Tout feu, tout flamme…
À cent à l’heure dans la ville bouillante de Kinshasa, Viva Riva ! est un polar brûlant et torride, qui distribue du cinoche comme Riva ses billets, et qui brûle, lui aussi, d’amour pour le cinéma, les femmes et Kinshasa. Un premier long métrage de fiction réussi, et surtout, un vrai film populaire.
On pourrait décrire Viva Riva ! comme l’histoire d’une ivresse, l’ivresse d’un homme, Riva, parti travailler en Angola et qui revient au pays plein aux as, aux commandes d’un camion volé, chargé d’essence, dont le prix, justement, flambe à Kinshasa. Et Riva, fanfaron et joueur, va flamber pendant trois jours, distribuant son fric à la…
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Embarquez-vous !
Il serait juste de dire qu’Antwerp Central Station est un documentaire sur la gare centrale d’Anvers. Le cinéaste belge, Peter Krüger, envoie joliment promener les genres avec ce film de création aux allures de documentaire sur l’architecture et parvient à instruire en détruisant les idées reçues. Et si cette gare était un excellent prétexte pour nous entraîner à travers mille et une histoires ?
Un homme, la belle soixantaine, arrive par le train à la gare d’Anvers. Tout à la fois voyageur, observateur, chercheur, et narrateur, sa balade confinée à l’intérieur de ce fabuleux bâtiment digne d’une cathédrale…
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Signes extérieurs de vieillesse
Après un documentaire (Le Corsaire…) et une fiction (La Faute à Fidel) centrés essentiellement sur l’enfance, Julie Gavras, fait le grand écart avec une comédie romantique sur la vieillesse. Présenté au Brussels Film Festival à Flagey en présence de la réalisatrice, Late bloomers a attendri et fait sourire une salle archicomble.
On ne les compte plus ces acteurs, et surtout ces actrices qui se figent dans le temps, effaçant rides et du coup, expressions et émotions. Dans le milieu du cinéma, accepter de vieillir, c’est aujourd'hui faire acte de rébellion. Dans une époque où règne la tyrannie du jeunisme,…
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On découvre avec plaisir le court métrage de fin d'études de Wannes Destoop Badpakje 46 (tenue de bain 46), l'autre grand prix belge du Festival de Cannes. Distinction pas volée. L'étudiant du KASK de Gand fait preuve d'une maturité et d'une maîtrise du language cinématographique qui, à moins de 25 ans, impressionnent. Pour véhiculer les émotions de sa jeune héroïne, il la cerne, la suit dans les scènes de sa vie quotidienne, s'attarde sur ce petit visage fermé le temps qu'il faut pour y lire les blessures et les tendresses de la fin de l'enfance, sans voyeurime intrusif.
C'est en restant à hauteur d'enfant qu'il raconte…
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L'asbl liégeoise Camera etc... est surtout connue pour son travail avec les enfants en milieu scolaire et parascolaire, mais elle réalise également depuis quelques temps des stages avec des adultes dits "en insertion". L'idée de base est la même : réaliser en création collective avec des persnnes qui n'ont aucune expérience de l'audiovisuel des films d'animation de qualité professionelle.
Ad vitam est le résultat d'un de ces stages avec 12 demandeurs d'emploi. Réalisé sous la supervision de Mathieu Labeye, cette animation en papier découpé témoigne une fois de plus de la qualité des travaux de l'association. Un couple de retraités…
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Une société malade de sa haine et de sa violence ?Voilà un film qui donne envie de vomir, tant y est exposée à nu la barbarie qui affleure d'une société ultra-individualiste, rejetant les plus faibles à la marge, et malade des frustrations et de la haine qu'elle génère. Le réalisateur flamand filme, le coeur au bord des lèvres, un infernal débordement de cassages de gueules, de tortures, d'incendie volontaire et finalement de meurtres qui n'a d'autre cause que la connerie d'abrutis dont la seule perspective est d'aller au foot avec leur bande de hooligans, de s'imprégner de bière et de taper sur leurs voisins dans la plus imbécile des logiques… Lire l'article
La vache et le violon
Garde-barrière d’un passage à niveau sur une route à l’abandon, une vieille dame vit seule dans sa maisonnette qui n'est reliée au monde que par les trains qui passent. Elle comble sa solitude par la tendresse qu’elle porte à sa jolie vache et s’évade en jouant du violon. À part le joyeux bovidé, personne pour apprécier les sons merveilleux qu'elle tire de l'instrument. Un jour, elle décide de se faire entendre des passagers des trains. Quelques minutes d'arrêt (contraint et forcé bien sûr) et une pause mélomane ne devraient faire de mal à personne. Mais, malgré les stratagèmes les plus astucieux, aucun train…
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Dans la campagne belge, une ferme isolée. Du travail, du plat pays, des ciels bas et lourds. Une femme décide de tuer l’homme dont elle partage la vie depuis 32 ans. Elle le décide pour de multiples raisons, notamment parce que ce couple gît dans un silence de glace sous la coupe de l’autorité de l’homme sans faille, parce qu’elle n’arrive pas à le quitter, parce qu’il a lui-même tuer accidentellement une jeune fille, d’un coup de voiture éméchée, qu’il s’en lave les mains. Notamment parce qu’il la bat... Un crime commis par une femme au bout – ou plutôt sous – le rouleau. Film réaliste, portrait de femme, Où va la nuit ? n’est… Lire l'article
Quand l’habit fait le moinePour Ghetto Millionnaire, Gilles Remiche a promené sa caméra entre Bruxelles, Paris et Kinshasa sur les traces de personnages hauts en couleurs, les sapeurs. Mouvement né après l’indépendance du Congo, la Sape est l’acronyme de la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes et le symbole de toute une société. Un moyen de lâcher prise dans un monde en ébullition ou bien l'étalage d'une fausse abondance qui piège une jeunesse sans autre espoir ? Une question qui risque d'intéresser le public du festival Millénium, festival qui envisage le documentaire comme vecteur de développement et dans lequel va concourir… Lire l'article
Chaud devant !
Un film documentaire de Yves Mora, coproduit par Halolalune Production, la RTBF, ARTE Belgique, Wallonie Image Production, Triangle7 avec le soutien de la ville de Charleroi et d'Industeel Belgium ArcelorMittal.
À Marchienne-au-Pont, jusqu'au milieu des années septante, les forges de la Providence formaient un paysage dantesque, un univers de fer et de feu, bruyant des chocs et des hurlements du métal, sentant la chaleur, le soufre, la fumée et la poussière, ébloui par la lumière de l’acier en fusion. Toute la vie de la petite ville tournait autour de cet antre de Vulcain. Le plus souvent, à seize ans, les garçons posaient leur cartable d’écolier et suivaient leur père à…
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Hitler à Hollywood de Frédéric Sojcher nous parle d'un sujet que l'on commence à mieux analyser et comprendre de nos jours. Que signifie la conquête de l'invisible derrière le visible de notre espace-temps ? De l'ombre à la (ou aux) lumière(s). Jouer avec plusieurs points de vue dans une sophistique des simulacres et de la manipulation, genre le Docteur Mabuse ? Comment l'œil de la caméra et son regard cadré, ce regard hypnotique nous manipule-t-il (1) et pourquoi ?
Léger flash-back. L'image photographique devient mouvement grâce au fusil chronophotographique de Marey. Les images que le monde du cinéma va nous offrir, démarrent. L'oeil de la caméra…
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Pour que se produise l'entière adhésion du spectateur, on lui présente généralement des personnages aux conditions de vie envieuses : belle villa, voiture excentrique, appartement spacieux, emploi épanouissant ou enrichissant, voire nature luxuriante, douceur de vie et rythme apaisant. Lorsqu'on s'attaque aux personnages errant dans la précarité, on leur colle des amis qui leur réchauffent le cœur ou une famille qui replace, au centre, les belles valeurs humaines. Un film n'est pas une tranche de la réalité. Pour être apprécié, il faut que le spectateur souhaite s'y projeter, s'identifier. Qui a envie de se confronter à la banalité, au quelconque,… Lire l'article
Faut qu'on se lâche
Pourquoi le parallèle entre Jean-Jacques Rousseau, cinéaste souvretois et son homonyme douanier, Henri, est-il si rarement fait ? La comparaison est à la fois bateau et osée, j'en conviens. La vision de Jean-Jacques apparaît aussi noire et cynique que celle d'Henri est tendre, et naïve ? Mais à bien y réfléchir, face aux "professionnels", ces marginaux que sont le peintre naïf et le cinéaste de l'absurde ne jouent-ils pas un peu, le même rôle dans leurs formes d'art respectives ? Ne sont-ils pas tous deux des aiguillons, des miroirs ou, comme le disait Jean-Jacques, des arbres penchés dans une forêt d'arbres droits. N'ont-ils…
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Le pouvoir endiablé de la musique
A New York, deux vieux musiciens vivent dans un appartement délabré une retraite rythmée par le passage des trains.
Situé juste à côté d’une ligne de chemin de fer, la vieille maison où ils sont installés vibre à chaque passage de ces lourdes machines. Des vibrations qui mettent tout sens dessus dessous dans leur demeure. Alors qu’ils font leur vaisselle, une ancienne chanson à la radio réveille leurs souvenirs du temps où ils accompagnaient une chanteuse noire. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une photo défraîchie sur une vieille affiche punaisée au mur mais, petit à petit, la chanson prend vie. Nos…
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Bienvenue à bord
Il aura fallu plus de dix ans pour que le film de Jan Vromman, Tant que chanteront les constructeurs de navires connaisse une édition sous-titrée en français et que le public francophone puisse découvrir une œuvre majeure tant par l’ampleur de sa réalisation que par la charge émotionnelle et critique de son propos.
Authentique tragédie née d’un monde industriel sur son déclin, le film de Jan Vromman commence très simplement. Un matin de 1995, il apprend par la radio que Boelwerf, gigantesque chantier naval au nord de la Belgique, est occupé par ses ouvriers menacés de perdre leur emploi suite à l’annonce de la fermeture de l’entreprise.…
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