Derrière les apparences, la diversité
Jamais l'année cinéma n'aura mieux commencé qu'avec Un couple épatant, Cavale et Après la vie, le triptyque de Lucas Belvaux que vous pourrez voir au cinéma Vendôme. C'est une aventure pleine de peps auquel le spectateur est convié. Qu'on en juge les trois films nous content une histoire déclinée en 3 genres : thriller, comédie, mélodrame. Du jamais fait et du jamais vu.
Lucas Belvaux, le réalisateur (qui est aussi acteur) ne vous est pas inconnu, vous avez sans doute eu l'occasion de découvrir il y a quelques années Pour rire (lien), un film qui réunissait Jean-Pierre…
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Le cinéaste pose d'emblée la question : "Peut-on bâtir une vie sur des fondations pourries ?". Il s'adresse à Elias, une personne qu'on ne verra jamais et dont on ne connaît pas le lien avec ce dernier, sous la forme d'une lettre en parlant d'une femme qui a mis fin à ses jours laissant derrière elle un fils. Il décide de mener une enquête accompagné du fils. Ils se rendent sur les lieux, interrogent les témoins. Que trouvent-ils ? Trois fois rien, des bribes de souvenirs, des ruines. Il ne nous dira jamais pourquoi on ne peut bâtir une vie sur des fondations pourries et quelles sont-elles dans le cas d'Ana, sans doute par respect, par pudeur ?
Le film s'inscrit…
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Cinergie : Trois films en même temps, c'est une aventure peu banale.Lucas Belvaux : A l'origine de ce projet, faire trois films de fictions en même temps, il y a quelque chose de très concret lié à une réflexion plus philosophique : mon envie de voir ce que vivait un personnage secondaire quand il sortait du champ de la caméra. Pour moi ce fut la question de base : voir de quel récit un personnage secondaire allait être porteur. Et très simplement, j'ai découvert qu'il allait vivre sa vie, devenir le personnage principal d'un autre film, son film, sa vie. Là je crois qu'on rejoint une réflexion plus philosophique. Les gens que nous croisons,…
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Le film commence sur une boutade : un type un peu bourru hurle dans un mégaphone des instructions de réalisateur. Il filme une pub pour la télévision, en pleine nature albanaise. A l'occidentale, aimerait-il, bien qu'il n'ait pas les moyens... En quelques minutes, tout est déjà dit : l'Albanie est un pays de contrastes, séduit par l'Occident mais fier de ses racines orientales, à la fois moderne et archaïque, désireux d'un futur plus radieux mais engoncé dans des pratiques et des traditions d'un autre âge. Un pays chaotique, que le réalisateur Fatmir Koçi filme avec tendresse et humour, partagé lui aussi entre cette envie d'aller de l'avant…
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En ce début d'année 2003, nous avons demandé à Henry Ingberg, Secrétaire général du Ministère de la Communauté française mais aussi Directeur du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, de faire le point sur notre cinéma qui ne cesse d'engendrer de nouveaux talents tout en confirmant celui de ses réalisateurs affirmés.
Passionné par le cinéma, Henry Ingberg a eu le talent, depuis deux décennies, d' offrir à nos réalisateurs, grâce notamment aux mécanismes mis en place par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, les moyens d'exprimer leur originalité et les moyens de se faire reconnaître…
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C'est un cinquantenaire, professeur de français qui débarque chez nous allègrement. Il vient d'obtenir à Média 10/10, le prix de la deux/RTBF pour son premier film. La Dernière note, son film, passera donc sur antenne le dernier mercredi de janvier 2003 dans l'émission de Renaud Gilles : "Tout Court".
"Le premier film dont je garde le souvenir est Blanche Neige, c'est ma grand-mère qui m'a emmené, c'était à Namur dans une salle paroissiale qui s'appelait "Le Cinex", la première fois que je rentrais dans une salle disposant d'un grand écran. Je devais avoir 5 ou 6 ans. A l'époque pour aller au cinéma c'était…
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Cool. Habillé d'un costume noir de la tête au pied, genre clergyman (pour le contraste, sans aucun doute). Les yeux en alerte derrière des lunettes aux montures ovales, Stéfan Liberski boit à petites gorgées un verre d'eau plate. L'après-midi démarre (heu) il réajuste ses lunettes tandis que nous allumons l'enregistreur Sony et que votre serviteur consulte ses notes. On ne va pas davantage vous présenter Stefan Liberski, les fans de Canal+, d'avant J2M, le connaissent bien ainsi que les auditeurs de la RTBF pour les émissions qu'il animait avec son compère Janin. Le monde est plein de surprises et le talent de Stefan Liberski est d'en provoquer davantage encore.
"Mon…
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Beaucoup de réalisateurs lui doivent l'animation qui donne davantage du peps à leur film ou leur générique que ce soit pour la télévision ou pour le cinéma. C'est donc l'un de ces hommes de l'ombre sans qui notre cinéma resterait invisible. Beaucoup ignorent qu'il réalise lui-même des films d'animation. Pourtant, comme le définit, très justement, Jacqueline Aubenas, "A lui seul, il est un générique au complet" (Image par image, sous la direction de Philippe Moins, éd. Communauté française/CGRI). Nous avons eu l'occasion de vous présenter La Leçon d'agronomie, au moment où La Croisade des Légumes…
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Réalisme social à la tunisienne
Formé à l'INSAS et entretenant toujours des rapports étroits avec notre pays, Nouri Bouzid, avec L'homme de cendres (1986) ou Bezness, (1992), a été un des premiers cinéastes de Tunisie à dépasser le cadre national. Il est aussi un de ceux qui ont le plus contribué à imposer l'image d'un cinéma tunisien engagé. Il montre les heurts, bonheurs et malheurs d'une société tiraillée entre tradition et modernité à l'occidentale, il évoque le fossé qui existe entre les villes et les campagnes, il parle des rapports de classe, entre riches et pauvres. Il crée des personnages attachants,…
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Parle nous convie dans les coulisses d'une pièce de théâtre en pleine préparation, "Chronique d'un discours schizophrène", mise ne scène par Fadhel Jaïbi au Théâtre de la Ville de Tunis il y a plus d'un an. Loin d'être un moyen-métrage sous forme de théâtre filmé, Parle tente de montrer le processus de maturation du texte et des acteurs qui s'en emparent, corps et âme.
En filmant des comédiens qui s'investissent, jusqu'à la violence, dans des rôles taillés à vif dans leur chair et dans la langue, Anne Closset nous prouve que le théâtre n'est pas une affaire de texte appris par…
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La Havane, 1996 : en racontant l'histoire de plusieurs autochtones qui entretiennent une relation amour-haine avec leur pays. Sonia Pastecchia dévoile une autre image de l'île de Cuba, bien loin de l'ambiance carte postale de Wim Wenders et du Buena Vista Social Club. A travers les récits d'un Sino-Congolais coupeur de canne, d'un jeune révolutionnaire aux idées claires ou d'une femme les pieds sur terre, la cinéaste dessine le portrait d'une société toujours fragilisée mais qui, lentement, se redresse, et regarde l'avenir avec confiance, la tête haute et le sourire aux lèvres.
Sorte de roman-photo à la Chris Marker, entrecoupé de quelques…
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L'un et l'autre
En mai 2002, dans le cadre de "Bruges, capitale culturelle européenne", à l'initiative de l'association "Art en marge", quatre artistes plasticiens et quatre personnes dites "handicapées mentales" sont réunis dans une maison. Pendant une semaine, ils vont travailler en duos à la préparation d'une exposition collective. Le cinéaste de A l'école de la Providence, par ailleurs partie prenante depuis de longues années des projets de l'association, va enregistrer l'évolution de ce travail. Armé de sa caméra, il se glisse entre les couples, observant comment, dans chaque cas, va s'opérer la rencontre.
Il faut organiser…
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Rallia, La Fille de Bent Keltoum, est une jeune mannequin suisse originaire du Maghréb qui part à la recherche de ses racines et de sa mère. Accompagnée d'une tante un peu folle, elle traverse toute l'Algérie pour la retrouver et comprendre pourquoi elle l'a abandonnée. A travers l'histoire de Rallia, Mehdi Charef, réalisateur algérien vivant en France, nous invite à découvrir les filles de son pays. L'histoire des femmes de la campagne et des montagnes qui vivent la plupart du temps à la merci de leur mari, et suivant la loi des hommes de la famille. Comme par exemple, cette femme répudiée et abandonnée au milieu du désert par son époux simplement…
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Exclusion
Pour insister encore un peu plus (car ce ne sera jamais assez) sur cette réalité mondiale qu'est l'exclusion, Jasna Krajinovic nous entraîne, quant à elle, sur la trace de deux femmes de Bosnie. L'une, Saya, est âgée et orthodoxe. Mira a 17 ans et est musulmane.
Parce que la guerre a détruit leur maison et les a poussées à fuir, toutes les deux ont du réapprendre à vivre loin de leur réalité et de leurs familles. Elles occupent des maisons qui ne leur appartiennent pas. Faute d'argent, ces personnes ne peuvent ni bouger ni reconstruire. Mais le pire c'est que les propriétaires réclament aujourd'hui leur bien. Et le spectre de l'exclusion…
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C'est encore d'expulsion qu'il s'agit dans le documentaire de Paola Stévenne, Terres de confusion. Nous voyageons en compagnie de la réalisatrice, à partir des côtes marocaines en direction de l'Allemagne. Nous faisons escale en Espagne, en France et en Belgique en compagnie d'hommes et de femmes à la recherche d'un avenir meilleur sur le continent européen. Mais des personnes qui ne voyagent que suivant le bon vouloir des autorités, vers un avenir incertain et la crainte d'un retour au pays.
Ce qui frappe dans le propos de ce film, c'est la force avec laquelle ces humains croient en ce rêve qu'un mauvais pas vient pourtant trop souvent briser. Ni la peur, ni l'échec…
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