L'éclosion d'une fleur des champs
Ceux, qui au vu du titre et des paillettes de l'affiche de Miss Montigny, s'attendent à découvrir une nouvelle comédie "podiumesque", peuvent tout de suite aller se déshabiller : Miss Montigny est aussi différent de Claude François et de ses clones qu'un colibri peut l'être d'un poulet. Et avant tout parce que cette Miss est interprétée par Sophie Quinton. Non pas qu'on n'admirerait pas Benoît Poelvoorde ou Jean-Paul Rouve (extraordinaire dans Bunker Paradise de Stefan Liberski, redisons le), mais Sophie Quinton excelle dans le registre inverse.
Pas d'éclats chez elle, pas de mines travaillées, pas de gestes trop expressifs…
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Le FIFF présentait, dans la section "Panorama", le premier long métrage de Guillaume Malandrin. Après plusieurs courts métrages dont le remarqué Raconte, l’un des producteurs de La Parti, alors qu'il prépare un long métrage avec en tête d’affiche la comédienne Cécile de France, l’allemand Ulrich Tukur, les belges Jacky Lambert et Bouli Lanners dont le tournage est prévu pour la rentrée prochaine, s’est lancé dans l’aventure d’un film léger, tourné en DV, sans budget, en 2 semaines et avec une équipe de huit personnes.
Écrit par Stéphane Malandrin, le réalisateur et l’acteur, Ça m’est égal…
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C’est une mise en abyme que nous propose dans le final du Retour, Marc-Olivier Picron. Une navigation entre l’image et l’imaginaire, l’enfance et la vieillesse, la vie et les limbes. L’enregistrement de Boris Zeiss par Pierre, un jeune réalisateur qui, sans le savoir, éveille des souvenirs refoulés d’un enregistrement capté en 8mm lorsque, enfant, Boris, guidé par la découverte d’une caméra qu’il croyait être un jouet, filmait des soldats allemands pendant la seconde guerre mondiale.
Boris Zeiss a 75 ans. Il est conduit à "La Sainte famille", une maison de repos qui, il y a plus de cinquante ans, n’était autre que l’Orphelinat. C’est à « La…
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Le Festival du Film Francophone de Namur a ouvert avec la projection en avant première en Belgique du second long métrage du réalisateur bosniaque, et désormais belge, Danis Tanovic. Ecrit par le scénariste de Krzysztof Kieslowski, Krzysztof Piesiewicz avec le réalisateur lui-même, L'Enfer est le premier épisode d'une trilogie dont Le Paradis a déjà été adapté à l'écran par Tom Tykwer (Heaven, 2001). Alors qu'il s'était intéressé au moment de tourner son premier film au Purgatoire, Tanovic, présent à la cérémonie d'ouverture du Festival avec Marie Gillain et Marion Hänsel, explique, non sans humour : "Je…
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Après avoir résolu le mystère de la chambre jaune- cette chambre fermée de l’intérieur, dans laquelle Mathilde avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat et d’où l’assassin n’aurait logiquement pu entrer ou sortir- le fameux reporter, Joseph Rouletabille se colle à la résolution d’une nouvelle énigme, aux abords tout aussi dédaléen. Bruno Podalydès a choisi de réaliser le deuxième roman de Gaston Leroux Le Parfum de la dame en noir avec la même fine recette que celle utilisée pour traiter son roman précédent (Le Mystère de la chambre jaune). C’est avec plaisir, donc, qu’on retrouve la même…
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Au début des années soixante, la silhouette de Derroll Adams a hanté divers bistrots autour de la Grand-Place dont le célèbre Welkom Café, rendez-vous des artistes et de la bohème bruxelloise. Patrick Ferryn a eu la bonne idée de consacrer un documentaire à l’un des hommes qui a introduit la musique traditionnelle américaine en Europe. Né en 1925, à Portland en Oregon, Derroll Adams est décédé le 10 février 2000 à Anvers. Le film retrace l’itinéraire d’un homme qui, à l’instar de Pete Seeger, Arlo Guthrie, Jack Elliott et Allan Taylor, a représenté le folksong américain. Derroll Adams nous conte son enfance pendant…
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Comme chaque année, l’IAD, l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-La- Neuve proposait une vision des films de fin d’études de ses étudiants en 2ème licence réalisation. Les yeux hagards, la mine flétrie, la langue pendante et l’haleine chargée par l’abus de somnifères, d’alcool et de café forts, c’est donc une horde d’étudiants en cinéma fatiguée, exténuée, mais heureuse d’avoir pu mener ses projets à bien que nous avons vu débarquer au Cinéma de Louvain- La-Neuve.
En Belgique, les étudiants en cinéma sont une denrée un peu spéciale : tels des zombies putréfiés…
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Dans la nuit du tombeau
Bunker Paradise de Stefan Liberski sort en octobre et fait événement. Le film aborde de plein fouet l’idéal social de notre temps; la jouissance à tout prix des objets à consommer, le plaisir de leur accumulation, la répétition plutôt que la différence. Avoir plutôt qu’être, pour paraphraser un psychanalyste célèbre, est le "must" d'une génération "fashion", nourrie au capitalisme et qui ne possède que ce qui est à vendre. Anne Feuillère vous présente le film. Nous avons, par ailleurs, interrogé Stefan Liberski sur le premier long métrage qu’il vient de réaliser. Ce n’est son premier film,…
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La couleur des mots est le second long métrage de Philippe Blasband après Un honnête commerçant. Il s’agit d’un film atypique et très personnel, qui nous plonge 24 heures dans la vie d’une jeune femme, Marie, dysphasique.
La langue maternelle est pour elle comme une langue étrangère. Au fil de ses rencontres, nous comprenons combien ce langage défectueux, creuse entre elle et le monde un fossé difficilement franchissable. D’autant plus que d’autres obstacles menacent de l’isoler davantage encore. Telle une Alice au pays des mots perdus ou confus, Aylin Yay donne chair à ce portrait sensible d’écorchée vive. Même si le film aborde la dysphasie (un trouble…
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D’un monde à l’autre est le quatrième film documentaire du tandem Vincent Detours et Dominique Henry. De la même trempe que le précédent Docteur Nagesh, par la sobriété du propos, du traitement, de l’image et du montage, il dresse le portrait d’une personne confrontée aux limites de son métier.Un film à la fois audacieux et humble, qui suit sa propre logique, guidé par un regard libre, frontal, brut(al), sans mise en condition du spectateur, qui est libre lui aussi de regarder où il veut, comme il veut, les photos de Gaël Turine qui se prolongent parfois en séquences filmées.
Le fil de la narration nous éclaire sur les limites du métier…
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En Belgique francophone, une nouvelle génération de cinéaste essaie, en tournant des courts métrages, de se servir des codes du cinéma de genre pour éviter le label « auteuriste ». Jusqu'à présent, nous n'avons rien vu de renversant dans ces essais thrillero-pateux ou psycho-pâteux. L'exception venant de Série noire, un film de Pascal Adant qui nous démontre qu'il est possible de faire un film de genre qui ait le regard d'un auteur. Pascal Adant s'est tout d'abord essayé à l'animation, et au live mixé de séquences d'animation. Bref, un cinéaste qui aime expérimenter. Le pitch de Série noire ? Alice…
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Vies Nouvelles a le rythme du village de la Chine centrale dans laquelle il émerge. Situé au bord de la rivière Danin, un affluent du Yang Tse, ce village vit dans l’attente de son engloutissement par le barrage des Trois Gorges, en amont du Yang-Tse. Un barrage pharaonique (le plus grand du monde : 2.300m de largeur et d’une hauteur de 185m) qui oblige les populations des alentours à se déplacer, à migrer sur une période 17 ans. Une famille, les Gao, vit cette transformation, comme toujours en Extrême-Orient, partagée entre tradition et modernité : une distinction qui recouvre aussi les différences générationnelles qui s’aiguisent avec le développement de l’économie… Lire l'article
« Il n’y a pas de malentendu. Il n’y a que des malentendants » Pierre Rey. Une saison chez Lacan. Points-Seuil
L’Enfant s’inscrit dans la ligne générale qu’explorent depuis Falsh, leur premier long métrage, Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne; la frontière qui sépare l’humain de l’inhumain. Qu’est-ce qui distingue l’un de l’autre ? Que se passe t-il lorsqu’on vit hors des re-pères installés par la société pour adopter un parcours en bordline?
Bruno (Jérémie Renier), un jeune homme, vit dans un monde hors de la loi et de la morale, un monde de l’équivalence générale…
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Projeté lors de la journée de la Communauté française au Festival du Film Européen de Bruxelles, Ordinary Man de Vincent Lannoo a secoué nombre de spectateurs. On vous en donne un premier avis avant sa sortie en salles au mois de novembre. Notons que le public du Festival a été particulièrement séduit par ce film et lui a octroyé son Prix.
Humour noir très noir...
Ç'aurait pu être un thriller américain : le titre déjà, Ordinary Man n'est pas un hasard.
Ç'aurait pu être un thriller américain avec tous les ingrédients oh combien nécessaires et, certes efficaces. Imaginez seulement. Un tueur-séquestreur…
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Jia Zhang-Ke (The World) avec Hou Hsiao-Hsien (Les Fleurs de Shangaï) et Wong Kar Waï (2046), compte parmi les trois plus grands cinéastes chinois actuels (1). Julien Selleron, jeune cinéaste français ayant fait ses études à l’INSAS a eu l’occasion de rencontrer Yu Lik-Wai, étudiant en cinéma venu de Hong-Kong étudier le cinéma à Bruxelles. Ce dernier, rentré chez lui est devenu le chef opérateur et producteur de Jia Zhang-Ke. Et ce, dès Xia-Wu, artisan pickpocket (Prix de l’Age d’or).
Il y a deux ans, lors du tournage de The World, Julien Selleron, invité par Yu Lik-Wai et Jia Zhang-Ke en Chine, en a profité pour réaliser un portrait du…
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