Dossier
Le rôle du réalisateur dans la direction artistique d’un film est de moins en moins assuré. Les années soixante ont vu son triomphe avec l’apparition de la Nouvelle Vague. En ce début de troisième millénaire on essaie, de plus en plus, de cantonner le regard créatif du réalisateur dans le rôle d’un exécutant à partir d’un projet de producteur (best-seller, manga ou jeu vidéo) ou des contraintes de diffuseurs (les chaînes de télévision co-productrice ne veulent en rien bousculer le confort du spectateur du prime time). Dès lors, qu’en est-il d’une diversité culturelle que l’Unesco a votée ? L’auteur se pose…
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Extrait 1. Le réalisateur et l’écriture cinématographiqueUne partie du film se découvre en cours de route, une autre est établie avant le tournage. L’équilibre entre ces deux pôles varie d’un cinéaste, d’un film à l’autre. Peut-on prendre au sérieux Alfred Hitchcock quand il proclamait ne voir dans le tournage qu’une formalité ? Pour lui, le film existait déjà sur papier : « Je l’ai entièrement vu dans ma tête : sujet, tempo, cadrages, dialogues, tout »[1]. Pour Hitchcock, le tournage ne pouvait que soustraire une part du film tel qu’il se l’était projeté… qu’enlever à…
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Extrait 2. Diversité et exception culturelle
Jean-Marie Messier, encore à la tête du groupe Vivendi-Universal, déclara en 2001 : « l’exception culturelle française est morte. »[1] Messier dénonçait « l’exception » tout en vantant la diversité culturelle. La sémantique permet de distinguer les deux notions. L’exception, c’est la possibilité de mettre sur pied une série de réglementations, d’aides nationales et régionales qui ont, par exemple, permis au cinéma français de continuer à subsister. La diversité, c’était pour Messier l’idée que le marché s’autorégule……
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Rencontre avec des participants de la remise des prix des lycéens
Ce qui m’a surtout épaté, c’était la curiosité des jeunes, l’acuité de leur regard. Ils n’ont peut-être jamais pris le temps de se poser des questions sur ces films ou d’aller voir ce genre de films. Tout à coup, leur horizon s’ouvrait et en général, c’était très pertinent et très intelligent. Il y a même des classes où j’étais franchement surpris par le niveau d’analyse des films, l’intelligence, la subtilité. C’était super intéressant : il y avaient des jeunes avec des points de vues. Si j’avais prévu cette facilité…
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3.500 élèves de 5è et 6è secondaire ont vécu une année scolaire insolite. Pour faire partie du jury du Prix des lycéens du cinéma belge francophone, ils ont été amenés à visionner les 5 films sélectionnés et à en avoir une lecture critique : L’Enfant, La femme de Gilles, Hop!, Quand la mer monte et Trouble. Depuis septembre, 150 classes de l’enseignement, professionnel comme général, ont voté pour leur film préféré. Tout au long de l’année, de nombreux débats et des travaux créatifs ont surgi. Les cinéastes nominés se sont même déplacés dans les écoles pour rencontrer… Lire l'article
L’introduction du cinéma dans les écoles de la Communauté française de Belgique est-elle en passe de devenir une réussite ? Par le biais de trois expériences – deux éditions du Prix des jeunes critiques, l’une autour de La Femme de Gilles(Frédéric Fonteyne), l’autre autour de L’Enfant (Jean-Pierre et Luc Dardenne) et le Prix des lycéens-, on peut y prétendre. Grâce à ces projets, de jeunes spectateurs ont découvert, sans préjugés, un cinéma dont, jusqu’à présent, ils ignoraient l’existence. Beaucoup d’entre eux vont généralement voir le film-événement… Lire l'article
Une loupiote sur le cinéma
Les lettres, les mots, les phrases, les chiffres, les nombres,...voilà ce que nos enfants apprennent aujourd’hui à l’école. Inintéressant ? Non, pas du tout, mais dans un monde où l’image prend de plus en plus de place, pourquoi les enfants n’y sont-ils pas encore initiés ? Il est vrai que certains films servent de support visuel à la théorie mais comment apprécier quelque chose qu’on connaît peu ou pas ? Les enfants n’apprennent pas l’image comme les mots ; pourtant ils en sont les premiers consommateurs. Les parents, eux, s’inquiètent de l’influence des images sur leurs enfants. Pourquoi ne pas alors…
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Le responsable de l’audiovisuel au Centre Wallonie Bruxelles gère le festival « Le court en dit long » à Paris et y présente, pendant une semaine, un panel de courts métrages belges. Il convie les acheteurs télé et sélectionneurs de festivals à découvrir ces petits films qui sont souvent projetés pour la première fois à Paris. En juin prochain, Louis Héliot proposera une quarantaine de courts belges de l’année. Le mois passé, Cinergie vous a explicité son travail de programmateur.
C : Comment soutenez-vous concrètement la production de courts métrages ?L.H. : L’action pour le court métrage se concentre au…
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Nathalie Meyer a lancé La Big Family, une maison d’accueil de courts métrages belges francophones et néerlandophones en 2002. Pour distribuer et faire connaître ces réalisations en Belgique et à l’étranger, elle croit en trois mots : festivals, télévisions et DVD. Après 4 ans d’activité, son catalogue compte 150 titres.
C : Quelle est l’histoire de La Big Family ?
N.M. : L’idée, c’était de créer une structure d’accueil pour les courts. Dans un long métrage, il y a des agents de vente ou des gens qui assurent la promotion. Pour le court, ça n’existait pas. On s’était rendu compte que les courts…
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Membre du Centre du Cinéma et de l’audiovisuel à la Communauté française, Marie-Hélène Massin s’occupe, depuis près de 20 ans, du catalogue « Le court en dit long ». Édité à 2.000 exemplaires, le support permet aux courts de se faire connaître en Belgique comme à l’étranger et est consulté tant par des spécialistes que des amateurs de courts métrages.
C : En 1987, le catalogue « Le court en dit long » fut lancé. Comment a germé l’idée d’un recensement annuel des courts métrages ? Est-ce que ton parcours de réalisatrice et les difficultés de…
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19 avril 2006 : le tournage de la longue nuit du court métrage s’organise dans les rues de Bruxelles. Une équipe de la RTBF encadre l’animatrice de « Screen », Cathy Immelen. C’est dans un décor urbain - et non un studio - que trois réalisateurs confirmés ont été invités à évoquer leur passage par le court métrage. Cinergie les a rencontrés.
Séquence 1 : Alain Berliner au Parc Egmont.
Une table, deux chaises. À la terrasse d’un café, Alain Berliner, nullement dérangé par le babillage animé des oiseaux, discute de court métrage. Quand on lui demande comment il perçoit rétrospectivement…
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Louis et Auguste Lumière, Georges Méliès, Stan Laurel, Oliver Hardy, Charlie Chaplin, Buster Keaton, David Wark Griffith,... se sont initiés à l’expérience cinématographique au moyen des courts métrages. Avant la découverte du montage, une bobine ne pouvait accueillir qu’un film de durée limitée. Œuvre d’expérimentation, le court métrage a pourtant été longtemps assimilé à un avant programme ou à un extrait avant le long. Néanmoins, il bénéficie, depuis quelques années, de différentes initiatives qui, couplées, lui confèrent une vitalité avérée : festivals spécialisés,…
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Avec Patrice Beaudinet, il a lancé une collection de cassettes (« Cours toujours, tu m’intéresses ») et de fascicules (« Le trimestriel du court métrage belge ») car la visibilité du court leur apparaissait trop dérisoire. En regroupant productions belges, formats et thématiques de tous genres, l’initiative a eu un certain succès et ce, avant l'impulsion du DVD.
C. : Peux-tu restituer l’aventure « Cours toujours, tu m’intéresses », cette idée de cassettes accompagnées de livrets initiée en 97 ?
T. Z. : Avec Patrice Beaudinet, on s’est rendu compte que pour regarder les courts métrages,…
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Le cinéma est-il soluble dans la démocratie ?, se demande Pierre-Paul Renders. A-t-il épousé les dogmes du business world ?, se demande, pour sa part, Stefan Liberski. Leurs réflexions, parues dans l’Epouvantail, un journal publié par l’UPFF, ne laissent pas indifférent (1). Le cinéma d’auteur indépendant se diffuse mal lors de ses sorties. Les multiplexes servent le fast-food mondial. Reste le circuit des salles indépendantes. Neuf d’entre elles se sont regroupées en Communauté française (réseau belge francophone des cinémas d’art et d’essais). Le cinéma est-il en train de sombrer ? Nous ne le pensons pas. Il vit une mutation qui affecte…
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Culture et démocratie entretiennent des rapports complexes. A priori, on met en avant la démocratie comme le but et on débat de la manière dont la culture peut se mettre au service de cet idéal. Pourtant, si la culture est possible sans démocratie (voir les cultures totalitaires), la démocratie est impossible sans culture, pour la bonne raison que la démocratie est une culture. La culture est préexistante et englobe la démocratie. Dès lors, pourquoi ne pas inverser les termes de l'équation et oser des questions idiotes comme : la culture est-elle possible en démocratie ? La démocratie tolère-t-elle la culture.Ouvrons les yeux : le but ultime d'une société…
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