
Lire l'article
Un asthmatique se présente devant une sombre bâtisse et se fait annoncer. On sait qu'il est asthmatique parce qu'il vient de se respirer une giclée de spray caractéristique. On apprendra après les présentations qu'il est délégué médical de chez Pharma-cam et que son client est le médecin-chef psychiatre qui dirige la clinique. Assurément une aubaine pour un VRP aussi ingénu ; d'autant que depuis qu'il lui a cité les produits neuroleptiques et anti-dépresseurs dont il espère bien placer l'un ou plusieurs contrats ici, le médecin lui prête une franche et sincère attention. À l'évocation des noms chantants des…
Lire l'article
Lire l'article
Comédien et producteur, Pierre Lekeux a deux casquettes qu'il vient d'enfiler dans Strass, un long métrage de Vincent Lannoo qui a obtenu le label Dogma 95 et sera présenté en compétition au Festival de Namur 2001. Dans ce film qu'il produit et dans lequel il joue, Pierre Lekeux dévoile une partie de sa vie.
Réalité ou Fiction ? Allez savoir ? Lorsqu'il déclare à votre serviteur que le gros plan que nous lui consacrons ressemble au scénario du film, nous nous interrogeons : sur quelle toile sommes-nous ? Dans quel vaisseau spatial nous entraîne-t-il ? Quelle stratosphère va-t-il nous faire explorer?
"Je suis né en 1960 sous le signe des Béliers",…
Lire l'article
Lire l'article
Aïe, la petite fiction en 7'20' qui fait mouche! Un scénario cynique et pince-sans-rire aussi simple que bien découpé, un film tourné et joué avec maîtrise et, cerise devenue rare sur les gâteaux de ces temps, un humour qui fait " klong " en se payant même le temps d'un clin d'oeil référentiel bien à sa place. Mais comment présenter de manière plus précise un de ces trop rares courts-ovnis sans déflorer ses principaux atouts et encore moins les recettes, ficelles et autres moyens utilisés pour tourner sur des billes ? De plus, le film pétille d'un esprit (de l'écriture au montage final) qui ajoute encore à ses…
Lire l'article
Lire l'article
Présenté sous le registre d'une docufiction (un " pas joli " terme), Entre Deux, le film de Hélène Carret nous (re)plonge dans le drame des sans-papiers et des expulsés en sursis. Utilisant la fiction pour mieux cerner son propos, elle met en scène un couple de Congolais résidents non entièrement régularisés en Belgique, en attente depuis de nombreuses années chez nous. Sans s'appesantir sur les procédures et la tension policière stressante que cela entraîne, elle recueille la parole de Marie-Anne pour nous parler des tensions quotidiennes que tant de couples ou d'individus vivent et cependant taisent suite à cette situation. Marie-Anne possède des papiers…
Lire l'article
Lire l'article
"Karl Kraus avait raison de penser que la pire espèce de mal est l'accoutumance au mal et que la tolérance dont bénéficie la corruption est une chose plus grave que la corruption elle-même."
Jacques Bouveresse.
Interrogatoire
Vous aimez Howard Hawks ? Mouais, Rio Bravo, Rio Lobo, Rio Dorado, heu, El Dorado. J'adooore, Giga ! Et Faulkner, le mec à l'épi de maïs dans Sanctuaire, Woofti quel polar ! Putain, ça m'a scié ! Sur le tournage de la Terre des Pharaons, en Egypte, Hawks avait fait venir Faulkner à l'Hôtel Mena House. Un mois plus tard, Harry Kurniz, le producteur exécutif, est secoué de convulsions. Hawks se précipite et s'aperçoit…
Lire l'article
Lire l'article
Profession : producteur
Y a pas de quoi grimper aux rideaux. Alors là, pas du tout. L'automne sera en demi-teintes comme l'état actuel de notre cinéma. La troisième saison de l'année aura une touche british. Nous verrons des silhouettes genre Miss Marple (Thank you, Agatha) sillonner nos trottoirs : bottines lacées, lunettes demi-lune, besaces en cuir noir ou cabas en tissu façon tapisserie, guêtres de main et petites culottes en tulle strech qui renvoient le string aux antipodes. Un look un peu sinon plus amidonné !Rien de tout cela chez Diana Elbaum, productrice d'Entre Chien et Loup, qui n'en a cure (sauf pour le manteau d'ecclésiastique).
Toute de noir vêtue, l'uniforme…
Lire l'article
Lire l'article
La vie est un songe éveillé. Le rêve, lui, tout à la fois régresse vers l'amont et galope vers l'aval (...) Oui, le rêve délie le temps.
Jean-Bertrand Pontalis, Ce temps qui ne passe pas - Greenwich
Avenue Louise au mois d'août. Chic. Bof ! Les trottoirs sont bondés, les gens sont pressés et en tenue légère. Personne ne prête attention à qui que ce soit, hormis votre serviteur qui, sirotant son café matinal à la terrasse d'un glacier, observe les allées et venues de filles en mini-jupes girly ou en jeans Dolce et Gabbana et en top, au rouge à lèvres fuchsia ou indigo assorti aux ongles des mains ou des pieds, à la démarche…
Lire l'article
Lire l'article
Dans quelle catégorie se range-t-il ? Les maniaco-dépressifs ? Les paranoïaques ou les schizophrènes ? Les pervers du type Don Juan ? Les obsessionnels du genre Alceste ? Les hystériques, tel Sganarelle ? Est-ce une sorte de Zelig ? Se dissimule-t-il derrière des lunettes noires ? Désolé pour les fondus de profil-type, ou les amateurs de figures de la rhétorique psychanalytique, il n'a pas de lunettes, présente un abord chaleureux, la cinquantaine tranquille, celle d'un homme qui a vécu les dernières années d'un XXe siècle chaotique, tourmenté et le 11 septembre dramatique du XXIe. Olivier van Malderghem ressemble à un mec que nous… Lire l'article
Lire l'article
Pré-générique, coup de sonnette (deux fois). " Oiiiiiiiiii " - " C'est Louise krrrrrrrrretc. ". - "Hummmm, J'ouvre". Générique. Contre-plongée sur une blonde en sandales, tee-shirt blanc, pantalon de toile brun et sac au dos beige qui monte, sans se presser, les escaliers menant à Cinergie.be. Jump cut. La réalisatrice de Paulette se débarrasse de son sac dégriffé et votre serviteur se trouve face une jeune fille aux yeux aussi bleus que le collier qu'elle porte autour du cou. Cadrée, en plan américain, elle nous précise, sotto voce, être née à Ottignies. Flash back : " L'animation c'est venu beaucoup plus tard, je dessinais…
Lire l'article
Lire l'article
Documentariste à la tête d'une filmographie qui se décline comme un jeu de l'oie sur la Belgique, Richard Olivier n'arrête pas de fixer sur pellicule (cinéma, photo et depuis peu vidéo numérique) les curiosités, les révoltes, les coup de gueule ou de tendresse que lui inspire ce pays secret qui dissimule son identité en cultivant un folklore où l'autodérision le dispute aux nunucheries kitsch de tout acabit.
Cinéaste d'intervention, mousquetaire et bretteur, électron libre, n'appartenant à aucune chapelle, tenant les institutions pour suspectes, Richard Olivier est tout sauf consensuel dans un pays et à une époque où le consensus est devenu…
Lire l'article
Lire l'article
La ville dont les princes sont des artistes
A l'Ouest, si vous êtes un poète ou un créateur la vox-populi de la post modernité célébrant un savoir préfabriqué vous prend au mieux, pour un mec complètement ringard au pire pour un mec tout à fait gaga. Absolutely, guys ! "C'est un artissse " dit-on à Bruxelles, avec l'index pointé sur la tempe. Bref, vous êtes et, surtout en Belgique, ultramal dans votre statut social. Danis Tanovic, le réalisateur bosno-belge de No man's land expliquait récemment à un journaliste français que, dans notre pays, un plombier était plus considéré qu'un artiste.
Woofti ! Que faire si vous…
Lire l'article
Lire l'article
La vache et le poulailler
Ce deuxième travail de première année à La Cambre a valu à Louise-Marie Colon, par ailleurs institutrice de formation, une sélection au prestigieux Festival de Cannes cette année 2001, en compétition pour le meilleur court métrage.Selon une technique imposée par l'Ecole Supérieure des Arts Visuels, elle réalise ici un exercice en dessin animé tout à fait convaincant. Paulette est une vache. Mais elle n'a pas la chance de pâturer et de regarder passer les trains. L'histoire commence dans une vaste prairie. Un coq et une poule célèbrent leur nuit de noces avec passion. Ils sont mariés, vivent heureux, et ... attendent beaucoup…
Lire l'article
Lire l'article
Tempus Fugit
En vacances sur la côte en 1990, trois familles se rencontrent sur la plage autour de la construction d'une fusée en sable. L'amitié se met de la partie et les voilà réunis, le même soir, autour d'une table, à l'occasion de l'anniversaire de l'un d'entre eux, Fabrizio. En guise de cadeau, celui-ci demande à chacun d'écrire une lettre qui sera lue lors de leur réunion, au même endroit, dans dix ans, en août 2000. Août 2000. Les trois familles sont à nouveau réunies et les lettres décachetées. Chacun lit la sienne à son tour et évoque les souvenirs des années écoulées. C'est qu'il…
Lire l'article
Lire l'article
La sortie d'un nouveau court-métrage de Raoul Servais ne fait pas davantage la une des journaux que celle de courts métragistes peu ou pas connus. Elle n'en est pas moins attendue par nombre d'amateurs qui suivent avec passion le parcours de ce réalisateur aujourd'hui septuagénaire. Une sélection officielle à Venise (hors compétition) arrive à point nommé pour nous rappeler l'estime dont le réalisateur jouit partout dans le monde.
Devenu à son insu mais sans désagrément le porte drapeau du cinéma d'animation de notre pays, Servais s'ingénie à surprendre son public, apparaissant chaque fois là où on l'attend le moins. Après…
Lire l'article
Lire l'article
"Toute parole est un préjugé." (F. Nietzsche)Quelques lettres, quatre ou cinq photographies... Il reste peu de traces de ce que fut, à la charnière de deux siècles, la vie de Spilliaert, peintre torturé et solitaire que ses tableaux laissent imaginer, déambulant soir après soir, nuit après nuit, dans les décors d'une ville d'Ostende alors " reine des plages ". Car, tandis que les baigneurs joyeux s'éclaboussent sous l'oeil d'Ensor et que les nappes blanches et nettes des restaurants de luxe attendent les mondanités royales, Spilliaert, lui, se replie sur soi : " De mon enfance, je garde un souvenir ébloui, jusqu'au jour où on m'a mis à…
Lire l'article