Les cinéphiles et les professionnels ont vu l'expansion du cinéma asiatique se traduire par des projections fréquentes de leurs films dans les festivals et les marchés. Les stars du cinéma asiatique ont de plus en plus de fans (pas seulement pour le kung fu mais également pour un cinéma d'auteur plus exigeant). Qui ne se souvient de la sortie de In the mood for love de Wong kar Wai ou de YiYi d'Edward Yang ? Novak productions, une société belge vient de coproduire Le gardien de buffles, un film vietnamo-belge. Et si les coproductions avec l'Asie représentaient une réelle alternative à un cinéma « mainstream » européen formaté à l'américaine ?… Lire l'article
Une affaire de famille
Sam Garbarski, publicitaire belge bien connu, s’est déjà fait remarquer avec trois courts métrages dont La Dinde et Joyeux Noël, Rachid. Avec ce premier long métrage, très bien accueilli en France, il raconte une histoire juive qui lui ressemble.
Cinergie : Le succès de votre film en France est une agréable surprise. Pensez-vous que la partie sera plus difficile à gagner en Belgique ?Sam Garbarski : Je me refuse à extrapoler quoi que ce soit. Après chaque projection, selon l’accueil du public, on essaye de se faire une petite idée. Mais il n’y a pas de règle et oui, je redoute un peu cette sortie en Belgique.
C.…
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Le film
La sortie de l'édition belge du dvd Les Convoyeurs attendent est l'occasion de reparler de ce premier long-métrage de fiction de Benoît Mariage, apparu sur les grands écrans en mai 1999. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour convoyer ce dvd dans la patrie de sa naissance me demanderez-vous? Tout simplement parce que notre édition nationale n'est pas la première ; elle suit l'édition française de plus d'un an. Les aléas de la distribution sont tels que cette édition belge coïncide miraculeusement avec le passage en salles de L'Autre, second film du réalisateur. Les Convoyeurs attendent, c'est l'histoire d'une famille, celle de Roger…
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Nos expériences nous ont montré que les phénomènes hystériques découlaient de troubles psychiques ». Joseph Brauer et Sigmund Freud, Etudes sur l'hystérie, PUF
Lou Castel qui a démarré sa carrière d'acteur dans Le Guépard de Visconti en 1963, a représenté pour toute une génération qui a vécu « soixante-huit », la figure du révolté radical dans les Poings dans les poches de Marco Bellochio (1966). Renouant avec ses débuts l'acteur italien, qui vit depuis de nombreuses années à Paris d'où l'on a pu suivre son parcours à travers les films de Benoît Jacquot, Philippe…
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Un homme, Lucien Hort assureur, traverse la cité administrative d'un pas rapide. Le vent lui arrache son chapeau de la tête pour le déposer un peu plus loin dans les mains de Désiré. Lucien veut récupérer rapidement son couvre-chef. Un policier s'en mêle mais Lucien meurt soudainement d'une crise cardiaque. Profitant de l'inattention du policier, Désiré file avec le chapeau ainsi que la mallette du malheureux assureur. L'acteur Jacques Deglas passe pour la première fois derrière la caméra pour nous conter une petite fable sur les assurances, généralement utiles lorsqu'il est trop tard pour celui qui les souscrit, mais qui peuvent rapporter gros aux veuves éplorées…
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Comment peut-on être juif ?
A la mort de la grand-mère Rosa, tous les membres de la famille Rashevski se retrouvent soudainement plongés dans une crise identitaire qui les bouleverse et les oppose. C'est que Rosa qui détestait la religion et les rabbins, a réservé un emplacement dans le carré juif du cimetière. Et la question se pose : faut-il l'enterrer religieusement ou non ? Et tous de prendre parti dans ce qui oppose tradition et religion, découvrant presque malgré eux que derrière cette apparente contradiction, c'est toute la reconnaissance d'une communauté, c'est tout ce qui crée un lien qui pose problème.
Véritable révélateur de ce…
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Histoires d'eau
Durant les mois d'octobre et novembre de cette année, l'exposition « Je me souviens » (titre provisoire) a investit quelques lieux publics du quartier des Marolles à Bruxelles, proposant à une vingtaine d'artistes de créer, en s'inspirant d'un patrimoine architectural chargé d'histoire, des oeuvres autour d'un thème commun : la mémoire. S'inspirant du livre de Joe Brainard « I remember » l'exposition voulait, entre autres, réactiver la portée du souvenir en l'inscrivant ludiquement dans notre réalité quotidienne. C'est à cette occasion que Yaël André a campé…
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Une plongeuse en chair et en os se débat dans un décor en animation plutôt hostile. La mer happe littéralement l'héroïne pour lui faire mordre le sable d'une sorte de fond marin ayant pour plafond les eaux les plus profondes. La comédienne réussit très bien à évoluer dans cette animation, on sent que cela ne devait pas être évident et les plans dans le tourbillon de l'eau et de sa fuite vers la fin du film sont parfaits. L'histoire est simple et la technique la sert de manière adéquate: cette plongeuse découvre que les fonds marins servent de décharge à des produits radioactifs et, menacée par des fuites, elle doit se sauver. Le noir et blanc…
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Personnellement, j'y ai vu la transposition d'un immense corps humain en une ville. Complexe, en constante et rapide évolution, inlassablement déconstruite, reconstruite, peut-être, par endroit, régénérée. Et à l'intérieur de celle-ci, un être - l'âme peut-être - ou juste une part de conscience - qui est nécessaire à supporter tout ce qui entoure. Le rythme n'est pas cardiaque mais il est propre à cet être-là qui suffoque, qui fume, qui s'aère. Qui se détruit ?
Le film est maîtrisé et nous conduit à travers des artères pas si imaginaires que cela.
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Le fabuleux pouvoir du réel
Dans une forêt profonde, un homme marche. Sur sa route, il croise divers personnages : deux enfants, un chevalier au lion, une pucelle gardée prisonnière dans une chapelle par un ogre monstrueux, l'épouse de l'ogre, une gente dame strictement végétarienne. Avant de tuer l'ogre et de délivrer la jeune fille, la dame et les enfants, le jouvenceau devra affronter de dures épreuves : retirer une épée de l'autel où elle était profondément enfoncée par un mystérieux enchantement, échapper aux bras tentateurs d'un arbre magique, surmonter la mort de son meilleur ami et son impuissance à le sauver, et…
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Nous savons ce qu'il faut penser des frontières entre rêve et veille : il suffit de demander au philosophe chinois ou au papillon. Le Tour du jour en quatre-vingts mondes. Julio Cortazar, Ed. Gallimard
Séquence
Quelque part la réalité du tournage rejoint un petit peu la réalité de l'histoire du film. » nous a confié Nacho Carranza peu de temps auparavant. Combien de temps ? On se gardera bien de vous le dire. Surtout que le réalisateur et votre serviteur, en fidèles lecteurs de Julio Cortàzar, développons une notion singulière de l'espace/temps.(1) Donc, nous sommes près de la place Rogier dans un hôtel vieux style qui évoque les hôtels de…
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Wergifosse, sa vie, son oeuvre, ses amis.
Mais qui donc est Jacques Wergifosse? Et pourquoi lui consacrer un film de 48 minutes? Son nom me rappelait vaguement quelque chose. Enfant du même pays que lui, je l'avais lu souvent au bas d'articles de journaux. Pendant 28 ans, en effet, il a exercé la profession de journaliste. Pas de quoi cependant allécher l'intérêt du documentariste Claude François. Dans ce portrait de pellicule où il se raconte, Wergifosse se refuse d'ailleurs à tout commentaire sur cette activité, sinon pour dire qu'elle lui a apporté Léa, la femme de sa vie, rencontrée à la rédaction. En fait, ce charmant vieux monsieur que l'on voit chez lui, assis…
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Dans un univers moyenâgeux, un fermier plutôt démuni vend son âme au diable contre une fortune assurée. Mais il a la présence d'esprit d'y mettre une condition : pour que le contrat soit valable, il est impératif que toutes les feuilles des arbres soient tombées. On retrouve ici le plaisir rare de voir un court métrage d'un genre pratiquement disparu : un peu d'épée, beaucoup d'effets maléfiques et magiques et en fin de compte un conte pour enfants qui se nourrit d'un peu d'écologie, de quelques valeurs humaines et d'une dose d'impertinence pour oser braver celui qui normalement est plus fort que soi. Pour ma part, je regrette le format 1/66 qui réduit…
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Le temps passe et on se lasse : de la famille, des conventions, de son couple, de soi-même. Le film a le mérite de soulever LA question : derrière quoi courrons-nous ? Saint-Nicolas, habitué au 6 décembre, doit combiner avec les agendas de tout le monde et espérer qu'en mars on lui fera encore un bon accueil. En observant les trois générations qui se montrent à nous, de l'enfant à la grand-mère, ce sont les intermédiaires qui nous pourrissent la vie. Ceux qui ont des enfants tentent d'assumer et finissent par se souvenir qu'ils en ont un. Les autres critiquent forcément les premiers et oublient qu'ils sont démunis de cet enfant-là justement. Finalement,…
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L'Atelier Zorobabel nous a habitués depuis quelques années à un travail d'animation tout en rigueur et en finesse. Leurs personnages de prédilection restent avant tout les marionnettes articulées par un collectif de passionnés.Ici, l'univers est restreint à un huis clos pesant et mystérieux. Un homme visiblement mal dans sa peau, complètement perverti par une forme de parano aiguë s'en prend à tout ce qui bouge autour de lui : ses deux enfants. Le scénario est noir à souhait et c'est l'animation qui nous tire d'un imaginaire que nous aurions pu transposer en live sans difficulté. En quelques minutes tout est dit et, seul petit regret, la fin reste malgré…
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