Fille de poète, Haifaa Al Mansour peut se targuer d’être l’unique réalisatrice saoudienne. Elle étudie la littérature au Caire et réalise trois courts métrages : Who ?, The Bitter Journey et The Only Way Out ainsi que Women without shadows en 2005, un documentaire sur des femmes progressistes qui lui a valu des menaces de mort. Après avoir étudié le cinéma à Sydney, elle se lance dans la réalisation de Wadjda, premier long métrage saoudien, entièrement tourné à Riyad. Wadjda est une fillette de 12 ans qui affiche son non-conformisme dès le premier plan du film. Au milieu de petits souliers noirs bien cirés, bien alignés, surgit une… Lire l'article
Le 27 juin, pour la première fois, les films de fin d’études des étudiants de l’INSAS sont sortis des murs de l’école. Présentés habituellement dans une salle de cours moyennement confortable durant toute une longue journée, cette année, les spectateurs ont bénéficié du bel écran du Studio des Bozar pour découvrir le cru 2013.
Au programme 5 documentaires et 5 courts métrages de fiction présentés par le directeur Laurent Gross comme un champ d’expérimentation, « des films fragiles dont personne n’a à rougir ». À manier donc avec précaution…
Force est de constater (et c’est tant mieux) qu’à…
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Zero morality
Après le succès planétaire de Démineurs qui lui avait permis de devenir la première réalisatrice oscarisée par Hollywood, Kathryn Bigelow plonge au cœur de la traque d’Oussama Ben Laden, jusqu’à son assassinat, au Pakistan, par un commando d’élite américain, en mai 2011. Presque exclusivement accrochée au point de vue de son héroïne principale, tête dure de la CIA qui, à force de conviction et d’entêtement, finira par débusquer le Grand méchant loup, Bigelow en oublie une distance critique qui la conduit à l’échec moral. La torture est certes révélée au grand jour (dans la scène…
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Très apprécié lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, Henri risque de ravir aussi à sa sortie. Bien au-delà des pitchs qui le réduisent à l'histoire d'une rencontre entre un immigré italien désabusé et une jeune déficiente mentale, ce film est à l'image de sa réalisatrice, sensible et proche de nous.
Il aura fallu presque dix ans à Yolande Moreau pour réaliser son second long métrage. L'idée initiale, elle l'avait déjà sur le tournage de Quand la Mer monte, en 2004, mais l'actrice ne chôme pas - ses premiers Césars lui ouvrent les portes de nombreuses collaborations fructueuses…
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Aussi bien à la projection du matin réservée en priorité aux professionnels, que le 25 mai au soir, lors de la clôture de laQuinzaine des réalisateurs 2013, Henri, le second long métrage de Yolande Moreau, a été longuement applaudi. L'histoire touchante d'une rencontre peu commune entre Rosette, Papillon blanc légèrement déficiente intellectuelle, et Henri, le patron d'un bar que la mort de sa femme avait laissé plus désemparé que jamais, a séduit, et beaucoup ému. C'est sur la plage de la Quinzaine que nous rencontrons la réalisatrice, fraîchement remaquillée pour une séquence photo, à l'écoute et tout sourire,… Lire l'article
Les histoires d’amour finissent toujours…
Entre deux installations de spots et trois interpellations de son chef opérateur ou de sa scripte, dans un fauteuil de coiffeur, devant les glaces rutilantes, Lucas Belvaux prend la pause pour nous et passe devant le micro. Nous sommes à Arras, sur le tournage de son nouveau film, Pas son genre. Adapté du roman de Philippe Vilain, Lucas Belvaux semble avoir troqué les flingues et les cris pour une histoire d’amour, interprétée par Emilie Dequenne et Loïc Corbery, que les différences sociales et culturelles vont mettre à mal. Petits points d’éclaircissements entre deux mises au point et trois spots…
Cinergie : Quel est l’enjeu de la scène…
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Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Le printemps arabe a suscité de nombreux espoirs auprès des citoyens tunisiens ou égyptiens, mais également auprès des démocrates du monde entier. Une leçon de démocratie était donnée par un peuple qu'on imaginait, en Occident, embrigadé entre la censure et la religion.
2011 fut l'apogée des mouvements contestataires et révolutionnaires qui secouèrent le monde arabe. La déception quant aux aboutissements fut à la hauteur de leurs espoirs. Il y eut un pays dont on n'entendit peu parler dans cette mouvance moderniste : le Maroc de Mohamed VI, grand oublié des médias. Les manifestations et rassemblements…
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Quel est l'enjeu de l'exception culturelle? Ses conséquences si elle est reconduite ou annulée? Propos de Frédéric Delcor, secrétaire général de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Lire l'article
Marie Pynthe, étudiante à l'INSAS, revient sur son parcours et sur les films qu'elle a réalisé au long de ces 5 années d'apprentissage. Lire l'article
« Nous sommes dans un extérieur qui porte des mondes intérieurs », Bulles de Peter Sloterdijke, Poche/Pluriel.
La Cinematek propose un coffret DVD consacré aux films sur l'art. Il comprend une série de films réalisés par l'école belge du cinéma. Comme pour le documentaire, la Belgique a réussi à combiner le cinéma expérimental et de faibles moyens financiers dont elle disposait. Ce coffret est une belle réflexion sur l'art tel que l'offre la technique cinématographique. Il contient aussi un livre avec un essai de Steven Jacobs qui accompagne ces trois Digital Video Disc.
Charles Dekeukeleire, André Cauvin, Henry Storck, Paul Haesaerts, Luc de…
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Central(e) Godard
Bref, la revue des courts métrages de cinéastes dont certains vont passer au long, favoriser l'émergence de jeunes cinéastes et les faire dialoguer avec leurs aînés, est, pour ces raisons, une revue passionnante. Le numéro 107 de Bref sort un dossier sur Jean-Luc Godard. Ceux qui l'aiment et ceux qui le détestent. Chacun ses arguments. Monsieur Jean-Luc dialogue avec les uns et avec les autres lors de quelques entretiens imaginaires. Michel Chion intitule son article Une façon de ne pas aimer Godard. On y découvre que Chion a écrit aux Cahiers du cinéma (1981-86) une revue de godardolâtres avec, comme seul film pendant cette période qui lui ait plu, Je vous salue Marie,…
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Depuis les débuts du cinéma, on voit des téléphones dans les films. Dans le cinéma muet (La grève (1925) d'Eisenstein, Le cameraman de Buster Keaton (1928), L'homme à la caméra (1929) de Dziga Vertov), et plus encore à l'arrivée du parlant puisqu'on entend désormais le son de la communication. Des images, des plans de ces films, et bien d'autres illustrent les propos d'Emmanuelle André et Dork Zabunyan.
Il y a une synergie téléphonique autour du téléphone et de ses transformations techniques.Dans le chapitre intitulé Texto consacré au SMS (short message service), les auteurs nous rappellent le retour de l'écrit à…
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Après les rapts, les prises d’otages et les assassinats, Lucas Belvaux a entamé, au début du mois d’avril, le tournage de son nouveau film : une histoire d’amour entre deux personnages mise en péril par leurs différences sociales et culturelles. Produit en Belgique par Patrick Quinet et Artémis, et adapté du roman de Philippe Vilain, Pas son genre est un film plus intimiste, qui revient vers le registre plus léger – mais non moins grave – des premiers films de Belvaux. Rencontre sur le plateau par une jolie journée d’été. Lundi 6 mai. À Arras.
La ville d’Arras, où l’on brûla des sorcières, passée entre les mains de Charles le Téméraire,…
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Avec le temps va, tout s’en va.
Avec Casa, Daniela de Felice reçoit la Mention Spéciale du jury au Cinéma du Réel 2013. Après Coserelle (1998) et Libro Negro (2007), la jeune réalisatrice tente de renouer avec ses origines, celles du Nord de l’Italie, celles de la maison familiale, celles d’une famille où le père n’est plus. Casa est bel et bien un film sur le deuil, sur l’absence, sur la réminiscence d’un père, personnage fantomatique qui s’immisce subtilement dans chaque image, dans les traits de chaque dessin, dans les objets de cette Casa familiale dont il faut désormais se séparer.
Dix ans après la mort de son père, Daniela apprend qu’il…
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Le 3 juin, à la Bibliothèque Royale, ont eu lieu les 3ème rencontres de Bruxelles organisées par la SACD et la Scam et intitulées « Nouvelles constellations ». Le but d’une telle journée ? Inviter des experts du monde de l’écrit et de l’image pour appréhender les liens entre l’auteur et son œuvre dans un monde tendant de plus en plus vers le virtuel. Des performeuses (Valérie Cordy) ont croisé, à cette tribune, des juristes ; et des responsables très officiels de la numérisation ont laissé leur place aux écrivains célèbres et féconds (Jean-Philippe Toussaint).Eclairage spécial sur Nicola Mazzanti, Président… Lire l'article