Dès l’avant-propos qu’il a consacré à son livre intitulé La Part de l’ombre, Olivier Smolders nous explique que « les plus beaux films sont ceux qu’on imagine sans les avoir jamais vus ». Est-ce là le sujet de Voyage autour de ma chambre ? En partie, puisque dès le générique, le réalisateur, en voix off, nous dit : « Au mouvement, préférer l’immobilité, à la parole, le silence, se retirer dans sa chambre plutôt que de bouger ».
Voyage autour de ma chambre nous propose un espace imaginaire, en voix off, qui renvoie au regard d’Olivier Smolders sur les différents espaces que son corps a pu vivre.
L’Afrique…
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Le goût de l’innocence
Le coquelicot, fleur sauvage, pousse, rouge sang, sous la chaleur de l’été. Pour s’amuser, on peut retourner ses pétales un à un. Jeu d’enfant. La fleur se transforme alors en une petite ballerine au tutu coloré. Ici, ce n’est pas un jeu d’enfant. Ici, on arrache les pétales, on soulève les jupes. Coquelicots, dans le troisième long métrage de Philippe Blasband, est le nom de la maison de passe où tout le film vient échouer et se dénouer. Dans le milieu de la prostitution, arrière-boutique feutrée d’une Bruxelles petite-bourgeoise et hypocrite, trois destinées tragiques se nouent autour de ce lieu clos. Trois personnages…
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Orgesticulanismus « Orgesticulanismons ! »
Orgesticulanismus est le premier court métrage d’animation d’un ancien élève de La Cambre, produit par Caméra etc. Animateur dans cette maison de production consacrée principalement au film d’atelier, Mathieu Labaye a déjà réalisé en son nom propre deux courts métrages. À Media 10-10, son premier film professionnel aura fait l’unanimité, empochant le Prix du Meilleur Court Métrage d’Animation remis par le Jury Officiel et celui du Jury Presse.
C’est qu’Orgesticulanismus, au bord d’un cinéma expérimental, est un film qui cherche, se libère, énergique, frénétique,…
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Parmi les six films présentés à la soirée d’ouverture de la 30ème édition du Festival Media 10/10 à Namur, le public présent à cette soirée a décerné le Prix du Public des Publics à Surprise de Fabrice Maruca. Déjà plébiscité par le public dans près de dix festivals en 2008, ce court métrage de fiction mêle tous les éléments pour séduire et amuser les spectateurs.
Chérie, c’est pas du tout ce que tu crois !Dans un lit à deux places, Pierre, nu comme un vers, est allongé sur sa voisine de palier pas beaucoup plus vêtue. C’est le moment exact qu’a choisi Brigitte, la femme…
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Dans le cadre du programme « Portraits croisés », qui consiste en l’échange d’étudiants entre des écoles de cinémas partis réaliser… des portraits donc, Le barbier du Julie Descarpentries est une coproduction INIS-INSAS réalisée à Montréal. Prix de la Communauté française Wallonie-Bruxelles au Festival International des Ecoles de Cinéma de Huy, Prix Spécial du Jury dans la compétition nationale au Festival du Film Indépendant de Bruxelles, Prix des Auteurs (SACD-SCAM) à Média 10-10, ce petit film modeste fait l’unanimité.
Frontalité
À quoi cela tient ?Sans doute d’une part au sujet du…
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Autonomie de la volonté d’Antoine Cuypers, présenté lui aussi au Festival Media 10-10, s’est vu attribuer le Prix RTBF, qui lui permet d’être diffusé sur la chaîne du même nom. Court métrage de fiction réalisé dans le cadre d’une formation au SAE Institue de Bruxelles, Autonomie de la volonté est étonnant à plus d’un titre, mais laisse un peu perplexe.
Chorégraphie du chaos
Film dansé ou plutôt couru, Autonomie de la volonté suit, dans un immense lieu désaffecté, hors du temps, décollé du réel, des gens qui marchent, courent, ralentissent, accélèrent, se heurtent…
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Ils s’appellent Guillaume, Michel, Jimmy, Ghislain, Myriam et Suzanne et habitent dans le Quartier des Balances à Salzinne. Qui sont-ils ? Six personnages de fiction imaginés par douze étudiants de l’IAD. Le professeur et réalisateur, Benoît Mariage, d’origine namuroise, a dirigé ses élèves au cœur de ce quartier de logements sociaux pour une série de douze courts métrages. Chaque histoire, écrite en binôme, a donné lieu à deux montages différents. La qualité du projet a été reconnue par le comité de sélection du festival de Média 10-10 puisque trois d’entre eux (Michel, Suzanne et Guillaume) ont été… Lire l'article
Tout ou ne rien voirLa rencontre que François Hien, le jeune réalisateur de ce film, nous conte, se déroule en Auvergne, à Saint-Marcel, dans un décor bucolique, une ancienne villa de campagne entourée d'étangs et de parcs où vivent deux femmes exceptionnelles. François a connu Bakarné (qui veut dire en basque la fille de la solitude), et son amie Odile par Laurent, un ami musicien, proche de Bakarné, cette accordéoniste virtuose et actrice envoûtante malgré (ou grâce à) sa cécité.
Atteinte d'une maladie mortelle qui ne lui laisse plus que quelques mois à vivre, Bakarné accepte que ce nouvel ami filme ses derniers moments d'existence.…
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Avez-vous déjà ressenti le désir de changer de vie ? De disparaître complètement sans laisser de trace ? De sortir faire un tour et ne plus jamais revenir ? De remettre le compteur à zéro en abandonnant vos proches, votre travail, votre maison et la routine ordinaire, direction un pays ensoleillé, exotique, excitant, en quête d’aventures ?...
Il tape sur des bambous…
“He's a real nowhere man, Sitting in his Nowhere Land, Making all his nowhere plans for nobody.”
Le nouveau film de Patrice Toye (Rosie) aborde le cas de Tomas (Frank Vercruyssen), la quarantaine, heureusement marié et salarié, qui un beau jour voit son bonheur et son intégrité menacés…
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Laurent (Morgan Marinne, vu chez les Frères Dardenne), Roger (Serge Riaboukine) et Nadine (Anne Coesens) forment une famille éclatée vivant dans un appartement sombre et austère d’une petite ville peu joyeuse, aux teintes verdâtres et glauques à souhait. Leur famille souffre d’un manque flagrant de communication, de joie, voire… de vie ! Nadine et Roger ne se parlent plus. Roger est un chômeur alcoolique et handicapé, passant ses journées à ne rien faire. Leur fils Laurent, au visage impassible, ne s’exprime que rarement, sèche les cours, et passe ses journées avec ses copains à traîner, loin de l'école. Nadine, agent de police, est de plus en plus terrifiée… Lire l'article
Petit précis de décomposition psychique, ou l’art de la subversion
Comme les rêves qui s’éclairent souvent quand on les prend au pied de la lettre, le premier long métrage d’Ursula Meier, Home, se tisse tout entier autour d’une métaphore, prise au sens propre du terme : « Qu’une famille est étouffante ». Et le film, drôle, tendre et subversif, de dévider l’image jusqu’en ses plus extrêmes limites.
Au bord d’une autoroute abandonnée depuis plusieurs d’années, une famille a élu domicile. Aux premières images du film, dans la nuit tombée, parents et enfants jouent au hockey sur la route déserte qu’ils…
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L’invention du féminin.Impur, comme tout son cinéma, le dernier film de Claire Simon est une reconstitution documentaire qui se montre comme telle, et qui repose sur des procédés cinématographiques d’une grande simplicité. Film étonnant et bouleversant, Les Bureaux de Dieu se tient tout entier du côté de l’oreille, à l’écoute d’une parole archaïque, celle qui se chuchote et s’invente derrière les mots, dans le corps du désir et les désirs du corps.
Claire Simon est une réalisatrice à part, qui construit une filmographie exigeante et intense hors des sentiers battus du cinéma français grand public ou de ceux,…
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Voyage au bout de l’enfer
Jeanne (Emmanuelle Béart) et Paul (Rufus Sewell) ont perdu leur fils, Joshua, lors du tsunami de 2005. Incapables de faire leur deuil, ils sont restés en Thaïlande. Le corps de l’enfant n’ayant pas été retrouvé, ils s’accrochent à cet ultime espoir. Jeanne se convainc que l’enfant a été kidnappé lors de la catastrophe et qu’il est encore en vie. Paul lui, est plus sceptique. Lors d’une soirée caritative, Jeanne croit reconnaître Joshua dans une vidéo tournée sur les lieux du drame. Le couple va s’embarquer dans une quête qui les plongera au fin fond de la jungle tropicale, au sein d’un royaume surnaturel où…
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Voir les propos de l'ingénieur son sur ce filmDieu m’a donné la foi
“L’œuvre dont nous parlons est unique en son genre et défie toute comparaison. Sa genèse est incontrôlable. Elle échappe aux lois qui, d’ordinaire, régissent la peinture, bien qu’elle en satisfasse les plus extrêmes exigences. Séraphine, avec les éléments les plus modestes, quelques fleurs, des feuilles, des arbres, de l’eau qui court, a créé, par des moyens hardis qui sont sa conquête personnelle, une œuvre grandiose.”
Wilhelm Uhde, 1945.
Exercice particulièrement périlleux pour un cinéaste, l’évocation de la vie d’un peintre…
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Voir l'entretien filmé de Jacques Doillon
Nous avons découvert Jacques Doillon lors d'un premier film très utopiste, L’An 01. Trente films depuis... en impliquant le plus souvent des acteurs non professionnels même si Jane Birkin, Isabelle Huppert ou Richard Anconina ont été les personnages de certains de ses meilleurs. Sa tasse de thé, ce sont les enfants, les ados, les jeunes, tous ceux que les structures du monde adulte n’ont pas encore contaminés, qui sont encore dans l’instant, dans la pulsion avant tout : La Fille de 15 ans, La drôlesse, Le Petit criminel, Le Jeune Werther, Ponette, Les Doigts dans la tête, Petits frères. En musique (Doillon l’adore), on dirait qu’il…
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