C : Est-ce uniquement un problème de langue ? N’y a t-il pas une certaine frilosité dans certains choix faits en Belgique ?E. J. : Je ne pense pas, comme on l’entend parfois que les gens de la Commission souffrent d’un problème de frilosité. Le problème à résoudre ce serait plutôt de ne pas se cantonner à un genre qui marche. En Belgique, nous avons maintenant un cinéma intimiste et un cinéma social reconnus internationalement. Nous avons, en quelque sorte, notre Ken Loach à nous : les Frères Dardenne. Leur cinéma est intelligent et sensible, mais je pense qu’il est essentiel de ne pas s’identifier au genre des films primés dans les festivals…
Lire l'article
Extrait 1. Le réalisateur et l’écriture cinématographique
Une partie du film se découvre en cours de route, une autre est établie avant le tournage. L’équilibre entre ces deux pôles varie d’un cinéaste, d’un film à l’autre. Peut-on prendre au sérieux Alfred Hitchcock quand il proclamait ne voir dans le tournage qu’une formalité ? Pour lui, le film existait déjà sur papier : « Je l’ai entièrement vu dans ma tête : sujet, tempo, cadrages, dialogues, tout »[1]. Pour Hitchcock, le tournage ne pouvait que soustraire une part du film tel qu’il se l’était projeté… qu’enlever à…
Lire l'article
Extrait 2. Diversité et exception culturelle
Jean-Marie Messier, encore à la tête du groupe Vivendi-Universal, déclara en 2001 : « l’exception culturelle française est morte. »[1] Messier dénonçait « l’exception » tout en vantant la diversité culturelle. La sémantique permet de distinguer les deux notions. L’exception, c’est la possibilité de mettre sur pied une série de réglementations, d’aides nationales et régionales qui ont, par exemple, permis au cinéma français de continuer à subsister. La diversité, c’était pour Messier l’idée que le marché s’autorégule……
Lire l'article
Avant de revenir en long et en large dans ce même numéro sur Personal Spectator, son dernier et excellent court métrage actuellement en cours de finition, Cinergie a souhaité rencontrer à nouveau le réalisateur Emmanuel Jespers, en le soumettant à la traditionnelle question de la rubrique « Gros Plan ». Flash-back sur la carrière d’un talentueux réalisateur et interview décontractée autour d’un pack de Carlsberg.Emmanuel sort diplômé de l’IAD en 1985 et entame une longue carrière dans le film d’entreprise, la publicité et plusieurs documentaires. Il se distingue, en 2000, en signant un excellent court métrage fantastique Le Dernier Rêve,… Lire l'article
Un court métrage réalisé par Emmanuel Jespers. Avec Tom Harper et Emily Hamilton. Adapté librement de la pièce Les Sept Jours de Simon Labrosse par Carole Fréchette.
« Vous sentez-vous transparent, invisible, perdu, à l’arrière-plan de votre propre vie ? Comme si vous étiez un figurant dans un péplum ou un bison dans un film de Kevin Costner ?… Vous avez besoin que l’on vous regarde ! Vous avez besoin d’un SPECTATEUR PERSONNEL ! »
Dans cette comédie d’apparence absurde réalisée par Emmanuel Jespers, Spectateur personnel est un de ces nouveaux métiers, inventés par le gouvernement, pour répondre…
Lire l'article
Petits meurtres ordinaires sort en salles, à l’Actor studio, le 21 juin prochain avec Marchienne de vie. Nous vous proposons un entretien avec Richard Olivier ainsi qu’un entretien filmé.
Petits meurtres ordinaires est un de ces films singuliers qui porte la marque de Richard Olivier. Toujours prompt à saisir les aspérités de la vie quotidienne, ses bifurcations imprévisibles, ses polaroïds incessants qui, sitôt esquissés, s’estompent et disparaissent. Richard Olivier est scotché au menu de notre quotidien. Cela lui permet de flasher, il y a trois ans, sur un double meurtre commis rue de Flandre, à l’encontre de deux femmes âgées. Il dresse ainsi un…
Lire l'article
La sortie en salle, le 21 juin à l’Actor's Studio de Marchienne de vie et de Petits meurtres ordinaires nous donne l’occasion de rencontrer Richard Olivier. Veste de cuir brun, chemise en jeans, cheveux gris argent, look rive gauche. A côté de lui, trottine Caillou.
Entretien avec un cinéaste passionné
L’espérance des lendemains ce sont mes fêtes. Léo Ferré, Pauvre Ruteboeuf
Cinergie : La sortie simultanée de Marchienne de vie et de Petits meurtres ordinaires…Richard Olivier : …meurtres imbéciles, non passionnels, meurtres névrotiques : la place de leur auteur est autant la prison que l’asile psychiatrique. Il a d’ailleurs été arrêté.…
Lire l'article
Rencontre avec des participants de la remise des prix des lycéens
Ce qui m’a surtout épaté, c’était la curiosité des jeunes, l’acuité de leur regard. Ils n’ont peut-être jamais pris le temps de se poser des questions sur ces films ou d’aller voir ce genre de films. Tout à coup, leur horizon s’ouvrait et en général, c’était très pertinent et très intelligent. Il y a même des classes où j’étais franchement surpris par le niveau d’analyse des films, l’intelligence, la subtilité. C’était super intéressant : il y avaient des jeunes avec des points de vues. Si j’avais prévu cette facilité…
Lire l'article
3.500 élèves de 5è et 6è secondaire ont vécu une année scolaire insolite. Pour faire partie du jury du Prix des lycéens du cinéma belge francophone, ils ont été amenés à visionner les 5 films sélectionnés et à en avoir une lecture critique : L’Enfant, La femme de Gilles, Hop!, Quand la mer monte et Trouble. Depuis septembre, 150 classes de l’enseignement, professionnel comme général, ont voté pour leur film préféré. Tout au long de l’année, de nombreux débats et des travaux créatifs ont surgi. Les cinéastes nominés se sont même déplacés dans les écoles pour rencontrer… Lire l'article
L’introduction du cinéma dans les écoles de la Communauté française de Belgique est-elle en passe de devenir une réussite ? Par le biais de trois expériences – deux éditions du Prix des jeunes critiques, l’une autour de La Femme de Gilles(Frédéric Fonteyne), l’autre autour de L’Enfant (Jean-Pierre et Luc Dardenne) et le Prix des lycéens-, on peut y prétendre. Grâce à ces projets, de jeunes spectateurs ont découvert, sans préjugés, un cinéma dont, jusqu’à présent, ils ignoraient l’existence. Beaucoup d’entre eux vont généralement voir le film-événement… Lire l'article
Avez-vous déjà perdu vos clefs de voiture, votre trousseau où vous avez coincé le sésame de votre nid ? Où les aviez-vous laissés ? Souvent on cherche, on scrute, on réfléchit et certains invoquent Saint-Antoine. Parmi ceux qui finissent par les retrouver on ne sait où, quelques-uns se diront stupides de ne pas y avoir pensé plus tôt, d’autres seront étonnés de trouver le résultat de leur quête devant leur nez… Et puis il y a ceux qui abandonnent, se résignent à changer serrure et barillet, à appeler maman où se trouve un double. Plus spirituellement parlant, perdre quelque chose et le chercher peut être sujet à une…
Lire l'article
9ème Festival du Court Métrage de Bruxelles
Comme chaque année, avec le printemps, les abeilles, la Star Academy et le rhume des foins, le désormais mythique Festival du Court Métrage de Bruxelles, organisé par l’asbl Un Soir, Un Grain, nous revient en grande forme. Du 29 avril au 7 mai, toute l’équipe du Festival s’est réunie pour faire la fête sous le grand chapiteau situé sur la Place Fernand Cocq, ainsi que dans les salles du Vendôme, la salle Molière et le Petit Théâtre Mercelis. Sous la férule décontractée du fringant Pascal Hologneet de la dangereusement charmante Céline Masset, l’édition 2006 s’est déroulée…
Lire l'article
Arte est une exception culturelle dans le paysage d’une télévision (tant publique que privée à de rares exceptions près) diffusant une culture de la consommation, une sorte de Prozac entre deux spots publicitaires. Les annonceurs - et c’est logique dans une culture du tout économique - entendent, sinon contrôler, tout au moins guider les désirs des téléspectateurs. D’où l’apparition, depuis une décennie, d’un formatage qui ne peut que creuser un fossé de plus en plus grand entre le cinéma (pour qui le temps de la durée et de la narration sont cruciaux) et une télévision où le flux homogénéisant et le direct sont une règle…
Lire l'article
De la réalisation comme un des beaux-arts
Le Manifeste du Cinéaste est un livre passionnant et passionné qui interroge la création cinématographique en y plaçant au centre le réalisateur, chef d’orchestre d’un processus qui va du scénario au montage. Un rôle qu’une industrie cinématographique obsédée par le retour sur investissement rapide (schéma hollywoodien) lui accorde de moins en moins, lui préférant le producteur (l’investisseur) ou le diffuseur (le maître de la rhétorique du marketing). Il est pourtant essentiel de conserver une conception artistique d’un métier qui n’est pas qu’une industrie sous peine d’aboutir…
Lire l'article
Entre la représentation de la passion du Christ à Furnes (Flandres), Frère Antoine de Charnay-lès-Mâcon, et Jean-Pierre, le survitaminé du Christ, qu’y a-t-il de commun ? Le regard de Richard Olivier qui, fasciné par les possédés du Christ qu’une foi aveugle relègue dans les marges de la religion, se penche, caméra à la main, sur ces destins croisés.
Le chemin de croix à Furnes sert de contrepoint à deux personnages singuliers, de ceux que Richard Olivier veut nous faire découvrir : Frère Antoine et Jean-Pierre.
Un pont surplombe une autoroute. Sur la rambarde, Frère Antoine bénit le trafic automobile avec une colombe de la paix dans…
Lire l'article