Une nuit de cafard de Jacques Donjean se démarque d'emblée des courts métrages fantastiques habituels de par une qualité et un raffinement technique rare mêlant prises vues réelles, prises subjectives et images incrustées. Le film fait l'économie d'acteurs humains (la vision du film vous dira pourquoi) en s'organisant essentiellement autour d'images d'insectes tournées en macro. Les plans très travaillés nous tiennent au bord de la fascination tout en proposant un scénario millimètré dans lequel le spectateur est guidé par une voix off idéalement posée.
On pénètre dans une demeure isolée habitée par un maître…
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Snuff movie
Une jeune et jolie comédienne se présente pour un casting dans une grande bâtisse en ville où on lui a fixé rendez-vous. Après avoir été très brièvement reçue par un secrétaire marmonnant dans sa barbe des paroles incompréhensibles, elle attend... Le temps passe et elle finit par se décider à chercher quelqu'un qui pourrait s'occuper d'elle. La première personne qu'elle rencontre est un infirmier au regard trouble qui la poursuit furieusement, la hache à la main.
Commence alors pour la candidate un scénario cauchemardesque où de pièce en pièce elle ne tombera que sur des scènes de viols, de démembrements,…
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Une agréable petite surprise vidéo, la bande annonce commentée en anglais du célèbre Shame of the jungle, où un Picha très inspiré dévoilait quelques succulentes maladresses de son ridicule héros de légende.
L'occasion de se poiler et de se gratter devant le singe onaniste, les obus mammaires de Pamela " June " Anderson, la sympathique armée de zobs décalottés ou encore les neuf paires de seins de la méchante reine. Depuis 1975, le long métrage reste un classique. Un film cul(te) des jeunes et des moins jeunes, que la télé a pris l'étrange habitude de rediffuser à chaque période de Noël. Il faudrait demander pourquoi.
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Têtes à Tartes !
Jan Bucquoy fait partie de ces réalisateurs qui, même si son premier court métrage, Vert, remonte à 1965 (INSAS), parvient toujours à nous surprendre par le ton délibérément radical de ses réalisations multiples (bd, publications, peintures et happenings). Il reprend en 1994 sa veste de réalisateur scénariste pour réussir brillamment un premier long métrage La Vie Sexuelle des Belges.
Dans la foulée du deuxième épisode, il se rend à Cannes en 1996 pour nécessité de promotion mais réalise sur le tas un bref ciné-tract assez cognant.
Intitulé Crème et Châtiment, ce reportage, document…
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Auteur de plus d'une dizaine de réalisations reconnues et applaudies tant par les professionnels que par le grand public (courts, documentaires et surtout longs métrages remarqués à Cannes et Locarno), le réalisateur suisse d'origine vaudoise Francis Reusser s'est attaqué cette fois à l'adaptation de La Guerre dans le Haut Pays pour le bicentenaire du comté de Vaud.
Sous la patte de Reusser et de son scénariste Jean-Claude Carrière, le roman historique et antimilitariste de l'écrivain Ramuz (c'est à lui que l'on doit notamment le livret de l'Histoire du soldat de Stravinsky) se transforme en une fresque dépeignant avec force cette période clef de l'histoire…
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" Surtout, je me demande pourquoi vous avez cette gueule de trou du cul ! ? " Ce n'est pas la répartie qui manque aux héros d'Yvan Lemoine, dont le Nain Rouge passait au Vendôme il n'y a pas si longtemps.
Pourtant, au lieu de suivre, amusé, cette ivre et ondulante robe pailletée, le jeune mousse dégourdi de La Pureté aurait peut-être mieux fait de roupiller sur les pavés des ruelles glauques. La caméra est flottante : n'est-ce qu'un mauvais rêve ?
Toujours est-il que, venu se perdre dans une orgie bourgeoise digne de la satyrique Dolce Vita fellinienne, il devient vite l'attraction principale et le filet mignon du cynique et mystérieux…
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Si Rose d'Alain Berliner échappe aux menaces qui pèsent si facilement sur le court métrage, c'est que précisément son film n'est déjà plus tout à fait un court. Mais ce n'est pas tant la durée (24 minutes) que l'étonnante densité de ses deux personnages qui fait ressembler Rose à un long.
À commencer par Albert Brun (joué par Daniel Hanssens plus qu'épatant et dont le cinéma devrait très vite s'emparer), un sombre professeur de chant qui s'est épris d'une rose plantée dans son jardin. La fleur s'ouvre amoureusement à lui mais referme aussitôt ses pétales dès qu'un danger se manifeste.…
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Quoi ? Un déménagement ? De l'action chez Boris Lehman ?
Façon de parler : Julien et Anty sont deux jeunes glandeurs amorphes, spécimens cérébraux comme il en courrait déjà les rues pavées de 1968. Pour transporter trois babioles du 8 rue du Beau Site au 187 avenue Louise, il leur faudra pas moins de sept jours. Illustration de la stratégie du moindre effort : on dépose le canapé sur le trottoir, et on s'y assoit tranquillement en attendant que le feu devienne vert. Ça baille, on se grille une clope. Arrêt sur image : on se prend une pause, puis un interlude, même un entracte. D'intertitres gribouillés en notes didactiques - principe d'Archimède…
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Samedi 20 février 1999, 14h30, auditorium du passage 44. Le festival du dessin animé et du film d'animation organisait à l'intention des petiots une projection de Kirikou et la sorcière. La salle, habituellement exubérante lors de ce genre de séance, est absolument calme. Pas un mouflet ne moufte. Un spectacle impressionnant : ils sont bouches ouvertes, les yeux écarquillés rivés sur l'écran, ne perdant pas une miette de l'histoire.
"En France, m'explique Michel Ocelot, tout réjoui, les enseignants qui amènent leurs petits élèves aux séances pédagogiques ont trouvé un très beau slogan : Kirikou, le film pendant lequel on…
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Une jeune fille quitte l'ascenseur, s'enferme dans une cuisine qu'elle cloisonne en calfeutrant la porte, prépare à manger, avale une assiette de pâtes dont elle laisse une bonne part à sa chatte qu'elle expulse par une fenêtre dont elle bouche l'accès, clac, inonde le sol plutôt que de le nettoyer, floc, cire ses pompes, enfile un fichu et un ciré sombre, plic ploc, ouvre le gaz, brûle une lettre, explose et boum!
Interprété et réalisé, en 1968 par une jeune fille de dix-huit ans, Saute ma ville annonce le cinéma que va développer Chantal Akerman dans les années septante, partagé entre l'humour et le désespoir. Apocalypse ménagère…
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Maedeli-la-brèche, une crotte de mouche sur une carte régionale. C'est dans ce minuscule village perdu au milieu des champs, qu'un petit garçon de la ville vient passer ses vacances, en pension chez oncles, tantes ou grands-parents.
Finalement, on n'en sait rien : les " grands ", quand ils sont là, n'ont pas de visage. Ça fleure bon la campagne, l'enfance, un naturel qui se passe très bien des morales et symbolismes flagrants. Et l'on se retrouve tout rose, en culotte courte, les cheveux coupés au sécateur et les épis sauvages. Et l'on part à travers les hautes herbes à la recherche des sentiers cachés. Glissant sous un buisson touffu à la poursuite…
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Le tout premier film de fiction de Marion Hänsel, Equilibres, a été réalisé en 1977.
Ce court métrage, comme de trop nombreuses premières oeuvres, aurait été perdu à tout jamais si l'acharnement de l'équipe de Court Toujours n'en avait retrouvé en France le négatif abîmé.
La chance a également voulu qu'au delà de cette découverte, ces amoureux du court trouvent en la Cinémathèque Royale de Belgique un mécène inspiré pour retirer une copie 35 mm nous offrant ainsi le plaisir de découvrir l'unique court métrage de fiction répertorié de la réalisatrice de Dust et de Noces Barbares.
Equilibres…
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Elevé au sein des images animées par un père photographe et amateur de Chaplin et Keaton, Stijn Coninx se dirige très naturellement vers des études de réalisation cinéma.
Raoul Servais est le titre de son film de fin d'études à l'HRTICS (1980) un documentaire dans lequel il nous propose une rencontre très aboutie avec un des plus brillants et des plus discrets réalisateur de films d'animation méconnu du grand public mais recordman des distinctions tant nationales qu'internationales (Grand prix du Jury CM à Cannes avec Harpya entre autres).
Stijn Coninx rend le meilleur hommage possible, celui d'un réalisateur ébloui par le génie de l'un de ses pairs.…
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A la tienne, Manu!
Sur une route de campagne, dans la deuxième moitié de la nuit, une voiture zigzague gaillardement. Les deux fêtards qui l'occupent en tiennent une sévère et se rejouent l'équipée sauvage sur fond d'ivresse carabinée.
Heureusement, la maréchaussée, qui veille à la tranquillité du citoyen, intervient pour, subséquemment, découvrir le fin mot du pot aux roses : si la voiture tangue d'importance, c'est moins parce que le conducteur est saoul que parce qu'il est aveugle. S'il n'a pas voulu que sa compagne prenne le volant, explique-t-il aux moustachus, c'est parce qu'elle est bourrée comme un coing et qu'il est respectueux…
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Something about Mary
Après avoir réalisé trois longs métrages connus des cinéphiles (21:12, Piano-Bar, la Moitié de l'amour, l'Air de rien), Mary Jiménez, cinéaste belgo-française née au Pérou, a tourné Du Verbe aimer, un documentaire de fiction consacré à sa mère qui lui avait valu l'amitié de Wim Wenders lors de sa présentation au Festival de Berlin en 1985.
Après une série de documentaires consacrés au Pérou (Fiestas), elle poursuit sa chronique familiale en réalisant Loco Lucho, un documentaire de fiction autour de Lucho, son père, un séduisant veuf quasi octogénaire. Personnage étonnant sorti…
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