Parle-t-on mieux de ce que l'on connaît intimement? Pas forcémment. Preuve en est la Goulette, lieu centrifuge du nouveau film de Ferid Boughedir et port (d'attache) du réalisateur.
Une petite ville trépidante de la côte tunisienne qui a visiblement ému et marqué la jeunesse du cinéaste. Car d'emblée le réalisateur d'Halfaouine place son deuxième long métrage de fiction sous le signe autobiographique, en le dédiant à deux amis d'enfance, l'un Juif, l'autre Italien catholique.
A l'écran, les deux copains et l'auteur de confessions différentes ont été remplacés par trois jeunes filles, histoire de dynamiser les antagonismes…
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Gaza, an 01
Le Conte des trois diamants a le mérite de replacer le cinéma de Michel Khleifi dans sa véritable perspective, qui est de témoigner d'une terre, d'une histoire et d'un combat, celui que mènent les Palestiniens depuis un demi-siècle, combat qui n'a de cesse de le traverser et, comme le prouve à nouveau ce film, de le féconder.
Le Conte des trois diamants renoue avec la veine de l'éblouissant Noce en Galilée sans réussir toutefois à l'égaler. Comme dans le précité, Khleifi mélange, avec un certain bonheur, réel et fiction, faisant de son film à la fois un documentaire avec point de vue imprenable sur le Gaza de l'an 01,…
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La loi du père, la loi du fric
Avec la Promesse, les frères Dardenne ont pris le risque d'un cinéma aux prises avec une réalité aux dérèglements explosifs. Et leur film est passionnant. Sans concession aux modes socialistes et autres engagements toutes boîtes, leur récit nous plonge dans l'univers glauque des magouilleurs du noir, ces trafiquants de chair à labeur, nous montrant que leur morale du profit est bien de notre monde.
Abandonnant très vite le cadre étroit du constat pour sa mise en cause pratique, ils filment le processus d'une rupture sociale en mettant en scène, chez Igor, l'apparition du refus de l'ordre " naturel " des choses et ses conséquences libératrices.
Et…
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Sottovoce
La grande erreur est de croire que la scénarisation du documentaire, c'est d'aller vers la fiction. C'est au contraire retourner de manière différente vers la réalité. (Luc Jabon)
Difficile de résumer ce premier long métrage de Claudio Pazienza car de scénario, à proprement parler, il n'a pas. Le film s'organise à partir de multiples récits rendant compte de la réalité d'un petit village des Abruzzes, en Italie, où le réalisateur retrouve une partie de ses origines en évoquant la vie de son cousin Mario, décédé en cours de tournage, et en mettant en scène le témoignage oral de sa veuve.
Pour…
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Art Nouveau, passion ancienne
En tournant l'Art Nouveau, aujourd'hui, à Bruxelles, Christian Mesnil concrétise une vieille passion qu'il s'est découverte quand il tournait, en 1974, Bruxelles, ville à sauver.
"Je me suis rendu compte que l'un des aspects les plus originaux de l'Art chez nous, à Bruxelles particulièrement, c'était l'Art Nouveau. J'ai fait un court métrage une dizaine d'années plus tard selon une démarche que j'ai reprise ici en l'élargissant à une partie de l'Europe. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le passé en tant que tel mais bien ses interactions avec le présent, comment il l'influence.…
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Tango Ya Ba Wendo
"Tous les peuples ont besoin de mémoire, même au coeur des pires marasmes" annoncent Mirko Popovitch et Kwami Mambu Zinga dès les premières images noires et blanches de Tango Ya Ba Wendo.
Images revues et corrigées d'un colonialisme prospère. Léopoldville, les années 50. Une foule à qui l'on a distribué par millier des petits drapeaux belges acclame l'arrivée d'un souverain un peu trop jeune, debout dans sa décapotable. "Derrière le mythe de l'Age d'Or et de la colonie modèle, on doit trouver d'autres témoins", poursuit la voix-off. Personnage marquant de la musique populaire africaine, Wendo a traversé toute l'histoire du…
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Wilchar, les larmes noires
Homme brisé mais toujours debout, anar libertaire, lithographe autodidacte au trait d'une belle virulence, Wilchar fulmine toujours, à plus de quatre-vingts ans, d'une révolte et d'une indignation intactes devant l'injustice et l'ignominie du monde.
Derrière les meilleurs moments de ce portrait filmé, une idée forte de dispositif ; ramener Wilchar à Breendonk, le camp d'internement allemand en Belgique où le poseur de bombes fut déporté pendant la dernière guerre, et confronter la mémoire d'un homme avec le lieu même où ça a eu lieu. Ça, ce point aveugle où n'en finit pas de buter le témoignage…
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On a toujours raison de se révolter
Daens est un films débordant de bonnes intentions, pétri à la chaleur d'hommes solidaires et qui, voulant répondre à l'urgence du temps - montée des nationalismes, des droites dures, de la papérisation à outrance de certaines parties du monde - le fait par un rappel des luttes ouvrières en Flandre au siècle passée et plus particulièrement par la mise en exergue d'un comportement exemplaire, celui du prêtre ouvrier Adolf Daens, fondateur du parti du peuple chrétien.
Il y a un Adolf Daens à c^yé de chez nous, écoutons-le, voilà une des idées fortes qui sous-tend le film.
Tiré…
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