Une résurrection plutôt qu'une restauration
Méliès a tourné 520 films entre 1896 et 1912. Ruiné, « cet homme d'affaires distrait », producteur-distributeur de ses propres films, via sa société « Star film », doit vendre, en 1920, la pellicule de ses films. Désespéré, il en brûlera une partie. À sa mort en 1938, la majorité de ses films a disparu. Madeleine Malthête-Meliès, sa petite fille, part à la recherche de ceux qui ont circulé en Europe et retrouve, parmi eux, Voyage dans la lune. Première aventure spatiale avant les deux albums de Tintin sur la lune d'Hergé et le voyage d'Apollo 11, le…
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Benoit Poevoorde et Albert Dupontel en progéniture punk de Brigitte Fontaine et d'Areski, foutant le souk dans une zone commerciale gardée par Bouli Lanners… « Ah ouais quand même, ça va envoyer », se disait-on candidement à la lecture du nouveau pitch des deux réalisateurs grolandais. Alors, tout impatient, on scrute le Net à l'affût de nouvelles fraîches. On tombe d'abord sur un premier extrait vidéo : Poelvoorde mettant sa couenne à un pingouin en peluche tandis que l'autre se vautre mort saoul dans les ballons de baudruche. Puis un autre où M.Manatane slamme tout froc baissé lors d'un concert des Wampas pour finir dans une grosse poubelle bleue. Là,… Lire l'article
Itinéraire d’un enfant adopté
L’adaptation d’une bande dessinée au cinéma peut donner le pire (Poulet aux prunes, Tintin) mais aussi le meilleur (Persepolis, Le chat du rabbin).
En 2007, le dessinateur belge Jung publiait le premier tome de Couleur de peau : miel,un récit autobiographique en noir et blanc. Cinq ans plus tard, les images fixes des cases ont pris vie et couleurs sous l’œil de leur dessinateur et du réalisateur Laurent Boileau. Après un premier passage au Festival d’Annecy, Couleurs de peau : miel a eu droit à l’écrin du beau Studio 4 du Flagey lors du Brussels Film Festival et poursuit sa carrière en salle.
Avec Valse avec Bachir d’Ari Folman, en…
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À découvrir dans ce numéro, un webzine dense, à l'image de l'actualité du cinéma belge post-Cannes.
Côté critiques : À perdre la raison de Joachim Lafosse, la Tête la première de la jeune Amélie Van Elmbt que nous avions rencontrée avant son départ pour la croisette, ainsi que des documentaires - pas vus à Cannes, mais bel et bien à Bruxelles - avec diffusions prévues ou à prévoir… Dans l’ordre désordonné, Le Désordre alphabétique de Claude François, Fort intérieur de Chris Pellerin, un film de Violaine de Villers sur l'artiste Marianne Berenhaut et un documentaire signé Julien…
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Il pleure dans mon cœur
Joachim Lafosse, réalisateur des extrêmes, sonde l'âme humaine pour mettre sur la place publique des sujets profondément personnels. Ses films dénoncent des relations familiales malsaines, génératrices de violence. Que ce soit l'hystérie fusionnelle d'un père qui n'a plus que son fils pour le raccrocher à la vie, mais qui l'étouffe au sens figuré et propre par son trop plein d'amour dans Folie privée, ou l'amour entre deux frères qui se transforme en haine, obsédés par leur mère qui ne sait pas prendre sa place d'adulte et imposer les limites du respect dans Nue propriété, ou encore des parents…
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C’est une maison isolée dans les pachis ou au mille diables comme on dirait par ici… Une vieille bicoque non dénuée de charmes, avec certes des travaux à faire à l’intérieur, à l’extérieur, un peu partout en somme mais habitable. C’est pour ce jeune couple plus qu’un investissement. C’est un tournant important. Il faut s’y plaire, s’y retrouver, l’aménager, lui réserver un sort qui la rendra « comme chez soi ».
LUI la connait et la kiffe déjà et s’emballe. ELLE semble, d’un côté, gagnée par l’enthousiasme de son amoureux, de l’autre, prudente et dans le doute. L’affaire semble…
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« Une dangereuse méthode », disait William James, philosophe et frère du romancier Henry James (Ce que savait Maisie, Le tour d'écrou). Une méthode qui joue autant sur la psyché que sur les corps. Est-ce vraiment par hasard si, à notre époque dominée par l'orthodoxie du corps comme produit commercial, un réalisateur s'intéresse à la psyché sans lequel le corps n'existe pas ? En tout cas, la plupart des films de David Cronenberg interrogent l'impact de l'esprit sur le corps (Crash, La Mouche, Le Festin nu). Les égarements du psychique sur le corporel de la psychologie ne pouvaient donc que l'intéresser. A Dangerous method poursuit cette… Lire l'article
Pandora, la boîte de Pandore
Hormis les séries de Louis Feuillade, quelques films ont illuminé les surréalistes : Peter Ibbetson d'Henry Hathaway et Pandora and the flying Dutchman (Pandora) d'Albert Lewin. Celui-ci, après avoir réalisé Le portrait de Dorian Gray, réalise Pandora, un film très inspiré par les photographies de Man Ray et les peintures de De Chirico. Les éditions Montparnasse nous offrent une version restaurée de ce film mythique devenu. Pandora, réalisé en 1951, est l'un des plus beaux films d'Ava Gardner, aussi resplendissante que dans La Comtesse aux pieds nus de Joseph L. Mankiewicz et La croisée des destins de Georges Cukor.
Lewin ressuscite…
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« Borges m'a donné une grande leçon sur la nouveauté du passé. » (Carlos Fuentes).Critique, historien, scénariste de cinéma, écrivain et érudit, Denis Marion (pseudo de Marcel Delfosse), a parcouru les chemins de traverse du temps présent, tout en restant « on the road ». S'il n'avait pas eu l'idée, plein de malice, de léguer ses archives à la réserve précieuse de l'Université libre de Bruxelles, nous aurions dû nous transformer en détective privé pour explorer ses écrits cinématographiques. Les nombreux livres qu'il a publiés sur le 7e art sont des classiques (Le cinéma… Lire l'article
Le surréalisme à la belge est digne de ce petit pays où la cartographie de l'ensemble domine par rapport à la centralisation des grands pays. On y circule autour d'arpenteurs dans des sentiers très différents, au point qu'à Bruxelles, Charles Baudelaire ne savait plus sur quel pied jouer au dandy. En réalisant « Le désordre alphabétique », son huitième film, Claude François nous conte ces trajectoires, ces liens, ces boucles. La structure du film ressemble aux variations de la musique baroque (« Le clavier bien tempéré » de Bach) ou au jazz (on part toujours d'un « standard », c'est-à-dire une chanson…
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Le surréalisme à la belge est digne de ce petit pays où la cartographie de l'ensemble domine par rapport à la centralisation des grands pays. On y circule autour d'arpenteurs dans des sentiers très différents, au point qu'à Bruxelles, Charles Baudelaire ne savait plus sur quel pied jouer au dandy. En réalisant « Le désordre alphabétique », son huitième film, Claude François nous conte ces trajectoires, ces liens, ces boucles. Lire l'article
Entouré d'arbres aux fleurs pourpres et chatoyantes, des chèvrefeuilles de Tartarie, le photographe de l'ombre et de la lumière, architecte de l'image, géomètre du contraste et du détail, installe ses souvenirs devant la caméra de son ami Jan Vromman. C'est naturellement que celui-ci a fait le portrait de Julien Coulommier, alors âgé de 89 ans. Revisitant ensemble ses travaux, puisant dans sa bibliothèque les poètes qui l'ont nourri, Julien Coulommier dévoile les défauts de la rétine de son œil, ceux qui ont formé sa vision du monde. « Voir les choses qui sont derrière les choses ». L'artiste belge, actif dans le groupe Cobra,…
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Lancée en 2007 au Festival de Cannes par Martin Scorsese, la World Cinéma Fondation, association sans but lucratif, entend préserver les films du monde entier. Cinq ans plus tard, la première fournée de 4 films restaurés par la WCF offre aux spectateurs quatre chefs-d'oeuvre négligés qui naviguent dans les sentiers disparates de l'autoroute du cinéma mondial. Des films issus de l'artisanat plus que du commerce, fragiles, et souvent surprenants. Fabuleux pour les curieux, c'est-à-dire les cinéphiles qui fuient, toutes voiles dehors, le top 10 du commerce que n'arrêtent pas de nous refiler les enragés de l'utilitarisme à tout prix.
Après ses voyages à…
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Sélection 2012 :
Les Barons, de Nabil Ben Yadir
Le Gamin au vélo, de Luc et Jean-Pierre Dardenne
Illégal, d'Olivier Masset-Depasse (Prix des Lycéens)
Quartier lointain, de Sam Garbarski
La Régate, de Bernard Bellefroid
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Klaartje Quirijns, réalisatrice du portrait filmé du photographe Anton Corbijn, est venue à Bruxelles rencontrer la presse curieuse d'en savoir plus sur cette documentariste surtout reconnue pour ses brûlots politiques. Nous avons fait sa connaissance.
Cinergie :On vous connaît comme cinéaste engagée politiquement. Est-ce que ce film amorce un tournant dans votre carrière ? Allez-vous faire des portraits d'artistes ?Klaartje Quirijns : En général, je fais des films politiques. Mais j'ai approché Anton Corbijn de la même façon que mes autres personnages, j'ai cherché l'humanité qui se trouve en lui. Bien entendu, l'œuvre artistique d'Anton m'a…
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