Le vrai Marcel de Bruxelles
En mars aura lieu la sixième édition d'Offscreen, qui s'impose de plus en plus comme un festival qui compte aux yeux des spectateurs curieux. L'année dernière, il en a attiré plus de 7.000 sur 3 weekends. Des films de genre, des rétrospectives vintage, du cinéma alternatif, expérimental, exotique, des films bis, des films Z… tout ce qui sort des normes, tout ce qui n'est pas comme tout le monde ou comme il faut s'y retrouve. Il propose tout à la fois à la fois des soirées de gala au Palais des beaux-arts, des leçons de cinéma au Rits, des projections de films rares à la cinémathèque et plante son quartier général…
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Bas les masques
Avec Möbius, Eric Rochant revient à ses premières amours, le film de genre. Thriller romantique intimiste, film noir d'espionnage à l'américaine, Möbius est une créature étrange, hybride, qui semblera peut-être grossière aux entournures, mais qui s'avère finalement une drôle d'aventure, plutôt passionnante.
Sortie de l'Idhec en même temps que Desplechin ou Pascal Ferran, Eric Rochant a un parcours un peu étrange. Un Monde sans pitié, son second long métrage, marqua son époque, un peu à la manière du Grand Bleu, de Diva ou de Comment je me suis disputé... Et Rochant est un peu à cheval entre tout ça.…
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À Anima, cette année, dans les courts métrages belges en compétition, on crevait à tout va ou on s'envoyait d'autant plus en l'air. Accidents en veux-tu en voilà, crashs, bites et culs employés très différemment, la mort était au tournant, et la vie, dans sa rudimentaire affirmation, tentait de faire contrepoids. On se demandait un peu interloquée si la programmation avait été faite par deux personnes, l'une absolument déprimée, l'autre tentant de la réconforter - ou une seule et même personne prise dans ce même mouvement d'auto-consolation radicale ? À moins que ces courts métrages de jeunes gens tout juste diplômés,… Lire l'article
Mobil Home, le film de François Pirot a été l'objet du concours des jeunes critiques qu'animent Cinergie.be, La Libre Belgique, la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ciné-Pocket et tout cela grâce au centre Wallonie-Bruxelles International. La gagnante, Blanche Tirtiaux, a écrit ce texte et pourra en écrire un autre sur les films qu'elle découvrira durant les cinq jours qu'elle passera au Festival de Cannes en mai 2013.
Mobile Home,c'est un Road Movie sans road, c’est l'histoire de deux jeunes qui étouffent dans un quotidien formaté, c'est un rêve qui pointe sans vraiment parvenir à percer... C'est un film touchant et prometteur. Retour sur le premier…
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Robbe Vervaeke, ancien étudiant du KASK de Gand, s’était déjà distingué en 2008 avec son premier film de fin d’études en peinture sur verre, Erzsebet. Sélectionné cette année dans la compétition nationale de courts métrages au Festival Anima, Norman est son premier film professionnel. Professionnel, sans aucun doute. Oscillant entre cauchemar et réalité, Robbe Vervaeke joue les funambules virtuoses et semble avancer librement sur le fil de l’animation.
Norman est une peinture animée.Côté peinture, on pense à Edward Munch et Vincent Van Gogh. Au premier, il emprunte son obsession macabre dans des compositions et des lignes sinueuses. Au deuxième, la…
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Maaaman !
À l’heure où il devient de plus en plus difficile de trouver, sur les grands écrans de cinéma, des choses sortant réellement des sentiers battus, le festival Anima est une bénédiction pour le cinéphile curieux. C'est l'occasion de voir ou de revoir en projection quelques flamboyantes animations, films de fin d'études ou productions indépendantes, dignes d'intérêt, parmi lesquelles parfois de petites perles. C'est le cas de Oh Willy…, d'Emma De Swaef et Marc Roels (re)découvert à l'occasion des séances de compétition nationale. Cette histoire douce comme la laine a séduit le jury de cinergie composé…
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À mort l’alcoolique!
Assurément l’un de nos coups de cœur du Festival Anima 2013, Eentje Voor Onderwerg (Un dernier pour la route, si vous préférez...) narre les aventures d’un alcoolique suicidaire.
Réduit à errer tantôt entre son lit et sa cuisine, tantôt entre son minable appartement et le petit pub du coin, notre héros ne trouve plus vraiment de raison de vivre. Hanté par la mort qu’il sent proche, il la rencontre un jour par hasard mais… pour de bon, à travers un personnage représenté par un squelette à toge noire et doté d’une faux !Alors liés par une amitié aussi inattendue qu’improbable, nos deux quidams participeront…
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Commedia al dente
Le petit pantin de bois était l’invité d’honneur, très attendu, de la soirée d’ouverture de la 31e édition du festival Anima. Après avoir longuement hésité, Enzo d’Aló, le réalisateur de La Mouette et le Chat, se jette à l’eau en se lançant dans une nouvelle adaptation de Pinocchio, personnage fictif créé par le journaliste et écrivain italien Carlo Collodi dans Les Aventures de Pinocchio. Histoire d'un pantin, publiées en 1881 dans un journal italien pour enfants.
Cette nouvelle version s’ajoute donc à une longue liste d’adaptations tant cinématographiques que théâtrales, tant littéraires…
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Point de départ de la réflexion de son travail de Bachelor 3 à la Cambre, la question "Qui serais-je si j'étais un homme ?" amène l'étudiante à créer un court métrage inventif et intelligent. Son film renvoie les femmes à elles-mêmes avec humour et ouvre les horizons des formes classiques de l'animation.
Dans le cadre de la compétition nationale d'Anima 2013 "C'est du belge", le court métrage de Margot Reumont se démarque. Il est le seul à mêler interviews filmées et dessins animés. Durant cinq minutes, Marie-Brune, Mouna, Florence, Emilie et Sabrina décrivent, devant la caméra, l'homme qu'elles auraient pu être…
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Après RAS nucléaire, rien à signaler, en 2009, et Tchernobyl 4 ever en 2010, Alain de Halleux continue à explorer la rationalité « scientifique » à court terme des industries nucléaires avec Welcome to Fukushima. La catastrophe nucléaire de Fukushima a succédé, trente ans après, à celle de Tchernobyl (1986). Le réalisateur s'est rendu à Minamisōma, ville située à 25 kilomètres (16 miles) de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, à la lisière des 20 kilomètres autour de cette centrale considérés comme contaminés.
La population est divisée, comme la ville qui rassemble trois anciennes…
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Apologie d'Eve
Les incroyables sixties à l'énergie sidérante laissent notre époque - devenue sceptique - pour le moins pantoise. Françoise Levie a consacré un documentaire à Evelyne Axell, comédienne, peintre et pop'artiste ou artiste plasticienne qui dépeint cette époque.
La réalisatrice suit le destin d'Evelyne Axell au volant d'une voiture américaine années 50, une Chevrolet rose saumon qui roule encore et sert de lien d'une séquence à l'autre. Une métaphore du parcours d'Axell, décédée sur une route dans une voiture américaine d'occasion. Levie découvre l'artiste chez son père,…
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Périphérie de ville/périphérie de vie
Aux abords des grandes villes de France, parmi l'enfilade des hôtels, hangars et autres grandes surfaces, trône, invariablement, le sigle jaune et noir des hôtels Formule 1. Ces lieux de passage où la promiscuité fait se côtoyer, sans ambages, félicités et sordides engueulades, accueillent quantité de voyageurs occasionnels, ainsi que quelques autres, pour qui la chambre est devenue chaumière.
On retrouve, dans ces logements pratiques et impersonnels aux tarifs et commodités réduites, de Versailles à Dunkerque, le même mobilier minimaliste et son agencement clinique.
Logique mercantile implacable menée par le groupe Accor,…
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Passé en chantier
Dans un Maroc gangrené par la corruption et le consumérisme, Goodbye Morocco dénoue les fils noirs d'un thriller où mensonges, trafic, disparition, se chevauchent dans un récit entremêlé et porté par Lubna Azabal, qui donne son talent à un personnage de femme forte dont la volonté face à une société dominée par les hommes semble ne jamais trembler.
Dans une chambre entre nuit et aube, une femme a une conversation téléphonique avec un homme pendant qu'elle en regarde un autre dormir. Ce triangle-là sera l'une des figures majeures de cette plongée dans la vie de Dounia, chef de chantier, et prête à tout pour récupérer…
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"Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage / Polissez-le sans cesse, et le repolissez / Ajoutez quelquefois, et souvent effacez"…
Trois artistes peintres venus des États-Unis semblent avoir fait leur credo des vers de Boileau. Si une œuvre ne donne pas satisfaction, il faut la tuer, sans autre forme de procès, ad nauseam.Pour son premier film, Sabrina Calmels suit cette entité à trois têtes appelée Goldmine Shithouse lors d’une résidence d’artistes à San Francisco. Installés dans un atelier pour deux semaines, les jeunes peintres au verbe fleuri et à l’humour pince-sans-rire, enchaînent sessions de travail et cocktails…
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J'ai eu 20 ans, je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. Une nuit, sur un pont… un coup de couteau. Il y a Pouga. Et il y a Julien. Le film montre le destin parallèle de ces deux jeunes hommes qui se ressemblent sans se connaître. Ils partagent les mêmes valeurs et un même désir d’absolu. Ils pourraient être amis. Et pourtant…Journaliste critique cinéphile enragé et sportif passionné, Stephan Streker a réalisé plusieurs courts métrages qui avaient retenu notre attention : Shadow Boxing, Mathilde la femme de Pierre, Le Jour du combat, et dont Cinergie avait parlé. Nous avions salué, à l'époque de sa sortie, Michael Blanco,… Lire l'article