En de bonnes mains
La station de métro Lemonnier, décorée en 1998 des « mains de l’espoir » imaginées par l’artiste algérien Hamsi Boubeker avait grand besoin d’une rénovation. C’est chose faite aujourd’hui, et c’est l’aventure collective de dizaines de corps de métier que nous font partager Yves Gervais et Stéphanie Meyer, avec leur documentaire Une Empreinte de la vie. Le Centre Vidéo de Bruxelles a choisi de produire ce projet qui interroge à la fois la question artistique et la question sociale. Un film à l’image de cet atelier de production qui souhaite, avant tout, donner la parole aux citoyens.
Dans la presse quotidienne, « le…
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Des films aussi vertigineux et créatifs sur l'art d'utiliser le territoire du cinéma, genre Signs & Wonders, le somptueux film de Jonathan Lassiter, on en demande davantage. Patrick Mario Bernard (plasticien et graphiste) et Pierre Trividic (vidéaste) ont réalisé un long métrage en 2003 : Dancing. Aujourd'hui, ils remettent le couvert avec l'Autre, inspiré d'une courte nouvelle d'Annie Ernaux insérée dans son livre intitulé L'Occupation (éd. Folio/Gallimard). Contrairement aux adaptations genre images cartes postales qu'on ne cesse de nous proposer, le travail formel des réalisateurs est plus fort que le récit qui leur sert de base. Les…
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Incursion intéressante dans le milieu de la science-fiction, ce court à quatre mains, présenté en compétition nationale, au FIFF, se distingue par la représentation d’un univers singulier aux influences kafkaïennes. Dans une société communautaire poussée à l’extrême, Anatole (Cédric Eeckhout) est LE lauréat de la loterie du Tiraniwen. En guise de récompense, il gagne l’immense privilège d’habiter dans un logement individuel. Déployant sa fragile constitution dans un décor froid aux couleurs artificielles et insipides, il est très vite gagné par l’ennui et commence à regretter l’impudique masse grouillante de son…
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Si les stars représentent le côté visible de l'écran, la mise en scène et l’envers du décor, quant à eux, restent un mystère pour les spectateurs amenés, via les bonus en DVD, à en découvrir un aspect extrêmement restreint.Frédéric Sojcher a vécu, lors du tournage de son premier long métrage, une aventure insensée : rébellion d'une partie de l'équipe, désir du comédien principal de poursuivre le film en dirigeant à sa place… Le réalisateur a repris la main ailleurs, en déplaçant le territoire de son film avec une équipe différente. Mieux encore, il a surtout réussi…
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À une époque où l’image fait partie de notre quotidien, ou même les plus incroyables effets spéciaux ne nous étonnent plus, on en viendrait presque à oublier que tout cela est le résultat de diverses évolutions technologiques sur un peu plus de cent ans. Avec l’exposition Des frères Lumière aux frères Dardenne, c’est un retour sur l’extraordinaire aventure du cinématographe que nous propose, jusqu’à la fin du mois de décembre, le Mundaneum de Mons. Un parcours insolite et instructif qui étonne, fait sourire, et permet de réenchanter notre regard.
Le Mundaneum - Centre d’archives de la Communauté française installé…
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Ça baronne à Molenbeek
Ça va baronner dans les cinés, on vous le dit ! Les Barons ont fait pétiller les spectateurs à la soirée d’ouverture du Festival International du Film Francophone de Namur. Avec ce premier long métrage en feu d’artifice, Nabil Ben Yadir a fait sauter gaiement tout ce qu’on croyait savoir, sur la communauté maghrébine, l’intégration, les quartiers populaires, Bruxelles et peut-être même, sur le cinéma belge…
Hassan, Aziz et Mounir ont une vie de « privilégiés ». «Les barons », c’est ainsi qu’ils s’appellent, passent leurs journées couchés…
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Vous rêvez d'assister au Festival intenational du Film de Cannes? Participez au concours organisé par Cinergie.be
Attention: Envoyez vos critiques à l'adresse suivante: info@cinergie.be
Quatre lauréats sont déjà partis à Cannes grâce à Cinergie et ses partenaires: la Communauté Française de Belgique, Wallonie Bruxelles Internationale et la Libre Belgique qui se sont fixés comme objectif de réconcilier les jeunes et le cinéma d'auteur.
Qu'importe la façon dont ils ont construit leurs critiques, le résultat a été le même: la chance de pouvoir partir pour le festival le plus connu d'Europe.
Pourtant ils ne s'imaginaient pas gagner…
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My dear chaos
Avec la mondialisation des modes de consommation, on oublie que les mœurs n'ont pas toujours été identiques dans tous les pays occidentaux. À Paris et à Bruxelles, la contestation des années 60, et début des années 70 se fit entendre dans la rue, pavés et slogans politiques en bannière. À Amsterdam, par contre, la protestation contre les valeurs capitalistes et individualistes véhiculées par des consommateurs béats passa par l'occupation d'immeubles et d'ateliers abandonnés à la spéculation foncière. Les communautés de « squatteurs » devinrent l'emblème du conflit idéologique de la jeunesse…
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Prise de vue
C. : Actuellement, avec une Arriflex numérique munie d'un capteur, on peut utiliser tous les objectifs qu'utilise le cinéma analogique. C'est ce qu'utilise Francis Ford Coppola dans ses deux derniers films et Michael Mann. C'est une énorme évolution ?
K.K : Il faut distinguer les caméras de télévision numérique de celles du cinéma numérique. Avant, la différence entre le médium télévisé et le cinéma était que l'un fonctionnait avec un support photochimique et l'autre électronique. Maintenant, on fait, pour le cinéma, des caméras avec un support électronique. Ceci étant, si on fait une…
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Cette année, la Mostra de Venise a présenté, outre Mister Nobody de Jaco Van Dormael, White Material de Claire Denis. Au même moment, vient de sortir en DVD, 35 Rhums de la même réalisatrice qui avait été présenté à la Mostra de 2008.Tout le charme des films de Claire Denis vient-il de son impeccable tempo dans l'utilisation des ellipses et des non-dits? Pas seulement, bien sur mais aussi, il s'agit de la partie immergée de l'iceberg auquel on peut volontiers ajouter une temporalité sans mesure du temps qui passe, processus wendersien sur le fil du temps (période allemande de Wim Wenders) et, côté asiatique, Printemps tardif et Le…
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La Marea
En attendant de découvrir la Chanteuse de tango, dans lequel musique, danse, chant, spleen, amour et déchirement s'unissent autour de Eugenia Ramirez Miori pour nous faire vivre le tango dans toute sa splendeur, la Marea, le précédent film de Diego Martinez Vignatti, sort actuellement en DVD. La Marea se situe dans le registre du sensoriel, où l'image et le son se conjuguent pour laisser entrevoir la profondeur de la douleur des blessures de l'âme.L'indicible se déploie dans le hors champ, la bande son, et la rudesse de la nature.Le producteur et distributeur du DVD, Entre chien et loup, nous offre le loisir de (re)découvrir l'hymne amoureux de Diego Martinez Vignatti à ses…
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Manoel de Oliveira, cent ans de cinéma
Depuis décembre 2008, Manoel de Oliveira, à cent ans. Certains se demandent s'il est vraiment né le 11 décembre 1908, à Porto. Difficile d'affirmer le contraire puisque d'après Antoine de Baecque et Jacques Parsi, Oliveira réalise Douro, fleuve fluvial, son premier court métrage en 1929 ( in Conversations avec Manoel de Oliveira, éd. Cahiers du cinéma). Il a donc vingt ans, et Porto est un lieu avec lequel toute sa vie il aura un lien profond, au point de réaliser en 2001, Porto de mon enfance (Porto da Minha Infencia), sur sa ville. Porto est d'autant plus mythique pour Oliveira que la ville offre la généalogie du cinéma…
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Terre brûlée
Romancier mexicain, Guillermo Arriaga est bien connu des cinéphiles pour ses scénarios de trois films d'Alejandro Iñarritu (Amours chiennes, 21 grammes, Babel) et de Tommy Lee Jones pour Trois enterrements, primé au Festival de Cannes, meilleur scénario original). On s'attendait donc à ce qu'il passe derrière la caméra. C’est chose faite avec Loin de la terre brûlée, un drame intimiste qui se passe, une fois de plus, dans le territoire de la Frontera (la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis), une histoire éclatée via un quotidien structuré comme un puzzle rebondissant de séquences en séquences, relativement brèves.…
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Héros fragiles
Le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet, devenu général à la tête d'une junte militaire, renverse dans le sang le président socialiste Salvador Allende et son gouvernement d'unité populaire, démocratiquement élu en 1970. Un coup d'état élaboré d'après une stratégie très cohérente pour renverser un régime porté au pouvoir par des élections. « Pendant un certain temps, la planification du coup d'état suivit deux voies distinctes : les militaires préparaient l'extermination d'Allende et de ses partisans, tandis que les économistes préparaient l'extermination de leurs idées »,…
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Il y a des films qui sont réalisés parce qu'on reçoit la commande d'un patron qui vous engage pour lui concocter un beau produit. Mais, de ceux-là, nous ne parlerons pas. Il y a des films qui se font parce qu'on ne sait rien faire d'autre. Et ceux-là, nous ne finissons pas d'en parler ! Qu'est-ce qui pousse ces femmes et ces hommes, un jour, à prendre la décision de se faire appeler cinéaste; de se lever et s'endormir en pensant au développement de leur prochaine histoire : les scènes, les lieux, les paysages, les répliques, le visage des comédiens, leurs silhouettes, la musique... ? Sans parler de ceux qui n'en ferment plus l'œil à force d'essuyer…
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