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Si l'homme est respectable c'est d'abord comme être vivant plutôt que comme seigneur et maître de la création: première reconnaissance qui l'eût contraint à faire preuve de respect envers tous les êtres vivants. Claude Lévi-Strauss.
Quelque chose, le premier court métrage de fiction réalisé par Cathy Mlakar et Jean-Paul De Zaeytijd, nous parlait de nos rapports avec les animaux (Philémon et son rapport ambivalent avec les mouches, passant de l'affection à la destruction).
Autre chose nous parle de notre propre animalité. De la chair animale à la chair humaine. On y retrouve Philémon, l'homme-enfant, et sa soeur Claudia autour d'une table, face…
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Marie-Hélène Massin, à qui nous devons plusieurs documentaires dont le Bourgmestre a dit (portrait intime d'un grand nom de la politique bruxelloise, Guy Cudell), vient de terminer un long métrage dans un tout autre registre, Petites filles.
L'intimité de l'approche de ce portrait est d'autant plus personnelle qu'il s'agit de sa fille Charlotte et de ses copines Alissa, Esinam et Lucie. La réalisatrice suit les inséparables amies pendant plusieurs mois, au moment où elles passent le cap du primaire au secondaire, au moment où, de grandes du primaire, elles deviennent les petites du secondaire.
Comment vont-elles vivrent cette étape ? Sont-elles prêtes à entrer dans le monde…
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Amazing Grace d'André Colinet a obtenu une mention spéciale ("pour la liberté totale de l'entreprise") à la sixième Biennale Internationale du Film sur l'Art qui s'est déroulée au Centre Georges Pompidou en décembre '98. L'occasion pour nous de parler d'un réalisateur secret qui nous livre un peu, beaucoup, énormément de lui-même.
Au détour d'un plan muet où l'on voit Marcel Piqueray dédicaçant une plaquette de poèmes à l'une de ses lectrices, on découvre les amis de toujours, Boris Lehman (qui, face caméra, prend une photo du réalisateur), Michelle Blondeel (qu'est-devenue la co-réalisatrice…
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Difficile de rêver, dans une banlieue industrielle quart-mondiste. Avec Rosie, Patrice Toye débouche les premières Jupilers et allume les premières Bastos d'une gamine de treize ans, maquillée et sapée en pute de HLM. Elle ne fait d'ailleurs qu'imiter sa jeune mère, dont le portrait n'est guère plus reluisant : par crainte de faire fuir les amants racolés et maris potentiels, Irène se fait passer pour la grande soeur, et lui interdit de l'appeler maman. D'accord, le prince charmant n'existe pas! Pourtant, parvient-on jamais à ravaler vraiment ses illusions?
Alors, sur les aqueducs rouillés où elle s'évade, Rosie dévore les contes à l'eau…
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La gravité du sablier
Quand on voyage, c'est comme cela, on fait des rencontres, on partage des instants, on noue des amitiés, on fait des promesses.
Et puis de retour chez soi, comme tout cela paraît loin parfois. C'est ainsi que Thomas reçoit une lettre de son ami Ali lui rappelant l'engagement, pris dans de telles circonstances, de venir filmer son mariage au fin fond du désert marocain. Et voilà notre Thomas bien embêté sur les pistes sablonneuses, assailli de doutes sur le sens de sa présence là-bas. Et quand sa voiture de location finit par tomber en panne, le laissant seul au milieu du désert, sans aucune chance d'encore arriver à temps pour ledit mariage, le comble de l'absurde…
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Dans la sélection de ce 20ème festival figuraient très peu de documentaires. Mustafa Balci, réalisateur d'origine turque du film Toprak, a pourtant conquis un public exigeant ainsi que le Jury qui lui a décerné le Prix du meilleur premier court métrage de reportage.
Toprak, "La Terre" en turc, relate le voyage du réalisateur dans le village d'origine de sa famille, l'été dernier.Ses parents ont immigré en 1971 en Belgique, non pour des raisons économiques mais pour éduquer leurs enfants et, depuis deux ans, ils sont retournés en Turquie, sur leurs terres.
Filmées avec finesse et dans une lumière superbe, les scènes immuables de la vie des champs suivent des…
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Inséparables, ils se sont associés et ont démarré ensemble dans le cinéma à la fin des années septante en réalisant des reportages vidéo et des documentaires (Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la pemière fois ou Regarde Jonathan). Jean-Pierre est à la caméra, Luc au son.
Longtemps assistants d'Armand Gatti, ils coproduisent Nous sommes tous des noms d'arbre, le film que ce dernier réalise en 1982, en Irlande du Nord et en Belgique. En 1986, les frères passent à la fiction, au 35mm et au long métrage et s'imposent avec Falsch, une pièce de René Kalisky adaptée à l'écran, suivi de Je pense à vous,…
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Dans l'aube pâle, une rangée de cuberdons s'éveille... L'autoroute est déserte, les oiseaux chantent. Et les "petits clous", moqueurs, de tirer la langue - eh eh ! - au premier rhino-routier qui les évite de justesse et s'écrase dans le décor pastel de Pascal Adant.
Moins drôle: le chauffard suivant les frôle de si près qu'à la limite de l'infar', ils s'épongent le front et claquent des dents. Et ce n'est que partie remise: éjectés tour à tour à mille kilomètres à l'heure, ils n'iront pas tous éborgner la lune et faire un clin d'oeil à Méliès.
Parfaitement alignés, ce…
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Puisque le court est un jeu et une folie !
Prix du public, l'accrocheur et surprenant film de Pascal Rocteur (No Film) fourmille d'idées plus cocasses les unes que les autres : en face caméra, une souriante et sublîîîme ouvreuse du Vendôme vous invite à la suivre dans le métro Porte de Namur, jusqu'à la paisible "trois façades avec jardinet" d'un héros merveilleusement débile.
En cette veille de Noël, comme tous les matins, le petit fonctionnaire salue sa femme - bigoudis et peignoir rose - et se rend au boulot. Grosses lunettes et moche cravate, ce peseur de trombones (il en faut) se joue de tous les périls : au ralenti, sous trois angles de vue différents,…
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Il est 19h30, nous sommes dans une salle de montage située au sixième étage de la cité de la RTBF à Reyers, cette caserne labyrinthique et lugubre où des couloirs interminables succèdent aux couloirs - silencieux, déserts qui débouchent à leur tour sur des salles silencieuses et désertes. Assis derrière la console de mixage nous voyons défiler sur l'écran 16x9 quelques séquences montées de Mobutu, Roi du Zaïre. Le nouveau film que termine Thierry Michel mélange plans d'archives et plans d'interviews que le réalisateur de Donka a menées auprès des proches de Joseph-Désiré Mobutu.Le son est assez inégal mais c'est… Lire l'article
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Pantalon orange et veste de training étriquée d'un bleu électrique, les cheveux au vent et les yeux de perpétuel endormi, Georges adooore le cinéma. Sous filtre sépia, il rêve d'une haletante bande-annonce : l'une belge, l'autre arabe, deux jeunes filles s'aiment, avec tendresse, et au-delà du reste...
Idéaliste dégingandé, ce néo bab' peut bien danser au milieu du salon: il tient son idée, et plane littéralement jusqu'à l'école de ses deux héroïnes. C'est le monde de la rue, des jeunes désabusés et chahuteurs, mais en bon psychologue, Georges de la jungle parvient à motiver sa petite troupe. Acquis…
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Première partie : Le cadre et la lumière
L'index posé sur le posemètre à la recherche du bon diaph, l'oeil rivé à l'oeilleton de la Panavision pour s'assurer du bon cadrage, le directeur photo, homme de terrain et d'action donc, n'est pas un silhouette inconnue dans la petite mythologie du cinéma. Mais qui irait ternir l'image d'Epinal ? Certainement pas les actrices qui, depuis l'invention de la photogénie et du cinéma, ont toujours été soucieuses de leurs "partenaires lumière". Ni les réalisateurs qui leurs réservent la place de choix.
C. : Le plus simple pour commencer serait de partir d'une définition du chef…
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Bientôt trente ans, déjà... Vrai petit polar à l'accent belge, Léopold et sa valise met en scène un classique tandem de loosers chicanant. Que c'est triste, un cimetière ? Pour mettre du beurre dans les épinards, deux compères fossoyeurs se font complices de l'une ou l'autre arnaque.
Ce jour-là, dans une fosse fraîchement creusée à côté de la tombe de Mémé, c'est un butin exceptionnel que les deux malfrats de bas-étage comptent mettre à l'abri. Sur la route du braquage, un flash radio leur apprend qu'ils ont été doublés : Léopold a déjà opéré, tout seul. Et c'est…
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Le foulard de la fillette Trop bas sur les yeux Un charme fou(Buson)
Les plus courtes sont les meilleures ? Il aura pourtant fallu à Eric Ledune pas moins de quinze ans de maturation pour décider de la manière d'aborder, sans les dénaturer, les insaisissables Haïkus, petits poèmes japonais à l'écriture légère et spontanée.
Quinze ans pour passer du coup de foudre à la réalisation des douze premiers tableaux, évocations graphiques et sonores d'une quarantaine de secondes à peine... Professeur de dessin, peintre, photographe, ce singulier touche-à-tout étonne à plus d'un point de vue : datant pour certains du XVIIe siècle - âge…
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Pas de doute, plus que Derrick, c'est l'inquiétante étrangeté de Thomas Owen qu'on retrouve dans les images glacées de ce cauchemar éveillé. Et comme l'illustre écrivain, la Fille de la haute dune fait figure d'exception, dans un panorama du polar belge presque aussi désert que la mer du Nord en saison morte.
Sous son imperméable, la trop belle inconnue (Alexandra Vandernoot) était nue : "Je veux vous sentir en moi, très fort !" Diable : 100% chair ! Ils ne seraient pas légion à rester de marbre.
Et surtout pas Philippe (Jean-Paul Comart) : "Vous m'êtes très sympathique !". Peut-être trop sûr de lui, ce dragueur impénitent…
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