Début octobre 1991, au Festival de Gand. Terry Gilliam se prête au jeu du portrait photographique surtout lorsqu’on opère au grand angle, un objectif qu’il aime utiliser cinématographiquement dès sa collaboration avec les Monthy Python (on pense aussi au prologue de Meaning of life).
Depuis lors, que d’aventures : Jabberwocky, Brazil (1985), film culte sorti malgré un studio qui voulait l'enterrer, Les aventures du baron de Munchausen, L’armée des douze singes (inspiré de La Jetée de Chris Marker), Fear and loathing in Las Vegas, Lost in La Mancha qui se termine par le making off en DVD d’un film sur Don Quichotte que les salles ne diffuseront pas, à l’instar du Don Quichotte d’Orson…
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Jean Douchet
20 janvier 1995. Invité par le Festival de Bruxelles, Jean Douchet est surpris qu’on désire le photographier. C’est autant pour le film qu’il monte à Paris (La servante amoureuse) que pour ses chroniques cinématographiques qui ont permis à beaucoup de cinéphiles de découvrir les réalisateurs importants du XXème siècle.
Ces derniers temps, Jean Douchet a repris son rôle de « passeur » grâce à l’édition DVD du cinéma. « Si on aime le cinéma, si on continue à l’aimer, c’est pour transmettre », écrit-il dans la préface de la DVDéothèque de Jean Douchet qui…
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Ancien collaborateur du magazine Cinergie puis de Cinergie.be, Renaud Callebaut, critique de cinéma, photographe et documentariste a disparu des circuits cinématographiques à l’aube du siècle. Fin de cycle ? Peut-être. Toujours est-il qu’il nous revient, cinq ans après, avec Kwiz, un bonheur de 5’30 : une comédie burlesque, genre périlleux entre tous. Un gunfight entre deux octogénaires exprimant la violence symbolique du savoir culturel. Entretien avec l’heureux réalisateur.
« Le premier film qui m’a marqué ? Je m'en souviens très très bien. C’était Le Mans de Lee H. Katzin avec Steve Mac Queen et qui…
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Ken Loach
21 mai 1995. Sur la terrasse du Savoy, un hôtel Cannois, Ken Loach, venu présenter Land and Freedom au festival, se prête avec gêne au rituel du portrait photographique. Point trop n’en faut.
Loach a l’habitude d’éviter adroitement d’être sous les sunlights. Il laisse ce soin à ses acteurs. Quelques années auparavant, après une séance épique de photos à l’hôtel Métropole de Bruxelles (il venait de recevoir le Grand Prix de L’UCC), le gérant nous avait confié qu’ayant réservé une suite au réalisateur de Kes, celui-ci lui avait demandé une simple chambre, non par souci d’économie mais par refus…
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Difficile de caler derrière un objectif, Johan Van der Keuken. Cet homme, qui a publié, très jeune, Wij zijn Zeventien (Nous avions 17 ans), un portrait, en 30 photographies, d’un groupe d’élèves d’Amsterdam dont il faisait partie, refusait la société néerlandaise de l'après-guerre. Toute sa vie, Van der Keuken, immense cinéaste, n’a cessé de pratiquer la photographie. Pour JVK "la photo est un souvenir, le film ne se souvient de rien, il se déroule toujours maintenant." Lorsque nous lui faisons traverser l’écran pour faire son portrait, nous sommes en novembre 1993. Johan Van der Keuken est à Bruxelles pour y présenter son long métrage Face Value,…
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En décembre 1989, Chantal Akerman vient présenter Histoires d’Amérique à Bruxelles. Nous décidons de faire une séance photo pour le lendemain matin, avant son départ en train pour Paris, chez sa productrice, Marilyn Watelet. Le lendemain, à 9 heures, nous nous présentons pour dresser le portrait de la réalisatrice qui nous invite à partager son petit-déjeuner à défaut de la photographier. Victime d’une migraine épouvantable qu’elle combat à coup d’aspirine, nous parlons de choses et d’autres. Devant notre air consterné, Chantal Akerman fait contre mauvaise fortune bon cœur et pose pour quelques photos en nous prévenant qu’elles…
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Le 21 mai 1994, Quentin Tarantino et Uma Thurman venaient présenter Pulp Fiction au festival International du film à Cannes.Tarantino, hilare et complètement speedé, n’arrête pas de bouger. L’auteur anti-auteur qui a redonné du lustre au cinéma de genre devient l’étendard de Miramax. La compagnie de Harvey et Bob Weinstein va faire exploser le cinéma indépendant en multipliant les sorties salles d’un même film et en occupant ainsi les écrans au détriment d’autres. Gus Van Sant, Jim Jarmush, les frères Coen et David Lynch seront les rares réalisateurs à échapper à cette spirale infernale. Consulter Sexe, mensonges et Hollywood de Peter Biskind…
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Krzyztoff Kieslowski
Mai 1987, à Cannes, dans une des salles d’un bunker, a lieu la projection d’un film venu de Pologne. C’est la curiosité qui règne dans la salle, mis à part quelques connaisseurs qui ont leurs places au premier rang (Freddy Buache, par exemple). Générique : Tu ne tueras point de Krzyztoff Kieslowski. D’emblée, la dominante un peu crépusculaire, plombée par l’utilisation de filtres jaunes et verts, met mal à l’aise. Le crime effare, mais le comble est atteint par la pendaison du criminel quand ses excréments s’échappent dans un seau placé à cet effet. La salle est sous le choc. Du moins ce qu’il en reste. Les fauteuils…
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Prix Goncourt 2005, François Weyergans n’a pas seulement une bibliographie mais aussi une filmographie qui, elle, est beaucoup moins connue du grand public. Dans Franz et François, Weyergans raconte les folles équipées de Franz, son père, pour présenter les films du répertoire dans les ciné-clubs. Rien d’étonnant donc si François, après un passage comme critique aux « Cahiers du Cinéma », réalise des films : Béjart (1961), Jérôme Bosch (1963) ainsi qu’un long métrage, Aline (1966), suivi de Je t’aime, tu danses (1973), Maladie mortelle (1974) et Couleur Chair (1976). Ce n’est donc pas par hasard si, dans le cadre de…
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Janvier 1989. Agnès Varda vient présenter deux longs métrages au Festival du Film International de Bruxelles, Jane B par Agnès V. et Kung Fu-Master. Dans Jane B par Agnès V., Varda s’inspire, dans plusieurs séquences, de la peinture flamande et italienne de la renaissance. Nous lui avons demandé de tenir un cadre derrière l’objectif du Rolleiflex 6X6 dans une sorte de portrait (sauf le décor) tel qu’on le trouve dans la peinture de l’époque bourguignonne. Il fallait au moins cela pour convaincre Agnès Varda de poser : une chose qui la hérisse. D’autant qu’elle connaît bien la photographie puisque l’un de ses premiers jobs consista à photographier les…
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Après la sortie de Thomas est amoureux, nous avons photographié Pierre-Paul Renders dans son jardin de la rue Malibran (on va décevoir les fans, il a déménagé). Il avait cet air de lutin malicieux que ses familiers lui connaissent bien et ne semblait pas perturbé face aux objectifs d’un Rolleiflex 6X6, bifocal (quel objectif choisir ? le bas, le haut ? le bas ? Okay !). C’était en février 2001. En ce moment même, il achève le mixage de Comme tout le monde, son second long métrage de fiction. Lequel nous conte les aventures et mésaventures d’un jeune homme ayant gagné un concours télévisé, grâce à un don singulier :…
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On n’arrête pas d’être surpris par la vitalité et la créativité du cinéma asiatique. C’est une vague qui n’est pas sans évoquer la modernité des années soixante en Europe (Hiroshima mon amour, L’Avventura, A Bout de souffle, Les Quatre cent coups, La Dolce vita, etc).
Le dernier en date de la marée asiatique s’appelle Be with me et son réalisateur Eric Khoo. Le film qui a fait l’ouverture de la quinzaine à Cannes, a été récompensé, en Belgique, par le festival de Gand et le Festival Indépendant de Bruxelles. Be with me tourné en numérique évite le côté plan plan de pas mal de films tournés…
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Jonas Geinaet n’a pas sa langue en poche. Flatlife, son second court-métrage sélectionné au Festival International du Film de Cannes, en 2004 obtint le prix du court métrage. Montant sur scène, tel un prestidigitateur il n’hésita pas affirmer son souhait que le jury du Festival donne la Palme d’or à Fahrenheit 11/9 de Michaël Moore. Ce qui, comme vous le savez, advint. Un Voyant, Jonas ? Non simplement un garçon qui a des opinions politiques fortes. La guerre en Irak, le révulse. C’est le sujet de son premier film : The all american alphabet, un film bref et d’un humour redoutable. D’ailleurs vous pourrez vous en convaincre en vous procurant le DVD de Flatlife édité…
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15 septembre 1992. Réalisateur prolifique, Amos Gitaï est venu présenter l’un de ses films à Bruxelles. L’idée de faire des portraits photographiques dans le centre de Bruxelles l’amuse (il n’oublie pas ses débuts de documentariste). Nous nous arrêtons dans un passage discret qui relie la rue des bouchers à la rue de la Montagne. Le réalisateur de Kedma qui à un sens du cadre développé observe notre manière d’opérer. Dans ses films, il interroge le monde, l’espace à l’aide de plans séquences. Nous nous concentrons sur son regard attentif et terminons le périple à Mokafé.Le Musée du cinéma vous permettra de…
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Alain Cavalier débarque à Bruxelles (22 novembre 1993) pour présenter Libera me, un film qu’il a réalisé sur l’oppression et la torture.
Il accepte avec amusement de poser devant la statue de Peter Pan ce qui nous ravit. Ses deux premières fictions nous ont complètement bluffé : Combat dans l’île (fabuleux Trintignant et Romy Schneider) et l’Insoumis (formidables Léa Massari et Alain Delon). De ce second film nous nous sommes passé et repassé, sur une vieille VHS, la séquence où Thomas (Alain Delon) alité, occis en temps réel deux tueurs de l’OAS. Ça va tellement vite qu’on n’y comprend rien. Wong Kar-Wai a fait pareil à…
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