Drôle et mélancolique, plus que drôle tout court, Bancs publics (basé sur la chanson de Brassens, Les amoureux des bancs publics), avec son humour genre marabout-bout-de-ficelle, est un film qui ne cesse de surprendre. Son tempo impeccable vous empêchera d'aller faire pipi pendant la vision en DVD.
Versailles rive gauche, de Bruno Podalydès, date de 1992. Quarante-cinq minutes époustouflantes par un fan de la ligne claire d'Hergé et de l'humour à la Tati qui, obtenant le César 1993 du meilleur court métrage, sortit son moyen métrage en salles à Paris, à Bruxelles et Liège (à l'initiative des Grignoux). Six ans plus tard, Dieu seul me voit nous…
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Michel Guérin, diplômé en sociologie de la culture de l’Université de Montréal, issu du mouvement associatif centré sur l’éducation permanente, formateur en coopération culturelle européenne, est, actuellement, chercheur auprès de l'Observatoire des politiques culturelles en Communauté française. À ce titre, il a dirigé l'étude sur les Pratiques et consommation culturelles en Communauté française, publiée aux Dossiers du CRISP.
L'Observatoire des politiques culturelles a été institué par un Arrêté du gouvernement de la Communauté française en avril 2001. Organisme à gestion séparée,…
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Tout en contraste
Pour son premier long métrage de fiction, Bernard Bellefroid n'a pas choisi la facilité. Au cœur de la Régate, on trouve la violence familiale, plus précisément celle qui règne entre un père et son fils avec, en filigrane, de douloureuses questions : Qu’est-ce qui fait qu’on accepte de rester dans une relation de cette nature ? Comment sortir de ce rapport pervers à l’autre ? Comment vivre, grandir avec ce poids sur les épaules ? Avec ces ingrédients, là où tout autre que lui aurait accouché d’un film mortifère et étouffant, Bernard Bellefroid nous propose une œuvre éclaboussée de soleil, une ode…
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Urbaine solitude
Le dispositif qui préside à la réalisation du premier film documentaire d’Eric Smeesters est, au premier abord, simple et empreint d’une certaine innocence. Pendant un an, le réalisateur a planté sa caméra dans un lieu public particulièrement fréquenté dans le centre de Bruxelles et, comme il le dit au début de son film, a sauté dans le vide. Il a filmé. De jour comme de nuit, sans calendrier préconçu, il a filmé dans la foule des grands jours comme dans l’isolement de la nuit profonde. Il a filmé des hommes et des femmes seuls, déambulant, s’arrêtant ou restant assis sur un banc, comme à la marge de la foule, à…
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Notre revue favorite se déchaîne. Plein d'articles tellement intéressants qu'on ne sait plus sur quel pied danser. Jouons à la roulette. Trois. Okay, trois articles.
1. Avec Frissons, surprise et malaise, Adrian Martin se saisit de la sortie d'Inglorious Basterds de Quentin Tarantino pour nous parler du déferlement du sadisme comme rituel de la violence, dans les films de genre contemporain. L'expérience de cinéma extrême pour les fans de l'horreur sadique permet au spectateur de frissonner sans risque, nous dit-il. « Une tendance à isoler, à métaboliser », à monter une enceinte protectrice autour du spectacle de l'horreur – le rendant, du même…
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Les familles sont des ensembles de personnes génétiquement proches, et dont les liens affectifs sont censés être forts et indestructibles. Une mère ne peut pas renoncer à son statut tant il est indéniable. Un frère et une sœur restent, même si l’un des parents est différent, des personnes dont l’origine est en tout ou partie la même. Les familles constituent également des zones d’étranges relations parsemées ici et là de secrets, de discordes, de non-dits à la manière de personnes étrangères qui cohabiteraient de nombreuses années ensemble.Ainsi, des enfants peuvent ne pas suivre la confession de leurs parents, ni leurs idéaux…
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Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes
Tarte au sucre ou mousse au chocolat ? Religieuse ou éclair au moka ? Devant la vitrine de la pâtisserie, les regards s’illuminent, les dents se mordent les lèvres, les jambes gigotent : choix délicat. Le verbe vouloir et pouvoir s’affrontent dans une lutte féroce. Les réalisateurs Anne Deligne et Daniel De Valck ont promené leur caméra sur les gourmands d’ici et d’ailleurs pour nous inviter à un Un moment de douceur. Quoi de mieux qu’une sucrerie pour délier les langues ?
Il y a quelques années, un article paru dans le très sérieux quotidien Le Monde, comparait le degré de toxicité…
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Encore sous l’emprise de l’émotion et de la fragilité qui se dégagent du premier long métrage de fiction de Frédéric Dumont, Un Ange à la mer, nous partons à la rencontre du réalisateur. Il nous reçoit simplement chez lui, met tout le monde à l’aise, et se livre, sans détours, à nos questions.
Cinergie : Dans Un Ange à la mer on découvre un Olivier Gourmet comme on l'a rarement vu. Son personnage est d'une ambivalence extrême, passant de la tendresse étouffante à la haine féroce. J'ai l'impression que, connaissant un peu Olivier et sa grande gentillesse, tu as pu lui demander d'être aussi diabolique parce…
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Close-up est l'un des grands films, avec Où est la maison de mon ami ?, d'Abbas Kiarostami, n'en déplaise à certains.1 Il nous fait véritablement découvrir le monde du réalisateur iranien. Jusqu'à présent, nous n'avions, hormis notre souvenir en salles il y a plus de quinze ans, qu'une copie DVD sous-titrée en anglais, venue de Téhéran grâce à un étudiant. La copie des éditions Montparnasse sous-titrée en français est excellente, et son accompagnement offre des pistes sur les personnages et les décors naturels d'Abbas Kiarostami.
« Close-up, souligne Alain Bergala, est le film qui a permis de prendre…
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Alors que la tendance est à la 3D pour, soi disant, donner une nouvelle dimension magique au cinéma (mais ça reste à prouver), le grand Miyazaki qui nous avait déjà envoûtés avec Princesse Mononoké ou Le Voyage de Chihiro est un adepte du dessin à la main. Un luxe de nuances, d’effets colorés, de trouvailles qui se passe bien de technologie avancée pour nous conduire à l’émerveillement pur et simple. Son petit dernier, Ponyo sur la falaise sort enfin en DVD, et va en méduser plus d’un !
Ponyo sur la falaise - du ravissement
Des méduses transparentes de toutes les tailles envahissent l'écran; un sorcier à…
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Papa – Parodie – Diamant – mensonge
Le globe de cristal, la suprême récompense du Festival de Karlovy Vary (République Tchèque), a été décerné, il y a quelques mois, à un film belge, Un ange à la mer de Frédéric Dumont. Habitué du documentaire, le réalisateur passe pour la première fois à la fiction avec une remarquable audace. Il lui aura fallu sept longues années pour accoucher de cette histoire personnelle qui déploie ses ailes sur nos rétines et nous laisse là, le cœur comprimé « comme un papier qu’on froisse ».
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
Réversibilité,…
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Grain de folie
« Les châteaux de sable sont faits pour le plaisir, mais ils soulèvent d'intrigantes questions », c'est par cette phrase de Jearl Walker, physicien américain, que s'ouvre Sièges, l'étrange odyssée du musicien Marc Hérouet qui passe, pour la première fois, à la réalisation. Dix-huit minutes pour un voyage dans le temps, au cœur de la barbarie, de la folie des hommes, porté par une nature qui, au bout du compte, finit toujours par reprendre ses droits.
Sur une image fixe, au bord d'une mer inconnue, défile les noms de villes du monde entier. Leur point commun ? Elles ont connu un état de siège dans un passé lointain…
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Qu'en affaire à Lidge !!!
"Une gare", aurait dit ma grand-mère avec son bon sens populaire, "c'est un endroit où les trains s'arrêtent et où les voyageurs montent et descendent, point à la ligne". "Une gare, c'est bien plus que cela", répondent les visionnaires. "C'est la vitrine d'une ville et d'une région, la première chose que les visiteurs voient en arrivant, et la dernière qu'ils emportent en partant. C'est un monument qui doit être à la mesure de ce rôle". À Liège, visiblement, les visionnaires ont gagné. La nouvelle gare des Guillemins est une cathédrale moderne, faite de béton, de verre, d'acier et d'air, entièrement…
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La valse des faux-semblants
Mathias Gokalp a été à l’origine d’une de nos plus belles émotions de critique. Un de ces moments rares où, dans un court métrage de jeune réalisateur, on voit la naissance d’un auteur. Pour son film de fin d'études à l'INSAS, le jeune réalisateur encore en herbe avait le culot de nous proposer Rachid et Martha, 25 minutes de comédie musicale chantée façon Jacques Demy. C'est un des exercices les plus difficiles qui soit. Tout doit être parfaitement agencé, s'ajuster au millimètre. Le moindre écart de goût, une simple fausse note, la plus petite faute de rythme et tout l'ensemble bascule comme…
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Le Hasard et la nécessité
Mr Nobody va en laisser perplexe plus d'un. Et pas qu'un peu. Bien que la quête de l'immortalité ne soit pas neuve dans l'humanité. Tous les mythes et les religions s'y référent. Ce qui est neuf c'est que la science, lorsqu'elle s'empare de la logique, à partir de la Renaissance, crée une raison débarrassée des certitudes religieuses (genre la terre est plate). La science élabore une physique et une biologie qui proclament l'allongement de la vie et y parvient (la mort en 40 ans au XVème siècle et à 80 au XXIème siècle). Nous ne savons pas ou va nous mener la modélisation de la biotechnologie.…
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