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Brillant travail de transposition !
D’emblée, quand Stéphane Aubier et Vincent Patar ont proposé leur série Panique au Village, Cinergie a réagi avec enthousiasme. Quelle idée ! Ressusciter devant la caméra le tapis de jeu de nos dix ans, y faire évoluer cow-boys, indiens, cyclistes, animaux de la ferme et autres figurines de plastique de notre enfance, les animer pour leur faire vivre les aventures les plus délirantes qu’un esprit d’enfant puisse inventer. Et l’animation décalée, hachée, calquée sur quelques attitudes de figurines donnait à l’ensemble une incroyable dynamique. Le style brut des décors et de la réalisation focalisait l’attention…
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Ou comment (enfin) retrouver la joie, la foi et Cantona
Voilà qu’on s’asseyait dans une salle de cinéma, en soupirant d’avance : « Mon Dieu, encore un Ken Loach ! » tentant d’éprouver une vague surprise à la vue du casting, appâtée seulement par Eric Cantona, son parler musical, sa fièvre de l’aphorisme, sa carrure plus qu’athlétique… Et voilà qu’on n’en revint pas ! Looking for Eric est une petite et belle et tendre comédie, réjouissante, galvanisante, revigorante !
Par « petite » comédie, entendre : «simple, modeste, petit faubourg ouvrier anglais, personnages aux…
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Un an après Ça m’est égal si demain n’arrive pas, les frères Malandrin (qui signent à deux un film qu’ils ont co-écrit et que Guillaume a réalisé) retrouvent le chemin des salles avec un deuxième long métrage au titre encore plus farfelu, Où est la main de l’homme sans tête ? À vous de le découvrir dans ce thriller noir et mystérieux, aux indéniables accents lynchiens, qui fera certainement sensation au festival de Namur, avant sa sortie en 2008.
Si le film est aussi étrange que son titre, autant vous prévenir, il ne prête pas à rire une seule seconde. Tout ici est noir de noir, du propos sur la cellule familiale…
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Pisse-froid s’abstenir
On est toujours le con de quelqu’un, voire de plusieurs, et pourtant, le con, c’est toujours l’autre, celui qui n’a rien à voir avec nous en somme. Qu’est-ce qu’un con finalement ? Une question qui trouve une réponse possible dans le dernier court métrage de François Paquay adapté d’une nouvelle de Xavier Diskeuve.
Ils s’appellent François Pignon (L’emmerdeur, Le dîner de cons), Hubert Bonisseur de La Bath (OSS 117), ou encore Frank Dubosc (dans la vie comme au cinéma), les cons sont les personnages indispensables des comédies, bonnes ou mauvaises. Cela ne date pas d’hier, ni même du cinéma. Sans les cons, Molière…
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Toutes des salopes
Une comédie policière américaine au cœur d’un quartier bruxellois, c’est le pari qu’a relevé, avec humour, le jeune réalisateur Joachim Weissmann avec son dernier court métrage Le Négociant.
Né à Tournai le 25 avril 1977, Joachim Weissmann a été bercé, depuis l’adolescence, par le cinéma américain et les blagues Carambar. Bruce Willis, Mel Gibson et Jean-Claude Van Damme (période US) figurent en première place sur la liste de ses héros. On n’en sait rien, mais on se permet de l’imaginer à la vision de son premier court métrage, Le Négociant. Ça commence…
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La Nonne Nature
Depuis les succès consécutifs en langue française de La Môme, Coluche, Séraphine ou encore Mesrine, le biopic est devenu un genre très couru dans le paysage cinématographique francophone. Avec son thème classique du « rags-to-riches… to rags », le succès et la descente aux enfers d’un personnage public fascinant et controversé, l’histoire tragique de Jeannine Deckers, mieux connue sous le nom de scène de Sœur Sourire (1933-1985) se prêtait parfaitement à une adaptation cinématographique. Après un premier film farfelu, The Singing Nun (1966, de Henry Koster, interprété…
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Quelques minutes suffisent parfois à faire basculer une vie, quelques minutes ouvrent aussi des mondes. En 4 minutes pas plus, Noamir Castéra nous offre un petit bijou d’inventivité et nous résume 3000 ans d’histoire et de création. Un film sans titre (#1) pour un joli fourre-tout sans limites.
Récapitulons… L’homme court, qu’il choisisse de tourner à droite, à gauche, de monter ou de descendre, quel que soit l’endroit où il pose ses yeux, partout, autour de lui, pèse le poids de la civilisation. Par où passer ? Où s’enfermer ? Que faire ? Le grand homme en noir et blanc de Naomir Castéra cherche à fuir… en vain.
Planté là au…
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Danger extrême
Il n’est pas question ici de cinéma... pas directement. Il est question de nucléaire, et cela d’une façon qui nous concerne tous, extrêmement. Difficile alors de parler, dans un premier temps, d’une écriture, d’une esthétique, d’un regard quand ce qui s’énonce glace le sang, choque et effraie, quand ce qui est en jeu pose une urgence qui mobilise tous les affects et toutes les pensées. Plus tard, dans un deuxième temps, se pose précisément la question de la forme cinématographique, de ce qu’à son tour elle mobilise et met en jeu et en quoi elle signale une façon d’être là sans y être.
R.A.S. Nucléaire.…
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Juge et Bourreau
De plus en plus fréquente sur nos écrans dès que la lumière s’éteint et que le film commence, la fameuse mention « adapté / tiré / inspiré d’une histoire vraie » est devenue, depuis quelques années, une expression consacrée, un argument commercial indéniable, mention attribuée bien souvent à des œuvres s’inspirant de faits-divers ou d’histoires à la véracité plus que douteuse. D’ici à ce que des producteurs malins tentent de nous vendre un Curious Case Of Benjamin Button comme « inspiré d’une histoire vraie », il n’y a qu’un pas… Les Frères…
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Au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC), la province du Katanga est devenue le nouvel Eldorado de la mondialisation galopante. Avant les années soixante du siècle dernier, la Belgique avait - via l'Union minière - profité largement des ressources de cette province riche en cuivre, en cobalt et en uranium. Epoque où la population, au seuil de la pauvreté malgré un syndicalisme naissant, vivait dans le paternalisme du régime colonial.
Dans les années septante, le président Mobutu Seseko a nationalisé les industries minières du Katanga, pièce maîtresse de l'économie du pays tout entier. Une manière intelligente d'empêcher l'indépendance…
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Panique à l’abattage.
Dans le paysage sombre et désespéré que nous propose le court-métrage belge d’animation actuel et où se décline sur tous les modes graphiques et souvent avec talent l’expression d’une faillite existentielle faite de solitude et de renoncement, l’apparition de Paola Poule Pondeuse de Louise-Marie Colon fait l’effet d’un cocorico tonique et joyeux, bouffée d’oxygène pleine d’humour et de pertinence.
Soulignons avant toute chose qu’il s’agit là d’un travail d’atelier qui sous la houlette éclairée et complice de Louise-Marie Colon réunit un groupe d’enfants de deuxième primaire particulièrement…
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Un certain art du portrait
En 1987, Jean-Noël Gobron réalisait Portrait de mon père aquarelliste, film documentaire attachant et sensible où il interrogeait avec bonheur la démarche de peintre de son père. Il nous rendait proche un univers pictural fait de passion et d’intelligence et réussissait un portrait singulier en conjuguant les aquarelles et les courts récits autobiographiques de son père comme une seule et même parole.
C’est au détour d’un récit paternel, dans le creux charnel d’un tableau, que surgissait la figure de la mère, personnage énigmatique et comme légèrement effacé mais qui laissait entrevoir une zone d’ombre amoureuse, intrigante…
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Mais qu’est-ce que c’est que ces petites bêtes en mousse et autres poils ? C’est la rêverie mélancolique d’un homme qui s’ennuie. Etonnant petit film d’Emma De Swaef, élève à Saint-Luc, Zachte Planten a reçu le prix de la SACD au Festival d’Anima.
Emma de Swaef, qui vient juste de terminer son cursus en réalisation documentaire à l’école Sint-Lukas, a réalisé quelques documentaires classiques avant de se lancer dans l’animation… en tricot ! Oui ! Zachte Planten est son troisième essai, essai très réussi et très étonnant.
À partir d’une image tout ce qu’il y a de plus classique…
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Bill et Bob est un film d’animation traditionnel qui revisite le thème de la gémellité sur le mode de l’humour et, pour citer le réalisateur qui présentait son film au Festival Anima, se veut un hommage au monde urbain.
Film sans dialogues mais rythmé par une musique et des sons rebondissants, Bill et Bob a des allures de ronde sautillante et impertinente. Son dessin, qui évoque le graphisme des années 60 (on pense à Kiraz, mais aussi à Fabrice Parme) est léger, coloré, et très figuratif. Avec humour et élégance, Bill et Bob suit les destinées respectives de jumeaux qu’un tremblement de terre sépare. Tandis que l’un dans l’une…
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Virtuose et malicieux, Les plages d'Agnès est un film sur la mémoire vivante du passé, conté avec le souci d'en creuser les imprévisibles parcours. D'un raccourci à l'autre, l'optique d'Agnès Varda consiste à déchiffrer ce qui reste vivant dans le présent. Il s'agit de fouiller dans son propre passé, de reconstituer, de rejouer hic et nunc les cartes de ses souvenirs combinées de documents d'archives disparates (de la photo ancienne à l'extrait de films) en utilisant l'art pictural du collage. Les plages d'Agnès est un film bilan au déroulé foisonnant d'idées, des plages vivifiantes de la mer du Nord de l'enfance…
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