Pis and love
"What's Belgium famous for ? Chocolates and child abuse. And they only invented the chocolates to get to the kids.”
De mauvais goût ? Sans aucun doute. Hilarant ? On en redemande !... Ce dialogue récité avec malice par un Colin Farrell réticent à toute chose belge dans la récente et savoureuse comédie noire In Bruges résume en une phrase l’ampleur de la situation : la Belgique vue de l’étranger reste, pour beaucoup de gens mal informés, une vaste blague, un pays où l’absurdité est souveraine, un nid de coucou incompréhensible pour qui n’y est pas né. Et pourtant au pays des frites au chocolat, de Sandra Kim…
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Joachim Lafosse, on vous en parle depuis belle lurette. Dès Tribu, son premier court métrage, puis Folie Privée, son premier long métrage. Ensuite, nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux – que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ? – qui, sitôt achevé, nous est apparu comme un film louchant entre la comédie et la tragédie dans une relation du masculin au féminin, autour de l’image de la femme. Alors que Nue propriété examinait la transmission des limites et leurs transgressions possibles dans un trio infernal : deux fils et leur mère, Elève libre poursuit la quête… Lire l'article
Sur le tournage d'Oscar et la dame rose, nous rencontrons un monsieur avec une très belle caméra à l'épaule (comme la nôtre, mais en HD). Il filme sans arrêt, tout aussi transi par le froid que nous et, visiblement, il ne fait pas partie de l'équipe. Croyant reconnaître un confrère, nous entamons la discussion et nous apprenons que Thierry Colby (c'est son nom), fait un portrait d'Eric-Emmanuel Schmitt. Cela fait un an qu'il le suit et ce jour-là, il est venu vivre et filmer l'auteur sur le tournage de son second long métrage. Questions.
Cinergie : Est-ce que le portrait d'EES est ton premier portrait?Thierry Colby : Non. Avec Comme au cinéma, l'émission…
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Un matin glacial et brumeux, la petite équipe image de Cinergie s'en va en gare, direction La Hulpe. Sarah, l'attachée de presse d'EES, nous y attend pour nous conduire sur le lieu du tournage, dans un domaine, au milieu des bois, où elle aime se promener avec ses enfants, « mais pas trop près de la clinique Derscheid, on ne sait jamais les rencontres qu'on pourrait y faire ! » À notre expression étonnée, elle précise que c'est une clinique psychiatrique et que c'est là que l'équipe de tournage d'Oscar et la dame rose a établi son QG. Le tournage se fait en extérieur, dans le parc, aux pieds de la clinique : quelques bureaux du rez-de-chaussée… Lire l'article
L’ensemble est composé de ronces brutes et de mûriers en fruits, d’orties géantes et de rejets de toutes sortes dardant leurs épines agressivement sans pitié. Il est dense, touffu, près à ensevelir jusqu’à la noyade tout qui voudrait y passer. Une femme s’y trouve, vêtue pour seule défense d’une combinaison de motard et de gants. Elle traverse cet épais massif hostile comme Blanche Neige au travers de la forêt en furie. Mais loin d’être blanche, cette femme-ci est sombre, pas vraiment angoissée ni hurlante, plutôt essoufflée, presque silencieuse, écorchée par-ci par-là, allant devant elle, comme promenée par le vent, comme…
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"De toutes les guerres, celle que je préfère..."
La collection DVD Filmarchief de la Cinémathèque Royale de Belgique nous propose une nouvelle édition de Avec nos gars à l'Yser de Clemens De Landtsheer, accompagnée de ce sous-titre "Cinéma de propagande et Première Guerre mondiale". En l'occurrence, le film proposé ici est une œuvre à la gloire du nationalisme flamingant, et si, dans un premier temps, on peut s'interroger sur la nécessité actuelle de relayer un tel discours partisan, la découverte du DVD, le travail historique et l'érudition qui l'accompagnent, enlèvent très vite à cette question sa première pertinence.
En…
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La beauté du hasard est de permettre au temps d’inscrire une harmonie créative dans la réalisation temporelle d’un film. C’est le cinéma que nous offre le cinéaste iranien Abbas Kiarostami depuis ces trente dernières années. Comme nous le signalait Alain Bergala, Kiarostami est à lui seul « un continent nouveau sur la carte du cinéma ». Il ajoutait, réfléchissant au parcours du réalisateur du Goût de la cerise (Palme d’or au festival de Cannes -1997) : « Une telle chance - rencontrer son sujet de prédilection dans la réalité - se mérite. Cette Grâce ne peut advenir qu’à un cinéaste…
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Bazin vous avez dit Bazin ?Le numéro 640 des Cahiers du Cinéma est passionnant parce qu’il revient aux fondamentaux de la revue : André Bazin qui en fut le créateur. Un dossier intitulé Bazin en Asie lui est consacré. Nous voilà hors de l’illusoire topologie d’un cinéma hollywoodien ne cessant de diffuser, à l’échelle mondiale, les codes de l’American way of life – American dream. Un article de David Li Lei-Wei nous explique, à partir du cinéma chinois contemporain, combien le néo-réalisme italien défendu par André Bazin a retrouvé vie dans la Chine post-socialiste.
« L’insistance de Bazin…
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La direction d’acteur, carnation-incarnation, coordonné par Frédéric Sojcher.
Dans le webzine 129 (juillet-août 2008), nous vous avons parlé de l’énigme de l’acteur à partir de textes édités dans Trafic 65. Un numéro spécial consacré au métier le plus troublant du cinéma : rendre visible l’invisible sur l’écran. Frédéric Sojcher, dans le cadre du master professionnel en scénario, réalisation et production qu’il anime à Paris I, Panthéon-Sorbonne, a coordonné des débats sur le thème de la direction d’acteur. Une réflexion passionnante sur les liens unissant cinéastes…
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Le numéro 575 (janvier 2009) de Positif démarre à toute allure avec Nuri Bilge Ceylan, l’un des cinéastes les plus excitants du cinéma contemporain. Photographe d’origine, le réalisateur turc nous a offert Kasaba, Nuages de mai, Usak, Les Climats, quatre films superbes qui nous ont laissés pantois par une précision du cadre plutôt qu’une maîtrise de la mise en scène évoquant Bergman et Antonioni. Les trois singes, son cinquième long métrage, a obtenu, lors du Festival de Cannes 2008, le prix de la mise en scène, of course, et sort actuellement dans les salles parisiennes (pour Bruxelles, mystère et boule de gomme). Mais l’article qu’il…
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Dernièrement, on vous a parlé d’un coucou de chez coucou, The Knack and how to get it de Richard Lester (1965). Retour aux fabulous sixties, via le cinéma de l’école de Prague, aujourd’hui oublié. Au milieu des années soixante, Jacques Ledoux, le créatif conservateur de la Cinémathèque royale de Belgique qui a toujours eu le nez fin (nous lui devons, vingt ans après, la découverte du cinéma taiwanais) nous présente, pendant un mois entier, dans sa caverne d’Ali Baba, les films-phares d’un cinéma tchèque inconnu au bataillon cinéphilique européen. De l’Est, on ne connaît, dans ces années soixante, que deux points… Lire l'article
Désirs morbides et voyeurisme
Angela (Anna Torrent) est étudiante en communication de l'image et prépare une thèse sur la violence audiovisuelle. Son professeur (Miguel Picazo) se propose de l'aider à chercher des films extrêmement violents à la vidéothèque de l’université. Le lendemain, le vieil homme est retrouvé mort dans une salle de projection. Avec Chema (Fele Martinez), un camarade de classe, Angela décide de visionner la cassette restée dans le magnétoscope et découvre un snuff movie, l'enregistrement d'un meurtre réel dans lequel une femme est torturée à mort... Terrifiée et intriguée à la fois, Angela décide…
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Quand le verbe «exécuter» revêt ses deux sens
Dans la série La Collection de Cinéart, on retrouve certains des titres montrés en salles par ce distributeur qui fait encore exception dans le paysage cinéphilique belge. L'objet DVD présente ce côté ludique tout à fait approprié à l'époque des fêtes de fin d'année, où cadeaux et surprises sont les bienvenus. La Collection, faite pour les bourses moins pleines ou pour celles qui doivent servir à une grande quantité de présents, est en format simple, sans bonus (parfois accompagnée de la bande-annonce), juste le film. Mais quels films ! Celui que j'ai trouvé…
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Quand fond la neige, où va le blanc ? Cannes 1997 : le Jury, présidé cette année-là par Isabelle Adjani, avait dû couper sa Palme en deux pour récompenser Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami et l’Anguille de Shohei Imamura : un grand cru ! De Beaux lendemains d’Atom Egoyan créait aussi l’événement et remportait, cette même année, le Grand Prix du Jury et le Prix de la Critique Internationale. Cette adaptation à la fois fidèle et libre du roman de Russel Banks est aujourd’hui disponible en DVD grâce à la collection Cinéart.
Dans une petite ville de Colombie-Britannique (Canada) au cœur…
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Clara, la trentaine, une fille fute-fute capable de détecter le profil calculateur, généreux ou narcissique des garçons en un dixième de seconde, est une éternelle ado. C’est, sans doute, ce qui fait le charme de cette série en six épisodes, mise en scène par notre compatriote Alain Berliner (La vie en rose, J’aurais voulu être un danseur). Prolonger le jeu de l’enfance, refuser de le dépasser, le prolonger en mentant est la belle idée qui anime le personnage de Clara, adolescente attardée pour qui le flou du désir l’emporte sur la détermination des actes. Fuir la dépression du monde des adultes, échapper à la gravité de l’existence… Lire l'article