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Le rêve de la tortue
Malgré son crédit de plus en plus grand parmi les cinéphiles, il n’est pas encore très fréquent de voir le cinéma d’animation sur le même plan que les grands films de fiction. Quand Un certain regard, la sélection parallèle du Festival de Cannes, s’intéresse à La tortue Rouge, c'est déjà remarquable en soi. Qu'en plus le film rafle un prix spécial du jury avant de s’en aller ouvrir triomphalement le prestigieux festival d’Annecy, c'est tout-à-fait exceptionnel et justifie largement qu'on braque le projecteur sur cette œuvre d’une somptueuse beauté.
Son auteur, le Hollandais Dudok de Wit,…
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Les Prisonnières du Désert
Rouées de coups, fouettées, violées, mutilées, pendues, suicidées, prisonnières d’un masque de fer, torturées comme pendant l’Inquisition, prostituées… Dans Brimstone, les femmes ont moins de droits que les chiens ! Une d’entre elles se fait couper la langue en guise de punition. Une autre, une prostituée ayant abattu en légitime défense le client qui tentait de l’étrangler, est pendue pour tentative de meurtre. Dans le bordel où elle travaille, le patron est catégorique : le client a tous les droits sur la marchandise.
Première production en langue anglaise du Hollandais Martin Koolhoven (AmnesiA, Oorlogswinter),…
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Diplômé en 2004 de l'IAD, Guérin Van de Vorst a déjà réalisé, entre autres, Club Caval (2007), Putain lapin (2010) et Ulysse en 2016. La Part Sauvage, titre qui nous est familier puisque le réalisateur l'avait déjà choisi pour un de ses courts-métrages, raconte l'histoire de Ben, fraîchement sorti de prison après trois ans d'enfermement. Le jeune délinquant, en pleine crise existentielle, fragile, oscille entre le bien et le mal, entre les relations bienveillantes et les influences intégristes...
Cinergie : Pour ce premier long-métrage, tu as repris le titre que tu avais donné à un de tes courts. Est-ce parce que c'est le développement…
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Cinéaste passionnante, Fien Troch s'intéresse depuis longtemps aux structures et relations familiales dysfonctionnelles. Avec Home, elle signe une œuvre mature et sans concessions et réussit un troublant portrait de l'adolescence. Rencontre avec une artiste positive et enthousiaste.
Cinergie : Après Kid, vous changez radicalement et vous optez pour un cinéma du corps. Aviez-vous envie d'aller au plus près des comédiens ? Fien Troch : Oui, je voulais vraiment clôturer un chapitre. Je ne voulais plus répéter ce que j'avais fait, et je souhaitais quelque chose de plus vivant, de moins fermé. Surtout, je voulais raconter une histoire et m'éloigner du terrain de l'atmosphère,…
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Ce fut à mon initiative que naquit notre projet en 2003 lors de la rétrospective au Musée d’Ixelles des œuvres de Philippe Vindal. J’avais fait sa connaissance dans les années 70 alors qu’il pratiquait la photographie. J’avais été impressionné par ses portraits des enfants d’Arié Mandelbaum. Il devait renoncer ensuite à la photographie pour se livrer à des travaux de plus longue haleine : la construction de maquettes et d’architectures imaginaires. Il travaillait de manière solitaire et ne montra celles-ci qu’à de rares occasions, notamment à la Galerie Art en Marge, créée par Françoise Henrion.
Il s’agissait pour moi de…
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L’œuvre de Péléchian se résume à quelques films, guère plus d’une dizaine de courts-métrages. On ne sait que peu de choses de la vie du cinéaste. Né en 1938 à Leninakan, il passe son enfance en Arménie. Il étudie le cinéma entre 1963 et 1968 à l’Institut national de la cinématographie de Moscou (VGIK) où il enseignera dans les années 80. Malgré la brièveté de sa carrière, il invente un cinéma de pure émotion, entre poésie et musique, qui participe à renouveler la théorie classique du montage héritée des grands maîtres soviétiques, Eisenstein et Vertov.
Péléchian…
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Radical et éprouvant, le dernier film de Fien Troch est une gifle cinématographique sur une jeunesse aux abois et un constat terrible sur la rupture entre générations. À travers le portrait brut d'un petit groupe d'adolescents en conflit avec les personnes incarnant l'autorité, la réalisatrice pose des questions essentielles sur les rapports entre éthique personnelle et morale collective, les relations de force et de domination qui peuvent s'exercer au sein d'une cellule familiale.
Dès l'introduction, le ton est sec. Dans le couloir d'une école secondaire, Lina attend debout. Face à elle, une autre fille la fixe en lui faisant un doigt d'honneur. La caméra est…
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L’histoire de deux mecs dans un snack qui discutent du rencard qu’a eu l’un d’eux en attendant qu’on leur serve un kebab. Des flics entrent dans le salle, tournent autour des deux gars, trop absorbés à causer fille pour prêter attention aux gardiens de la paix qui décident de procéder à un contrôle d’identité. Scène somme toute banale à une époque où en Belgique le discours politique est sans cesse plus stigmatisant et islamophobe et l’action policière sans cesse plus brutale à l’endroit d’une certaine partie de la population. Un constat quelque peu morose face auquel Sébastien Petretti propose un court métrage particulièrement… Lire l'article
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J’ai connu Ulysse quand j’étais enfant. C’était un gars populaire de mon quartier que j’admirais pour sa beauté et son charisme. Puis nous nous sommes perdus de vue. J’eus envie de faire un film avec lui.
La manière abrupte dont Guérin van de Vorst entame son récit est caractéristique de la démarche du cinéaste. Il ne livre aucune autre explication de son désir de filmer et ne pose pas la question de l’origine de la schizophrénie qui enferma son ami aux alentours de la trentaine. Il l’accompagne dans sa vie quotidienne, retrace son histoire à travers les témoignages de son père et de photographies. Ce fut un enfant unique et désiré.…
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Pourquoi l’amour de la montagne d’un amant fut-il mortel, un jour de septembre 1957, lors de l’ascension de la Voie majeure du Mont Blanc ? Pourquoi ce deuil déjà ancien revient-il hanter, chaque nuit, le sommeil d’une femme dont la main caresse les plis du drap blanc sur lequel se dessine silencieusement l’ombre d’une avalanche ? C’est de ce fait-divers mystérieux que Manon Coubia évoque la mémoire comme le ferait un poème interrogeant le destin.
L’homme avait dit à sa compagne en la quittant ce matin-là : « Tu sais, il y a toujours une part d’inconnu, sans laquelle rien ne serait si beau. » Et n’était-ce pas cela qui les liait l’un…
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Besos frios (Baisers glacés) était conçu au départ comme le prologue au long-métrage Noche herida (Nuit blessée), dernier volet d’une trilogie : En lo Escondido (2007) et Los Abrazos del Rio (2010)(1). Bogota est la capitale d’un pays où 2 à 4 millions de personnes ont été déplacées par la violence. Si l’on connaît mieux la violence exercée par la guérilla, l’utilisation politique du kidnapping et la pression exercée sur la population civile, l’incorporation par la force de nouveaux conscrits, les pratiques de l’armée officielle sont longtemps restées secrètes. Celle-ci a assassiné, depuis dix ans, plus de 3.750 personnes,… Lire l'article
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Jasna Krajinovic, mieux que toute autre cinéaste, connaît l’angoisse et l’attente des femmes. Elle a vécu les guerres de l’ex-Yougoslavie. Il y a, dans la manière dont elle filme les mères dont les enfants sont partis combattre en Syrie, une douceur et un sentiment de sororité.
Nora, la fille de Samira, est partie en Syrie en mai 2013. Elle écrivait alors à sa mère une courte lettre d’adieu dans laquelle elle disait simplement : « J’irai là-bas me soumettre à l’épreuve d’Allah. Même si je pars pour un pays en guerre, je vivrai avec ce qu’Allah me donne. » Une belle photographie nous montre mère et fille, visage contre visage.…
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Après avoir réalisé des films sur les artistes Bernard Villers, Marianne Berenhaut ou Roby Comblain, la cinéaste Violaine de Villers signe La Langue rouge, un documentaire consacré au peintre belge Walter Swennen, un portrait rigoureux mais aussi joyeux et décalé à l’image de cet artiste inclassable.
Cinergie : Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Walter Swennen ?Violaine de Villers : Walter et moi, nous nous connaissons depuis les années 70. Nous avions des amis communs, pour la plupart des artistes. Walter avait son atelier dans un loft bruxellois où se trouvaient aussi ceux de Bernard Villers, de Marianne Berenhaut, etc
C. : Pourquoi un film sur lui aujourd’hui ? V.d.V. :…
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Cinergie : La plupart de vos films sont des adaptations de livres que vous avez aimés et dont vous avez perçu immédiatement les images, les décors et les personnages. La rencontre avec Hubert Mingarelli a donné naissance à une collaboration plus étroite, la coécriture du scénario. Pouvez-vous nous parler de cette rencontre ? Marion Hansel : Il est sûr que quand j’ai lu, il y a quelques années, le premier roman de Hubert Mingarelli, Quatre soldats, je lui ai trouvé une écriture discrète, pertinente, économe. J’étais alors davantage frappée par son écriture que par l’histoire qu’il racontait. J’ai tout de suite éprouvé…
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Illustration Gwendoline Clossais
Quelques sons légers et rythmés de clochettes introduisent une voix off masculine très douce qui invite au calme et au bien-être. S'invitent devant nos yeux fleurs, vaisselle, balançoire d'un autre âge. Les sons deviennent musique au ton dramatique illustrant entre autres une photo qui brûle.Une jeune femme en thérapie sort de sa transe comme pour échapper aux cauchemars qui la taraudent. Alice n'est pas au pays des merveilles. Elle est prisonnière de la médecine d'un homme qui la maintient dans un univers fantasmagorique où un chapelier burlesque tient les rennes. Ayant pour seule arme un couteau, Alice s'aventure dans les profondeurs…
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