Maigres récoltes francophones en partance pour Cannes cette année. Les espoirs fondés ont déçu. Concours de circonstances ou résultat d'un changement de ligne créatrice ? Il est certainement trop tôt pour tirer des conclusions. Escomptaient-ils un ton « belge » qu'ils n'auraient pas trouvé ? 2008 fut une année exceptionnelle; étaient présents sur les écrans officiels ou parallèles du festival, Home, Rumba, Elève libre, Eldorado, leSilence de Lorna, tous si distincts mais partageant une même caractéristique, le refus de concession au classicisme, tant dans le récit que dans la forme. Serait-ce cet élément qui a manqué…
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La réussite de Wallimage, depuis 8 ans, et ses retombées économiques pour la région wallonne que l'on mesure à 300 %, notamment dans l’hôtellerie et l'industrie technique, ont donné l'idée à la Région bruxelloise de se doter de la même structure d'aide au cinéma, appelée Bruxellimage. Nous recevons Philippe Reynaert, directeur des deux fonds d'investissement, pour nous éclairer sur l'évolution d'un projet créé, à l'origine, pour protéger l'économie territoriale du sud du pays.
Philippe Reynaert : Lorsque Wallimage a été créé, il y a 8 ans, nous nous attendions à voir naître…
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« On ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s’y accroche une certaine nostalgie ».
Le livre d’Isabel Biver, Le Cinéma de Bruxelles - Portraits et destins, représente à merveille cette citation. Chaque page est un tsunami de souvenirs et d’émotions qui stimulent, en chacun de nous, la nostalgie de cette époque cinéphilique. L’ouvrage, magnifiquement conçu, relate l’histoire du cinéma, de la première projection publique en 1896 dans la Galerie du roi jusqu’à l’ouverture, en 1988, du plus grand multiplexe du monde, le KINEPOLIS. L’opus rappelle une période révolue du cinéma, qui permettra,…
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Nos amis de Tarantula nous invitent sur le plateau du film qu'ils coproduisent. Au départ de la gare des Guillemins, nous sommes conduits sur les hauteurs de Seraing. Le tournage a lieu dans une petite maison ouvrière, dans une rue à pente raide. De là, la gigantesque structure arachnéenne des aciéries de Cockerill se laisse contempler sous notre regard médusé de citadins. Au seuil de la maison, un sentiment de malaise nous empare. On ne comprend pas si cette maison est habitée ou abandonnée; les cendriers pleins trônent sur la table du salon où canettes vides et tétines de bébé se côtoient. Dans la cuisine, des assiettes où pourrissent des restes de pâtes à… Lire l'article
Réhabilitation
Affirmer, à propos du Rebelle de King Vidor, que « s’il ne fallait conserver de toute la production hollywoodienne qu’un seul film, ce serait celui-là » et ajouter qu’il est « l’une des plus sublimes créations du génie humain » a de quoi surprendre. En effet, à l’époque de sa sortie en salle, en 1948, la critique et le public l’avaient accueilli plus que froidement et même si, au fil des années, une reconnaissance des qualités du film a vu le jour jusqu’à en faire, pour certains, un film culte, un tel extrémisme dans le parti pris demande explication.
Bon, disons le tout de suite, le numéro…
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Les mystères de la cigarette
Aborder le cinéma à partir d’un geste banal, celui d’en griller une, et tenir la distance d’un livre cette proposition qu’une cigarette suffit à éveiller les mythes, relève, au premier abord, de la gageure de potache ou du pari de dilettante. Adrien Gombeau avec Tabac et cinéma - Histoire d’un mythe prouve le contraire. En six chapitres où fourmillent les commentaires les plus surprenants sur l’acte de fumer au cinéma, il va parcourir, de la naissance jusqu’à la mort, la vie de cette lente évaporation. Partant de l’idée que si les acteurs fument au cinéma, c’est d’abord pour créer une…
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Bruxelles, Belgique. La chaleur dominait cet été-là. Le soleil se lève aussi, pensions-nous (l'Ecclésiaste et Ernest Hemingway). Nous étions en 1969, année érotique et celle où le pied de Neil Armstrong toucha la lune. C'est symboliquement la même chose, me direz-vous. Allez savoir ! Nos souvenirs sont différents, ils s'égrainent dans des discussions sans fin et avec passion, de l'avenir du monde, dans les bistrots, dans les locaux du mensuel Le Point, avec une lycéenne contestataire devenue, depuis 1968. C'était l'air du temps de toute une génération de l'après-guerre, ayant eu quelques précurseurs, des rebelles comme son…
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Danger extrême
Il n’est pas question ici de cinéma... pas directement. Il est question de nucléaire, et cela d’une façon qui nous concerne tous, extrêmement. Difficile alors de parler, dans un premier temps, d’une écriture, d’une esthétique, d’un regard quand ce qui s’énonce glace le sang, choque et effraie, quand ce qui est en jeu pose une urgence qui mobilise tous les affects et toutes les pensées. Plus tard, dans un deuxième temps, se pose précisément la question de la forme cinématographique, de ce qu’à son tour elle mobilise et met en jeu et en quoi elle signale une façon d’être là sans y être.
R.A.S. Nucléaire.…
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Lorsqu’on invite Marion et Romain Castera pour une interview, c’est Noamir qui entre et s’installe. N O A M I R, six lettres, celles qui composent leurs deux prénoms. Frère et sœur, habitués depuis toujours à jouer ensemble, ont fusionné et prolongent ainsi leurs jeux d’enfants dans leur vie d’adultes sous forme de clips,de concerts, de films. Un corps à deux têtes en somme, artistiquement siamois.
L’enfance de l’art
L’un a l’œil, l’autre l’oreille et à quatre mains, ils ont réalisé #1, un court métrage de quatre minutes qui vient d'être sélectionné…
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Perdu dans la province du Hainaut, à quelques kilomètres de la capitale, un petit village au doux nom de Silly a accueilli, dans son école champêtre, une dizaine de joyeux perturbateurs armés de caméras, perches, réflecteurs et projecteurs. La belle salle de gymnastique nichée dans la tourelle de l'aile gauche du bâtiment s'est transformée, le temps d'une journée de tournage, en décor d'une des scènes-clé du court métrage Mal de mère. Ce projet, mené par l'asbl Loupiote et orchestré par Véronique Dahout et Christophe Istace, est l'aboutissement d'une longue réflexion sur l'éducation à l'image.… Lire l'article
Cinergie : Vos nouvelles fonctions de Secrétaire Général de la Communauté française vous ont-elles fait voir différemment les relations de travail entre la fourmilière des fonctionnaires et les cabinets ministériels ?Frédéric Delcor : Mon ambition, en débutant ce nouveau poste, était de trouver une nouvelle expérience professionnelle dans le secteur public et dans les matières traitées par la Communauté française. J’y ai découvert des personnes très motivées et passionnées par ce qu’elles font, et qui partagent le même intérêt que moi pour la « chose publique ». Cet investissement…
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Au milieu des rails tourmentés surgit un homme tout aussi désemparé, en recherche d’une direction à suivre, d’un chemin de fuite parmi tous les trains de cette gare de triage.
Remonté en vitesse dans le wagon qu’il vient de quitter pour y récupérer son téléphone cellulaire, il est surpris par la fermeture des portes. Il ne peut que subir la situation et attendre le terminus.
Kernec sait ce que c’est que subir : il subit son boulot d’enseignant, son directeur de collège, sa vie, ses femmes, épouse et maîtresse. Comme les rails assemblés dans un enchevêtrement dont on ne peut savoir lesquels sont ceux qui nous conduiront où on souhaite aller, les fils…
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Plaidoyer pour l'avenir du cinéma d'auteur
Deux mousquetaires du cinéma d'auteur : l'un, Athos/Reilhac, est producteur, directeur du Forum des images et dirige désormais Arte-France-cinéma, l'autre, Aramis/Sojcher, le réalisateur de Cinéastes à tout prix, est responsable du Master professionnel en scénario, réalisation et production à Paris 1 (Sorbonne Panthéon). Le café Beaubourg est leur Palais Royal. Pour les spectateurs et cinéphiles, ils dégainent leurs épées – pas toujours à fleuret moucheté – et, on est ravi. Ils retrouvent un cinéma vivant, tel qu'on l'aime, « comme facteur d'ouverture…
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Naissance d'une collection
Comme annoncé par Paul Geens lui-même dans l'interview du webzine n°137, le catalogue DVD de l’association Belfilm s'agrandit et traverse les frontières avec sa nouvelle collection : Souvenirs de France. Le principe reste identique, présenter des films anciens méconnus, oubliés, voire totalement ignorés. Après les films belges, c’est donc au tour des films français de tenter une résurrection. Ce mois-ci, la surprise est double et signée Yvan Noé : Le château des quatre obèses (1939) et La femme coupée en morceaux (1946), des titres qui auraient pu aisément trouver leur place sans dénoter…
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Jazzed on the rock
En compétition nationale au Festival du Court Métrage de Bruxelles et bientôt à Annecy, Jazzed, découvert à Anima, nous a semblé le film le plus abouti et a donc emporté, en même temps que nos cœurs, l’humble prix Cinergie. Véritable expérience cinématographique, ce petit film de sept minutes nous plongeait dans un déluge d’images coulantes, vibrantes et pétillantes, un torrent de sensations, le tout glissé sur une trame narrative tout aussi malléable, élastique et envoûtante que les trilles de Coltrane. On en était donc sorti enthousiasmé… et interrogatif. Mais qui est donc Anton Setola ?À peine…
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