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27ème Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand

Publié le 01/03/2005 par Thierry Zamparutti / Catégorie: Événement
27ème Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand

6 distinctions belges francophones

Le 5 février dernier s’est clôturé en France le rassemblement le plus important du court métrage mondial. Pourvu d’un Marché du Film répertoriant 4.015 films, et de 10 salles dispersées dans Clermont-Ferrand accueillant cette fois 130.000 entrées, le Festival est aussi doté de nombreuses programmations autour de thématiques (la Boxe, les 20 ans de Canal+, les Clips etc.) ou de pays à l’honneur (Vietnam, Norvège, Espagne etc.) 3 sélections compétitives, internationale, française et labo (destinée aux films hybrides) accueillent 175 films qui auront un peu plus le privilège d’indiquer, subjectivement certes, les tendances actuelles.

Dans cet immense espace d’expressions courtes, la Belgique se singularise par une identité souvent recherchée à en croire le nombre croissant de professionnels assistant à la séance officielle de la Communauté française de Belgique au Marché du film et le palmarès récompensant largement nos productions.

Alice et moi

Alice et moi de Micha Wald a donné aux prix internationaux une saveur de comédie, tirant derrière lui un public réactif hilare applaudissant sur le rythme de la musique à chaque représentation. Il l’a récompensé de son précieux Prix doté de 4.000 € et d’un Vercingétorix (la statuette clermontoise.)

 

Créé il y a deux ans en hommage au célèbre comique, le Prix Fernand Raynaud doubla la joie de Micha. Son producteur Jacques-Henri Bronckart n’aura décidément pas fait le déplacement pour rien. Dans l’ombre d’Olivier Masset-Depasse, autre succès de Versus Production, permet à Anne Coesens d’être nommée Meilleure comédienne dans la compétition française (grâce au rôle des coproductions.) De fait, les financements du court métrage en Belgique étant ce qu’ils sont - c’est-à-dire dans une situation plus que jamais critique - l’art du producteur est d’y remédier en trouvant des coproductions à l’étranger et plus particulièrement en France. Arnaud Demuynck a ainsi développé sa stratégie de par et d’autre de Quiévrain avec de nombreuses productions sélectionnées dans cette compétition. Mieux : il réalise Signes de vie, et profite de sa double casquette pour recevoir le Prix de la Meilleure animation.

Signe d’appartenance

Dans ce palmarès, nous devons une nouvelle reconnaissance au public, encore lui, favorable au redoutable Kamel Chérif pour Signe d’appartenance. Il y raconte la peur d’Ali, 8 ans, face à la circoncision, à laquelle il a échappé jusqu’alors. Son père en Belgique et lui étant resté en Afrique avec sa mère, il est une curiosité auprès de ses petits camarades nord-africains, générant son lot de conflits. Avec une nervosité qui caractérise bien le réalisateur, il transmet aux spectateurs l’angoisse que font peser sur un gosse une coutume et la pression des adultes qui en découle. Lors de la cérémonie, une bagarre éclate et Ali parviendra à se réfugier chez ses grands-parents. C’est leur sagesse qui lui donnera toute la confiance pour l’intervention. Ayant rejoint son père en Belgique, il ne se doute pas que les ennuis vont à nouveau recommencer.

Organik

Dans la compétition nationale, on a également pu remarquer un film étrange de David Morlet, Organik. Sur fond d’intrigue psycho-fantastique, Marco cherche à se séparer de l’emprise de son père dont il a subi plus jeune toute la perversité. Les effets spéciaux donnant vie au cauchemar de Marco, une pieuvre monstrueuse, sont rigoureux et maîtrisés. La violence intérieure s’extériorise et on trouve un certain plaisir à voir ce film de genre comme on en voit peu. En marge des compétitions, la Communauté française a invité quelques films afin de leur donner un écho au Marché du film.

Choix multiples

Choix multiples de Jean-Frédéric Eerdekens où Jan Hammenecker plante un savoureux gardien de nuit en proie à des doutes profonds lors d’un cambriolage. Face à trois brigands, que peut-il bien faire sinon choisir la meilleure solution ? Question de stratégie. Le film repose sur un très bon travail de montage et un sens pertinent du comique de situation.

La Poupée cassée

La Poupée cassée, dernière animation de Louise Marie Colon, installe une ambiance familiale particulière autour d’une jeune bambine handicapée, Julie. Sa grande sœur, Elise, transfère sur sa poupée les traits physiques de Julie et tend à mélanger les deux.

Le secret des dieux

Le secret des dieux, film de fin d’études d’Olivier Magis, nous pose la question délicate de la manipulation des images d’information en nous trompant sur l’affaire de la vache folle. Le mensonge du réalisateur est impeccable et sans son honnêteté et un sens certain pour la dérision mi-figue mi-raisin, il nous convaincrait totalement. Comment dès lors oublier que l’intégrité de faiseurs d’images sont les garants d’une certaine paix ? 

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