En 2012, histoire de célébrer les 30 ans du Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF, pour les intimes), 12 jeunes réalisateurs se sont réunis pour former le "Collectifff", un organisme né pour rendre hommage à l’un des 5 principaux festivals de genre en Europe, ce à travers 12 courts métrages. Dernier arrivé de la bande, Sébastien Petit, remarqué notamment en 2008 pour Luneville, un court métrage racheté par TV5, nous a sans doute offert la plus belle surprise de cette fournée, en réalisant Bowling Killers.
Tourné en caméra subjective et à peine neuf (!) plan-séquences, ce western gore de dix minutes, filmé en une nuit face…
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Riton Liebman, derrière et devant la caméra, réalise, avec Je suis supporter du Standard, un premier film comique, détaché, parfois absurde et parfois tendre, bref, du divertissement pur et simple. Balayant assez rapidement le milieu des supporters et du football, le comédien-cinéaste a eu la bonne idée de s'attarder davantage sur la personnalité de son héros, Milou et sur ce que l'on peut appeler une véritable addiction au ballon rond.
Milou est un fan incommensurable du Standard de Liège dont il vénère chaque match, chaque joueur et, avant tout, les couleurs. Sa vie est en rouge et blanc, des vêtements, aux murs, en passant par ses amis... tous supporters. Seulement, lorsqu'il…
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Homosexualités noires
La première édition du festival Massimadi, organisée par l'asbl Les Identités du Baobab, s'ouvrira au théâtre Bronks, le 9 mai prochain. Ce festival se définit comme un festival de films lesbiens, gays, bi et trans' d'Afrique et de ses diasporas.
Le nom du festival provient de la contraction des noms créoles « Massissi » et « Madivinez », termes négatifs pour désigner les gays et lesbiennes. Il s'agit du retournement d'une insulte pour en faire quelque chose de positif. Joëlle Sambi, l'une des collaboratrices du festival, nous explique les motivations qui ont permis la création de ce nouvel événement…
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Mont Père
Pour son troisième court métrage, Gilles Coulier impose un style direct et brut tout en faisant la place à un certain raffinement. Au pied d'une montagne enneigée, un mobil-home est arrêté. Il s'y joue une relation tendue entre un père, qui souhaite voir le Mont-Blanc, et son fils, qui éructe et râle car la montagne en question n'est pas le fameux mont. De fait, ils sont perdus et peu importe, la montagne à voir, n'est peut-être pas celle qu'on croit.
D'emblée, le premier plan étonne par sa composition graphique où l'oblique crée une impression d'instabilité qui se confirmera tout au long du récit. La relation filiale…
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Toute une nuit à Hôtel Monterey
Après Saute ma ville, un éloge au cinéma burlesque réalisé en 1968, Chantal Akerman est passée au documentaire avec Hotel Monterey. Un doc qui s'écarte de la doxa du genre consistant à démarrer par une présentation du sujet ; lequel n'est indispensable que pour les reportages télévisés. Du cinéma, donc, avec un côté expérimental, proche de ce que Jacques Ledoux nous a invités à découvrir lors des différentes éditions des festivals de Knokke-le-Zoute.
En 1972, Chantal navigue entre l'Europe et New York. Elle y travaille comme caissière dans un cinéma « à…
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Famille, je vous haime
En 2011, l’étudiante Sarah Hirtt tournait son premier film, Legba, dans le cadre du projet « Regards croisés » de l’INSAS, à Montréal. Forte de cette expérience à l’étranger, un an plus tard, la jeune cinéaste signait un court métrage de fin d’études sobre et tenu qui a retenu l’attention des sélectionneurs de la Cinéfondation, à Cannes. 18 films choisis pour concourir, sur 1550 courts venant des écoles du monde entier, c’est déjà une assez jolie reconnaissance.
En attendant le dégel de Sarah Hirtt est un film de fin d’études, certes. Il n’a pourtant rien à envier aux…
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Germanica Belgica
Le film démarre sur des plans extraits d'un film en 8mm (format carré). On y découvre un bébé, en noir et blanc, puis, en couleur (en Super 8, 1.33 kodachrome 40), un enfant qui commence à marcher sous l'œil attendri de son père.Il entame ensuite le parcours autobiographique de Christoph Bohn, le réalisateur de The Boy is Gone avec des séquences d'animation (utilisant cette forme d'une mémoire subjective avec des images dessinées). Dans son film, le souci de Christoph Bohn est de découvrir la vérité sur un passé que son père a refusé de lui transmettre par la parole. Pourquoi ? Est-ce lié au fait qu'on appelle les Eupenois…
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Bruxelles sous influence
Pour leur deuxième long métrage, les réalisateurs de Gerda 85 livrent une plongée étrange et décalée au cœur d’une Bruxelles gangrenée par les projets immobiliers destructeurs et tentent une relecture du film noir.
En souhaitant aborder l’urbanisme bruxellois qui dévaste cette ville depuis des décennies dans des logiques répétitives et incohérentes de « Tout raser pour tout remplacer », sans passer par le documentaire ou le film militant, Particia Gélise et Nicolas Deschuyteneer s’embarquent dans les atmosphères du film noir avec un antihéros confronté à la trahison qui devra prendre son destin…
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Etudiant, poil aux dents
« Avant, j'étais à l'université de Kinshasa et une année scolaire prenait deux ans, deux ans et demi. Ici, à Lubumbashi, l'année scolaire est bien organisée ; elle dure dix mois, avec des examens et un calendrier respectés... »
Pour son cinquième documentaire, Ronnie Ramirez braque sa caméra sur l'université de Lubumbashi et se focalise sur ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui tentent de décrocher le précieux sésame que constitue le diplôme universitaire. Car si l'année estudiantine est plus courte qu'à Kinshasa, la vie quotidienne sur le campus Kassapa n'en est pas pour autant…
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Le silence tue
« Je suis réalisateur et mon métier, c’est de faire des films. J’en ai un besoin viscéral ». Vincent Lannoo est un boulimique d’images. Le dernier arrivé, sort le 3 avril en salles. Au nom du fils aborde frontalement le thème sensible de la pédophilie au sein de l’Eglise, et frappe fort. Prêtres pédophiles, milices paramilitaires d’extrême-droite à l’intégrisme haineux, rejet par un certain clergé de l’homosexualité considérée comme une maladie honteuse, hypocrisie à tous les étages d’une hiérarchie catholique plus familière de l’omerta que de la glasnost :on…
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Dans la pénombre d'un bar de Louisiane des années 80, un jeune musicien s'installe timidement sous le regard blasé d'une assemblée disparate. La marionnette gratte les cordes de son instrument, et les accords de Betty's Blues nous font chavirer dans l'histoire de Blind Boogie Jones.
La musique se fait soudain image, et l'on passe d'une animation en stop motion vers une animation traditionnelle en 2D de très belle facture, la brosse numérique travaillée sur une base noire donnant un effet de gravure à l'ensemble.
Triste aventure que celle de Boogie Jones, qui, filant l'amour parfait avec sa douce par une journée ensoleillée, tombe malencontreusement nez-à-nez…
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Je est ailleurs
Présenté dans la compétition C'est du Belge au festival Anima, Cogitations de François d’Assise Ouedraogo, Arzouma Mahamadou Dieni, Moumouni Jupiter Sodré, et de Sébastien Godard est un joli film documentaire qui tire toute sa force et sa profondeur du fait même de se parer des techniques de l’animation pour aborder son propos. Un petit film d’une grande profondeur.
Dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, des hommes, des femmes, petits métiers ou gens de la rue, répondent à des questions sur leurs désirs d'ailleurs. Partir là-bas ? En Occident, là où tout est possible ? Tout y est-il vraiment possible ? Ou rester ? Pourquoi…
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Au moment où la candidature de la Chaîne des Puys et sa faille de Limagne - un trésor naturel inestimable – cherche des soutiens de toutes parts pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le Festival auvergnat de Clermont-Ferrand renouvelait son offre de plus de 400 films en programmation régulière et de plus de 7700 films au Marché. Il a clôturé le 9 février avec un nouveau record de fréquentation battu au-delà des 150.000 entrées.
Par la même occasion, la page du 35mm semble irrémédiablement tournée puisque seulement 5% de l’ensemble des films reçus présentait ce format. Le numérique s’impose donc, mais sans réel…
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Le vrai Marcel de Bruxelles
En mars aura lieu la sixième édition d'Offscreen, qui s'impose de plus en plus comme un festival qui compte aux yeux des spectateurs curieux. L'année dernière, il en a attiré plus de 7.000 sur 3 weekends. Des films de genre, des rétrospectives vintage, du cinéma alternatif, expérimental, exotique, des films bis, des films Z… tout ce qui sort des normes, tout ce qui n'est pas comme tout le monde ou comme il faut s'y retrouve. Il propose tout à la fois à la fois des soirées de gala au Palais des beaux-arts, des leçons de cinéma au Rits, des projections de films rares à la cinémathèque et plante son quartier général…
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Bas les masques
Avec Möbius, Eric Rochant revient à ses premières amours, le film de genre. Thriller romantique intimiste, film noir d'espionnage à l'américaine, Möbius est une créature étrange, hybride, qui semblera peut-être grossière aux entournures, mais qui s'avère finalement une drôle d'aventure, plutôt passionnante.
Sortie de l'Idhec en même temps que Desplechin ou Pascal Ferran, Eric Rochant a un parcours un peu étrange. Un Monde sans pitié, son second long métrage, marqua son époque, un peu à la manière du Grand Bleu, de Diva ou de Comment je me suis disputé... Et Rochant est un peu à cheval entre tout ça.…
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