La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet est l'un des plus beaux romans d'amour qu'il m'ait été donné de lire ", déclarait Vladimir Nabokov au début des années soixante. À l'époque, plus d'un en avait avalé leur parapluie. Imaginez un roman qui décrit, pendant une centaine de pages, un store vénitien, l'ombre et la lumière qui s'y réfractent (le texte analysant l'univers mental d'un mari guettant le retour de sa femme dont l'absence lui parait insupportable). Toute l'ironie de Robbe-Grillet est à l'oeuvre dans ce texte quasi emblématique qui ne peut que susciter l'incompréhension de lecteurs pour qui l'histoire…
Lire l'article
Le numéro 49 de Bref (été 2001), le magazine du court métrage, consacre son dossier "kaléidoscopique bigarré" aux images animées. On y trouve la romance de Raoul et Jocelyne, le dernier opus de Serge Elissalde, lequel prépare avec ses complices, dans son atelier parisien, une série de 26 fois 26 minutes d'Agrippine, le personnage de Claire Bretecher ; un reportage sur La Poudrière, une école de cinéma d'animation qui s'est ouverte, il y a deux ans, à Valence ; un entretien avec Marcel Jean sur les derniers travaux de l'ONF (l'Office national du film du Canada) ; et une étude de Michel Roudevitch sur l'Insaisissable Raoul Servais, lequel a reçu,…
Lire l'article
Cornegidouille, Godin par Godin c'est dingo.
Dans les années soixante, Noël la menace, cinéphile enragé, tint rubrique dans Les Amis du Film, une revue catholique dont la culture cinématographique devait se résumer à Chiens perdus sans collier, la Mélodie du bonheur et autres calembredaines pour ethnologues des années cinquante. C'est dans ce contexte que notre cinéphile averti publia dans ladite revue une série d'informations toutes plus fausses les unes que les autres avec un aplomb tel que certains quotidiens, les prenant pour argent comptant, leur donnèrent un écho inespéré au grand dam des intéressés. On imagine la stupeur de John Huston découvrant…
Lire l'article
Infatigable défenseur du cinéma belge en général et flamand en particulier, Jan Pieter Everaerts, après avoir lancé la revue Médiadoc et publié Film in België, een permanente revolte, inaugure une nouvelle revue, carrément bilingue, Diogène. Dans son édito intitulé : Pourquoi Diogène ? Dire la vérité au pouvoir, il évoque la figure de Diogène de Sinope, un philosophe existentialiste avant la lettre, une sorte de hippie ou d'indien dans la ville qui osait critiquer toutes les formes de pouvoir. Sénèque raconte que Diogène rencontrant Alexandre le grand, celui-ci lui demanda ce qu'il désirait et le philosophe de lui répondre…
Lire l'article
Le festival Oh! ce court qui vient de s'achever ainsi que le débat qui a tourné autour d'une Agence du court métrage nous fournissent un tremplin idéal pour vous parler d'une revue sans équivalent dans le monde du cinéma : Bref.
Non ce n'est pas un artifice rhétorique de votre serviteur, c'est le titre de ladite revue trimestrielle. Le numéro 48 (printemps 2001) nous propose un dossier d'autant plus passionnant que nous y sommes indirectement intéressés : Internet et le court métrage. Dans un webzine précédent nous vous avions parlé d'Icuna.com le site de notre compatriote Mary Jimenez qui propose des films d'une…
Lire l'article
L'inflexible volonté de vivre d'une adolescente fragile
Le film des frères Dardenne a déjà beaucoup suscité l'intérêt des analystes et des exégètes du cinéma. Son originalité formelle, sa richesse sémiologique appellent évidemment les commentaires. Plus rares sont les études complètes et pertinentes, qui non seulement examinent le film en tant qu'objet cinématographique mais le prolongent dans le temps et l'espace. C'est ce que fait aujourd'hui notre excellent confrère Freddy Sartor avec une brochure parue en néerlandais dans la série "Zin in Film". Il s'agit du 18ème volume de cette petite collection dont chaque…
Lire l'article
Histoire et actualité de la production, de la distribution et de l'exploitation des films en Belgique. Documentaire, fiction et animation.
"Dans la lutte pour une société plus saine, plus démocratique, plus soucieuse de la protection de son environnement, les mass media comme le cinéma et la télévision ont pris une place déterminante. Raison majeure pour ne pas les abandonner entre les mains des industriels pour qui ne compte que l'appât du gain, ni entre celles des managers de la télévision qui, en bons hommes de paille de leurs commanditaires politiques, ne pensent qu'à distraire le bon peuple avec des productions creuses."[1]C'est au départ de cette ligne de pensée…
Lire l'article
Visions et visages
Crée par Philippe Reynaert (l'homme aux lunettes blanches de Télécinéma sur la RTBF), Visions revue belge de critique du cinéma est née en septembre 1982 et a disparu (hélas, trois fois hélas) en juin 1987.
Une aventure de cinq ans qui a rassemblé les meilleures plumes de l'époque et dont, pour la plupart d'entre eux, vous continuez à lire la prose dans vos hebdos ou mensuels favoris. Autour de Philippe Reynaert, rédacteur en chef du mensuel, on trouvait, Philippe Elhem, Louis Danvers, Charles Tatum Jr., Jacqueline Aubenas, Henri Sonet, Noël Godin (si, si), Paul Davay, Geneviève Robillard et Geneviève Payez. Auquels, au fil des mois viendront s'ajouter,…
Lire l'article
C'est un superbe livre que Philippe Moins a consacré à Raoul Servais, notre cinéaste d'animation le plus connu. Retraçant son itinéraire de ciné-peintre avec une précision qui doit beaucoup à la longue amitié qui le lie au réalisateur de Chromophobia. L'ouvrage est écrit avec un style alerte qui en fait un vrai bonheur de lecture.
Entretien avec Philippe Moins
Depuis que je connais Raoul Servais - et ça fait maintenant quelques années - ce qui m'a toujours fasciné c'est sa passion pour le cinéma d'animation, qui remonte à la petite enfance et qui s'est maintenue envers et contre tout et a construit sa vie. Ce que des gens comme moi comprennent…
Lire l'article
Jacques Ledoux a initié ce travail gigantesque il y a dix ans mais c'est Marianne Thys qui l'a conçu et réalisé. Avec l'aide de collaborateurs comme Jacqueline Aubenas, Guido Convents, Paul Geens, André Joassin Serge Meurant et bien d'autres que nous ne pouvons tous citer ici). En cent ans d'existence, 1.647 titres de films belges de long métrage, du muet au parlant, du documentaire à la fiction. Le tout en 1.000 pages avec un répertoire des titres et un index des noms. Un travail de titan qui a nécessité plus de sept ans de recherches en tout genre dans le patrimoine existant (sous forme de pellicule ou sous forme de trace écrite). Ajoutons-y une iconographie riche et remarquablement imprimée… Lire l'article
Le cinéma belge mis à nu
Après les ouvrages de Francis Bollen (Histoire authentique, anecdotique, folklorique et critique du cinéma belge depuis ses lointaines origines), Paul Davay (Cinéma de Belgique) et de Patrick Leboutte (Une encyclopédie des cinémas de Belgique), la parution des trois volumes de La kermesse héroïque du cinéma belge de Frédéric Sojcher nous permet d'avoir un aperçu global sur le cinéma de Belgique : le cinéma d'artistes, d'auteur, commercial, autofinancé ou subsidié, de Wallonie, de Flandre et de Bruxelles. Depuis les origines jusqu'à nos jours. D'Alfred Machin aux frères Dardenne.
…
Lire l'article
Voilà le numéro 3 ! Après s'être penché sur le genre fantastique ou policier, le trimestriel Court Toujours s'intéresse aujourd'hui aux courts métrages des réalisateurs belges passés au long.
L'occasion pour beaucoup de découvrir les premiers. souvent très réussis des Coninx, Berliner, Bucquoy, Van Dormael, Lehman, Akerman, Le Moine et Hänsel. Dès 1968, étirant ses quelques minutes de film, l'iconoclaste Boris Lehman ne vendait pas encore son indéfinissable oeuvre du côté du Japon. La même année, dans un joyeux suicide au gaz, Chantal Akerman, étudiait le rapport incongru du son et de l'image.
Crème et Châtiment…
Lire l'article
Chronique des aventures héroïques et galantes du court métrage pour arriver sans s'égarer jusqu'à vous.Tout en restant confidentiel, le court métrage est devenu le genre le plus fécond de notre cinéma (146 productions en 1996). Hormis pendant les festivals, les spectateurs n'ont guère l'occasion de voir notre production. D'où l'intérêt de Court toujours, l'initiative de Patrice Bauduinet qui publie une cassette de courts métrages accompagnée d'une revue de 46 pages, elle aussi consacrée aux courts et intitulée Court toujours tu m'intéresses !
C'est une idée qu'il convient de saluer puisqu'elle nous permet…
Lire l'article
Révélé en 1990 avec Où est la maison de mon ami ?, qu'il avait tourné trois ans auparavant, Abbas Kiarostami s'est vu décerner, en mai dernier, la Palme d'Or du Festival de Cannes pour Le goût de la cerise. En 1995, le festival de Locarno a organisé une rétrospective intégrale de ses films. L'occasion pour Les Cahiers du cinéma de consacrer un numéro spécial au cinéaste iranien - repris pour l'essentiel dans cet ouvrage que Les Cahiers viennent de publier dans leur collection de poche - et de découvrir le réalisateur d'Au travers des oliviers.
Ce cinéaste secret et étonnant a réalisé plus d'une vingtaine de films…
Lire l'article
Les éditions Nathan aiment l'image, le cinéma et la photo. On leur doit la publication de quelques albums qui sont des références, Photographies (1956-1990) de Léonard Freed ou le superbe et trop peu connu Faits de guerre de James Natchey. Aujourd'hui, ils lancent une nouvelle collection : Carré photo dont les quatre premiers titres viennent de paraître. Quatre albums cartonnés d'une soixantaine de pages, imprimés à Milan, en bichromie, sur papier couché, et dont les photos en noir et blanc (45 par albums) sont superbement reproduites. L'occasion pour nous de découvrir ou de redécouvrir, Ellen Mark, Willy Ronis, Werner Bishoff, Jean-Loup Sieff.
Portraits
Née en…
Lire l'article