Le mythe de la jeunesse est devenu un culte (merci à Dorian Gray !) et le cinéma ne pouvait qu'accompagner cette tendance. Les personnages âgés sont de plus en plus éloignés des histoires qu'on voit sur grand écran ou alors ils n'occupent qu'une petite partie des scénarios. Pourtant, cette année, Cinéart a déjà sorti The Mother - où une grand-mère anglaise redécouvre les plaisirs de la vie - maintenant c'est Confituur qui nous montre un couple âgé au bord de la rupture. Après le court Leonie et l'intéressant Pauline et Paulette, le flamand Lieven Debrauwer (voir webzine 52) revient à ce type de personnage…
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Le prégénérique annonce la note dominante du film, une passion contrariée. Une forme floue s'agite sur un fond noir. La mise au point nous révèle qu'il s'agit d'un barbu qui enlève son marcel, sort de chez lui et danse dans la cour de sa maison. Une jeune fille le rejoint sous le regard attentif de sa voisine qui observe la scène de sa fenêtre. Celle-ci, Léone est infirme et vit, ou plutôt survit, dans l'ombre d'une maison ouvrière qu'elle a transformée en observatoire pour espionner Andréas, son voisin professeur de mathématiques, qu'elle désire. Pour provoquer une rencontre avec ce Don Juan chez qui défile les étudiantes fascinées…
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Tourné en 2001, lorsque Wolfgang Rihm est venu à Bruxelles pour animer un atelier, on découvre dans ce film l'analyse de trois quatuors de ce compositeur allemand. C'est Rihm lui-même qui prend la parole devant un public attentif. Il explique, avec la complicité du Quatuor Arditti, ses motivations et ses sources d'inspirations pendant trois moments différents de sa carrière, lorsqu'il composait le troisième, le dixième et le cinquième quatuors. Le projet a un but ouvertement didactique. En alternant le partage d'idées avec des petits concerts, le réalisateur Maurice Amaraggi a aussi choisi d'introduire quelques images des partitions et des significations de quelques…
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Douche froide
Folie privée, le premier long métrage de Joachim Lafosse est notre coup de coeur du mois. Film décoiffant qui ne renie pas sa dette vis-à-vis du cinéma de Pialat et des frères Dardenne, Folie privée nous a décoiffé. Le cinéma qu'aime et que pratique Joachim Lafosse n'a rien de consensuel. Les compromis l'agacent. La vie quotidienne est une épreuve à surmonter pas une série de moments à gérer dans l'anesthésie du refoulement, dans le déni de la réalité. Les petits arrangements avec la vie sont souvent de petits arrangements avec la mort. Le dossier de presse nous indique que le sujet est « librement inspiré de…
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Un homme travaille dans les hauts-fourneaux. A l'aube, il rentre à la maison. Une jeune femme l'attend au lit. Une légende sur l'écran indique le titre du film et le rôle du personnage. Ils font l'amour. Pendant ces premières scènes on entend Mistinguett chanter : « Sur cette terre, ma seule joie, mon seul bonheur, c'est mon homme. J'ai donné tout ce que j'ai, mon amour et tout mon coeur à mon homme... »Parfois, il y a des débuts comme celui-ci : d'une efficacité narrative qui nous jette directement dans l'univers particulier des personnages. Dans un film où le silence pourrait figurer dans la fiche artistique, ces premières images…
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A la recherche d'une mémoire perdue
Révolution et démocratie. Est-il possible d'incarner l'idéal révolutionnaire et de respecter les principes démocratiques en même temps ? Salvador Allende a essayé, mais son projet politique fut interrompu par le coup d'état du 11 septembre 1973, qui instaura la dictature du général Pinochet. Pour éviter l'amnésie collective sur ce premier 11 septembre et pour rappeler qu'Allende est beaucoup plus qu'un nom de famille synonyme de best-seller, Patricio Guzmán a reconstitué le parcours de ce politicien atypique, de son enfance jusqu'à son suicide dans la casa Moneda. Salvador…
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Films de Fin d'études 2003-2004 : Institut des Arts de Diffusion (IAD)
Le 22 juin 2004, est la date de projection des films de fin d'études de l'IAD dans la grande salle de l'UGC à Louvain-La-Neuve, remplie à craquer. 4 Fictions, 2 captations, 2 films d'animations multimédias et 12 documentaires. Tous les films ont révélé une maîtrise de la technique, mais malheureusement pas toujours du sujet. Les fictions, d'un goût douteux, abordaient de près ou de loin le thème de la relation homme, femme. Sur les quatre fictions, un seul était abouti au niveau de l'histoire. Il s'agit de : Ripaille sous le paillasson de Mathieu Donck, film, 13 min.…
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Dans un monde qui aime bien mettre les gens dans des cases, Sébastien Lifshitz risquait d'être connoté comme un cinéaste homo, surtout après le succès de Presque Rien (et de l'affiche signé par Pierre et Gilles). Pourtant, lorsqu'on plonge dans l'univers intime de son nouveau film, on comprend qu'il échappe à toutes les catégories. Wild Side est un film marginal sur le parcours de trois marginaux. C'est précisément ce signe de marginalité, aussi présent dans la chanson de Lou Reed évoquée par le titre, qui fait le charme inattendu du film. Il serait facile de basculer dans un mélodrame stéréotypé si le but était…
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Jeune présence belge au 57ème Festival International du Film de Locarno
Que ce soit La Femme de Gilles et Confituur à Venise, Calvaire et Demain on déménage à Toronto, pour n'en citer que quelques-uns, la sélection des films belges dans les festivals internationaux nous confirme l'attrait, la variété et la qualité de notre production. Du 4 au 14 août, le Festival de Locarno dévoilait lui aussi ce talent riche, original et très personnel propre au cinéma belge.
Sélectionné en Compétition Officielle, Folie privée, le premier long métrage de Joachim Lafosse à qui l'on devait le court métrage très remarqué Tribu,…
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La réalisatrice Bénédicte Liènard passe de l'usine à la prison, de Joanna et ses compagnes à Claudine et ses camarades de travail avec une telle fluidité dans les raccords qu'il arrive parfois qu'on confonde les deux endroits. Deux lieux d'enfermement avec un encadrement tout aussi paternaliste. La grande réussite d'Une part du ciel est sa mise en scène, qui donne aux interprètes l'occasion d'être dans un entre-deux du jeu, dans la fiction d'une réalité qui est aussi la réalité d'une fiction. Bénédicte Liénard enregistre les gestes, se contente de montrer sans démontrer cette terrible solitude que ressentent…
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Réalisé en 1971, à l'occasion du centenaire de l'écrivain Stijn Streuvels, Mira est l'adaptation de l'un de ses romans ("Le Déclin du Waterhoek") publié en 1927 et qui fut l'objet d'un énorme scandale à l'époque. Le film conte les transformations, dans les années vingt du XXième siècle, de Waterhoek, un village situé le long de l'Escaut. Un pont enjambant le fleuve est en projet. En brisant l'isolement dont les habitants jouissent, ce pont présenté comme le sommet du progrès, les relie au monde. Un monde qui représente l'inconnu, l'autre, l'étranger. La plupart des villageois s'opposent à…
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Le film le plus abouti de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Très bressonien, tourné caméra à l'épaule comme les deux précédents, La Promesse et Rosetta. Le film où dominent les plans serrés et les gros plans nous place au coeur du dilemme d'un homme qui ayant perdu son fils est confronté au problème de la transmission de son savoir de menuisier. Pourra-t-il, en effectuant le travail du deuil, devenir un passeur entre les générations ou au contraire cherchera-t-il à se venger du destin qui l'a accablé d'une des pires choses que l'on puisse vivre, la mort de son propre enfant. Film superbe qui, s'il a été quelque peu boudé par les…
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Marc Lobet a entamé une série de fiction/animation consacrée aux correspondances célèbres de l'histoire de l'art et intitulée « En toutes lettres ». Après Avec ma vive et profonde tendresse, qui s'inspirait des lettres de Marcel Proust à Mme Strauss, il a choisi un extrait de la correspondance échangée entre Vincent Van Gogh et son frère Théo. Il nous propose donc aujourd'hui, Les Ciels de Vincent. Le titre indique très précisément que les propos du réalisateur, de C'est moi que je peins (un autoportrait de Rembrandt), parlent des ciels changeants du peintre hollandais. Avec un défi supplémentaire, s'attacher…
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Un lieu de vie
Demain on déménage, le dernier film de Chantal Akerman est une étrange comédie dont la structure éclatée s'apparente à celle d'un puzzle à la résolution périlleuse. Composée de petits récits qui s'emboîtent les uns dans les autres à la manière de poupées gigognes, l'histoire de cette mère et de sa fille Charlotte emménageant dans un nouvel appartement dont le désordre de meubles et de paquets a de quoi surprendre. Car ici les pièces de l'appartement se télescopent en un espace labyrinthique où la vie quotidienne prend des allures d'une course d'obstacles. Car ici les objets…
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Le film de Serge Mirzabekiantz est une fiction polysémique. Le réalisateur tourne autour du thème de la solitude. Il fait se rencontrer Lucas, un garde forestier, Stéphane, un chanteur en tournée et Laure, la patronne d'une auberge située au coeur d'une forêt enneigée. Chaque personnage reste solitaire préférant garder son jardin secret que le réalisateur laisse au spectateur le soin de deviner. La nature semble davantage en harmonie que les personnages entre eux. Les désirs se frôlent sans peut-être se concrétiser. A cet égard, deux scènes nous paraissent emblématiques : D'une part, le fils de Stéphane, à qui son père…
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