Ce court métrage d'animation s'inscrit dans une série de films intitulée "En toutes lettres", dont le thème est d'illustrer, par l'image et le son, des correspondances célèbres de l'histoire de l'art. Après La Leçon d'agronomie de Michel Bertiaux, qui s'inspirait des lettres de Kafka, voici un autre hommage, tout en poésie, à un autre écrivain de renommée : Marcel Proust. En ayant choisi de transposer sur grand écran les lettres de Proust à Geneviève Strauss (l'une des relations mondaines de l'écrivain), Marc Lobet s'est ainsi lancé dans une aventure périlleuse, tant paraît difficile de retranscrire…
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Depuis Babel, des changements, une évolutionBoris Lehman par lui-même
Apres 1995, il y a eu un changement important. Je le dis dans le premier chapitre de mes entretiens filmés. Je dis que je n'ai plus envie de faire des films. Je vais continuer de filmer mais je vais arrêter de faire des Produits culturels comme pouvaient l'être Leçon de vie ou Muet comme une Carpe. Avant cela, je n'avais jamais remis en question ma façon de faire. Aujourd'hui je travaille plus sur une notion de série : par exemple une série sur les voyages, une série à partir de mon journal filmé, une série consacrée à des portraits (A comme Adrienne y participe). Je fais un cinéma…
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Quand tu descendras du ciel reprend la trame d'Un petit air de fête, l'un des moyens métrages réalisés par Guirado en 1999 : Jérôme est fils de fermier. Son père est mort depuis longtemps, c'est donc à lui de veiller au maintien de l'exploitation familiale. À cause de ses nombreuses dettes, il décide de quitter sa campagne profonde pour la ville, dans le but d'y trouver un travail pour ramener un peu d'argent à la maison. Seulement voilà : la ville n'est pas si hospitalière, et le rat des champs se transforme rapidement en pigeon de service - son boulot consistant à ramasser les SDF et à les jeter dans les champs bordant l'agglomération.… Lire l'article
Cela nous arrive de plus en plus souvent : rencontrer des mutiques. (Est-ce l'effet du zapping ?) Des mecs murés dans des silences, avec des demi phrases demeurant en suspens qui vous plantent dans un discours lacunaire. Rien de tel avec Eric Lacroix que nous rencontrons à la veille des projections de La Paille et la poutre, son dernier court métrage que vous pourrez découvrir au prochain Festival d'Amour qui se tient à Mons du 14 au 21 février. Nous avons voulu connaître davantage le réalisateur d'un film dont le quiproquo est le moteur. Et un moteur qui s'emballe.
Né à Liège dans les années septante, Eric Lacroix adore à la folie et ce,…
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Le film
A-t-on encore besoin de vous présenter ce film insolent qui a secoué la Croisette du Festival International du film de Cannes en 1992 pour accéder au statut de film-culte? Rémy Belvaux, André Bonzel, Benoît Poelvoorde, trois loustics aidés par Vincent Tavier à la production (que l'on oublie trop souvent de mentionner) allaient dynamiter le cinéma pèpère en réalisant pour un prix défiant toute concurrence, un film qui défie toute fiction. Le formatage ? Ben (Benoît Poelvoorde), tueur en série bavard, empaquette des corps suivant une recette qui ne varie guère : pour lester un corps d'adulte, prévoir deux fois son poids tout en n'oubliant…
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Par ce film, Gilles de Voghel (un pseudo ?) réalisateur facétieux en herbe s'il en est, a choisi de cibler le rôle mystificateur des médias et d'en faire l'aliment de son sujet. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type singeant habilement grandes enquêtes à la Pierre Carles, Au Nom de la Loi ou leurs pendants de qualité ici et outre Atlantique. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type…
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Injustement boudé par le public belge à l'occasion de sa sortie en salle, le premier long métrage de Vincent Lannoo doit à son (relatif) succès en France une sortie DVD dont profite également le territoire national. On ne s'en plaindra pas. Parce que le film mérite de trouver son public et que, de ce point de vue, pouvoir en disposer à la location ou à la vente (pour un prix raisonnable) est d'une utilité appréciable. L'insuccès en salles de films comme Strass n'est pas forcément dû à une absence de public intéressé. Les spectateurs à qui on demande de payer 6 , ou plus, pour une toile préféreront des valeurs sûres, avec stars… Lire l'article
Le film commence sur une boutade : un type un peu bourru hurle dans un mégaphone des instructions de réalisateur. Il filme une pub pour la télévision, en pleine nature albanaise. A l'occidentale, aimerait-il, bien qu'il n'ait pas les moyens... En quelques minutes, tout est déjà dit : l'Albanie est un pays de contrastes, séduit par l'Occident mais fier de ses racines orientales, à la fois moderne et archaïque, désireux d'un futur plus radieux mais engoncé dans des pratiques et des traditions d'un autre âge. Un pays chaotique, que le réalisateur Fatmir Koçi filme avec tendresse et humour, partagé lui aussi entre cette envie d'aller de l'avant… Lire l'article
Cinergie : Trois films en même temps, c'est une aventure peu banale.Lucas Belvaux : À l'origine de ce projet, faire trois films de fictions en même temps, il y a quelque chose de très concret lié à une réflexion plus philosophique : mon envie de voir ce que vivait un personnage secondaire quand il sortait du champ de la caméra. Pour moi ce fut la question de base : voir de quel récit un personnage secondaire allait être porteur. Et très simplement, j'ai découvert qu'il allait vivre sa vie, devenir le personnage principal d'un autre film, son film, sa vie. Là je crois qu'on rejoint une réflexion plus philosophique. Les gens que nous croisons, dans la…
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Réalisme social à la tunisienne
Formé à l'INSAS et entretenant toujours des rapports étroits avec notre pays, Nouri Bouzid, avec L'homme de cendres (1986) ou Bezness, (1992), a été un des premiers cinéastes de Tunisie à dépasser le cadre national. Il est aussi un de ceux qui ont le plus contribué à imposer l'image d'un cinéma tunisien engagé. Il montre les heurts, bonheurs et malheurs d'une société tiraillée entre tradition et modernité à l'occidentale, il évoque le fossé qui existe entre les villes et les campagnes, il parle des rapports de classe, entre riches et pauvres. Il crée des personnages attachants,…
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Beaucoup de réalisateurs lui doivent l'animation qui donne davantage du peps à leur film ou leur générique que ce soit pour la télévision ou pour le cinéma. C'est donc l'un de ces hommes de l'ombre sans qui notre cinéma resterait invisible. Beaucoup ignorent qu'il réalise lui-même des films d'animation. Pourtant, comme le définit, très justement, Jacqueline Aubenas, "À lui seul, il est un générique au complet" (Image par image, sous la direction de Philippe Moins, éd. Communauté française/CGRI). Nous avons eu l'occasion de vous présenter La Leçon d'agronomie, au moment où La Croisade des Légumes… Lire l'article
Cool. Habillé d'un costume noir de la tête au pied, genre clergyman (pour le contraste, sans aucun doute). Les yeux en alerte derrière des lunettes aux montures ovales, Stéfan Liberski boit à petites gorgées un verre d'eau plate. L'après-midi démarre (heu) il réajuste ses lunettes tandis que nous allumons l'enregistreur Sony et que votre serviteur consulte ses notes. On ne va pas davantage vous présenter Stefan Liberski, les fans de Canal+, d'avant J2M, le connaissent bien ainsi que les auditeurs de la RTBF pour les émissions qu'il animait avec son compère Janin. Le monde est plein de surprises et le talent de Stefan Liberski est d'en provoquer davantage encore.
"Mon premier…
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Ce film qui a obtenu le prix de la deux/RTBF à l'édition 2002 de Média 10/10 est un conte de fées. Qu'on en juge : produit par le CINAM une association d'amateurs passionnés de cinéma sur un scénario de Maurice Minet qui a réalisé le film sous la supervision de Benoît Mariage (animateur au CINAM), la Dernière note fait bonne figure, sinon mieux, dans la cour des grands.
La Dernière note est une fable mélancolique qui raconte l'histoire d'un joueur de Tuba qui, à la surprise (ainsi que toute la fanfare dont il fait partie) de découvrir un nouveau chef qui va diriger leur travail artistique. D'emblée celui-ci s'empare d'une partition et…
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En ce début d'année 2003, nous avons demandé à Henry Ingberg, Secrétaire général du Ministère de la Communauté française mais aussi Directeur du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, de faire le point sur notre cinéma qui ne cesse d'engendrer de nouveaux talents tout en confirmant celui de ses réalisateurs affirmés.
Passionné par le cinéma, Henry Ingberg a eu le talent, depuis deux décennies, d' offrir à nos réalisateurs, grâce notamment aux mécanismes mis en place par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, les moyens d'exprimer leur originalité et les moyens de se faire reconnaître moins…
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Le cinéaste pose d'emblée la question : "Peut-on bâtir une vie sur des fondations pourries ?". Il s'adresse à Elias, une personne qu'on ne verra jamais et dont on ne connaît pas le lien avec ce dernier, sous la forme d'une lettre en parlant d'une femme qui a mis fin à ses jours laissant derrière elle un fils. Il décide de mener une enquête accompagné du fils. Ils se rendent sur les lieux, interrogent les témoins. Que trouvent-ils ? Trois fois rien, des bribes de souvenirs, des ruines. Il ne nous dira jamais pourquoi on ne peut bâtir une vie sur des fondations pourries et quelles sont-elles dans le cas d'Ana, sans doute par respect, par pudeur ?
Le film s'inscrit…
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