Le purgatoire
Paradisiac nous plonge dans la vie quotidienne d’un hôtel pas comme les autres. Au cœur de Bruxelles, Ben Abderrahman tient, depuis plus de 25 ans, l’Hôtel Mozart. Havre de paix, espace de transition, il accueille au milieu des mosaïques, des tableaux et des plantes qu’il arrose avec amour, toutes sortes de gens en détresse, malmenés par la vie, qu’il croise au fil de ses rencontres. Parfois, la nuit, lorsqu’il part distribuer du pain à ceux qui en manquent. Portrait d’un homme pas tout-à-fait comme les autres guidé par son désir de partage et les préceptes de sa religion, Paradisiac est aussi le portrait de cet espace suspendu en dehors du monde.
Bas Van Hoeck filme…
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La mer d'huile, le calme. Au bord des eaux silencieuses et fascinantes de l'Issyk Kul, l’un des beaux lacs du Kirghizstan, la voix d’un vieil homme commente les épaves échouées et les grues rouillées. L’amiral Tchoumakov, Boris Vassilievitch pour les intimes, est le dernier survivant de cette flotte aujourd’hui démantelée. La chute de l’U.R.S.S. y est pour beaucoup, et la modernité est elle aussi passée par là, comme partout ailleurs.
Ce qui reste, et celui qui reste, les cinéastes Laurier Fourniau et Arnaud Alberola le filme avec une caméra attendrie, alors qu’ils emmènent peu à peu le spectateur sur les traces de cette petite grande figure de la marine…
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Née au tournant du siècle, héritière des pratiques et des coutumes qui l'ont précédées et en même temps résolument moderne, la fête foraine a plus d'un point commun avec le cinéma. Un univers issu de l'imaginaire, protéiforme et multiple, auquel le 7e art qui lui est si proche rendra hommage dès ses débuts.
Mettant en avant ces nombreuses similitudes, Théo Esparon propose une analyse comparée dans cet essai bref mais dense, à l'image d'un manège qui vous emporte le temps d'un ride. Car l'esthétique de la fête foraine, si elle a quelque peu évolué depuis ses origines, a été capturée à…
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Après le succès incontestable de la Belge collection volume 1, qui déjà s’afférait à provoquer des secousses dans le paysage audiovisuel belge par sa proposition innovante de rassembler une véritable collection éclectique de quatre courts-métrages, Laura Petrone et Guillaume Kerbusch, tous deux à la tête d’Angie Production, remettent le couvert en cette année 2022 pour un deuxième opus qui s’annonce haut en couleur. S’inscrivant toujours dans la lignée des « Talents Cannes de l’Adami » qui permet à des cinéastes expérimenté.e.s et reconnu.e.s de faire tourner des nouveaux visages, la deuxième édition de… Lire l'article
Un couloir sombre éclairé de reflets d'eau. Une voix monotone, et une silhouette, seule vie dans ses murs. Une médecin légiste qui, nuit et jour, rencontre les morts de la méditerranée.
Des victimes de cette "brûlure", comme l'appellent les mères survivantes. Une traversée vers un nouveau monde que beaucoup sont tentés d'entreprendre, pour fuir une Tunisie sans espoir à leurs yeux. Aux descriptions factuelles de la légiste viennent s'opposer les témoignages poignants des familles, de celles qui ont perdu leurs fils, leurs filles dans cette entreprise désespérée. Alors que la caméra des réalisatrices filme avec pudeur les corps en ombres chinoises,…
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Après avoir expérimenté avec Kinshasa Now, la réalité virtuelle nous emmenant dans les rues trépidantes de la capitale congolaise, le réalisateur Marc-Henri Wajnberg présente en avant-première au festival Millenium, son dernier long-métrage documentaire, I am Chance et dans la foulée en sortie nationale le 11 mai.
Ancré dans une réalité genrée, I am Chance est plus qu’un instantané d’une ville, c’est un regard politique sur les violences invisibilisées de la modernité. À travers le regard et le vécu de Chancelvie et de sa bande vivant dans les rues de Kinshasa, le film I am Chance nous transporte entre histoire et mémoire, entre…
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Haletant, terrible et beau, Echo est une petite pépite dénichée par l’agence belge du court métrage, présenté au Brussels Short Film Festival cuvée 2022. Derrière la caméra, le duo Kato de Boeck et Flo Van Deuren s’appuient sur une mise en scène précise, tissée de dialogues et de silences au cours d’une courte mais intense rencontre entre deux femmes, de part et d’autre d’une salle de visite.
Derrière la fenêtre renforcée, la première est toute en tension, dissimulant derrière son sourire la difficulté de la vie carcérale à laquelle elle n’était pas préparée. De l’autre côté,…
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Après Lynx, le réalisateur Julien Henry revient avec un court-métrage moins ambitieux mais tout aussi croustillant, porté par les talents de ses deux comédiennes Salomé Dewaels et Mara Taquin.
Sur le rythme cadencé de récits encadrés, cette “pote de pote” nous raconte les histoires aussi folles que rocambolesques que la rue colporte, au détour des conversations. Un postulat déjà drôle lorsqu’il sort de la bouche de Salomé Dewaels, qui devient hilarant lorsque ces histoires apparaissent à l’écran, dans et hors du dialogue entre les deux filles. Bruxelles devient le cadre de micro-fables urbaines, au détour d’une palissade ou dans un hôtel…
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Pipa ferme les yeux, il se repose d’une vie déjà longue, Nona mélange ses regards aux faisceaux lumineux qui effleurent les rideaux de leur salon. Ils se tiennent la main, fort, elles sont scellées ces mains abîmées, pour toujours, jusqu’à la dernière ligne droite.
Dans ce premier court-métrage, produit par A.P.A.C.H. en collaboration avec la H.E.L.B. et sélectionné au Festival Millenium dans la catégorie Jeunes Talents Belges, la jeune réalisatrice Marie Christiaens parle d’abord de ses grands-parents, Pipa et Nona, 87 ans. Mais, au-delà de ce couple, le film traverse la sphère intime et privée pour toucher l’universalité d’une mort annoncée.…
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Quel étrange film que cet Eau à la bouche d’Emmanuelle Huynh. Plongeant dans le trouble de son personnage, la réalisatrice nous emporte dans un tourbillon désarçonnant de pensées déréglées, sur fond de traumatisme de l’enfance.
Car comment expliquer autrement l’instabilité de Bruno, ce garçon un peu paumé dont on sait peu de choses, si ce n’est qu’il est habité par des pulsions déviantes? De longueur en longueur, on saisit peu à peu les troubles qui le hantent, alors que la caméra très proche de son regard glisse le long des corps et des petites courbes. Extrêmement éprouvant, le film l’est autant pour son protagoniste que…
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À l’Afrika Filmfestival de Leuven le 3 maiAu New York African Film Festival le 16 mai À la Cinematek de Bruxelles le 14 juillet
De l’art d’être humain
Avec son premier long-métrage, Juwaa, Nganji Mutiri réalise le portrait émouvant d’une mère et de son fils pris dans les conséquences d’un événement tragique qui les a séparés. Si le film prend sa source dans le contexte de l’histoire tourmentée de la République Démocratique du Congo, il se déploie bien au-delà, brassant surtout dans les mailles du drame familial, les blessures des traumatismes et la possibilité de guérir. Qu’il s’agisse de son film,…
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Pour la prochaine compilation, distribuée à l'occasion du Festival du Film d'Animation d'Annecy, Wallonie Bruxelles Images invite les courts métrages d'animation belges francophones "majoritaires" terminés entre mai 2021 et avril 2022 à être proposés en complétant ce formulaire. La date limite pour les inscriptions est fixée au 2 mai.
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L'association des Scénaristes (ASA) organise deux soirées pour exposer les principaux enjeux d'une carrière de scénariste, comment la lancer, comment l'inscrire dans le temps et réussir à en vivre.
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Immondes engloutis
Tina et Ben, un couple de YouTubers new yorkais (incarnés par le mannequin Camille Rowe et James Jagger, le fils de Mick) passionnés d’urbex (exploration urbaine) se rendent dans le Sud-Ouest de la France, en Occitanie, où un village entier repose au fond d’un lac artificiel. Dépités de constater que le site convoité est devenu une vulgaire attraction touristique, ils acceptent de suivre un autochtone trop louche pour être honnête (Eric Savin), qui leur propose de les emmener quelques kilomètres plus loin, sur une partie du site plus reculée et inconnue du grand public, où ils pourront plonger et visiter une antique demeure reposant sous les eaux depuis 1984. Une fois à l’intérieur,…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Un joli couple entièrement nu se relève de la banquette arrière d'une voiture visiblement très heureux de vivre une intimité bien cachée des regards indiscrets, en pleine campagne sur un chemin que n'emprunteraient normalement que les tracteurs. C'est là qu'on découvre l'autre usage qu'on peut faire des véhicules partagés : un love hôtel avec une grande mobilité mais à l'habitacle rikiki.
On le prend à la case départ pour le rendre trente-six galipettes plus tard au même endroit, à nouveau disponible pour d'autres égarements. C'est que le lieu est inspirant et donne à ses usagers…
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