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Si le Maroc m’était conté…
Portée par les eaux troubles du souvenir, la biographie est toujours un exercice délicat, surtout pour le lecteur. Généralement publiée post-mortem, elle peut apporter un éclairage inattendu sur une personnalité, artistique ou politique. La démarche de Claude Diouri est totalement originale. Il n'est ni homme politique, ni personnalité médiatique, mais il est bel et bien connu des cinéphiles bruxellois et belges. Claude est le monsieur aux superbes moustaches, directeur de l'Actor’s Studio et du Styx, distributeur de films et photographe. Il vient de publier l'histoire de sa petite enfance aux éditions de la Société…
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Après deux palmes d'or à Cannes, Luc Dardenne vient de publier Sur l'affaire humaine, un essai sur la vie et la mort, la responsabilité et le pardon, la naissance de l'enfant, comme arrivée de l'autre.
Pendant l'écriture du scénario du Gamin au vélo, le cinéaste réfléchit au rôle de Cyril, cet enfant abandonné qui ramasse les coups et a peur de mourir. Il est sauvé par Samantha, une femme qui lui rend son enfance en l'aimant, en l'apaisant. « Cette première relation d'amour infini de « la mère » est pour tous les êtres humains l'embryon d'une sorte de corpus ethicum auquel ils participent.…
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Le numéro d'été 2012 de Trafic nous envoie quelques textes sur des films intemporels et intempestifs, comme Le Havre de Kaurismäki et TakeShelter de Jeff Nichols.
Mais d'abord et avant tout, Serge Daney, fondateur de la revue, disparu à partir du numéro 5 et toujours vivant par son écriture nerveuse sur notre rapport au monde. Le numéro 82 de Trafic nous offre un texte intitulé Marché de l'individu et disparition de l'expérience. (1)
Dans celui-ci, Daney nous parle, vingt ans avant, en 1992, d’un catéchisme que le visuel télévisé n'a cessé de développer. Par exemple, sur le divan social des psychanalystes télévisuels, le reality…
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Le numéro vingt et un de la collection « Côté films » chez Yellow Now vient de paraître. Il propose aux fervents « supporters » du plaisir qu'offre la liturgie du cinéma, un film vu et analysé : Val Abraham de Manoel de Oliveira par Mathias Levin. (1)
L'actrice portugaise Leonor Silveira, en prologue, nous parle d'un réalisateur avec lequel elle a tourné dix-huit films. Parmi eux, le personnage d’Emma Bovary dans Val Abraham.
En 1991, Claude Chabrol réalise l'adaptation de Madame Bovary, le roman de Gustave Flaubert avec Isabelle Huppert. Pour éviter de refaire un film récent, Paulo Branco, le producteur que le bovarysme intéresse depuis…
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Entre la plage et la montagne, les draps de bain et les anoraks, des films se tournent, se montent, s'étalonnent ou s'apprêtent à sortir. En amont et en aval des réalisations, vous constaterez que notre ligne éditoriale est à la fois vaste et ciblée. Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir des films en gestation, les yeux pétillants de réalisatrices et réalisateurs vannés mais heureux, des comédiens enthousiastes, des plateaux grouillant de monde, des films surprenants par leur sujet ou leur traitement. Nous avons même déniché une école de photo et vidéo en pleine expansion. Nous vous souhaitons autant de régal dans leur découverte. Lire l'article
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La « cinéphilosophie » n'est pas seulement un concept deleuzien ou une citation cartésienne détournée de Jean-Luc Godard : « Je pense donc le cinéma existe ». Elle vit via des livres édités depuis peu. Quatre d'entre eux nous interpellent autour de l'abstraction comme geste, le corps et la pensée. Des réflexions et une plongée dans le spectacle de la vie.
Jean-Louis Comolli n'est pas qu'un théoricien du cinéma, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma de 1965 à 1971, il est aussi le réalisateur de nombreux documentaires. Après deux livres, Voir et pouvoir, suivi de Cinéma contre…
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Une brebis, pâquerette à la bouche, coiffée d'un casque militaire bardé de slogans militants, pas franchement le genre de jaquette qui fait rêver. On engonce le DVD dans son lecteur avec à l'esprit l'a-priori naissant d'une gaudriole beatnik bassement propagandiste, et pourtant...
Tous au Larzac ! C'est un cri de ralliement qui titre ce deuxième long métrage de Christian Rouaud, qui, dans la continuité idéologique de son précédent Lips, l'imaginaire au pouvoir, s'intéresse cette fois à ce qui fut une autre lutte emblématique des années 70 en France : la résistance pacifiste d'une poignée de paysans et leurs quelques têtes…
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Dans Fondus enchaînés, Marc Cerisuelo induit la circulation et les liens d'un plan à l'autre, d'une séquence à l'autre, dans un film. Les fondus enchaînés relient et mêlent les images. Ils nous renvoient à notre rôle de spectateur à partir de films réalisés dans différentes époques de l'âge d'or de la comédie américaine à Hollywood. Un cinéma populaire qui incitait en même temps le spectateur à une éducation et à une réflexion sur le monde.
Pour une raison simple, ce que l'on projette sur l'écran est en dehors de nous. Ce décalage est celui du temps du cinéma…
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Festival particulièrement belge au sein de la cité française, Le court en dit long doit son nom au petit catalogue qui regroupe annuellement, depuis 1987, toute la production de courts métrages en Belgique francophone.Présidant à la création et à la destinée du Festival, Monsieur Loyal, j’ai nommé Louis Héliot, en a fait un incontournable de la présentation outre-quiévrain de nos meilleures réalisations ou, tout au moins, des plus marquantes.
Dans cet anniversaire à l’ambiance conviviale et à l’audience record, il en figurait aussi un autre marquant le 50e de l’INSAS avec une rétrospective saisissante d’audace, de drôlerie, de clin d’yeux…
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Magdalena Szumowska, née à Cracovie, a fait des études de cinéma à l'école de Lodz, en Pologne. Son troisième long métrage, Elles, a obtenu le Léopard d'argent au Festival de Locarno.
Juliette Binoche y interprète Anne, une quadragénaire cherchant à comprendre des jeunes filles de la jeune génération aux mœurs légères qui se vendent occasionnellement pour acheter des fringues, terminer leurs études et surtout consommer plus. Journaliste d'investigation dans la presse féminine, Anne est désarçonnée par un mari dominé par son travail, un fils aîné qui fume des joints et la prend pour une dame d'un certain…
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Les éditions Yellow Now continuent à publier les introuvables écrits sur le cinéma vus par la critique française. Après ceux de Jacques Fieschi, Dominique Païni nous offre dans sa collection « Morceaux choisis », une sélection de textes de Jean-François Rauger, responsable de la programmation de la Cinémathèque française et rédacteur au Monde.
Quelques fragments : Cukor, les pro-situationnistes et Debord.Georges Cukor, pour beaucoup de cinéphiles, vit dans une sorte d'entre-deux qui ne serait pas pour lui déplaire. A star is born (Une étoile est née) est connu et célébré (y compris en DVD), mais qu’en est-il des cinquante…
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Après s'être coltiné une quantité improbable d'interviews en un temps record, récompense cannoise oblige, Benoît Delépine est tout de même parvenu à traîner sa carcasse jusqu'en Belgique, perdant cependant en route son acolyte co-réalisateur, privé de promo par sa moitié pour cause de légère déconnade sur la croisette. C'est le regard embrumé, caché sous une paire de lunettes de soleil que le cinéaste se plie pourtant volontiers une énième fois à l'exercice.
Cinergie :Que peux-tu nous dire de la genèse du film ? Benoît Delépine : On est parti avec la volonté de le faire avec Benoît Poelvoorde…
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De l’art ou du cochon ?
Avec son film d’animation Dans le cochon tout est bon, la jeune réalisatrice Iris Alexandre a séduit le jury et obtenu le prix Cinergie. De la pâte à modeler, une musique dix-huitièmiste, beaucoup d’humour et une idée pas banale, animer une nature morte, très morte… Rencontre avec la jeune cinéaste qui nous dévoile sa recette de fabrication.
Végétarienne ou omnivore ?
Cinergie : Qu’est-ce qui t’a conduite à La Cambre ?Iris Alexandre : Je suis française et, dans un premier temps, j’ai présenté des écoles en France où je n’ai pas réussi à entrer. Il faut aussi…
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À l'ombre de soi
Contrôle, dépersonnification, dressage des corps, acharnement des gestes routiniers et absurdes, le système carcéral tente de soumettre les corps et les priver de parole. La leur donner a tenté plus d'un documentariste, et en dépit de quelques exceptions, la prison demeure un lieu insaisissable pour les observateurs qui restent toujours extérieurs, libres. Qu'y a-t-il derrière ces murs ? Qu'entend-on dans ces silences ? Avec Fort intérieur, Chris Pellerin a si peu tenté de faire un documentaire de prison qu'elle a réussi, avec ses images poétiques, par trouver quelque chose d'intense et d’universel.
C'est un feu d'artifice liquide…
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Notre première rencontre avec Mathias Gokalp remonte à ses années estudiantines à l'INSAS. Son film de fin d'études avait été projeté en compétition belge au Festival Media 10/10 à Namur, en novembre 1999. L'équipe de Cinergie avait alors été séduite par la fraîcheur qui se dégageait de ce premier court métrage, Rachid et Martha, une comédie musicale en hommage à Jacques Demy. Nous lui avions attribué notre Prix, le premier que nous remettions. Depuis, Mathias Gokalp a fait un long et beau chemin avec son long métrage, Rien de personnel (2008). Aujourd'hui, nous retrouvons le réalisateur dans son costume de prof, de passage… Lire l'article