Inséparables, ils se sont associés et ont démarré ensemble dans le cinéma à la fin des années septante en réalisant des reportages vidéo et des documentaires (Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la pemière fois ou Regarde Jonathan). Jean-Pierre est à la caméra, Luc au son.
Longtemps assistants d'Armand Gatti, ils coproduisent Nous sommes tous des noms d'arbre, le film que ce dernier réalise en 1982, en Irlande du Nord et en Belgique. En 1986, les frères passent à la fiction, au 35mm et au long métrage et s'imposent avec Falsch, une pièce de René Kalisky adaptée à l'écran, suivi de Je pense à vous,…
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Dans l'aube pâle, une rangée de cuberdons s'éveille... L'autoroute est déserte, les oiseaux chantent. Et les "petits clous", moqueurs, de tirer la langue - eh eh ! - au premier rhino-routier qui les évite de justesse et s'écrase dans le décor pastel de Pascal Adant.
Moins drôle: le chauffard suivant les frôle de si près qu'à la limite de l'infar', ils s'épongent le front et claquent des dents. Et ce n'est que partie remise: éjectés tour à tour à mille kilomètres à l'heure, ils n'iront pas tous éborgner la lune et faire un clin d'oeil à Méliès.
Parfaitement alignés, ce…
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Puisque le court est un jeu et une folie !
Prix du public, l'accrocheur et surprenant film de Pascal Rocteur (No Film) fourmille d'idées plus cocasses les unes que les autres : en face caméra, une souriante et sublîîîme ouvreuse du Vendôme vous invite à la suivre dans le métro Porte de Namur, jusqu'à la paisible "trois façades avec jardinet" d'un héros merveilleusement débile.
En cette veille de Noël, comme tous les matins, le petit fonctionnaire salue sa femme - bigoudis et peignoir rose - et se rend au boulot. Grosses lunettes et moche cravate, ce peseur de trombones (il en faut) se joue de tous les périls : au ralenti, sous trois angles de vue différents,…
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Il est 19h30, nous sommes dans une salle de montage située au sixième étage de la cité de la RTBF à Reyers, cette caserne labyrinthique et lugubre où des couloirs interminables succèdent aux couloirs - silencieux, déserts qui débouchent à leur tour sur des salles silencieuses et désertes. Assis derrière la console de mixage nous voyons défiler sur l'écran 16x9 quelques séquences montées de Mobutu, Roi du Zaïre. Le nouveau film que termine Thierry Michel mélange plans d'archives et plans d'interviews que le réalisateur de Donka a menées auprès des proches de Joseph-Désiré Mobutu.Le son est assez inégal mais c'est… Lire l'article
Pantalon orange et veste de training étriquée d'un bleu électrique, les cheveux au vent et les yeux de perpétuel endormi, Georges adooore le cinéma. Sous filtre sépia, il rêve d'une haletante bande-annonce : l'une belge, l'autre arabe, deux jeunes filles s'aiment, avec tendresse, et au-delà du reste...
Idéaliste dégingandé, ce néo bab' peut bien danser au milieu du salon: il tient son idée, et plane littéralement jusqu'à l'école de ses deux héroïnes. C'est le monde de la rue, des jeunes désabusés et chahuteurs, mais en bon psychologue, Georges de la jungle parvient à motiver sa petite troupe. Acquis…
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Première partie : Le cadre et la lumière
L'index posé sur le posemètre à la recherche du bon diaph, l'oeil rivé à l'oeilleton de la Panavision pour s'assurer du bon cadrage, le directeur photo, homme de terrain et d'action donc, n'est pas un silhouette inconnue dans la petite mythologie du cinéma. Mais qui irait ternir l'image d'Epinal ? Certainement pas les actrices qui, depuis l'invention de la photogénie et du cinéma, ont toujours été soucieuses de leurs "partenaires lumière". Ni les réalisateurs qui leurs réservent la place de choix.
C. : Le plus simple pour commencer serait de partir d'une définition du chef…
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Bientôt trente ans, déjà... Vrai petit polar à l'accent belge, Léopold et sa valise met en scène un classique tandem de loosers chicanant. Que c'est triste, un cimetière ? Pour mettre du beurre dans les épinards, deux compères fossoyeurs se font complices de l'une ou l'autre arnaque.
Ce jour-là, dans une fosse fraîchement creusée à côté de la tombe de Mémé, c'est un butin exceptionnel que les deux malfrats de bas-étage comptent mettre à l'abri. Sur la route du braquage, un flash radio leur apprend qu'ils ont été doublés : Léopold a déjà opéré, tout seul. Et c'est…
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Le foulard de la fillette Trop bas sur les yeux Un charme fou(Buson)
Les plus courtes sont les meilleures ? Il aura pourtant fallu à Eric Ledune pas moins de quinze ans de maturation pour décider de la manière d'aborder, sans les dénaturer, les insaisissables Haïkus, petits poèmes japonais à l'écriture légère et spontanée.
Quinze ans pour passer du coup de foudre à la réalisation des douze premiers tableaux, évocations graphiques et sonores d'une quarantaine de secondes à peine... Professeur de dessin, peintre, photographe, ce singulier touche-à-tout étonne à plus d'un point de vue : datant pour certains du XVIIe siècle - âge…
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Pas de doute, plus que Derrick, c'est l'inquiétante étrangeté de Thomas Owen qu'on retrouve dans les images glacées de ce cauchemar éveillé. Et comme l'illustre écrivain, la Fille de la haute dune fait figure d'exception, dans un panorama du polar belge presque aussi désert que la mer du Nord en saison morte.
Sous son imperméable, la trop belle inconnue (Alexandra Vandernoot) était nue : "Je veux vous sentir en moi, très fort !" Diable : 100% chair ! Ils ne seraient pas légion à rester de marbre.
Et surtout pas Philippe (Jean-Paul Comart) : "Vous m'êtes très sympathique !". Peut-être trop sûr de lui, ce dragueur impénitent…
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"Tous les Crétois sont des menteurs, disait Hérodote le Crétois !" Difficile de raconter le fantasque jeu de massacre de The Bloody Olive, parodie du film noir (et blanc) où les complices ne cessent de se trahir, les ennemis de se démasquer et les morts de se relever... Réveillon de Noël 1951. Kitsch, feu ouvert et chandelles.
A l'idée d'un tête-à-tête romantique, Werner (Chapon melon) et Mylène (Bottes de cuir) sifflotent. Dring...Collègue de Werner et troublion de service, Sam réussit son coup : Mylène se tape l'infarctus voulu. Mais alors que les criminels se congratulent, elle rouvre les yeux : Sam l'avait mise au courant du morbide projet de Werner,…
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Quelques boutons de fourrures noires, et pas un sou en poche : Willy Kempeneers n'a pas quinze ans qu'il découvre et s'essaie déjà aux rudiments de l'image par image. Fourvoyé pendant dix ans dans le graphisme publicitaire, il décide un jour de tout lâcher, et depuis son Carré-pas-carré (1980), il enchaîne avec passion l'humour noir et le réalisme glauque, dans des dessins tantôt naifs, ronds et colorés, tantôt durs et hargneux.
Du court métrage d'auteur, et avec la ferme intention de ne faire que ça. Sixième et dernier volet de la série Frissons Noirs entamée en 1990 et inspirée de faits divers réels survenus…
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A vitesse accélérée et au rythme de leurs borborygmes bourdonnant quelque part entre dialecte wallon et Flandre profonde, Eric Blésin promène avec tendresse et ironie ses espèces d'énormes Wilburs aussi naïfs que son graphisme.
Avec ses perspectives déjantées, ses couleurs vives, ses arbres-sucettes et ses voitures pas plus grosses qu'un dé à coudre, l'Arme du crocodile brille dans la comédie policière absurde et rigolote : par amour pour une caricature vivante de gangster mafieux, une jeune femme déguisée en crocodile braque une banque. Avant de rejoindre le QG de la bande, elle abandonne son flingue dans un sac à main, sur un banc public. Mais niais au…
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Le Festival Filmer à tout prix dont la huitième édition aura lieu les 21, 22 et 23 novembre proposera un nombre impressionnant de courts, moyens et longs métrages belges. Nous y reviendrons le mois prochain. En attendant, sans plus attendre, nous vous présentons Black metal le nouvel opus de Marilyn Watelet.
Coucou, fais-moi peur
Dans l'arrière-salle d'un bistrot de campagne, sous une lumière rouge sang, une musique d'enfer appelle le règne des ténèbres et soulève une centaine de jeunes Black métals en une parodie de messe noire et de combats barbares. Pareils à de modernes Fantomas, les Black métals font peur. L'image la plus courante qu'ils donnent d'eux-mêmes…
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Money Jungle
Le cinéma belge (hormis La Promesse, le film passionnant de Luc et Jean-Pierre Dardenne) n'a pas l'habitude d'aborder les problèmes sociaux à la manière d'un Ken Loach ou d'un Mike Leigh en Grande-Bretagne (bien que nous ayons des régions sinistrées qui valent bien Manchester ou Glasgow). En réduisant les programmes d'éducation, de santé et d'intégration sociale, en luttant contre "l'étatisme", le monétarisme ne fait pas qu'accroître la richesse des nations (pour paraphraser Adam Smith) il fabrique toute une population de sans-emploi. La persistance d'un chômage de masse crée des poches de pauvreté, poudrières sociales…
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Le troisième volet de la Vie sexuelle des Belges provoque plus de remous encore que les deux premiers qui avaient connu une sortie normale. Ce qui, loin de déranger le réalisateur, rencontre ses voeux, car le débat tourne désormais autour de la survie du travail dans notre société. Jan Bucquoy : "Il faut couper la tête aux chefs". Jean-Luc Dehaene : "Il faut enfermer Bucquoy, il est complètement fou ". Il est intéressant de prendre le pouls d'une certaine folie, surtout quand elle est dans l'air du temps et quand, comme on a pu le voir lors d'un récent débat au cinéma Nova, elle est contagieuse et fait des petits.
Fermeture de l'usine Renault à Vilvoorde, le dernier…
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