C'est l'un des premiers scénario de Wilhem Wallijn qui allait nous étonner avec Dear Jean-Claude et Film 1 et c'est le septième court métrage d'Hans Herbots. Imaginez la Flandre devenue la Bosnie ou le Kosovo suite au délire mégalomaniaque d'un industriel hollandais qui lance une armée de mercenaires afin d'annexer la Flandre aux Pays-Bas.
Maria de Pauw, une septuagénaire suit les événements, chez elle, devant la télévision (le conflit est observé avec inquiétude par les Nations Unies qui se demandent s'ils ne vont pas envoyer des casques bleus). Evacuée de force par deux soldats, le trio est pris sous le feu de snippers. Maria qui a gardé…
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Le niveau de la compétition était très élevé, on l'a déjà dit, et au rayon des films bredouilles, on ne peut que conseiller vivement Joyeux Noël, Rachid, le nouveau film de Sam Garbarski (La Dinde), à la fraîcheur de l'enfance.
Rachid et son compagnon de jeu sont musulmans, l'un est arabe, l'autre noir, comme quoi ! D'ailleurs, en cette période de Noël, ils regardent avec le même émerveillement que les autres enfants de leur âge les vitrines illuminées des magasins de Playstation et panoplies d'indiens. Il paraît qu'à Noël, les chrétiens mangent de la dinde et se font des cadeaux. Toute la ville en parle, qui a revêtu…
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Rien de particulier dans la vie de la petite Caroline : après l'école, murmurant des chansons à l'oreille de son timide lapin de compagnie, elle promène sagement ses baskets de fille unique sur les trottoirs propres mais gris de son quartier résidentiel.
Le ciel est lourd mais tout va bien dans le plus carré des mondes : elle habite une jolie maison, s'ennuie à table et soupire sans arrêt, comme si elle imitait ses parents, gentils et bien comme il faut, mais un peu à la masse, étranges parfois, et bientôt hystériques : papa n'a jamais été à une maladresse près et trouve normal de prêter Pitou à un collègue de bureau, pour la…
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Le jeu cruel des sentiments
Un couple dans le jardin d'une demeure patricienne, par une belle après-midi d'été. La jeune fille dans un hamac fait la sieste, le garçon la contemple endormie. La caméra se substitue à son regard dans la lumière dorée, caressant le visage de la belle avec une sensualité amoureuse, s'attardant sur un battement de paupières, un frémissement de lèvres. Elle glisse le long du cou, jusqu'à la main aux ongles rouges qui tient une photo. Entre celles du jeune homme, une lettre qui visiblement l'embarrasse. C'est un faire-part de décès. Un décès qu'il va lui falloir annoncer..."J'ai aimé…
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Il fait beau ce matin-là, quand pour se rendre au boulot, un jeune benêt endimanché se donne un semblant de consistance, s'accroche à sa maigre serviette et traverse son joli quartier peuplé de filles de joie hautes en couleurs.
Mal à l'aise, prenant soin d'éviter les regards insistants, parfois patibulaires mais troublants, le réalisateur producteur scénariste et comédien !Dominique Abel s'arrête bientôt pourtant, et dans un clin d'oeil au comique visuel anglais de Mister Bean (Rowan Atkinson), son nez se retrousse devant une vitrine que lave pour l'heure une jeune femme en tablier, chiffons à la main, debout sur une chaise et... surprenante de naturel : Fiona Gordon,…
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«Mais qu'est-ce qu'elle est chiante !» répète Jacky Beroyer en levant les yeux face à la caméra. Avec son premier film déjà - Le Bouton rouge primé au festival Climax 1998, embryon de Oh ce court ! - Marc-Olivier Picron brouillait les images des écrans de surveillance et mélangeait humour et science-fiction dans un climat de tension (électrique) à la limite de l'étrange et de l'absurde. L'univers de Marcus ne change pas, et La Télévision refuse de s'éteindre.
Déposée par le Père Noël dans l'angle mort du petit salon d'un vieux couple, elle laisse d'abord de marbre le taiseux et taciturne mari soupirant…
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A comme Adrienne, B comme Boris, C comme Cinéma...
Une heure du matin, des émotions plein la tête, je suis sous le charme. Je reviens d'Aarschot, là-bas en terre flamande où je viens de voir le dernier film de Boris Lehman, A comme Adrienne. Conclusion attendue d'une après-midi champêtre dans une ferme-atelier de peintre, perdue dans le vert tendre d'un printemps ensoleillé, la projection du film prenait place dans une exposition consacrée à Boris Lehman vu par ses amis.
Et les amis étaient là, venus qui de Bruxelles ou de France, qui d'Allemagne ou de Moscou, pour cet instant de retrouvailles et de nouvelles rencontres, temps comme hors du temps où se voir, se parler…
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Il y a un an à peine, et c'était la première interview de ma vie alors tu parles si je m'en souviens, je rencontrais autour d'une table de bistrot le sympathique réalisateur bruxellois Dominique Deruddere, dont Hombres complicados venait de marquer, après l'expérience américaine de Wait until spring, Bandini !, le retour à un cinéma plus personnel et intime, un cinéma moins cher mais surtout un cinéma d'amis, à l'échelle humaine et souvent kitsch du grand village qu'est la Belgique.
Revenu d'un rêve transatlantique qu'il niera sans doute avoir jamais eu, l'homme est épanoui, l'oeil jubile plus encore et le jeu des…
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Samedi 18 décembre. Fin du dernier siècle. Au théâtre Marni (où la Ligue d'Improvisation décidait de poser ses valises), la conversation battait son plein : rappelant la politique de fonds de poches de son alternative activité, l'AJC ! projetait un large aperçu de sa cuvée 1999.
Avant d'offrir le verre de l'amitié, 11 films étaient montrés. Suffisant pour remarquer que dans la gamme du très petit budget, aux côtés du documentaire de trottoir, un embarrassant nombrilisme paraît occuper une place de choix. Pourtant, souvent drôles, tendres et ironiques, les portraits et autoportraits se suivent sans forcément se ressembler. Ainsi Céline…
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De Aanspreker
Le thème de la mort aura paru davantage à la mode en Flandres. Peut-être l'Institutionnel est-il plus concret, plus présent et oppressant dans les esprits, plus lourd sur les épaules des jeunes réalisateurs flamands, qui tuent papa en rigolant (le " Woow " très trash de Fien Troch) ou en pleurant, comme c'est le cas du film de Geoffrey Enthoven : De Aanspreker. Traduisez : croque-mort, et effectivement on y passe, en corbillard, de la morgue à l'hôpital.
C'est-à-dire dans le sens inverse, même si les flash backs sont ailleurs : " Tu feras comme moi, mon fils, et comme ton grand-père : tu seras croque-mort. Ton arrière grand-père aussi……
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Le Dernier rêve
La mort est un bon Objet, aurait dit Mitry, ou Deleuze, je ne sais plus, dans quelque étude sur le cinéma. Un thème pas très gai, pourtant, et un peu vieux jeu : le bonheur est peut-être semblable à l'orgasme dont Artaud disait qu'il n'était aujourd'hui plus un droit mais une oppressante obligation. Qui trouve la mort banale, y pense sans doute davantage sur l'écran noir de ses nuits blanches, qu'il ose la voir en face ou l'entendre parler.
Prototype du gentil rondouillard, un projectionniste surmené et cardiaque flirte avec le Styx : un raccord de dernière minute, une pilule, la goutte au front, et pas vraiment le temps de manger. Sans doute Nicolas se…
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La plus belle pour aller danser
Quelques jours avant son célèbre carnaval - dont Henri Storck, il y a une trentaine d'années déjà, avait immortalisé les frasques des tambours, claquements des sabots et jets d'oranges - Philippe Hesmans arrive dans la petite ville de Binche : divisée en clans, la tribu se prépare à fêter le retour du printemps.
Les traditions se perpétuent, la relève semble d'ailleurs assurée, au grand bonheur des aînés, mais si " faire le Gilles "este un privilège exclusivement masculin, les hommes " tout dit pimponnés " rendent hommage à leurs dames, sans qui tout cela serait impossible : entre cuisine…
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Un adolescent et un vieil homme contemplent dans un parc, qui surplombe la ville, une sorte de tour de verre. D'abord et avant tout, il y a ce premier plan qui montre la complicité des deux personnages, sujet du film, tout en ne disant rien du "joke", le Macguffin du film.
The Joke nous raconte l'histoire de Jim, un ado, refusant de voir s'éteindre son grand-père. Celui-ci, placé dans une chambre d'hôpital, refuse de s'alimenter et dépérit devant sa famille consternée et impuissante. Comment allumer grand-père sinon en reproduisant le joke, ce jeu secret qu'il partage avec Jim. The Joke est un film sur un rite de passage. Le réalisateur nous montre qu'il n'y a pas que les sociétés…
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Un ballet pour le XXIe siècle
Thierry De Mey est un cas à part dans le cinéma belge. Formé à l'IAD, il réalise Floréal, son premier court métrage, en 1985. Mais il délaisse la caméra pour se consacrer durant neuf ans à la composition musicale. Il se forge rapidement un nom et une réputation de qualité dans le domaine difficile de la musique contemporaine. Ce n'est qu'en 1994 qu'il se remet à la mise en scène avec Love Sonnets. Construit autour d'un ballet de la compagnie de danse contemporaine de sa soeur Anne De Mey, le film récolte éloges et récompenses. Avec cette même compagnie, de réputation internationale, il réalise…
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Le réalisateur Santos Hevia nous présente avec amour ses vertes montagnes espagnoles, baignées de soleil : depuis l'aube des temps, l'homme et le cheval y vivent dans une totale complicité, en parfaite harmonie.
D'ailleurs, c'est le moins qu'on puisse dire puisque l'ami cheval connaît par coeur le chemin de la ferme, et que le vieux paysan rêveur et bon vivant n'a plus, après une journée dans les prés, qu'à s'allonger sur le foin et faire la sieste, les mains derrière la tête et le sourire au ciel. La douceur de vivre est une question d'habitudes, comme celle qui chaque jour arrête la pittoresque carriole dans la cour de chaque fermette rencontrée :…
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