Il y a eu l’Urss. Il y a la CEI. C’est ce que l’Histoire nous raconte dans le grand fracas des empires qui s’effondrent. Avec médiatisation d’images fortes : les putchs, les nouvelles maffias, la violence, le désordre économique. Et puis, comme disait Godart : « il y a la vie, simplement la vie ». Celle qui s’écoule inchangée, quotidienne loin des news et des événements. C’est dans cette permanence russe que se situe le film de Marie André, qui ignore le sensationnel ou le folklorique. C’est-à-dire qu’à l’Est comme à l’Ouest, là-bas comme ici, à la ville comme à la campagne, des gens vivent du matin… Lire l'article
Ce film est original à la fois par la personnalité de sa réalisatrice et de la chorégraphe filmée. En fait, il s’agit d’une rencontre de deux tempéraments expérimentaux qui, rompant avec les mouvements convenus de la caméra et du corps, poussent un peu plus loin les limites de l’harmonie visuelle et gestuelle.
On pourrait comparer le travail de cette réalisatrice et de cette chorégraphe à celui des peintres qui, depuis le milieu du XIXè siècle, fractionnent les paysages, les objets, les visages et qui trouvent dans ces morcèlements des intensités inédites. Pas à pas, la danse qu’explore Anne Teresa De Keesmaeker est aussi une lente et merveilleuse…
Lire l'article
Doc sur le pouce, le RDV mensuel sur le temps de midi pour découvrir un film documentaire.
Le 14 janvier 2022, à 12h30 à PointCulture Bruxelles, vous découvrirez le film de Vanessa Fröchen et Natacha Giler, Grisélidis Réal - Carnet de bal, réalisé en 2013 (54’ - 2013 - FR)
Une co-organisation du Centre du Film sur l'Art, PointCulture Bruxelles et Cinergie.
Lire la brève
L’autre côté
Second long-métrage de Rachel Lang en compétition officielle au Festival du Film Francophone de Namur, Mon Légionnaire a tout pour surprendre. A priori, il n’a pas grand-chose à voir avec son premier film Baden Baden un film doux, drôle et un tantinet surréaliste qui racontait l’émancipation d’une jeune femme. Présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs, porté par des acteurs de renoms (Louis Garrel, Camille Cotin,...), filmé dans une pluralité de décors, plutôt choral, Mon Légionnaire pourrait presque faire figure de poids lourd du cinéma français. Loin de la légèreté donc de ce…
Lire l'article
L’ange déchu
Comédien qui arpente les séries de la VRT et pas mal de films d’auteurs (Dagen Zonder Lief, Bullhead, Borgman), Jeroen Perceval a une gueule de petite frappe et souvent des rôles de méchants hargneux ou de paumés idiots. Mais en 2015, pour ses premiers pas derrière la caméra, il réalisait un premier court-métrage assez étonnant, entièrement tourné depuis le point de vue d’un enfant pris dans un engrenage de violence qui l’emmenait à côtoyer l’abîme. August se révélait être un réalisateur sensible et audacieux. Avec Dealer, Perceval se penche à nouveau sur l’enfance, son innocence et les violences qui…
Lire l'article
« Le handicap est un puits sans fond pour des sujets de cinéma ! »
Organisé tous les deux ans à Namur depuis une décennie, The Extraordinary Film Festival (TEFF) revient pour une sixième édition, qui démarre par une avant-première nationale et la diffusion du film français Presque, avec Bernard Campan. Une œuvre qui en précédera une cinquantaine d'autres (documentaires, courts, moyens et long métrages...), avec un jury présidé par le comédien bruxellois Bernard Yerlès.Seul festival belge consacré au handicap, l'événement est aujourd'hui considéré comme le plus important du genre dans le monde, en marge d'une…
Lire l'article
C'était bien Chez Nadette
En ce moment, les séries courtes semblent avoir la cote. Alors que Be TV a récemment démarré la diffusion de Match (avec Pauline Etienne, Kody et Clément Manuel), la RTBF vient d'en tourner quatre en à peine un mois : Messieurs Pipis (avec Gui-Home et Pablo Andres), Une Semaine sur Deux (S2, avec Carole Matagne et Jean-Jacques Rausin), La Théorie du Y (S3, avec Léone François) et Chez Nadette, qui nous intéresse ici, suite à un passage sur leur tournage. Imaginée par Thierry De Coster, Chez Nadette évoque le quotidien d'un petit bistrot campagnard wallon, tenu par une mère (Christelle Delbrouck) et sa fille (Laura Fautré). Cinquante…
Lire l'article
Rencontre avec la réalisatrice du magnifique Mon Légionnaire qui aborde, avec une grande maîtrise narrative et formelle, le corps particulier de la Légion étrangère ; ses hommes, ses femmes, les codes qui le maintiennent uni ou tendu et les relations qui se nouent entre les différents personnages.
Cinergie : Vous aviez déjà abordé le corps disciplinaire, armé dans le court-métrage Pour toi je ferai bataille (2010). Pourquoi avoir choisi de mettre la Légion étrangère au cœur de ce nouveau récit ?
Rachel Lang : À la fin de Baden-Baden (2016), il y a un personnage qui va s’engager dans la Légion étrangère et il y avait donc…
Lire l'article
Par où commencer ? Peut-être par l’attente ? Très, trop longue, depuis la dernière création de Carax, ce réalisateur honni et adulé, ce vilain petit canard du cinéma français. Neuf ans de patience depuis la sortie d’Holy Motors. Pied de nez ultime, Carax prend le temps d’installer son spectacle. De chauffer sa propre salle de cinéma par cette voix-off lancinante qui nous plonge petit à petit dans son univers, dénué d’images dans ces premières secondes. Et puis vient le son, amenant l’image tant attendue, comme si elle ne pouvait exister sans lui. Et enfin, entre ces réglages et ondulations sonores, apparaît le cinéaste. Chef d’orchestre maquillé… Lire l'article
Des ânes et des fourmis
Dans 7, rue de la folie, Jawad Rhalib réalisait une fiction totalement déchaînée, un revenge movie façon Death Proof, où trois filles sous le joug de leur père allaient très loin pour se libérer. Le film osait tout, rock’n’roll et trash, un peu lourdingue et carrément jouissif. Insoumise, son long-métrage de fiction suivant, brossait la fresque épique et sociale d’une révolte d’ouvriers agricoles conduite par une jeune femme. Si son nouveau long-métrage est encore le récit d’une émancipation féminine, son approche est tout autre. Plus intime, plus légère, plus drôle aussi, sur le mode de la fable…
Lire l'article
Entre le 1er et le 30 novembre aura lieu Le Mois du Doc organisé par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cet événement a pour objectif de promouvoir le cinéma documentaire produit en Belgique francophone. Pendant un mois, des documentaires seront projetés dans différents lieux bruxellois et wallons du secteur non marchand. Une occasion de découvrir des films dans des bibliothèques publiques, des cinémas de quartier, des maisons de jeunes, des centres d’art, des musées, et en salles bien entendu ! Au programme : des projections, des rencontres, des débats, des expositions. C’est la productrice Julie Freres, figure emblématique… Lire l'article
Portrait en creux
Le titre In A Silent Way résonne familièrement aux oreilles des amateurs de jazz puisque c’est celui donné au court et mythique album de Miles Davis qui crée là, en 1969, une œuvre inouïe, mélancolique et curieusement alanguie. Le cinéaste Gwenaël Breës, bien connu des cinéphiles bruxellois pour sa programmation militante au cinéma Nova, signe, sous ce nom plus qu’évocateur, son dernier documentaire que l’on pourrait traduire par ce simple mot : « silencieusement ». Un film non pas sur le jazz, mais sur la pop britannique (quoique ?) ou plus précisément une sorte de quête sur un groupe aujourd’hui disparu…
Lire l'article
L’homme et la machine...
Jeune plasticienne diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et installée à Bruxelles, Pauline Pastry a axé son travail autour de ce qu’elle nomme la « grande désindustrialisation » en cours. Fille d’ouvriers, l’usine est le terrain qu’elle a commencé à explorer avant de filmer les corps qui l’habitent. Opus, son second court-métrage est en compétition officielle au Brussels Art Film Festival, qui aura lieu du 12 au 15 novembre prochain. Opus, donc, qui signifie en latin « oeuvre » met en regard la danse des hommes et des machines dans un face-à-face à la fois…
Lire l'article
Zénon(s)
Il était une fois Zénon Ligre, alchimiste et médecin du XVIe siècle, dont les pérégrinations sont racontées par Marguerite Yourcenar dans L’Œuvre au noir, roman publié en 1968. Il était une fois le cinéaste belge André Delvaux qui adapte, après de longs échanges épistolaires avec l’autrice, le roman de cette dernière au cinéma, en 1988. Il était une fois l’acteur italien Gian Maria Volontè qui incarne Zénon Ligre dans le film d’André Delvaux. Il était une fois Martine Barbé qui propose à Françoise Levie de réaliser un film sur Marguerite Yourcenar. Il était une fois…
Lire l'article
Eden est un quartier suburbain de Wilrijk situé au cœur des multinationales et des centres commerciaux qui contaminent la banlieue d’Anvers. Composé de plus de 120 maisons préfabriquées, ce quartier fut construit en 100 jours au moment où Bruxelles se mutait considérablement sous l’impulsion de l’Exposition Universelle de 1958.
À l’époque, ces « maisons en carton », comme les gens s’amusaient à les surnommer, étaient destinées à accueillir temporairement les touristes venus spécialement pour cet événement grandiose. Construites à l’identique, elles furent ensuite vendues à des particuliers qui, progressivement,…
Lire l'article