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Longtemps, elle s'est couchée de bonne heure. Et puis un jour, Marie Mandy voulut voir du côté de chez Madeleine, sa grand-mère, pour trouver la réponse à cette question éternelle : Où vont les morts quand ils sont morts ? Vous ne le savez pas ? Et bien nous non plus mais Madeleine a une idée sur le sujet. C'est pourquoi la réalisatrice nous embarque avec Madeleine au paradis pour un voyage avant le décollage pour le paradis. Dans ce périple, la seule certitude socratique dans l'existence de l'être humain, la fin de la vie, apparaît comme un nouveau prisme à travers les yeux de Madeleine.Alors attachez vos ceintures… Grand-mère de la réalisatrice,…
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Un dessin simple, sans fioritures, des images dépouillées mais expressives, beaucoup d'humour, le sens du détail qui tue, et le don trop rare d'emballer des histoires sans complications mais toujours sensées dans un format compacté au possible, le jeune Alexis Vokaer nous avait déjà tiré l'œil à l'occasion de son précédent court métrage Nic-Nac.Ce talent, confirmé, lui vaut, avec Il ne faut pas vendre la peau de l'ours, non, non, il ne faut pas, un prix Cinergie bien mérité.En 2'30'', ce jeune ex-étudiant de La Cambre raconte avec beaucoup de charme l'histoire d'un pauvre ours captif dans un cirque qui, contraint d'effectuer…
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De la colonie comme zoo
Que la colonisation du Congo fût une histoire nauséeuse de barbarie civilisée, un régime de terreur qui aujourd'hui encore colle à notre vie comme un chancre malsain dont les miasmes se font toujours sentir, nul aujourd'hui n'a le droit d'en douter. Et pourtant nombreux sont ceux qui préfèrent tourner la page, évacuer les responsabilités de la Belgique dans un oubli volontaire et dépouiller encore et toujours les Congolais de ce passé sanglant où leur identité présente plonge ses racines et trouve le terreau de ses multiples facettes. Le dernier film de Francis Dujardin, Boma - Tervuren, le Voyage, remet les pendules à l'heure et…
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Une roborative épidémie de fièvre acheteuse
Pour Victor Hugo, l'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. Tintin et Milou voyaient des petits anges et des diablotins se percher sur leurs épaules. Edgar Poe enfermait dans sa cave un chat noir borgne. Pour Jean (Albert Dupontel), la personnification de sa culpabilité, c'est un tigre à lunettes. Chacun son truc. L'embêtant, c'est que celui-ci, qui avait presque disparu de son existence, y fait ces derniers temps un retour en force. Pourtant, il a une gentille petite vie, Jean, une situation, une adorable épouse, Nicole (Marie Trintignant), qui lui tient sa jolie maison pendant qu'il part travailler dans son chic costume, avec sa belle voiture. Or, quand…
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Am, stram, gram...
Oscar Bloch et Walther Von Westburg dans leur célèbre Dictionnaire étymologique de la langue française (PUF) voient dans "comptine" : compter lequel aurait pour origine le mot latin Compulare, compter, qui a du prendre le sens de conter dans le parler populaire ". Ce qu'affine Le Petit Robert : Comptine, chanson enfantine (chantée ou parlée) servant à désigner celui à qui sera attribué un rôle particulier dans un jeu (ex : Am, stram, gram).
Le sujet du film de Damien Chemin est planté, reste le décor. Une maison isolée dans laquelle Marie, jeune baby-sitter à qui des parents à l'allure étrange, confient un enfant qu'on…
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Van Volxem
Pas beaucoup de passage dehors. Normal. C'est un matin gris et pluvieux qui vous fait patauger dans les flaques d'eau ou la boue. Dans la cour du 264, avenue Van Volxem, un mec en jeans et parka à capuche couleur de la US Army nous regarde d'un air suspect. Brrr. Nous bredouillons que c'est pour le tournage. Il nous lance un regard las, tourne le dos en haussant les épaules, ouvre la grille et quitte les lieux. Un chat miaule mais nous n'arrivons pas à décrypter son message.
Nous nous décidons à faire coulisser la porte d'une sorte de hangar plongé dans la pénombre. L'endroit est vaste et à moitié vide. Nous avisons une ombre et nous précipitons sur une forme humaine…
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Voyage au-delà de l'oubli
L'une des fonctions du cinéma documentaire est de vaincre l'oubli, de rompre ce silence des ans, de faire entendre des voix singulières qui se souviennent et, qui par le seul fait de trouver l'espace de leur parole, modifient et enrichissent notre présent. Niños, le dernier film de Jose-Luis Peñafuerte, est tout entier habité d'une telle volonté de faire mémoire. Véritable voyage intérieur, au plus profond des terres de l'exil, il se nourrit d'une longue réflexion sur ce qui fonde une identité, sur ce qui nous fait appartenir à un lieu, une famille, un passé. Film à la première personne où l'intimité…
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Le Nova a cinq ans ? Incroyable, dis ! Et si vous aviez prédit aux promoteurs de ce projet complètement givré qu'ils seraient encore là aujourd'hui, ils (et elles) vous auraient sans doute regardé avec des yeux en billes de loto. "On ne se posait même pas la question. L'envie qui nous animait était, certes, d'ouvrir une salle de cinéma permanente, mais les conditions de sa mise en place supposaient que ce ne serait qu'éphémère. D'où le nom d'ailleurs, référence aux supernovae, ces étoiles qui brillent très fort et pas longtemps".
Un anniversaire sympathique pour un projet dynamique, inventif, novateur. Cela valait bien une rencontre, un…
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La revue de la SACD et de la SCAM - Belgique vous propose dans son dernier numéro trimestriel un dossier consacré à la politique culturelle en Flandre, un portrait de l'écrivain et cinéaste Eric de Kuyper, la suite de La fiction dans le scénario, un texte de Luc Jabon qui intéressera scénariste et auteurs-réalisateurs et, enfin , en expression libre, des propos de Samy Brunett que nous reproduisons ci-dessous.
Oui, on le sait, la culture manque de moyens financiers, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici. FAIRE UN BON FILM EST DE PLUS EN PLUS DIFFICILE.
Disons d'abord que l'auteur n'est pas le seul responsable de cette difficulté ; le spectateur (que nous sommes…
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Petites Misères est un film audacieux. Osant la comédie sur des sujets graves, le mélange de tragique et de comique, l'irruption de l'absurde et du doux délire dans un quotidien empoisonné. Et quand l'audace est réussie, on est aux anges. Mais on aurait bien aimé quand même en savoir un peu plus quant aux motivations des oseurs. C'est pourquoi, un soir de février pluvieux et venteux, nous sommes assis tranquillement de part et d'autre d'une table de bistrot, du côté de la porte de Namur, prêts pour l'interview. Pas un exercice facile d'ailleurs. À travailler ensemble depuis des temps immémoriaux, Philippe Boon et Laurent Brandenbourger ont développé… Lire l'article
Ces 6 années passées à la Commission de Sélection des Films peuvent se résumer quantitativement pour moi en 1 année en tant que membre, 2 années de vice-présidence et 3 de présidence, soit la participation à près de 35 collèges de délibération et à près de 1.500 lectures de projets petits ou grands, documentaires ou fictions, films ou téléfilms. C'était qualitativement passer presque plus de temps à lire le cinéma en devenir qu'à visionner le cinéma abouti. C'était psychologiquement et économiquement se sentir investi d'un pouvoir trop lourd et, hélas, trop souvent sans appel. Mais c'était…
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L'Iconoclaste
Le Syndrome plastique d'André Goldberg porte bien son titre, le cinéaste épousant le ludisme plastique et onirique de son sujet : le pop-minimalisme-baroque de Pascal Bernier. Dés le pré générique, celui-ci apparaît en gros plan, moitié rasé genre Guinsbarre, le nez chaussé de lunettes noires qui dissimulent son regard, tandis que ses lèvres murmurent (plan fixe qui passe de la couleur au noir et blanc) : "... le discours est une manipulation, toujours ! ... Et c'est lié au pouvoir. Le pouvoir ne peut s'appuyer que sur le mensonge même avec de bonnes intentions. Le langage est la voie royale du mensonge et l'art est un grand ami du mensonge même…
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En 2000, les réalisateurs Taylan Barman et Mourad Boucif lancent la production de leur film Au-delà de Gibraltar, qui traite notamment de certains aspects de la communauté marocaine à Bruxelles. Gérard Preszow qui connaît bien les problèmes de cette communauté participe à la conception du scénario, soutenant la démarche des deux réalisateurs qui fait la part belle aux comédiens non-professionnels et aux séquences improvisées.
Il devine que la structure ouverte du film et le choix des réalisateurs de laisser aux comédiens la spontanéité de leur parole va créer des situations hors-scénario fortes et riches en surprises. Aussi propose-t-il…
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Lorsqu'on monte les quatre étages - en ahanant, à chaque palier - qui mène à l'antre du Minotaure électronique de Cinergie.be, on a la tête qui bourdonne, les oreilles qui sifflent mais on sait presque toujours sur qui on va tomber : Dimitra Bouras, notre webmaster ou webmistress (les féministes et les grammairiens trancheront) et votre serviteur, les cheveux gris d'une longueur qui n'est pas sans rappeler l'époque des sixties. En revanche, on ne sait pas toujours ce qu'on va y faire. Se faire tirer le portrait (au polaroïd ou en négatif ?), se faire conter fleurette ? (la séduction des comédien(nes), jouer au carte ou aux dés ? (le poker menteur) ou plus… Lire l'article
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Le clash des civilisations entre l'occident et le monde islamique annoncé par le professeur Huntington, Berlusconi proclamant, à la cantonade, la primauté de la civilisation occidentale (nous conseillons au "cavalière" de lire Paul Valéry), les (al) caïdmans transformés en tapis volants inoxydables et inflammables, des Bouddhas millénaires dynamités pour l'avenir de nos souvenirs, l'Histoire virerait-elle au cauchemar en ce début de troisième millénaire ou sommes-nous en train de vivre dans le maelström de la prose délirante d'un roman de Thomas Pynchon revu et corrigé par la machine à écrire de William Burroughs utilisée à quatre mains par Faulkner… Lire l'article