Directeur photo de films de fiction, mais aussi réalisateur de documentaires (Si Bondié Vlé, Enfants de vaudou), Jean-Paul De Zaeytijd a un parcours intéressant, au moment où le jeune cinéma belge se développe, dans le monde entier, avec Eldorado (Bouli Lanners) ou Voleurs de chevaux (Micha Wald) dont il fut le chef op’, mais aussi au moment où le cinéma documentaire, grâce au numérique, revit ou vit une autre vie.
Entretien.
1. Usage de la pellicule
Cinergie : La recherche d’une lumière juste par rapport au choix du réalisateur, que ce soit en studio ou à l’extérieur, est-ce cela le principal travail du chef opérateur ?Jean-Paul…
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Une lumière à travers les âges sombres
Toute la magie de l’art médiéval et une plongée dans les légendes irlandaises pour un premier long métrage empreint de merveilleux et symbole de la singularité européenne.
À première vue, rien ne semble plus éloigné de notre univers contemporain que l’Irlande du IXème siècle, cadre de l’intrigue du premier long métrage des Irlandais Tomm Moore et Nora Twomey : Brendan et le secret de Kells. Un monde rude, recouvert de forêts sauvages parsemées de rares refuges pour une population menacée par les invasions Vikings.
Mais le film, inspiré du Livre de Kells , un manuscrit enluminé…
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Il peut paraître lassant qu’à chaque nouvelle parution d'un DVD filmarchief de la Cinémathèque, l'enthousiasme critique soit au rendez-vous et entraîne éloges et louanges sans cesse répétées. Mais comment ne pas saluer, à chaque fois, la qualité du choix des films et de leur restauration, l'érudition et l'intelligence qui caractérisent les livrets qui les accompagnent et l'invention musicale qui prolonge les films muets pour leur donner un éclairage nouveau. Aussi, est-ce à un double moment de plaisir et de découverte que nous invite encore DVD filmarchief en sortant, coup sur coup, deux nouvelles éditions qui, à l'égal des… Lire l'article
Disparition apparition
Ecrire dans l'urgence, filmer dans l'urgence. L'urgence de faire la nique au temps, à la mort qui gagne, à ce qui est et n'est déjà plus. Sans doute, mais aussi dire, regarder pour faire naître, apparaître ce qui, jusqu'alors, n'était pas. Le cinéma a ceci de paradoxal, qu'il garde une trace de ce qui a été et dans le même geste, fait surgir ce qui n'était pas encore advenu.Disparition, apparition, mort et naissance, étrange contradiction d'une création inconcevable où ce qui se clôt sur l'absence, s'ouvre dans le même temps à la présence. Effet de volet, effet mécanique de fermer…
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Fascinée par l'entrelacement de la corde et de la chair, curieuse de comprendre la raison de l'abandon de soi à la volonté de l'autre, Eva David, diplômée en réalisation du RITS et créatrice sonore, cherche à cerner l'érotisme du bondage japonais.
Incertaine quant à l'angle sous lequel elle veut aborder le sujet, elle suit les séminaires du SIC. Après deux mois de cours théoriques et philosophiques sur la notion de relation organique à la caméra, de réalisation à la première personne et de film triangulaire, Eva décide de se mettre en péril et se place derrière et devant la caméra. Charles Fairbanks, quant à…
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« Le cinéma capture des fragments du temps et les met en mouvement. En réalisant cet acte, il donne forme à la fugacité de la vie, momifie l'aléatoire, intervient constamment dans un monde qui ne cesse de s'échapper et qui, en se convertissant en image, finit par se matérialiser en quelque chose qu'il fut réellement. »
Angel Quintana in Virtuel? A l'ère du numérique, le cinéma est toujours le plus réaliste des arts. Ed. Cahiers du cinéma.
Comment fait-on pour dormir sur ses deux oreilles lorsqu'on est responsable de la mémoire collective et investie du devoir universel de sauver, des marques du temps, l'aléatoire momifié…
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Je ne vous dis pas le plaisir que j’ai eu à voir ce film parce que votre obligé est… joueur. Plus particulièrement, je pratique les puzzles en équipe, notamment chaque année lors des 24 heures de puzzle d’Hannut, une manifestation caritative devenue célèbre. Dans une débauche de dizaine de milliers de pièce, cent équipes s’affrontent autour de puzzles inédits. Il y a dans l’air un mélange de concentration et d’atmosphère délirante.Que dire alors de ce concours du « puzzle le plus difficile au monde » auquel participe le puzzlologue du film, de cette difficulté qui consiste à rendre l’assemblage de pièces…
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En tant que cinéaste, il me semble important d'être impliqué dans la conservation des images. Cela fait plus de 100 ans maintenant que l'histoire et la mémoire passe aussi par les images. Et aujourd'hui encore plus qu'avant avec les archives télévisuelles. Pendant de longs siècles, la mémoire collective était constituée de paroles, d'écrits, de dessins, de sculptures et de peintures. Mais aujourd'hui, nous avons aussi le cinéma. Il est de notre devoir de protéger cette mémoire fragile par son support, ne pas l'oublier ni la perdre.
Texte écrit et lu par Stijn Coninx à l'ouverture de la nouvelle installation de la CINEMATEK.
« Ils…
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« Plus ça va, plus je trouve que le numérique convient à l’époque. J’ai une grande confiance dans ce format, c’est l’outil le plus efficace pour montrer la réalité contemporaine. Sa texture colle parfaitement à la société de consommation, à ses couleurs, à ces emballages qu’on voit partout en Asie. » Jia Zhang-Ke
En 1995 (centenaire du cinéma), André S. Labarthe écrivait La parenthèse Lumière(2). Le créateur, avec Janine Bazin de Cinéastes de notre temps et Cinéma de notre temps, analysait la disparité des systèmes d’Edison et des frères Lumière. Le premier croit aux images…
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Les cinéphiles ne sont pas prêts d’oublier Joseph Losey, un cinéaste que l’effet permanent d’actualité semble propulser aux oubliettes. Nous nous souvenons des plans vertigineux de The Servant (1963, scénario d’Harold Pinter, images de Douglas Slocombe) et de Monsieur Klein (1976, images Gerry Fisher), sans oublier son chef-d’œuvre The go-between (Palme d’Or du Festival de Cannes en 1971). Les éditions Doriane éditent en DVD, The big night (1951), le dernier film américain de Joseph Losey avant que la chasse aux sorcières ne le mette sur la liste noire d’Hollywood et l’exile en Europe. The big night s’inspire d’un…
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En odeur de sainteté
« C'est un devoir pour nous, les forts, de porter les faiblesses de ceux qui n'ont pas cette force et de ne point rechercher ce qui nous plaît ». Epîtres de Saint Paul, XV, 1Made in Belgium nous revient ce moi-ci avec un film de 1946, Le Pèlerin de l’enfer d’Henry Schneider. Ce pèlerin n’est autre que le célèbre Père Damien qui, en 1873, alors qu’il est en mission à Honolulu va se porter volontaire pour vivre sur l’île de Molokai, enfer où les autorités écartent sans ménagement les malades atteints de la lèpre. Ce biopic retrace la vie du saint homme participant ainsi à une légende…
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Arnaud Desplechin aime les récits complexes et d’une grande ampleur romanesque. Le tout traité en séquences fluides avec plein de faux raccords (hommage à Godard ?). Un conte de Noël nous rappelle la structure cinématographique très découpée (comme une succession de petits chapitres) de Victor Vavitch de Boris Jiktov, le dernier grand roman russe du 20e siècle et, oui, oui, aussi, par son aspect thématique, de Seuls les anges ont des ailes partout, l’un des films mythiques d’Howard Hawks dans lequel on peut découvrir des aviateurs en contact avec la mort ayant abandonné toute hypocrisie dans leurs démêlés entre eux.La mort est, précisément,…
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Affolés d'avoir perdu leur chat dans un Marseille qu'ils ne connaissaient pas, Philippe Lamensch et sa femme partent vaillamment à sa recherche. Dans les dédales des rues surchauffées par un soleil de plomb, ils tombent nez à nez avec une maison dans laquelle, ils en sont sûrs, ils ont vécu dans une autre vie ! L'histoire ne nous dit pas s'ils ont retrouvé leur chat, mais elle nous dit qu'ils ont changé de vie depuis. Cela se passait, il y a dix ans. Philippe Lamensch et sa femme adoptent la maison, la ville et tout le reste. Philippe abandonne le journalisme qu'il a exercé pendant plus de 20 ans pour se lancer dans la création artistique. Après quelques tâtonnements dans…
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Le silence peut être lourd de sens
Qu’est-ce qui motive une jeune femme à raconter l'histoire du vide dans lequel déambule un couple qui a perdu la raison après la disparition d’un enfant ? Comment a-t-elle fait pour créer cette atmosphère oppressante ? Pourquoi avoir choisi de travailler avec Emmanuelle Devos et Bruno Todeschini ? Nous avons rencontré Fien Troch, la réalisatrice de Unspoken et essayé d'élucider ces questions.
Je savais, en écrivant, que c'était avec Emmanuelle Devos et Bruno Todeschini que je voulais travailler car j'aime leurs visages. Ils ont tous deux un mystère dans le regard qui fait qu'on ne se lasse jamais de les regarder. Je…
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