Alice se trouve prostrée dans un coin. Comme une chenille dans un cocon dans l’attente d’une métamorphose à venir. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Face à des parents débordés par leurs boulots respectifs et au manque d’une véritable attention qu’ils pourraient lui porter, face à leur couple proche de la faillite et à l’infidélité de sa mère, elle tente de se trouver. Mais l’affection lui manque, l’envie de grandir tout autant. Alors elle se camisole, cache ses tartines du matin dans le tiroir de la table de cuisine, vomit ses repas, trahit les apparences et s’engouffre dans une anorexie comme on crie au secours une première fois. Le plus fort…
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Nous avons demandé à Victor-Emmanuel Boinem, lauréat de notre concours de jeunes critiques, de nous donner son avis sur Dikkenek. Une précision, Olivier Van Hoofstadt n'est pas un autodidacte. Il a commencé, d'après nos souces, des études cinématographiques à l'IAD qu'il a terminé dans la section ELICIT (ULB).
Armé de sa cinéphilie dévorante, de son autodidactisme averti, de sa passion et de sa persuasion à toutes épreuves, le jeune Olivier Van Hoofstadt continue de tracer son sillon en marge certaine du paysage cinématographique belge.
Et la vision de Dikkenek est autant un pavé dans la mare qu'une réjouissance : si fraîcheur…
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On est dans une salle de cinéma. Sur l’écran, une pub pour un film : Marie-Madeleine aurait un enfant de Jésus. C’est fou l’amour au cinéma ! À côté de moi, un blaireau aux cheveux blonds filasse qui lui mange le cou n’a pas éteint son portable. Si cela se contentait de vibrer, mais non, ça entonne les Quattro Stagioni de Vivaldi au baryton. Le mec sort l’engin et se met à parler avec une fille (j’imagine) d’une fête d’anniversaire : "Géant !". Son voisin, un stoeffer moustachu aux cheveux plaqués par le gel lui hurle : "Arrête ça, ducon !" Blondin : "Nada, c’est rien, c’est le voisin qui déconne".…
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On croit piéger le soleil et les gens en se réfugiant un jour d’été à l’intérieur du Bar Parallèle pour mener tranquillement une interview avec Damien Chemin. Sornette, oui ! La vie de café, les sifflements joyeux, les « deux bières s’il te plaît, chou! » et autres « Ça va, Marcel ? » affolent les yeux et les oreilles mais la concentration demeure. L’objet de la rencontre : Le Généraliste, le dernier court métrage du réalisateur, Prix du public au Festival 2006 du court métrage de Bruxelles.
Une habile interaction entre dialogues savoureux, humour mordant et décor soigné.
Le…
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Quatre ans après No Man’s land (2001) salué par la critique internationale, lauréat de l’Oscar du Meilleur film étranger et de nombreux autres prix à travers le monde, le cinéaste belgo-bosniaque Danis Tanovic était revenu au long métrage avec L’Enfer, l’adaptation d’un volet de la trilogie initiée et co-écrite par Krzysztof Kieslowski et son scénariste Krzysztof Piesiewicz. "Paradis, enfer, purgatoire" en était resté au stade de projet avec la disparition prématurée de Kieslowski, épuisé par les tournages simultanés de Bleu, Blanc, Rouge en seulement un an et demi. L’adaptation, livrée… Lire l'article
KWIZ est de l’ordre du cinéma malicieux. Le générique par exemple : un super palmier, une mer de rêve, une plage infinie, une musique relaxante…. Tiens, voilà une dame d’âge mur (Zoalina Demeulemeester) ne portant pas de maillot mais un tailleur ultra chic probablement de chez Damart et qui lit « Voici » dans une salle d’attente d’un hôpital ! Pas possible, se dit-on, Pam a encore fait des siennes ! Mais voilà déjà qu’une ombre se propage lentement le long du couloir…La porte s’ouvre…Des pantoufles ringardes se pointent.
La caméra a identifié leur propriétaire : une petite octogénaire sympathique…
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Grand Prix du Festival "Le court en dit long", Dormir au chaud est le premier court de Pierre Duculot que nos internautes connaissent habituellement dans l’habit du critique. Cette fois, ce fou de films a décidé d'en réaliser un. Deux mondes s'y opposent : mutisme et rudesse, renoncement et lutte, jeunesse et vieillesse, ruralité et urbanité. Le rapprochement est-il possible?
Sandrine (Christelle Cornil), jeune SDF urbaine, fait étape, en plein hiver, dans une ferme hennuyère tenue par Marthe (Denyse Schwab), une septuagénaire qui l’accueille avec méfiance. Au moment de la rencontre, les personnalités et les parcours divergent : Marthe ne connaît que la vie de la ferme…
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IMDB ne dit pas tout au sujet de Gilles Colpart. Son histoire et son CV sont plus que teintés par le court métrage. Il est entre autres critique cinéma, collaborateur du magazine Bref depuis sa création en 1984, et membre du Conseil d’administration de l’Agence du court métrage française. Il a collaboré à la programmation de plusieurs festivals dont celui de Clermont-Ferrand, introduit le genre à la Semaine de la Critique et même fait du militantisme ! Membre du jury au dernier festival « Le court en dit long » qui se déroulait en juin, il a, quelques heures avant la proclamation du palmarès, relaté son lien au court et son appréciation de la… Lire l'article
Cinergie : Ton film est un film moderne.Guillaume Malandrin : Merci! Mais c'est un compliment ou une critique ?
C : Moderne, dans le sens où une caractéristique de la modernité au cinéma est de ne pas pouvoir anticiper sur le récit.G.C. : Oh, quand même, si on est surpris par ce qui arrive, il y a toujours une possibilité d'anticiper, de bâtir un fantasme. En fait, le film repose sur l'idée que c'est le plus simple qui arrive. Mais les gens imaginent le pire : qu'il va y avoir un meurtre, qu'elle va le tuer, que l'enfant va faire une fugue et mourir dans la campagne. Personne ne s'imagine que ça va être simple.
C : Tu veux, quelque part, décevoir le spectateur…
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Le film de Guillaume Malandrin programmé au Flagey en ce début d’août poursuit une pratique de la Cinémathèque Royale de Belgique initiée avec Nuit Noire d’Olivier Smolders ou Vendredi ou un autre jour d’Yvan Lemoine.
Une initiative qui permet à un public curieux ou cinéphilique de découvrir des films belges créatifs. www.cinergie.be s’associe pleinement à ce projet et soutiendra, lors de leur sortie, ces films en les présentant accompagnés d’un entretien avec le réalisateur (filmé et textuel).
Coup d’envoi avec Ca m’est égal si demain n’arrive pas qui a été…
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Dossier
Le rôle du réalisateur dans la direction artistique d’un film est de moins en moins assuré. Les années soixante ont vu son triomphe avec l’apparition de la Nouvelle Vague. En ce début de troisième millénaire on essaie, de plus en plus, de cantonner le regard créatif du réalisateur dans le rôle d’un exécutant à partir d’un projet de producteur (best-seller, manga ou jeu vidéo) ou des contraintes de diffuseurs (les chaînes de télévision co-productrice ne veulent en rien bousculer le confort du spectateur du prime time). Dès lors, qu’en est-il d’une diversité culturelle que l’Unesco a votée ? L’auteur se pose…
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Début octobre 1991, au Festival de Gand. Terry Gilliam se prête au jeu du portrait photographique surtout lorsqu’on opère au grand angle, un objectif qu’il aime utiliser cinématographiquement dès sa collaboration avec les Monthy Python (on pense aussi au prologue de Meaning of life).
Depuis lors, que d’aventures : Jabberwocky, Brazil (1985), film culte sorti malgré un studio qui voulait l'enterrer, Les aventures du baron de Munchausen, L’armée des douze singes (inspiré de La Jetée de Chris Marker), Fear and loathing in Las Vegas, Lost in La Mancha qui se termine par le making off en DVD d’un film sur Don Quichotte que les salles ne diffuseront pas, à l’instar du Don Quichotte d’Orson…
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À peine auréolé de sa première Palme d’Or, après de nombreux autres prix glanés à Cannes au cours des années, le réalisateur anglais le plus respecté outre-manche voit cinq de ses films regroupés en coffret par l’éditeur Cinéart. Et ce n’est qu’un début puisque l’objet est sous-titré volume 1 ! L’occasion de redécouvrir des films dont certains sont en passe de devenir des classiques et, surtout peut-être, son dernier opus, le tendre Ae Fond Kiss, bizarrement boudé lors de sa sortie en salles.
Ken Loach est souvent considéré comme un cinéaste engagé, et les films regroupés ici prouvent…
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Le tandem Luc Jabon/Marian Handwerker s’est reformé. Après Le Voyage d’Hiver, Auschwitz, Marie et Pure fiction, voici Avec le temps, un film de 90' pour la télévision, coproduit par la RTBF, Pampa Production, To Do Today et France 2. Le film est l'adaptation d'un livre de Marc Uyttendaele Un lendemain matin.
Cinergie : Pourriez-vous nous parler de cette coproduction entre la France et la Belgique? Luc Jabon : Au départ, cette adaptation était une intention de la RTBF. Pour moi, en tant que scénariste, et pour Marian Handwerker, comme réalisateur, cela relevait d'une forme de commande. La RTBF a estimé que le livre de Marc Uyttendaele méritait une adaptation…
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3. Débat au Théâtre Poème (17 juin 2006)
Luc Jabon : La lecture du livre de Frédéric nous montre bien en quoi le parcours du cinéaste est jonché d’enjeux et d’obstacles. Frédéric s’y confronte en défendant un point de vue sur la place du cinéaste dans notre société. A différents titres, ce cheminement – très bien écrit en plus – interroge les fonctions et les responsabilités du cinéaste aujourd’hui, qu’il soit confirmé ou non. De même que les enjeux artistiques et économiques dans lesquels ce cinéaste est aujourd’hui confronté ainsi qu’aux problèmes de transmission…
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