Sur les écrans de la salle de montage du CBA, les images d’une école. La caméra montre une classe, en plan général, avec à l’avant plan les élèves de dos et face à nous l’instituteur. Raccord dans l’axe sur celui-ci, qui interroge les élèves : « Quels renseignements avez-vous sur vos parents et grands-parents ? » Une petite Argentine confie que son grand-père est issu d’Almeria et a émigré en Argentine, une autre que ses grands-parents sont galiciens et portugais. L’instituteur montre sur une carte le trajet effectué d’Amérique du sud en Espagne. Le cours fini, les enfants s’égaillent. De petits…
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S’il y a une chose que le cinéphile moyen attend par-dessus tout lorsque les lumières de la salle obscure s’éteignent, outre le fait qu’une jolie spectatrice distraite s’assied par erreur sur ses genoux, c’est qu’un cinéaste qu’il admire le surprenne. Changements de ton, d’humeur, de genre, découvrir la face cachée d’un vieux de la vieille dont on croyait qu’il avait déjà tout dit, tout filmé. Imaginez pendant un bref instant un film de karaté chinois réalisé par André Delvaux ou le nouvel épisode de Piège de Cristal filmé par Wim Wenders et, en me regardant bien droit dans mes beaux yeux noisette, osez me… Lire l'article
Ex-futur peintre, acteur timide ou encore cinéaste attiré par les situations troubles, Harry Cleven est avant tout un créateur aussi exigeant qu'insatisfait.
Enfant, il est touché par Bambi, puis par l'humour des films de Laurel et Hardy. Il bascule ensuite vers une fascination plus sombre : "Adolescent, le comble de l'art pour moi, c'était des vampires dont le sang gicle, filmé au ralenti. Et en particulier, La Fiancée du Vampire".
Malgré cette attirance pour le cinéma de genre, il envisage son avenir dans les beaux-arts. Il cherche à s'inscrire dans une école de peinture à Liège, mais le hasard lui indique une autre voie :
"J'ai appelé le…
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La mécanique de Trouble
Cinergie : As-tu remarqué que tous tes longs métrages racontent des histoires de famille où les rapports fraternels ne sont vraiment pas du gâteau ?Harry Cleven (souriant) : J’ai pourtant un frère et une sœur avec lesquels je m’entends fort bien. En fait, j’ai commencé à écrire sur ce scénario à un moment où je me passionnais pour la gémellité et ses conséquences. J’ai appris qu’on avait fait des enquêtes sur des jumeaux séparés dès la naissance pour voir comment ils avaient évolués. On s'est aperçu que des jumeaux monozygotes vivant dans des familles différentes…
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La raison du plus fort
« L’institution pratique d’un monde darwinien qui trouve les ressorts de l’adhésion à la tâche et à l’entreprise dans l’insécurité, la souffrance et le stress, ne pourrait sans doute pas réussir aussi complètement si elle ne trouvait la complicité des habitudes précarisés que produisent l’insécurité et l’existence (...) d’une armée de réserve de main d’oeuvre docilisée par la précarisation... » Pierre Bourdieu – Contre-feux.
Pour qui voit dans l’utopie néo-libérale, une logique de mort aux conséquences catastrophiques et planétaires,…
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Cinergie : Dans le making off, tu dis que le défi du film était que les personnages ne s’expriment pas par la parole, mais par leurs silences. C’est ta lecture du roman qui t’a imposé ce choix ?Frédéric Fonteyne : Madeleine Bourdouxhe a décrit tous les mouvements intérieurs d’Elisa. Quand on lit le livre, on épouse tous ses mouvements intérieurs. Pour moi, le cinéma est l’art qui permet de montrer le mieux les mouvements intérieurs. Et donc, j’ai pensé, ou j’ai cru au fait, qu’on pouvait se projeter ou en tout cas suivre un rythme intérieur en montrant des choses extérieures.
C. : Raison pour laquelle tu nous expliques…
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Cinergie, est très attentif au travail des ateliers d’animation tels Graphoui, Caméra enfants admis ou Zorobabel. Ils travaillent sur le terrain et réalisent, avec des enfants, des films d’animation souvent très pertinents sur des sujets de sociétés difficiles. Max, entre ciel et terre est un des plus beaux exemples de cet engagement citoyen.
C’est la concrétisation d’un projet mené avec l'Unité de Psychologie et de Pédagogie de la Personne Handicapée de l'Université de Liège. Le but était de réaliser un film sur le thème de la différence avec à la fois des enfants handicapés de l’école spéciale « Les…
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Ça va saigner
Le cinéma belge n’a pas fini de nous réserver des surprises. Cette année, c’est au rayon fantastique que cela se passe. 3 œuvres remarquables et remarquées émanent de notre paysage printanier. Troubles, bien sûr, le film d’Harry Cleven grand prix à Gérardmer, présent au gala de la Communauté française à Mons et en compétition internationale au Festival du Film Fantastique. Egalement présenté dans ce festival, Nuit noire, du liégeois Olivier Smolders. Et enfin, Calvaire, de Fabrice du Welz , présenté avec la complicité du plus dinguobelge des producteurs : Vincent Tavier. Résultat :…
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On prend les mêmes et on recommence ! Pour son deuxième court métrage, Xavier Diskeuve ne change pas l'équipe gagnante de La chanson-Chanson : mêmes acteurs, même cadre bucolique wallon et personnages récurrents. Jacques, le protagoniste principal, ne se décidera d'ailleurs - est-ce par zèle ou par souci de lisibilité ? - à troquer l'anorak rouge qu'il porte déjà dans La chanson-Chanson qu'à la fin de ce deuxième opus. Le personnage taciturne du premier volet est donc au centre de Mon cousin Jacques. Cette fois-ci, il parle. Peu, mais il parle. Et il chante de sa propre voix dans le générique. Dans cette nouvelle aventure, toujours fermier célibataire… Lire l'article
Filmé c'est du belge le 16 février
On pourrait croire que le tout manque de rigueur, et c'est juste le contraire. Delphine Gleize est d'abord scénariste, de formation comme de vocation, et cela se sent. Le film est minutieusement écrit. Les histoires tiennent les unes aux autres par quantités de petits ressorts scénaristiques diablement futés. Il y a une symbolique, un sens , une globalité de vision. Pas de fouillis donc, mais un patchwork. Une structure qu'on est accoutumé de rencontrer en littérature, dans le roman moderne, mais qu'on voit peu au cinéma, du moins poussé à cet extrême. C'est là que Delphine Gleize ose. C'est là aussi qu'elle…
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Filme c'est du belge le 23 février
Le bruit, l'odeur et quelques étoiles - Comme à la radio.Aux abords d'une cité toulousaine, trois jeunes piquent une voiture. Une patrouille de police intervient. Dans la mêlée, un coup de feu claque et un gamin s'écroule sans vie. Les amis de la victime tentent de réclamer vérité et justice mais se heurtent à l'arrogance des policiers, qui cherchent à couvrir leur responsabilité, et à l'indifférence des politiques peu soucieux de tremper dans ce bouillon explosif. Résultat : mobilisation, répression, manifestations, interventions, occupations, barricades: 4 jours d'émeutes au quartier de la Reynerie.
Pour…
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Préface de Frédéric Sojcher et entretien avec Jean-Claude Batz
Plus que jamais le cinéma européen se réduit à une peau de chagrin dans un espace saturé par les productions de films américains. Si les années 60, première crise de l'industrie européenne, ont vu le cinéma d'outre atlantique ravir 40% des parts de marché, en 2005 la situation avoisine les 80%. Dans l'autre sens le cinéma européen représente moins de 2% de la diffusion cinématographique aux USA. Comment en est-on arrivé là ? C'est que ces films ne franchissent guère les frontières de leurs états nationaux pour conquérir l'ensemble des 25…
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La Corde de Willy Kempeneers est un film qui se tient sur une corde raide. Si on vous donne le pitch et si vous êtes fans de Willy Kempeneers, comme nous, vous constaterez qu'il n'est pas devenu, avec le passage au troisième millénaire plus optimiste qu'avant. Le monde va mal. On fonce dans un mur caché par un brouillard médiatique anesthésiant. Imaginez, dans l'opacité du monde, des survivants d'une catastrophe qui se hissent au sommet d'un immense rocher pour échapper à leur destin. Peut-on y échapper ? Bonne question auquel nous laisserons l'auteur répondre dans la chute du film. En tout cas, le groupe s'éclaircit, au fur et à mesure que le rocher se fissure.…
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Cris et halètements ponctuent l'ouverture d'un film qui voit Catherine Durand, une femme perdue dans un train. Celui-ci la conduit dans la salle d'attente d'une gare d'on ne sait où. Plus moyen d'en sortir, bien que pour certains passagers la porte s'ouvre et les happent vers un dehors indéfini. Une série de voyageurs semblent attendre leur destination avec une patience résignée sous le regard vigilant d'un contrôleur qui les trie comme un médecin catalogue ses patients.
Catherine Durand, préoccupée par ses proches qui l'attendent, s'assied donc sur un banc à coté d'Alice, une adolescente qui tente de la rassurer en lui disant de fermer les yeux…
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Un homme rate son entretien d'embauche. Dans la rue, devant lui, un portefeuille bourré d'argent. Que Faire ? Nous prenons chaque jour des décisions, faisons des choix face à une alternative. Mais comment serait notre vie si nous avions pris un autre chemin ? Aurait-elle été meilleure ? Ou moins bien ? Cette question qui nous hante tous, et à laquelle nous ne pourrons jamais répondre, Vincent Bierrewaerts l'aborde au travers de cet événement : trouver un portefeuille. Si le thème du film n'est pas neuf, la manière de l'aborder est des plus originales. À chaque fois que le personnage se trouve confronté à une alternative, il se dédouble. Vincent Bierrewaerts utilise…
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