secouée, véritable succès en salle pour ce film au budget riquiqui, bricolé, lancé comme une fusée, La guerre est déclarée fut le grand oublié de ces Césars 2012. On ne s’en étonne qu’à peine. Manifeste vivant, vibrant du contre-pied, ce film modeste par sa taille, son budget et son traitement, secoue les puces, toutes les puces, furieux, joyeux, volontairement enragé. Cela s’appelle…
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Si Philippe Blasband est davantage connu comme scénariste et auteur dont les succès nationaux et internationaux ne se comptent plus, c’est aussi un cinéaste qui a, à son actif, trois courts et quatre longs métrages. Si les deux premiers longs avaient déjà bénéficié d’une sortie DVD, ce n’était pas le cas des deux derniers. Mi 2011, un coffret proposé par Big Bang, la firme de distribution de son producteur Olivier Rausin, est venu combler cette lacune. L’occasion de redécouvrir les deux plus récentes œuvres cinématographiques d’un auteur subtil, dont la vision du monde brossée par petites touches est toujours étonnante, et parfois dérangeante.… Lire l'article
Vanitas vanitatum omnia vanitas
Du groin au jambon, tout est bon dans le cochon. L'adage populaire l'affirme, Iris Alexandre l'illustre dans un « délicieux » court métrage d'animation. Cette étudiante de La Cambre se joue de la nature morte qu'elle transforme en œuvre très animée. En compétition nationale au festival Anima 2012, elle a séduit le jury de Cinergie qui lui a donné son Prix. Prochainement vous pourrez découvrir la réalisatrice devant notre caméra. Iris Alexandre nous a déjà fait le plaisir de pouvoir visionner son film, à partir de cette page.
Dans la peinture classique, la nature morte a longtemps été considérée,…
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Quand la ville raconte qu’elle dort…
Un paquebot se meut lentement vers le port du Havre. Monstre de métal froid, lent, lourd dans la grisaille bleutée, sa présence laisse planer une étrange menace, anodine, tranquille, sur les premières images de 38 témoins. Avec lui arrive le drame, avec lui arrive la peste, une sorte de mal métaphysique qui ne laissera personne indemne. Au cœur de la nuit, une femme est assassinée au bas de son immeuble, en pleine rue, en pleine ville. 38 témoins commence sur un fait divers tragique pour dérouler peu à peu une très sombre chronique sociale. Vrai film noir et faux polar, âpre, ample, hétérogène et taillé à vif, le…
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Objets inanimés avez-vous donc une âme ?
On reproche souvent aux courts métrages d'animation d’étudiants d'envoyer un peu trop promener le scénario. Avec Expo/IN de Romain Rihoux le scénario prend une place inhabituelle et se la joue même sujet du film. En 4 minutes, cet étudiant de l'IAD signe un petit film d'horreur… conceptuel.
Le film de Romain Rihoux s'ouvre sur un long couloir froid. Le titre apparaît lentement : EXPO/IN. Alors que le plan avance en caméra subjective, les lettres du titre (inscrites en fait sur les murs) se déforment, prennent une autre dimension. Ce début en anamorphose, (soit une image déformée, visible d'un unique…
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La preuve a encore été faite durant tout ce dernier week-end à Flagey. Le studio 5 ne s'est pas désempli deux soirées entières pendant lesquelles le Centre du Film sur l'Art proposait quatre portraits d'artistes signés François Lévy-Kuentz. Avant cela, toujours au même Flagey, c'est le film d'animation qui avait attiré un public venu en nombre pour découvrir des films inédits ou rediffusés. On ne compte plus les journées à thèmes, les rencontres cinématographiques, les festivals et autres événements proposant des projections de films qu'on ne pourrait voir dans une programmation classique des salles de cinéma. On a…
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Au regard des courts métrages belges en compétition au Festival Anima 2012, l’animation est le réceptacle des techniques de composition les plus novatrices (3D, stop motion, etc), mais reste souvent très frileuse en matière de scénario. Pourtant, en moins de cinq minutes, Jeanne Boukraa, étudiante à la Cambre, nous offre une petite histoire savoureuse. Un court métrage d’animation réussi, qui n’a pas peur de nous faire entrer dans un imaginaire absurde et étrangement cohérent.
Le film s’ouvre tel un conte fantastique à frissons : « Dans un monde sombre et obscur, vivait un oiseau de mauvaise augure, il s’appelait Bébert et avait mauvaise allure. » C’est…
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Lumineuse idée
Avant tout, le dernier court-métrage de Pascale Hecquet, c'est une idée, fantastique, toute simple et d'une efficacité redoutable. Une poule blanche, un coq noir, un lampadaire et un renard chasseur. La poule blanche est à peine visible lorsque la lumière est allumée, le coq noir est camouflé lorsque la lumière est éteinte. Fusil en pattes, le chasseur cherche à tirer l'un des volatiles, mais il y a le lampion. Et quand le couple de gallinacés entame un tango échevelé en actionnant, à tour de rôle, l'interrupteur du luminaire, le jeu de cache-cache sur alternance de clarté et de ténèbres a largement de quoi user les…
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Corps et âme
Après nous avoir entraînés dans le monde de Colin et d'une jeunesse laissée pour compte (Avant que les murs tombent), Eve Duchemin revient sur la précarité avec un nouveau documentaire, L'âge adulte. Commandé par la chaîne Arte pour la série intitulée Les gars et les filles, le film d'Eve Duchemin est le dernier épisode de cette collection de 6 films qui propose de donner une voix à la jeune génération de cinéastes et de faire une sorte de cartographie sociologique de notre temps. Dans L'âge adulte, Colin a fait place à Sabrina. Cette petite blonde au visage poupin a tout juste 20 ans. 20 ans... le plus bel âge…
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La douceur se goûte au souvenir de l'amer (proverbe chinois)
Boris Lehman écrit dans Trafic 79 :
« Nul doute que le cinéma m'aide à vivre et à me poser des questions sur ma façon de vivre (…) Il serait plutôt une forme d'existence bis, illusoire certes, mais nécessaire à mon équilibre ».
Et les cinéphiles ? Ils ont désormais une conscience zappée, fragmentée, accélérée et il ajoute : « Le cinéma, comme la musique, a toujours été un art du mouvement et du temps, et mes films, spécialement ceux qui concernent mon journal, que je qualifie volontiers de « fiction…
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Tous au Larzac
Au début des années septante, l’état français décide d’étendre son camp militaire sur le Causse du Larzac. Cette décision choque la population locale composée, pour la plupart, d’éleveurs de moutons qui s’organisent en vue d’empêcher ce projet d’agrandissement qu’ils jugent contraire à leur mode de vie. Très vite, leur action va dépasser le plateau, et mobiliser un nombre de plus en plus important d’individus et de groupes venus d’horizons divers. Ils vont entrer en résistance au cri de « tous au Larzac ». Pendant dix ans, ils vont lutter, imaginant des formes d’actions à la hauteur de leur…
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En 2012, lors de la sortie de La Folie Almayer, Chantal Akerman nous a offert un long entretien.Et cela à l’endroit même où Saute ma ville, son premier film, a été tourné en 1968. Depuis, la cinéaste nous a offert une évolution de ce que les Allemands, dans les années 20, ont appelé le kammerspiel (le film de chambre, style Lubitsch).
Questions/Réponses.
Cinergie : Une phrase de Tarkovski me fait penser à ta démarche : « Je crois que la motivation de quelqu'un qui va au cinéma est une recherche du temps, du temps perdu, du temps négligé et du temps retrouvé ».Chantal Akerman : J'espère que lorsque…
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