Entretien avec Joachim Lafosse et Samuel Tilman, producteur
De Joachim Lafosse, on vous en parle depuis Tribu, son premier film et plus longuement depuis Folie Privée qui fut l’un de nos coup de cœur. Nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux (que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ?) et le film achevé, nous nous sommes aperçus que Ça rend heureux louchait du côté de la comédie plutôt que de la tragédie. On a beaucoup ri et on est ravi.
Cinergie : Le film interroge la relation du masculin et du féminin ?Joachim Lafosse : Tout à fait.…
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Le film réalisé par Joachim Lafosse a été choisi pour notre concours de jeunes critiques dont le lauréat se verra offrir un séjour de cinq jours au festival de Cannes.Je vous présente Joachim?
"Un tournage de film, ça ressemble exactement au trajet d’une diligence au Far West. D’abord on espère faire un beau voyage, et puis, très vite, on en vient à se demander si on arrivera à destination". On ignore si François Truffaut fut une référence pour Joachim Lafosse au moment de l'écriture de son deuxième long métrage, mais il semble que les inquiétudes ressenties par le cinéaste interprété par Truffaut dans La Nuit Américaine…
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Le mépris discret de la bourgeoisie
Avec son premier long métrage, Belhorizon, où un groupe de richards s’inscruste dans une famille modeste tenant une pension de famille isolée en forêt, Inès Rabadan confirme la singularité de son regard, qu’elle avait déjà aiguisé dans une poignée de courts métrages. En 1998, dans Surveiller les tortues, elle mettait en scène deux travailleurs d’une usine de produits congelés qui acceptaient de garder la villa cossue d’un couple et, laissant les choses aller à vau-l’eau, profitaient de cette période inespérée de loisir. Dans Maintenant, en 2002, Rabadan partait…
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Stéphane Aubier et Vincent Patar ne sont pas que les réalisateurs de Pic Pic André, dont vous avez pu voir les courts métrages d’animation et pouvez suivre, chaque semaine, le strip publié dans Télé-Moustique. On leur doit aussi une série hors norme dans l’animation, tant au niveau de l’image que du son : Panique au Village. Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter cet été Trésor d’indien, l’un des épisodes d’une série dont la suite est en train de devenir un long métrage.
Par ailleurs, la Cinémathèque Royale de Belgique en collaboration avec Cinergie.be proposent les courts métrages de Pic Pic André et leurs amis,…
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L’adolescence est le lieu des questionnements souvent les plus difficiles à confier même aux plus proches, parents, amis ou amoureux. Laurent n’a pas choisi, forcément, de s’appeler comme cela, il n’a pas non plus choisi son enveloppe corporelle, ce qu’elle représente. Il pense être une erreur. Surtout il n’a pas choisi sa sensibilité. A 15 ans et quelque, c’est ce qu’IL sent, ce qu’il ne peut pas exprimer, ce qu’il ne parvient pas à soulager. Alors le suicide est sa voie pour réparer le problème. Ce qui est touchant, c’est cette solitude qui le caractérise. Qu’il soit avec sa petite amie, chez lui, en classe ou à la fête foraine,…
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Calvaire, le premier long métrage de Fabrice du Welz, n'avait laissé personne indifférent et provoqué répulsion ou admiration, les deux faces de la fascination. Après avoir fait parlé de lui à Cannes où il était présenté à La Semaine de la Critique en 2004, le film avait reçu de nombreuses éloges de la presse avant de devenir culte dans les cercles de la cinéphilie acharnée. Aujourd'hui, il vient de terminer l'écriture de Vinyan, son second long métrage en préparation. Alors qu'il faisait partie des membres du jury du Festival du Film européen de Bruxelles, Fabrice du Welz, entre grande affabilité…
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Dimitri, un SDF qui fait la manche pour survivre avec Bruno, un copain, épargne l’argent reçu pour s’offrir une chambre, un logis. Fantasme, rêve ? Toujours est-il que les échéances pour obtenir cet eldorado se précisent et font redoubler d’efforts Dimitri dans sa quête pour la survie : passer l’hiver dans un chambre au chaud. La première partie du film dresse un portrait des dérives d’un SDF, en proie à la précarité, à l’angoisse d’un lendemain incertain. Ce premier fil rouge d’un fatum social (vécu comme tel par Bruno contrairement aux espérances de Dimitri) n’est qu’une trame sur lequel se joue une partie plus…
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Nicolas Deru a réalisé Gare à toi ! un court métrage produit par les Ateliers de L’INRACI qui passera dans "Tout Court", l’émission de Renaud Gilles, sur la deux/ RTBF le samedi 7 octobre. "Je n’avais pas la télévision chez moi", précise-t-il d’emblée lorsque nous lui demandons quel est le premier film ayant marqué son enfance. Ah bon, pas de petite lucarne pour le baby-sitting des mômes ? Voilà qui est aussi singulier que son film que nous venons de découvrir. Plus tard, nous apprendrons qu’il a passé son enfance dans une communauté. Les choses s’éclaircissent.
"J’ai dû aller voir…
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Lucas Belvaux braque le cinéma belge
Devenu un réalisateur incontournable avec sa trilogie Un Couple épatant, Cavale et Après la vie, Lucas Belvaux, qui a débuté comme acteur, notamment chez Chabrol, n’avait encore jamais filmé son pays natal. Son retour en Belgique lui a ouvert les portes du Festival de Cannes qui, s’il ne lui a pas décerné de prix, lui offre une rampe de lancement en or sur laquelle parient les distributeurs français du film, qui le sortent en ce début d’été.
Mercredi 24 mai, vingt-deux heures, grand théâtre Lumière, au cœur du célèbre Palais des Festivals. Le réalisateur-auteur-interprète…
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"Je suis scandaleux : je le suis dans la mesure où je tends une corde, bien plus, un cordon ombilical, entre le sacré et le profane"
Cinéart continue ses belles éditions des maîtres du cinéma avec La Cinémathèque Royale en s'attaquant, cette fois, au plus inclassable des cinéastes italiens (des cinéastes en général ?) : un beau coffret de cinq films de Pier Paolo Pasolini, l'homme révolté.
"Il a toujours été au-dessus de tout" dit de lui Laura Betti, la Sainte Emiliade Teorema, l'une de ses actrices fétiches mais aussi une compagne intime. Poète, romancier, dramaturge, scénariste et cinéaste, critique littéraire,…
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Revoici le palmarès du festival "Le court en dit long" ainsi que des photos inédites de la soirée qui a suivi la remise des prix. Pour rappel, du 12 au 17 juin, le Centre Wallonie-Bruxelles projetait à Paris 46 courts métrages produits ou coproduits dans l’année à Bruxelles et en Wallonie. Le jury de cette 14ème édition (Andréa Ferreol, comédienne; Miléna Poylo, productrice; Raphaël Personnaz, comédien, Charlie Van Damme, directeur photo et réalisateur; Gilles Colpart, critique cinéma) a délivré ses courts de coeur.
-Prix Cinécourts remis par CINECINEMA à Révolution de Xavier Diskeuve (Benzine Production).
-Grand…
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Godard, février 1984. C’est la sortie en salle de Prénom Carmen, raison pour laquelle l’équipe du magazine Visions s’est déplacée à Rolle, en Suisse, pour s’entretenir avec le réalisateur de Sauve qui peut (la vie). Après une attente interminable dans une bourgade qui jouxte le lac Léman, nous parvenons à rejoindre Jean-Luc Godard qui rentre d’une journée de tournage. Bien que détestant les photographes, Godard se laisse capter (à défaut d’être captivé) par l’objectif. Quelques années plus tard, en avril 2006, le Centre Pompidou lui consacre une exposition : Voyages en Utopie et « Les…
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Claire Dixsaut, rédactrice en chef de La Gazette des Scénaristes, est venue à Bruxelles s’entretenir avec les scénaristes belges membres de l’ASA. Nous en avons profité pour réaliser avec elle un entretien écrit et filmé sur un métier qui ne cesse d’évoluer.
Cinergie : Quelle est la situation du scénario dans la production cinématographique mondiale et plus spécifiquement dans la production française ?Claire Dixsaut : On n’a jamais entendu autant parler du scénario et des scénaristes. Le grand public commence à connaître les noms d’un ou deux scénaristes. Ceux-ci s’organisent eux-mêmes…
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Le temps qu’une boisson pétillante orangée refroidisse, Xavier Diskeuve, trop cool dans ses tongs namuroises, papote sur fond de gazouillis de canari à propos de Révolution. Récompensé du prix de la Communauté française au festival du court de Bruxelles et du prix Cinécourts au Court en dit long (Paris), son dernier film combine effets visuels, notes burlesques et comédiens coutumiers à sa filmographie.
C’est l’histoire d’un type banal nommé Jean-Louis Ficheroulle qui mène une vie vraiment très tranquille entre son couple, ses certitudes, sa maniaquerie, ses horaires, ses tartines et son travail d’encodeur. Un beau jour, des émotions surgissent :…
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Avril 91. Arno n’a pas encore peur des photographes comme cette année, lors de la montée des marches à Cannes. Il est vrai que c’est 15 ans avant et que notre objectif Summicron/Leitz n’a rien d’un phallus géant comme le 300 mm de certains paparazzi.
Nous sommes à l’Hôtel Amigo et on essaye de jouer avec son double, ce qui l’amuse assez. C’est déjà un grand chanteur à la voix rauque qui reprend certains textes de Jacques Brel. Bientôt, on le verra dans Surveiller les tortues d’Inès Rabadan, un court métrage dont nous vous avons parlé. À la fin du mois d’août, vous pourrez le revoir dans Komma de Martine Doyen. Leica M4P, 35mm.
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