Mr Nobody est le troisième long métrage de Jaco Van Dormael aussi fort que les deux précédents. Nous avons demandé à Jaco de nous expliquer la logique de son film. Entretien disloqué avec un réalisateur de l'irréel.
Cinergie : Une question à la Mr Nobody. Si tu n'avais pas été cinéaste, qu'aurais-tu fait ?Jaco Van Dormael : Je n'en sais rien du tout. Lorsque j'étais adolescent, je voulais soit devenir clown soit faire du cinéma, et quand j'ai dit à ma mère que j'allais faire une école de cinéma, elle était soulagée tellement elle avait eu peur que je devienne clown ! J'ai fait de la photo aussi. À…
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Chop Shop
Après Man Push Car, le premier long métrage de Ramin Bahrani, cinéaste américain d'origine iranienne, voici son second film Chop Shop (expression argotique signifiant le fait de démonter des voitures volées afin de les vendre en pièces détachées). Le réalisateur filme le monde des immigrants, des marginaux (vendeurs ambulants dans Man Push Car) et des déracinés latinos (entre misère et débrouille dans Chop Shop).
Alejandro, adolescent orphelin, a trouvé refuge pour survivre dans un garage du Queens à New York, pour être plus précis à Willets point, à deux pas du Shéa Stadium (l'enceinte des matchs…
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Le cinéma belge francophone peut, sans plus aucun doute, compter sur la volonté politique de la Communauté française, de son Secrétaire général, et de sa Ministre de la culture et de l'audiovisuel, pour se faire connaître. Une étude sociologique, menée par le bureau de recherche Dedicated Research sur la perception du cinéma francophone par ses habitants, démontre que le cinéma national est très peu connu et même sous-estimé par son public potentiel, qui se dit, néanmoins, amateur de cinéma.
Les chiffres le démontrent, la vision d'un film est devenue un acte quotidien sur petit écran, soit diffusé par les chaînes de télévision,…
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Olivier Smolders nous propose une dizaine de films (12 courts et un long), mais aussi une bibliographie abondante. Rappelons quelques-uns de ses livres : Cinéma parlant, petit lexique à l'usage des amateurs, à la Flaubert (« Humour : en avoir est dangereux, ne pas en avoir est suicidaire ») ; L'éloge de la pornographie (« tandis que l'homme bande avec les yeux, les femmes bandent avec le cœur ») ; L'expérience de la bêtise ; et enfin, Voyage autour de ma chambre qui est un prolongement de La part de l'ombre.
Souvenons-nous que le livre démarre sur Mort à Vignole avec une citation d'Eric Von Stroheim…
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Gus Van Sant
Le cinéma entre les nuages d'Edouard Arnoldy propose un essai comme une ballade autour des croisements d'images du cinéma de Gus Van Sant (Mala Noche, To Die for, Elephant ou Paronaïd Park). À la manière de ce prince du cinéma indépendant, l'auteur procède par éclatements de son œuvre et y ajoute des incursions dans certaines des œuvres de Jean Renoir, Ingmar Bergman ou Roberto Rossellini, sans oublier quelques incursions parmi les images de Jonathan Couette (Tarnation) ou de Boris Lehman « un réalisateur protéiforme, photographe et cinéaste hors de toutes les normes ».
À partir d'une photo de Boris Lehman : l'image…
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Commençons par les propos de Patrick Brion qui, avec son habituel brio, nous file un parcours alerte sur la notion de star : de l'Age d'or classique hollywoodien du star-système, aux divas télévisuelles pour médias peopelisants actuels. Les stars, rappelle Brion, sont nées du système des studios américains, un système qui n'existait nulle part en Europe (pas même à la célèbre UFA de Berlin). Les vedettes appartenaient à un studio en étant remarquablement bien payées, ce qui signifiait, pour toute leur carrière, une obéissance totale. Dès que quelqu'un avait un potentiel (la photogénie en est un), il subissait des tests avec les…
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On a déjà eu l’occasion, dans ce webzine, de vous dire tout le bien qu’on pensait de Rien de personnel, le premier long métrage de Mathias Gokalp. La venue du réalisateur à Bruxelles, à l’occasion de la sortie de son film, était l’occasion de discuter avec lui de ses choix et des conditions de réalisation de ce film singulier. Un entretien riche de pistes de réflexion.
Cinergie : Vous avez fait vos études à Bruxelles avant de retourner en France, votre pays natal, il y a un peu plus de 10 ans. Quels sont aujourd’hui vos rapports avec la Belgique et son cinéma ?Mathias Gokalp : Mon premier court métrage professionnel, Mi-temps, devait être produit par Entre…
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Fellini au travail
Edités par Carlotta et dirigés par Sam Stourzé, commissaire de l'exposition « La grande parade » au jeu de Paume (jusqu'au 17 janvier 2010), ces deux DVD nous offrent pas mal de surprises. Outre le Fellini d'André Delvaux, nous y découvrons cinq pubs de Federico Fellini. Les 3 dernières, consacrées à la Banca di Roma, constituent son dernier film. La plus drôle, un peu graveleuse, du malicieux réalisateur d'Amarcord, est consacrée à Barilla. La jeune fille préfère, plutôt que les spaghettis, les rigatonis (en argot romagnol, cela signifie aussi fellation – ce qui a amusé toute l'Italie). En un mot…
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Portrait musical d'une poétesse de l'exil
Dans une enveloppe brune administrative de récupération, pliée et repliée sur elle-même, scellée avec du gros papier collant, un étrange objet sauvé du temps. Il s'agit d'un DVD, support on ne peut plus contemporain, sur lequel est gravé un film, à peine achevé. Le déballage en est épique, et fait penser à ces paquets d'antan, pour lesquels on utilisait quantité de papier pour s'assurer de sa résistance face aux brusqueries postales. Dans les doigts, des gestes d'un autre temps que Litsa Boudalika a faits en sens inverse. Elle pensait envoyer le DVD, mais préféra faire un crochet, et…
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Nouvelle Vague tchèque (2)
On vous a présenté, dans le Webzine 134, la Nouvelle Vague Tchèque des années 60 (fabulous sixties) que le Musée du cinéma de Jacques Ledoux nous fit découvrir en 1966 (Bruxelles fut la première ville de l'ouest à présenter l'est tchécoslovaque). Après août 68 (intervention au char d'assaut des gâteux soviétiques), les meilleurs réalisateurs se sont exilés aux Etats-Unis ou ont été contraints à un exil intérieur. Le cinéma tchèque ayant disparu de la circulation, c'est avec curiosité que nous pouvons le revoir grâce aux rééditions en DVD de Malavida.
Epinglons…
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Aya Tanaka, une jeune documentariste japonaise immigrée à Bruxelles, retourne aux sources de son histoire comme souvent lorsqu’on s'éloigne de ses racines.
Le regard transformé par le prisme de l'éloignement, Aya est mal à l'aise face à l'attitude officielle du Japon avec les pays voisins, la Chine et la Corée. L'arrogance japonaise envenime les relations de la région. À la recherche d'explications, elle découvre que l'armée nippone abandonna, lors de sa capitulation à la fin de la deuxième guerre mondiale, des armes chimiques enfouies en Mandchourie. Cinquante ans après, à Qiqihar, en Chine, des ouvriers déterrent, dans un chantier,…
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Deuxième épisode de l’intégrale d’Yvan Govar, cinéaste belge injustement oublié. Come and See répare cette injustice grâce à l’édition de ses films tout droit sortis du fonds Belfilm géré par Paul Geens. Ce mois-ci, un moyen métrage de 1954, Nous n’irons plus au bois, ébauche encore maladroite de ce qui deviendra, huit ans plus tard, La Croix des vivants, un de ses longs métrages les plus réussis, présenté sur ce DVD.
Saga Yvan Govar
Chapitre II
Pourtant spécialisé dans le polar tout au long de sa (courte) carrière, La Croix des vivants reste un film atypique dans la filmographie d’Yvan…
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L’amour en noir et blanc
M6 Vidéo se lance dans l’édition DVD des classiques du cinéma français des années 40 et 50. Au programme, des films de Marcel Blistène, Marcel l’Herbier, Bernard De Latour, Jean Delannoy, Jacques Baroncelli… réalisateurs quelque peu oubliés aujourd’hui, mais qui ont fait tourner des acteurs toujours bien vivants dans les cœurs et les esprits (Jean Gabin, Raimu, Yves Montand, Serge Reggiani ou encore Louis de Funès).
Coup de projecteur sur Port du désir d’Edmond T. Gréville et L’Arlésienne de Marc Allégret.
Port du désir d’Edmond T. Gréville
Si la Nouvelle Vague s’est acharnée…
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"Un chaos orchestré"
Rencontre avec le jeune cinéaste flamand Felix Van Groeningen à Paris dans les bureaux de son distributeur français MK2.
Cineuropa : après deux premiers longs sur des scénarios originaux, vous souhaitiez vous essayer à l’adaptation Felix van Groeningen : quand j’ai commencé à faire des films, je ne pouvais pas m’imaginer que je travaillerais un jour sur le scénario de quelqu’un d’autre ou même que j’adapterais un livre. J’ai écrit mon premier long seul, mais je trouvais cela difficile et j’ai souhaité co-écrire le scénario de mon second long. Faire une adaptation n’était qu’un petit pas supplémentaire.…
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