La couleur des mots est le second long métrage de Philippe Blasband après Un honnête commerçant. Il s’agit d’un film atypique et très personnel, qui nous plonge 24 heures dans la vie d’une jeune femme, Marie, dysphasique.
La langue maternelle est pour elle comme une langue étrangère. Au fil de ses rencontres, nous comprenons combien ce langage défectueux, creuse entre elle et le monde un fossé difficilement franchissable. D’autant plus que d’autres obstacles menacent de l’isoler davantage encore. Telle une Alice au pays des mots perdus ou confus, Aylin Yay donne chair à ce portrait sensible d’écorchée vive. Même si le film aborde la dysphasie (un trouble…
Lire l'article
D’un monde à l’autre est le quatrième film documentaire du tandem Vincent Detours et Dominique Henry. De la même trempe que le précédent Docteur Nagesh, par la sobriété du propos, du traitement, de l’image et du montage, il dresse le portrait d’une personne confrontée aux limites de son métier.Un film à la fois audacieux et humble, qui suit sa propre logique, guidé par un regard libre, frontal, brut(al), sans mise en condition du spectateur, qui est libre lui aussi de regarder où il veut, comme il veut, les photos de Gaël Turine qui se prolongent parfois en séquences filmées.
Le fil de la narration nous éclaire sur les limites du métier…
Lire l'article
En ce mois d’automne, la sortie de La Femme de Gilles de Frédéric Fonteyne est un petit événement. Ce film, dont nous avons maintes fois parlé, fut l’objet de notre concours avec le CGRI et La Libre Culture et cinéma l’an dernier. La suite, vous la connaissez, notre lauréate Natacha Pfeffer est allée à Cannes, y a vu 16 films, et en parlé sur notre site et dans La Libre Culture et Cinéma.
Adapté d’un roman de Madeleine Bourdhouxe, La Femme de Gilles, un an après sa sortie en salles, est édité en DVD. Nous vous avons parlé du film dans les plusieurs webzines précédents. Les Suppléments qui vous sont offerts : Bonus Tout d’abord,…
Lire l'article
Souvent, quand on raconte, on essaye de définir les personnages pour expliquer qui ils sont, alors que ce qui m’intéresse c’est ce que je ne sais pas des gens, ce qui m’échappe. Donc, à l’écriture, je me suis attaché à ne pas parler de leur passé, à les définir par rapport à leur présent. Au moment du tournage, pour continuer dans cette voie, j’ai fait de nombreux plans « volés », ou les acteurs ne sont pas conscients du travail de la caméra.
Harry Cleven nous parle de ses débuts hasardeux au théâtre qu’il n’aimait pas vraiment. Le cinéma lui donne l’occasion de fréquenter des réalisateurs…
Lire l'article
Adapté d’un roman de Jean Ray, écrit en français (il signait ses textes flamands John Flanders – voir le film de Françoise Levie dans les bonus), Malpertuis suit le parcours de Yann, un jeune matelot qui cherche sa sœur Nancy. Il pénètre dans une maison baroque sur laquelle règne Cassave, un vieillard tyrannique et diabolique qui retient ses héritiers dans sa propriété.
Il existe donc deux versions du film. Les deux versions vous sont proposées sur le DVD. La première montée par Richard Marden (« il n’a rien compris au film », nous dit Harry Kümel) a été présentée en mai 1972 au Festival International du film de Cannes. Elle…
Lire l'article
Nous sommes au printemps 1986, Geneviève Robillard, directrice de production, nous emmène Philippe Reynaert, le rédac chef de Visions et moi à Ostende sur le tournage du premier long métrage de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne. Falsch, adapté d’une pièce de René Kalisky est tourné en 16mm (puis gonflé en 35mm) de nuit dans l’aéroport d’Ostende. Dans la salle de départs et d’arrivées. Après un entretien de Philippe Reynaert avec les réalisateurs, lors du dîner, les frères nous suggère d’illustrer l’article en les prenant à l’extérieur sur la piste d’atterrissage, Avec, un vieux quadrimoteur…
Lire l'article
En Belgique francophone, une nouvelle génération de cinéaste essaie, en tournant des courts métrages, de se servir des codes du cinéma de genre pour éviter le label « auteuriste ». Jusqu'à présent, nous n'avons rien vu de renversant dans ces essais thrillero-pateux ou psycho-pâteux. L'exception venant de Série noire, un film de Pascal Adant qui nous démontre qu'il est possible de faire un film de genre qui ait le regard d'un auteur. Pascal Adant s'est tout d'abord essayé à l'animation, et au live mixé de séquences d'animation. Bref, un cinéaste qui aime expérimenter. Le pitch de Série noire ? Alice…
Lire l'article
L’édition très soignée comporte aussi le film commenté par Stephan Streker et Michaël Goldberg. On y apprend plein de choses, of course. La passion un peu obsessionnelle de Stephan pour les plans nocturnes des freeways. L.A. c’est un ensemble de freeways. C’est aussi la voiture qui est la vraie unité de mesure de L.A. Les deux comédiens insider, sont le contrepoint de Michaël Blanco, l’outsider du film. Ces deux narrateurs, Alfred et Simon sont, dans la vie, des comédiens de rues rencontrés lors des premiers repérages. Que le poster d’Eddy Merckx affiché dans la chambre de Michaël Blanco, vient de la collection personnelle de Stephan qui est un fan du champion cycliste.
Le…
Lire l'article
Vies Nouvelles a le rythme du village de la Chine centrale dans laquelle il émerge. Situé au bord de la rivière Danin, un affluent du Yang Tse, ce village vit dans l’attente de son engloutissement par le barrage des Trois Gorges, en amont du Yang-Tse. Un barrage pharaonique (le plus grand du monde : 2.300m de largeur et d’une hauteur de 185m) qui oblige les populations des alentours à se déplacer, à migrer sur une période 17 ans. Une famille, les Gao, vit cette transformation, comme toujours en Extrême-Orient, partagée entre tradition et modernité : une distinction qui recouvre aussi les différences générationnelles qui s’aiguisent avec le développement de l’économie… Lire l'article
Au Japon, un festival de films pas comme les autres
Le Friendship Film Festival
Françoise Levie, choisie parmis les réalisateurs belges francophones, est invitée au Japon pour une étrange aventure. Elle nous la relate avec photos souvenirs à l'appui. "Qui en Belgique a entendu parler du Friendship Film Festival organisé en marge de l’Expo Universelle de Aichi au Japon ?Très peu de monde… à l’exception des deux heureuses bénéficiaires qui eurent la chance de représenter la Belgique.
Le concept
Vingt et un réalisateurs, dont dix femmes, appartenant à des pays aussi différents que la Turquie, le Nigeria, l’Inde, Cuba, la Lithuanie, le Cambodge, la Jordanie…
Lire l'article
Fondateur avec Wilbur Nelissen de Cine&FX, Patrick d’Artois a secoué le monde du cinéma, il y a deux ans au Festival de Namur, en organisant un test comparatif entre les supports négatifs et numériques. Travaillant avec le support numérique depuis plus de dix ans il nous a paru intéressant de lui demander son avis sur son évolution. D’autant que deux longs métrages belges sont dans le collimateur de Cine&FX : Comme tout le monde de Pierre-Paul Renders et Le Poulain d’Olivier Ringer.
Suite d’un entretien passionnant et passionné
Cinergie : Nous avons l’impression qu’en Belgique on en est à la pointe du numérique par rapport à des pays plus importants comme…
Lire l'article
Il y a deux façons d’aborder Jean-Pierre Melville, cinéaste atypique de l’hexagone. Soit en abordant son côté tendance (sa filiation avec le cinéma asiatique et Tarantino) soit en parlant du style de Melville, cette élégance qu’ il avait d’ éviter les clichés du genre abordé en signant des films singuliers. Le cinéaste « tendance » réalise des films obéissant à une logique du rite. Jamais de blabla ou de dialogues envahissants, la captation descriptive d’individus prisonniers de trajectoires qui deviennent leur destin. Melville « parrain » du cinéma asiatique et « post-moderne » américain ?…
Lire l'article
Le lion rugit... Dans l'obscurité on découvre une plage silencieuse sous un peu de clarté lunaire... Pas le moindre frémissement aux alentours... En fait, c'est juste la texture d'une peau attachée à ce corps de femme immobile sur un lit. On remonte le long de ses monts et vallées dont une grande partie est recouverte par un drap. Une nappe peut-être ? Le lion est là... Enfin... L'homme, quoi ! Affamé, les yeux plein de désir. Il ne sait peut-être pas par où commencer.
En entrée, prendra-t-il des escargots ? Hmm ! Il commence par les pieds qu'il renifle, étreint, lèche, pourlèche, savoure... sans les entamer. Il se délecte…
Lire l'article
Cointe, les liégeois connaissent. C’est ce qu’on appelle un beau quartier : des allées verdoyantes, bordées de grands arbres, peu troublées par la circulation automobile. Et des villas luxueuses, assez disparates, qui témoignent des différentes tendances de l’architecture des maisons individuelles du siècle passé. Le temps d’un doux soir de juillet (si, si, il y en a eu quelques-uns !), la quiétude des lieux a été légèrement troublée par l’acteur et réalisateur Lucas Belvaux, qui y tournait quelques scènes de son prochain film, La raison du plus faible, dont l’action est située en région liégeoise.
Etrange parcours…
Lire l'article
C’est dans le cadre cossu d’une chambre de l’hôtel Métropole, aux antipodes de l’univers de leurs films, que Cinergie a rencontré les Frères Dardenne, entrés récemment dans le club très fermé des doubles palmés d’Or, grâce à leur dernier film coup de poing, l’Enfant. Présenté en mai dernier au festival de Cannes, il sort ce mois-ci sur nos écrans. Souriants, ils sont toujours d’accord l’un avec l’autre (enfin presque ! ), ils répondent chacun à une question sur deux et nous parlent du succès, du microcosme du cinéma, de Jésus et de l’importance du casting, avec une assurance qui ne laisse pas de doute quand… Lire l'article