Oh la la !
Le premier film de Céline Novel est un court métrage tourné en noir et blanc, à la syntaxe s’articulant en plans fixes (des raccords dans l’axe plutôt que des travellings).
Comme beaucoup de films au comique doux-amer, Oh la la ! fait preuve d’une inventivité reposant souvent sur l’absurde d’une situation. Quatorze minutes au rythme des gestes de la préparation d’une fête et son déroulement inattendu. reposant de manière récurrente sur le non-dit. Marguerite prépare une fête pour donner du lustre à son anniversaire, invite des amis à Belle-Isle, une petite île bretonne. En vain ! Car ces derniers ratent le dernier…
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Depuis vingt-cinq ans, le Centre du Film sur l’Art (C.F.A.) oeuvre à la découverte et à la promotion du film d’art et d’artiste en Communauté française de Belgique. Véritable défense et illustration de ce qui se fait de meilleur en ce domaine, ce travail rigoureux, discret autant qu’efficace, appelait, pour marquer ce quart de siècle d’activité, une rencontre avec Nicole vander Vorst, secrétaire générale du C.F.A.
Une idée fixe
Au point de départ, la création du Centre du film sur l’Art répondait à une préoccupation d’ Henri Storck. C’était véritablement chez lui une idée fixe. L’existence…
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Dans notre précédent numéro nous avons parlé de la création d’HoverlorD et surtout de la prise de vue en HD numérique avec Louis-Philippe Capelle. Aujourd’hui nous vous présentons le volet de la post-production avec son collaborateur, Paul Englebert.
Cinergie : Pour la post-production l’idée est d’offrir, en région Wallonne, la continuité de la chaîne numérique. Peut-on combiner certaines étapes avec le support argentique ?
Paul Englebert : HoverlorD est un service qu’on offre entièrement en HD. On a, avec Louis-Philippe Cappelle, la prise de vues avec une HD-Cam Sony, en ce moment, la meilleure caméra portable en HD. Il a fait un choix d’optiques…
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Louis Héliot à qui l’on doit de nombreuses rétrospectives et la création de quelques festivals dont Le court en dit long (13ème édition du 30 mai au 4 juin 2005) est le pivot du secteur cinéma du Centre Wallonie-Bruxelles de Paris. L’activité débordante de ce passionné de cinéma à l’emploi du temps surchargé n’a fait que renforcer notre désir de le rencontrer. Il a immédiatement accepté un entretien, ignorant qu’aller à Cinergie c’est grimper l’Everest !
Fin avril, sitôt quitté le Talys, Louis Héliot, monte quatre à quatre les étages pour nous rejoindre dans notre sanctuaire. Un effort que nous…
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Marathon life
À toute épreuve, le dernier film de Marilyn Watelet et Szymon Zaleski nous entraîne dans l’univers populaire et métissé des courses à pied d’amateurs qui, en Belgique comme dans le nord de la France, rythment le calendrier des braderies, kermesses et autres festivités villageoises. Peu sensibles aux charmes des flonflons noyés sous les slogans publicitaires, ce qui intéresse ici les deux cinéastes est ce qui derrière l’attendu de ce genre de manifestations, fait surgir un autre point de vue, un autre sens du réel. Ainsi dans la foule bigarrée des coureurs du dimanche et des dilettantes de la pleine forme, ceux qui les intriguent, ceux qui leur posent question…
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Cinergie : Tu utilises les mêmes acteurs que pour La Chanson-Chanson, ton premier court métrage, notamment, François Maniquet qui a une grande présence à l’écran. Comment l’as-tu découvert ?Xavier Diskeuve : C’est un ami de la famille. On se voyait tous les ans lors des réunions familiales. C’était le comédien de la famille qui montait des sketches. Plus tard on a eu le même professeur au cours d’art dramatique. Il est resté comédien amateur et économiste une branche dans laquelle il truste les prix et les titres ! Lorsque j’ai réalisé La Chanson-Chanson je lui ai fait faire un essai et il occupait tellement l’écran…
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Ecrivain, essayiste, pince sans rire, cinéaste (ses courts métrages feront l’objet d’une édition DVD), réalisateur de Nuit noire, un premier long métrage, professeur à l’INSAS, Olivier Smolders est bien placé pour faire le lien critique entre cinéma et littérature en écrivant d’emblée que la « littérature n’a pas à être adaptée au cinéma » et d’ajouter :
« Si le cinéma a quelque chose à voir avec le fait littéraire, c’est peut-être parce qu’à la stratégie prioritairement dénotative de l’un répond systématiquement…
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Réalisé en 1965, le film marque le coup d’envoi du cinéma belge. Pas seulement à cause de ses indéniables qualités esthétiques, sa narration présentant une réalité qui peu à peu s’avère être contaminée par celle de l’imagination de Govert Miereveld mais aussi parce que dès le départ le film se monte avec un low budget (2.625.000FB).
Méprisé lors de sa sortie belge, le film se verra porté aux nues par une critique belge particulièrement obtuse dès que la critique française, Michel Cournot, en particulier, eurent comparé le film à Citizen Kane. L’Homme au crâne rasé -- c’est l’un…
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Clejani - Povesti, histoires, stories
Le sort s’est gâté à Clejani, petit village en terre battue du sud de la Roumanie, depuis la mort récente du violoniste Nicolae Neacsu, vedette du Taraf de Haïdouks, un groupe mondialement reconnu. Les jeunes musiciens sans boulot chassent leur cafard à coups de drogue et de rêves d’Occident. Gagné, volé, échangé ou emprunté, l’argent est l’unique issue pour déjouer le destin qui s’acharne sur cette petite communauté tsigane. Clejani est une abîme au bout d’une route. Pour s’en sortir, certains sont prêts à tout…
Documentaire filmé par le duo Marta Bergman et Frédéric Fichefet,…
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Dans son numéro 65, l’excellente revue du court métrage, qui ne néglige pas le long pour autant, nous parle de Resnais, de Marker, de Pelechian, de Pollet, de Godard, de Mekas mais aussi de Chantal Akerman et de Thierry Knauff.
Nicole Brenez et Jacques Kermabon essaient, si l’on ose dire, de cerner dans un passionnant dossier, la notion d’essai cinématographique. Nicole Brenez écrit que l’essai (Kermabon part de Montaigne pour arriver à ""Histoire(s) du cinéma de JLG. ) se décline en quatre propositions :
en tant que dimension argumentative hérétique, susceptible d’œuvrer dans n’importe quel type de film ;
en tant que dynamique formelle, travaillant…
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Wallons, secouez-vous !
Tout comme la première série de l’Envers de l’Ecran, la troisième série s’enregistre au Centre Wallonie-Bruxelles. Dès notre arrivée, on est happé par un décor qui s’apparente à un temple de la cinéphilie (si, si, il y a des colonnes, des boîtes de bobines de films), au milieu duquel émergent, face à des invités sagement assis pour écouter l’office, Bouli Lanners et Philippe Reynaert. On évite de justesse de se prendre les pieds dans les câbles électriques et dans les rails du travelling placé derrière les invités. On rejoint, hors cadre Anne Hislaire concentrée sur la marche…
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Rares sont les films qui nous font entrer dans l’Histoire, qui nous font percevoir un moment clé de l’Histoire d’un pays et de ses habitants. Viva Laldjérie est de ceux-là. Avec ce film, Nadir Moknèche ne nous raconte pas uniquement l’histoire personnelle de quelques individus mais l’histoire d’un pays, d’une ville, en pleine mutation. C’est une dissection dans un noeud ; un moment charnière de ce pays en quête de lui-même.
Nadir Moknèche est un homme amoureux d’Alger ; comme il l’avoue, ce film est le prétexte pour « filmer la ville, filmer ses habitants, ses architectures, le style Napoléon III, l’Algéroture, l’architecture…
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À la question rituelle du premier film l’ayant marqué petit, Matthieu Frances nous parle de La Belle et la Bête de Jean Cocteau.
« Ayant eu la chance d’avoir des parents qui étaient très cinéphiles, j’ai pu regarder des tas de films qui n’étaient pas faits pour moi, comme Les Diaboliques de Clouzot, La Prisonnière du désert de John Ford, Le roi et l’oiseau de Paul Grimault. Plus tard lorsque j’ai essayé de comprendre la technique, La Belle et la Bête m’a appris qu’on pouvait faire passer des idées poétiques avec un simple matériau humain sans effets spéciaux. J’ai…
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Le cauchemar de Sauper
Avec Le Cauchemar de Darwin, le cinéaste autrichien Hubert Sauper nous livre une œuvre passionnante à maints égards. Le documentaire nous transporte en Tanzanie, sur les bords du lac Victoria. Là, sur un désastre écologique (l’introduction de la perche du Nil, poisson qui a détruit la plupart des espèces endogènes et transformé le lac en désert) s’est érigée une usine de conserve de poissons à l’occidentale. La chair de la perche, découpée en filets, file directement vers l’Europe en avions gros porteurs (de vieux appareils militaires russes reconvertis par d’anciens pilotes soviétiques devenus aventuriers…
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Fabrice du Welz est-il le nouvel enfant terrible du cinéma belge ? En tous cas, avec Calvaire, son petit dernier, l’ex Monsieur Kulturo (de Canaille Plus) secoue méchamment le cocotier. On est loin des ambiances feutrées et du consensus mou qui caractérisent, paraît-il, notre petit pays. Et non content de faire des films qui défient de manière joyeusement provocatrice les conventions bourgeoises dont nous vernissons soigneusement les aspects les moins ragoûtants de notre vie sociale, notre homme n’a pas sa langue en poche. Le cinéma est pour lui plus qu’une passion. Il en parle comme il filme : viscéralement et sans concession. Si Calvaire est un pur film de genre, c’est le contraire… Lire l'article