Belgo-suisse, Ursula Meier (prononcer Oursoula, dans la langue de la Suisse alémanique) a reçu l'Ours d'argent au Festival de Berlin, pour L'Enfant d'en haut, le passage d'un enfant à l'âge adulte dans les coulisses des pistes d'une station de ski en Suisse. En bas de la station, on est dans la petite délinquance, tandis qu'en haut, on pratique d'autres larcins. Les uns volent les skis et les autres prétendent à leur assurance qu'ont les leur a volés alors qu'ils sont dans le coffre de leur luxueuse voiture. Bref, cela vole haut et cela vole bas. Il n'y a pas de petits profits. Simon, un enfant (Kacey Mottet-Klein repéré dans Home, le film précédant…
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La Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre du FIFF, a organisé, en ce mois d'octobre 2012, une série de débats sur les enjeux et les perspectives du numérique. Démarrons par la conclusion en rejouant, par écrit, une narration composée de flashback, la Citizen Kane, le film pérenne d'Orson Welles.
La conclusion de Frédéric Young, de la SACD, nous a ramené ailleurs que dans le traineau du business de la marchandisation, des convergences médiatiques – beaucoup d'intervenants n'ayant comme seul souci que de s'emparer de parts de marché rentables au maximum. Young nous a rappelé que le contenu a autant d'importance que la technique aussi bien…
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On a beau vivre neuf mois avec quelque chose qui prend forme dans son ventre, qui commence à remuer, bouger, chahuter, donner des coups de pied, lorsqu’on est ado, on ne s’attend pas à devenir mère.
Alors que cette situation était évitable, l’étau se resserre sur cette donnée ingrate qu’il faudra gérer ou jeter. Le bébé pleure, il devient un problème qu’il est urgent de résoudre et surtout de cacher. À l’heure où le débat sur les boîtes à bébés - sas de dépôt anonyme de bébés non désirés - fait question dans toute l’Europe, se défaire de ce petit être vivant pose…
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Anne Teresa De Keersmaeker n’est plus à présenter. Elle est si bien ancrée dans notre paysage quotidien que nous peinons à croire que le public parisien puisse être heurté par sa chorégraphie, voire y être hostile. Cette gestuelle particulière, aux mouvements saccadés, brusques, entre courses, arrêts et retours tranchés dessinés sur des transversales géométriques à même le sol a mis près d’une décennie à être acceptée par le milieu de la danse.
L'Opéra de Paris, le monument préféré d’Hitler de la Ville-Lumière, invite la chorégraphe en résidence. Privilège ou…
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Quelques semaines à peine après la sortie du Grand Tour, Jérôme le Maire était de retour avec Thé ou électricité, documentaire plus profond et cynique qu’il n’y paraît sur l’installation de l’électricité dans un village perdu situé au Maroc. En intervenant très peu lors du tournage, le réalisateur préfère laisser la parole aux villageois à la fois attirés et frustrés par cette nouvelle énergie qu’ils ne connaissent pas ; il peut alors esquisser les conséquences néfastes que la modernité engendre parfois dans une société. Un sujet qui s’avère finalement plus universel… Lire l'article
Quand on rencontre Félix van Groeningen, ouvert, joyeux, toujours prêt à rire, on s’étonne un peu. The Broken Circle Breakdown est un mélodrame au sens le plus classique, où rien ne nous sera épargné du bonheur piétiné et des destinées tragiques. Mais peu à peu, les contradictions se dénouent, l’interview se teinte de profondeur et d’une certaine gravité tandis que s’explique la douceur du film.
Cinergie : Qu'est-ce qui vous a touché dans cette pièce de théâtre pour que vous vouliez la porter à l'écran ? Felix van Groeningen : Beaucoup de choses ! (rires). Quand je l'ai vue pour la première…
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Producteur depuis quelques années pour Ultime Razzia Productions qu'il a fondé avec plusieurs amis, Nicolas Guiot vient de passer derrière la caméra pour réaliser son premier court métrage, Le Cri du Homard, coproduit avec Hélicotronc et Offshore en France. Au Festival du Film Francophone de Namur, on découvrait ce premier court métrage intrigant et parfaitement maîtrisé déjà récompensé du Grand Prix au Brussels Short Films Festival. Tourné en russe, autour d’une famille exilée par la guerre, Le cri du homard est un premier court métrage risqué et réussi qui, à travers les yeux d’une petite… Lire l'article
De la musique après toute chose
Adapté d'une pièce de théâtre dont le succès en Flandre fut colossal, The Broken Circle Breakdown annonce la couleur dès son titre. Classique de la country music qui rythme la progression dramatique du film, « Will The Circle Be Unbroken » raconte un deuil et l’espoir de se retrouver, peut-être, ailleurs. Mais voilà qu’ici, le cercle en question sera non seulement cassé, mais réduit en morceaux jusqu'à la destruction totale. Le quatrième long métrage de Félix Von Groeningen est un mélodrame poignant et étonnant, qui mêle à la fatalité de la mort et de la séparation, la…
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La première scène du pré-générique est la métaphore, en images, de la première scène de la vie des êtres humains sur terre. La séquence s'inspire d'un tableau célèbre, L'origine du monde de Gustave Courbet. On voit donc une belle jeune femme nue, les jambes écartées sur une plage naturiste, quelque part dans le sud de l'Europe (l'île de Lampedusa). Elle se lève et se dirige vers la silhouette d'un homme que la mer vient de rejeter dans le sable chaud. Amadou (Issaka Sawadogo), un immigré d'origine africaine, croit découvrir le paradis sur terre dans le vieux continent.
Le film va raconter le rêve de l'Occident…
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Un western rural en France, dans l'Aveyron, avec un cowboy sur le plateau du Massif central. Le réalisateur de L'Hiver dernier, John Shank, est né dans le Midwest américain avant de venir en Belgique et en France. Il semble qu'il ait assimilé le sens de l'espace qui est l'une des grandes forces du cinéma étasunien, en dehors du paradigme des grandes villes aux immenses. On trouve ce sens de l'espace et du temps dans la plupart des films indépendants (qui nous arrivent en Europe via le Festival Sundance).
L'Hiver dernier se passe en France, sur un plateau désert, autour d'une ferme que Johann (Vincent Rottiers), un jeune éleveur de bovins, a héritée de son père et qui…
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Un cinéaste palestinien (interprété par Mohammed Bakri), disposant d’un passeport européen, revient à Nazareth pour assister à l'enterrement de son oncle. Le cinéaste-caméraman est un libertin, dans les deux sens du terme, libre-penseur, (c'est la signification du mot en arabe, Zindeeq). Séduisant les femmes tel Don Juan, le cinéaste revenant à Nazareth, la ville où est né Jésus, est très vite confronté à ses propres paradoxes et surtout à sa propre naissance dans une ville palestinienne qui, cinquante ans après, lui échappe. Après avoir filmé des Palestiniens, il tente de comprendre pourquoi ils restent à Nazareth,… Lire l'article
Sirot-Balboni n’est pas un élixir miracle du XIXème siècle vendu sur la place publique par un bonimenteur emmoustaché, mais un couple de cinéastes qui, depuis plusieurs courts métrages, nous jettent dans un univers tissé de rêves, de contes et de dystopies. Derrière leur monde ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, émerge toujours une part d’inconscient, une façon de coller autrement à la réalité. Avec Fable domestique, le dernier-né présenté à la soirée de la Fédération Wallonie-Bruxelles au FIFF de Namur, Ann (Sirot) et Raphaël (Balboni) n’ont pas dérogé à leur règles… Lire l'article
Sorti en salle le 3 octobre en même temps qu’il était présenté à Namur, Dead Man Talking, le premier film de Patrick Ridremont y a obtenu le Prix du Public. Le film faisait salle comble et tous se prêtaient de bon cœur à cette comédie pleine de bons mots. Film d’un comédien, porté par des comédiens en verve et en forme, bourré de joyeusetés, Dead Man Talking tient son pari risqué de comédie noire (et belge, à l’humour grinçant) jusqu’à ce qu’un malheureux esprit de sérieux ne s’invite à la fête et que, l’envahissant de plus en plus lourdement, il ne finisse par le saborder. Snif !
Homme des planches,…
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Apprenant la mise en chantier du dernier projet de Frédéric Fonteyne, nous étions tout émoustillés. Enfin ! Après Max et Bobo, l'inoubliable Liaison pornographique et la Femme de Gilles, nous voici sur les fondations de Quartier libre. Bardés de nos caméras, dossier de presse, notes d'intentions et même, pour l'occasion, de la camionnette du caméraman de la Cinémathèque de la Communauté française, Géraud Vandendriessche, nous sommes en grand renfort sur une des étapes du plateau, à Anderlecht, dans un entrepôt comme il y en a dans les environs de la gare du Midi. Pour notre plus grand bonheur, la production, (Sylvie d'Artémis), nous a réservé… Lire l'article