Etre ou ne pas être … voilée
Il y a sans doute des questions sociales plus importantes aujourd’hui que le port du voile, mais il en est peu à ce point porteuses des incompréhensions, des contradictions et des passions générées par une société en route, bon an mal an, vers un multiculturalisme inévitable. Il suffit pour s'en convaincre de constater que c'est au nom des mêmes valeurs de liberté, d'épanouissement et de démocratie que les pros et les antis s'affrontent avec une passion décuplée par l'attachement que tous manifestent pour leur modèle social traditionnel. Oubliant que ce dernier, que ce soit celui des méditerranéens…
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Quand elle est très heureuse, Odette s'envole. Le bonheur rend léger et permet sans doute de voir les choses de haut. Un écrivain lui a rendu le goût de vivre quand elle a perdu l'amour de sa vie. C'est à son tour de donner. Quand lui perd le sens de ce qu'il a construit, il vient trouver refuge chez elle. A ses côtés, il va prendre des "leçons de bonheur".
Ce qui est paradoxal à la vision de ce premier essai d'Eric-Emmanuel Schmitt, c'est qu'Odette a beau s'envoler, le film lui, semble manquer d'air. Les gros plans sont nombreux ; quand ils sont filmés à l'américaine, les personnages sont souvent entre quatre murs ; la profondeur de champ est plutôt…
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Danser sa vie
Une prison, sinistre. Des bruits de ferraille qui grince, de portes qui claquent, de pas lourds, des cris d'hommes qu'on torture. Dans sa cellule, un prisonnier se morfond et trompe sa solitude en jouant avec un gros oiseau qui picore quelques miettes de l'autre côté de la fenêtre à barreaux, unique point de lumière de la geôle. Soudain, la porte s'ouvre. Des gardes entrent et tiennent l'homme en respect au bout de leurs fusils pendant qu'on traîne à l'intérieur un corps pantelant, visiblement torturé. Un jour, ce sera le tour de l'homme prisonnier d'être emmené vers la sinistre salle d'où s'échappent d'insoutenables…
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Avec Retour, Nicolas Bruyelle signe son premier court métrage. Singulier, le film n'en est pas moins fascinant dans le mélange de la réalité et des rêves du personnage de Maxime. Le Maxime en question est fan de vélo et d'un cycliste professionnel qu'il aime imiter. Il est seul chez lui. Son amie, Camille, passe quelque temps à l'étranger pour son travail. Le temps est idéal et les routes de campagnes parfaites pour les longues randonnées avec son frère. Mais les tribulations de son idole et l'absence de son amie vont lui jouer des tours...Nicolas Bruyelle est un habitué de cinéma : outre ses études dans le domaine, il côtoie fréquemment des réalisateurs…
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À l’heure où le cinéma hollywoodien semble coincé dans un surplace créatif jamais égalé, nous abreuvant de suites alimentaires et d’invraisemblables remakes (voire même de suites de… remakes), on pourrait, une fois n’est pas coutume, se tourner vers les Flandres, voir avec Firmin ce que son cinéma nous réserve, de manière plus exotique, oserions-nous dire.
Axé sur le milieu de la boxe, Firmin est avant tout la transposition logique de "Chris and Co", une série de sketches à succès qui dure depuis près de dix ans au Nord du pays. Nom du personnage central, Firmin (Chris Van Den Durpel) campe un illustre ahuri grotesque, un peu simplet, ce qui est la clé…
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Le réalisateur Jérôme le Maire a quitté la Belgique depuis deux ans avec sa femme et ses deux petites filles. « Nous voulions quitter l’Europe, changer de mode de vie, vivre plus simplement, en famille ». Ils choisissent donc de s’installer dans une palmeraie du sud du Maroc, isolée comme une île au milieu du désert.
Jérôme et les siens se retrouvent donc dans une situation d’immigrés dans une culture qui n’est pas la leur. C’est là que Jérôme s’est mis en quête. Armé de sa caméra, une question simple mais passionnante l’interpelle : Où est l’amour dans la palmeraie ? L’amour tel qu’il…
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Jusqu'ici connu comme comédien (Regarde-moi, de Frédéric Sojcher, Nana d'Edouard Molinaro ), Aurélien Ringelheim nous revient en tant que réalisateur avec un court métrage de 30 minutes bien aidé par Jean-Paul Comart, acteur tournaisien ayant connu un certain succès en France (Scout Toujours… de Jugnot, Club de Rencontres de Michel Lang, Je Hais les Acteurs de Krawczyk, La Vie et Rien d’Autre et L627 de Tavernier, c’était lui !) et par une trame classique, mais plaisamment menée, bien décidé à rendre aux pessimistes et aux lâches un peu du bonheur qui leur est dû.
Mr. Jean (Jean-Paul…
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Il y a quelque chose de pourri au Royaume Enchanté. Blanche Neige mange bio, le Prince Charmant lutine Cendrillon, les Sept Nains ont chopé une sale maladie de peau, la Belle au Bois Dormant se balade en porte-jarretelles et la Bonne Fée s’escrime à pourrir l’existence de son prochain au motif qu’elle veut mettre le grappin sur le Prince. Un vrai capharnaüm. Tout ça parce que Blanche Neige a épousé le Prince Charmant. Il nous l’avait caché, ça, Walt Disney ! Pas fou le ricain ! Picha, lui, une fois le papa de Mickey enfermé à double tour dans son caisson cryogénique n’hésite pas à balancer, en traître ! Normal, Picha adore dézinguer… Lire l'article
L’enfant et le chaos
Une plongée ciselée au pays du malheur : le second long métrage choc d’un auteur multiprimé.
L’espace ? Une ferme et la campagne environnante au soleil de l’été. Le temps ? Quelques semaines jusqu’au point d’orgue d’une tragédie inexorablement en marche. La méthode ? Ne rien démontrer, laisser le spectateur libre de tirer ses propres conclusions. En décidant d’adapter le roman "Le Dernier des fous"du Canadien Timothy Findley (publié en 1967), le Français Laurent Achard, vainqueur à Rotterdam en 1999 avec son premier long métrage (Plus qu'hier, moins que demain) a choisi, pour son second essai, une matière explosive…
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2bouts est une asbl visant à promouvoir l’enrichissement culturel par un travail d’éducation à la diversité culturelle. L’association vise à une évolution des représentations et stéréotypes, un changement des mentalités par une altérité, l’acquisition d’un respect à l’égard de cultures autres que les siennes. Il s’agit d’encourager directement et indirectement le dialogue, la solidarité entre les groupes et les individus d’origines socioculturelles diverses, dans les discours et dans les actes.La volonté affichée est de travailler à partir du savoir des personnes elles-mêmes, de leurs vécus, leurs expériences.… Lire l'article
Rue du Nord
Récit d’une poignée de vieux émigrés (3 marocains, un polonais, un kurde) venus chercher du travail en France et en Belgique après la Deuxième Guerre Mondiale. Ils s’expliquent en long et en large dans de nombreuses anecdotes sur les raisons qui les ont poussés à quitter leurs pays respectifs, racontent avec tendresse et humour leurs expériences, négatives et positives dans leurs « pays d’adoption ». Ce film fait écho à Place Belgique de Foued Bellali, qui racontait, lui, les expériences de la nouvelle génération. Rue du Nord en est, en quelque sorte, la « préquelle ».
Privés…
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Entre ombre et lumière.
“Dans la pluralité des rêves qui occupent mes jours et mes nuits, je n’ai pas découvert le fil conducteur qui m’aille comme un gant, aussi, je rêve à mains nues.”
Joseph Noiret
Il y a des mains qui bougent, qui claquent. Il y a des lignes, des courbes. Il y a un corps inquiet, surpris, souffrant, un corps vivant. Parfois, immense, il envahit l’espace, devient abstrait. Parfois, perdu et seul au milieu du vide, il cherche désespérement sa place.Solo est une rencontre, pas seulement entre un cinéaste et une danseuse, mais plutôt entre le cinéma et le corps. Les deux personnalités que sont Michèle Noiret et Thierry Knauff se sont trouvées, pourrait-on…
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Un an après Slow Motion, duel épique entre un escargot et une mouche, Sogny Films et Pascal Adant, avec l’aide du producteur Thierry Zamparutti remettent le couvert et continuent leur exploration animée de l’univers impitoyable et cruel de nos amis les animaux. Le Petit Oiseau va Sortir, où comment prendre une expression au pied de la lettre !
Un petit oiseau en cage, obèse et dépressif s’ennuie en chantant du blues (« Personne ne connaît ma peine. Personne ne m’aime… » - dans le style d'Edith PIAF !) Entre deux gros coups de cafard, notre anti-héros doit tenter désespérément d’échapper aux attaques répétées…
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Alors que la guerre civile y a sévi pendant de longues années, le Tchad est aujourd’hui de nouveau au bord de l’implosion. Avec Daratt (saison sèche), Mahamat-Saleh Haroun s’empare de l’histoire de son pays pour réaliser une fable atemporelle et politique, un film dur et rêche, limpide comme le désert écrasé de soleil de ses dernières images.
Orestie africaine
Le vieil homme confie un revolver à son petit-fils et lui demande d’aller tuer l’assassin de son fils : pour lui, là où l’Etat a manqué à ses devoirs de justice, l’acte individuel de la vengeance doit rétablir l’ordre. L’arme, qui vient prendre la…
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Bye Bye Belgique
Une lettre voyage de main en main. Elle nous raconte l’attachement d’un homme à la Belgique… et la difficulté d’y vivre comme étranger.Par le biais d’un texte lu par deux narrateurs, nous entendons le récit de la vie d’un immigré marocain en Belgique, de 1966 à 1982. Venu d’abord en Belgique pour trois ans de travail, il restera finalement 13 ans, trouvera une femme, lui fera un enfant...Dans son récit, il nous raconte avoir connu toutes les institutions de Belgique, sauf la prison et le mandat politique. L’école, l’hôpital, la famille, le couple, l’administration, le chômage, le travail, le FISC… Une liste aussi longue que celle des portes…
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