Germanica Belgica
Le film démarre sur des plans extraits d'un film en 8mm (format carré). On y découvre un bébé, en noir et blanc, puis, en couleur (en Super 8, 1.33 kodachrome 40), un enfant qui commence à marcher sous l'œil attendri de son père.Il entame ensuite le parcours autobiographique de Christoph Bohn, le réalisateur de The Boy is Gone avec des séquences d'animation (utilisant cette forme d'une mémoire subjective avec des images dessinées). Dans son film, le souci de Christoph Bohn est de découvrir la vérité sur un passé que son père a refusé de lui transmettre par la parole. Pourquoi ? Est-ce lié au fait qu'on appelle les Eupenois…
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Bruxelles sous influence
Pour leur deuxième long métrage, les réalisateurs de Gerda 85 livrent une plongée étrange et décalée au cœur d’une Bruxelles gangrenée par les projets immobiliers destructeurs et tentent une relecture du film noir.
En souhaitant aborder l’urbanisme bruxellois qui dévaste cette ville depuis des décennies dans des logiques répétitives et incohérentes de « Tout raser pour tout remplacer », sans passer par le documentaire ou le film militant, Particia Gélise et Nicolas Deschuyteneer s’embarquent dans les atmosphères du film noir avec un antihéros confronté à la trahison qui devra prendre son destin…
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Etudiant, poil aux dents
« Avant, j'étais à l'université de Kinshasa et une année scolaire prenait deux ans, deux ans et demi. Ici, à Lubumbashi, l'année scolaire est bien organisée ; elle dure dix mois, avec des examens et un calendrier respectés... »
Pour son cinquième documentaire, Ronnie Ramirez braque sa caméra sur l'université de Lubumbashi et se focalise sur ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui tentent de décrocher le précieux sésame que constitue le diplôme universitaire. Car si l'année estudiantine est plus courte qu'à Kinshasa, la vie quotidienne sur le campus Kassapa n'en est pas pour autant…
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Le silence tue
« Je suis réalisateur et mon métier, c’est de faire des films. J’en ai un besoin viscéral ». Vincent Lannoo est un boulimique d’images. Le dernier arrivé, sort le 3 avril en salles. Au nom du fils aborde frontalement le thème sensible de la pédophilie au sein de l’Eglise, et frappe fort. Prêtres pédophiles, milices paramilitaires d’extrême-droite à l’intégrisme haineux, rejet par un certain clergé de l’homosexualité considérée comme une maladie honteuse, hypocrisie à tous les étages d’une hiérarchie catholique plus familière de l’omerta que de la glasnost :on…
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Dans la pénombre d'un bar de Louisiane des années 80, un jeune musicien s'installe timidement sous le regard blasé d'une assemblée disparate. La marionnette gratte les cordes de son instrument, et les accords de Betty's Blues nous font chavirer dans l'histoire de Blind Boogie Jones.
La musique se fait soudain image, et l'on passe d'une animation en stop motion vers une animation traditionnelle en 2D de très belle facture, la brosse numérique travaillée sur une base noire donnant un effet de gravure à l'ensemble.
Triste aventure que celle de Boogie Jones, qui, filant l'amour parfait avec sa douce par une journée ensoleillée, tombe malencontreusement nez-à-nez…
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Je est ailleurs
Présenté dans la compétition C'est du Belge au festival Anima, Cogitations de François d’Assise Ouedraogo, Arzouma Mahamadou Dieni, Moumouni Jupiter Sodré, et de Sébastien Godard est un joli film documentaire qui tire toute sa force et sa profondeur du fait même de se parer des techniques de l’animation pour aborder son propos. Un petit film d’une grande profondeur.
Dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, des hommes, des femmes, petits métiers ou gens de la rue, répondent à des questions sur leurs désirs d'ailleurs. Partir là-bas ? En Occident, là où tout est possible ? Tout y est-il vraiment possible ? Ou rester ? Pourquoi…
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Au moment où la candidature de la Chaîne des Puys et sa faille de Limagne - un trésor naturel inestimable – cherche des soutiens de toutes parts pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le Festival auvergnat de Clermont-Ferrand renouvelait son offre de plus de 400 films en programmation régulière et de plus de 7700 films au Marché. Il a clôturé le 9 février avec un nouveau record de fréquentation battu au-delà des 150.000 entrées.
Par la même occasion, la page du 35mm semble irrémédiablement tournée puisque seulement 5% de l’ensemble des films reçus présentait ce format. Le numérique s’impose donc, mais sans réel…
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Le vrai Marcel de Bruxelles
En mars aura lieu la sixième édition d'Offscreen, qui s'impose de plus en plus comme un festival qui compte aux yeux des spectateurs curieux. L'année dernière, il en a attiré plus de 7.000 sur 3 weekends. Des films de genre, des rétrospectives vintage, du cinéma alternatif, expérimental, exotique, des films bis, des films Z… tout ce qui sort des normes, tout ce qui n'est pas comme tout le monde ou comme il faut s'y retrouve. Il propose tout à la fois à la fois des soirées de gala au Palais des beaux-arts, des leçons de cinéma au Rits, des projections de films rares à la cinémathèque et plante son quartier général…
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Bas les masques
Avec Möbius, Eric Rochant revient à ses premières amours, le film de genre. Thriller romantique intimiste, film noir d'espionnage à l'américaine, Möbius est une créature étrange, hybride, qui semblera peut-être grossière aux entournures, mais qui s'avère finalement une drôle d'aventure, plutôt passionnante.
Sortie de l'Idhec en même temps que Desplechin ou Pascal Ferran, Eric Rochant a un parcours un peu étrange. Un Monde sans pitié, son second long métrage, marqua son époque, un peu à la manière du Grand Bleu, de Diva ou de Comment je me suis disputé... Et Rochant est un peu à cheval entre tout ça.…
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À Anima, cette année, dans les courts métrages belges en compétition, on crevait à tout va ou on s'envoyait d'autant plus en l'air. Accidents en veux-tu en voilà, crashs, bites et culs employés très différemment, la mort était au tournant, et la vie, dans sa rudimentaire affirmation, tentait de faire contrepoids. On se demandait un peu interloquée si la programmation avait été faite par deux personnes, l'une absolument déprimée, l'autre tentant de la réconforter - ou une seule et même personne prise dans ce même mouvement d'auto-consolation radicale ? À moins que ces courts métrages de jeunes gens tout juste diplômés,… Lire l'article
Mobil Home, le film de François Pirot a été l'objet du concours des jeunes critiques qu'animent Cinergie.be, La Libre Belgique, la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ciné-Pocket et tout cela grâce au centre Wallonie-Bruxelles International. La gagnante, Blanche Tirtiaux, a écrit ce texte et pourra en écrire un autre sur les films qu'elle découvrira durant les cinq jours qu'elle passera au Festival de Cannes en mai 2013.
Mobile Home,c'est un Road Movie sans road, c’est l'histoire de deux jeunes qui étouffent dans un quotidien formaté, c'est un rêve qui pointe sans vraiment parvenir à percer... C'est un film touchant et prometteur. Retour sur le premier…
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Robbe Vervaeke, ancien étudiant du KASK de Gand, s’était déjà distingué en 2008 avec son premier film de fin d’études en peinture sur verre, Erzsebet. Sélectionné cette année dans la compétition nationale de courts métrages au Festival Anima, Norman est son premier film professionnel. Professionnel, sans aucun doute. Oscillant entre cauchemar et réalité, Robbe Vervaeke joue les funambules virtuoses et semble avancer librement sur le fil de l’animation.
Norman est une peinture animée.Côté peinture, on pense à Edward Munch et Vincent Van Gogh. Au premier, il emprunte son obsession macabre dans des compositions et des lignes sinueuses. Au deuxième, la…
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Maaaman !
À l’heure où il devient de plus en plus difficile de trouver, sur les grands écrans de cinéma, des choses sortant réellement des sentiers battus, le festival Anima est une bénédiction pour le cinéphile curieux. C'est l'occasion de voir ou de revoir en projection quelques flamboyantes animations, films de fin d'études ou productions indépendantes, dignes d'intérêt, parmi lesquelles parfois de petites perles. C'est le cas de Oh Willy…, d'Emma De Swaef et Marc Roels (re)découvert à l'occasion des séances de compétition nationale. Cette histoire douce comme la laine a séduit le jury de cinergie composé…
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À mort l’alcoolique!
Assurément l’un de nos coups de cœur du Festival Anima 2013, Eentje Voor Onderwerg (Un dernier pour la route, si vous préférez...) narre les aventures d’un alcoolique suicidaire.
Réduit à errer tantôt entre son lit et sa cuisine, tantôt entre son minable appartement et le petit pub du coin, notre héros ne trouve plus vraiment de raison de vivre. Hanté par la mort qu’il sent proche, il la rencontre un jour par hasard mais… pour de bon, à travers un personnage représenté par un squelette à toge noire et doté d’une faux !Alors liés par une amitié aussi inattendue qu’improbable, nos deux quidams participeront…
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Commedia al dente
Le petit pantin de bois était l’invité d’honneur, très attendu, de la soirée d’ouverture de la 31e édition du festival Anima. Après avoir longuement hésité, Enzo d’Aló, le réalisateur de La Mouette et le Chat, se jette à l’eau en se lançant dans une nouvelle adaptation de Pinocchio, personnage fictif créé par le journaliste et écrivain italien Carlo Collodi dans Les Aventures de Pinocchio. Histoire d'un pantin, publiées en 1881 dans un journal italien pour enfants.
Cette nouvelle version s’ajoute donc à une longue liste d’adaptations tant cinématographiques que théâtrales, tant littéraires…
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