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Dans L’Homme qui répare les femmes, Thierry Michel et Colette Braeckman dressent le portrait du Dr Denis Mukwege. À travers son parcours, se dessine celui de nombreuses femmes et celui d’une lutte commune. À l’Est de la République démocratique du Congo, zone frontière avec le Rwanda et le Burundi, le viol s’inscrit en mal quasi endémique dans un pays lacéré par 20 ans de guerre. Tant et si bien que lui sont associés les appellations « centre mondial des viols » et « cœur des ténèbres. »
Au milieu du chaos, le Dr Mukwege mène son combat. La gynécologie, médecine de vie, se mue d’abord pour lui en chirurgie réparatrice,…
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Mère & Fille
Désespérée et précarisée, Melody ne manque cependant pas d'ambition ni de volonté. Bien décidée à ouvrir un salon de coiffure pour échapper à la pauvreté et acquérir son autonomie, elle décide de devenir mère porteuse pour une femme plus âgée.
Après son audacieux premier film, La Régate (2010), qui avait marqué par son sujet fort et troublant, Bernard Bellefroid prolonge sa réflexion sur la filiation et dresse le portrait émouvant de deux femmes, blessées mais battantes, qui vont s'apprivoiser, s'affronter et peut-être, se trouver. Présenté notamment au Festival du film…
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Devil’s Rope. Cette corde du diable à laquelle s’accroche le dernier opus de Sophie Bruneau n’est autre qu’un fil barbelé. En le suivant, le récit embarque pour un voyage spatio-temporel, traversant les Etats-Unis, reprenant la route de la conquête de l’Ouest sur les pas des premiers colons. De la domestication de l’espace jusqu’à ses dérives politiques. L’usage agricole du barbelé devient, au fur et à mesure de l’Histoire et du film, un outil de contrôle, d’emprisonnement et de surveillance à l’échelle internationale. Le mouvement est souligné à la fois par les travellings et par la trajectoire des trains. La direction reste la même :… Lire l'article
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Une ligne de métro à Bruxelles . Six personnages s’y croisent sans se rencontrer. Chacun d’entre eux est plongé dans ses propres préoccupations. Et ce côtoiement est celui de la grande ville et de la solitude qui y règne, dans l’anonymat. Le rythme régulier du métro, le caractère mécanique des allées et venues dans l’espace souterrain n’empêchent pas l’exploration de ces destins séparés, esquissés par une caméra qui les frôle sans s’attarder trop sur leurs visages. Elle les suit pourtant par des incursions rapides et répétées dans leurs vies quotidiennes. Il y a cet homme qui travailla comme éclairagiste…
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Cinq femmes racontent le coup de foudre qui les livra, progressivement , à des hommes dont l’emprise aboutit à la destruction des liens familiaux, à la solitude et au suicide. Leurs histoires singulières se croisent et se répondent, jusqu’à se fondre en un même récit autour d’une question unique : comment l’amour porté à un homme, librement choisi, peut-il susciter chez celui-ci une violence meurtrière ? Car aucune de ces femmes n’a pressenti le drame qui allait briser leur couple, les stigmatiser et les contraindre à la fuite, à trouver refuge, parfois, dans une maison de femmes battues.
A travers l’émotion qui traverse leurs visages et leurs…
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L'enfance de l'art
À côté des divagations humoristiques et érotiques de Deep Space, le prix du jury Cinergie cette année à Anima, il y avait les hallucinations poétiques et hypnotiques d'Eclipse, un petit film d'un peu plus de 5 minutes proposé par Jacky de Groen, étudiant au KASK. Construit sur un principe narratif simple mais riche de ses potentialités, Eclipse semble travailler les techniques d'animations de la peinture sur verre, où les couleurs sont souvent chaudes et un peu brouillonnes d'être effacées, puis recouvertes avant chaque prise de vue. Le dessin, lui, se construit entre peinture maori et gravure expressionniste, traits épais, touches jetées,…
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Bruno Tondeur, vile canaille à ses heures, a fait marrer le jury pendant la projection des courts métrages belges d'animation à Anima... Fille qui rit... On connaît la suite. Bref, Cinergie l'a choisi comme grand vainqueur, et il reçoit aussi le prix des Auteurs de la SACD. Dans Maintenant il faut grandir, sorti en 2013, Ours s'astiquait le manche avec ostentation. Mais pas que. Film sur la teenager way of life, les vieux mouchoirs pleins de foutre qui s'entassent dans la poubelle, les amourettes virtuelles factices, les gros nénés qui se regonflent en un coup de pinceau Photoshop, les pizzas surgelées, les want to see you for real. Bref, petit film sympatoche, un peu dégueulasse faut-il le dire, mais qui a eu… Lire l'article
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Je danse donc...
Présenté en compétition au dernier Festival International du Film Francophone de Namur, ce court métrage d’Edith Depaule révèle une maîtrise de la mise en scène et distille un propos féministe joyeux et intelligent. Dans un dancing d'une autre époque, des femmes coquettement vêtues attendent, chacune seule à sa table, sirotant sa coupe d'où émane un ennui angoissant. Sans dialogues, en des plans qui claquent comme les talons vernis de ces mystérieuses élégantes et comme le jeu direct des comédiennes, la réalisatrice fait exister des personnages touchants et convaincants. La première partie est l'enjeu d'un affrontement…
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Depuis plus de quarante ans, Manu Bonmariage marque de son regard le cinéma documentaire en Belgique. Quarante années passées, caméra à l’épaule, l’œil dans le viseur, à accompagner ses contemporains pour nous faire sentir leur vérité intime. Manu Bonmariage ne juge pas, il ne témoigne même pas, il est simplement là, présent dans les petites et grandes choses de la vie quotidienne de ses personnages. Il est là, et nous avec. Pour lui, pas de sujet tabou, s’ils sont abordés dans le souci sincère de la recherche d’une vérité. On a l’habitude de le voir traiter les sujets délicats : l’amour à mort dans Les amants… Lire l'article
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L'information mondialisée, étouffante de par sa surabondance de drames et d'affects, n'autorise plus aujourd'hui au citoyen réceptacle, qu'une attention instantanée et éphémère. Chaque jour, les derniers attentats suicides prennent instantanément l’ascendant émotionnel et spectaculaire sur le génocide dénoncé la veille. Toute l'horreur du monde jetée à la face du téléspectateur entre la poire et le fromage, devient abjection tant banale qu'irréelle. Le flux tendu et constant des images d'information devient alors une constante dans le quotidien de chacun, amenant au mieux une empathie globale et impuissante, au pire un désengagement… Lire l'article
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Bouboule c'est Kevin, un jeune garçon en surpoids, couvé par une mère accaparante et désemparée, récemment séparée de son mari. Un jour son médecin lui annonce qu'il doit perdre du poids s'il ne veut pas mettre sa vie en danger, Kevin débute alors l'aquagym. Mais le jeune adolescent abandonne rapidement, désormais décidé à entamer un entraînement commando avec son nouvel ami Patrick (mais appelons le Pat, "Patrick c'est un nom de coiffeur"). Et force est de constater qu'entre les pains saucisses et les bières, Kevin perd du poids. Bouboule c'est l'histoire d'un jeune garçon en colère contre son poids, son père effacé… Lire l'article
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Intensément namurois
Cinéaste, Xavier Diskeuve a développé un univers personnel, s’appuyant tant sur ses racines rurales, ardennaises et namuroises que sur sa complicité avec son ami d'enfance, François Maniquet. Acteur comique, ce dernier a créé pour Xavier le personnage de Jacques, un valet de ferme décalé, taiseux à l’extrême, que tout le monde prend pour un simple d’esprit, mais qui se révèle, au final, plus futé qu'on ne le pense. Avec ce personnage à la Keaton, le réalisateur a déjà tourné trois courts métrages dans des registres différents : La chanson chanson, où Jacques fait du show-biz à…
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Un hymne à l’enfance, aussi délirant que réaliste.
Standing ovation à la fin de la projection de 22h00 à Cannes. L’équipe de Xénia est très émue, et la salle ne l’est pas moins. L’univers magico-réaliste de Panos H. Koutras a touché les spectateurs en plein cœur. Beaucoup de Grecs sont là, manifestement fiers de leur réalisateur, et on les comprend. Car, à nous aussi, ce film a rappelé pourquoi on allait au cinéma : pour réfléchir et pour rêver.
En Belgique, on a le réalisme magique et en Grèce, ils ont Panos H. Koutras. L’auteur de l’Attaque de la Moussaka géante, a toujours eu un goût…
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Depuis que désigné comme tel, le fou a été soumis à une multitude hétéroclite de pratiques sociales et coercitives. Tantôt traité, interné, purgé ou toléré, il fut aussi confié, contre menue monnaie, aux bateliers de passage pour être éloignés de quelques distances et abandonné là. Cette dernière pratique, qui a sans doute inspirée les œuvres de Sebastien Brant et de Jérôme Bosch, fascine et questionne à travers elles la société depuis le XVe siècle. S'accaparant ce mythe populaire Eric D'Agostino et Patrick Lemy partent à leur tour à la rencontre d'un navire allant vers son… Lire l'article
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Je suis la lumière
« Ce qui peut arriver de pire dans la vie, c'est de mourir et ce n'est pas si grave. »
Auteur inclassable et électron libre du cinéma belge, Gust Van den Berghe poursuit une œuvre personnelle, loin des modes et des formatages. Après le remarqué Petit Jésus de Flandres et l'adaptation iconoclaste de L'Oiseau bleu de Maeterlinck, le cinéaste nous plonge dans un petit village chilien pour une expérience esthétique et mystique désarçonnante.
Divisé en 3 actes, Paradis, Péché et Miracle, Lucifer est une aventure inédite et rare dans notre cinéma. L'un des chocs esthétiques est le format du cadre,…
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