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Le vieil homme et l’amer
Le problème avec les arlésiennes, c’est qu’une fois qu’elles se dévoilent enfin aux yeux du public, il leur est impossible d’assouvir tous les fantasmes qu’elles ont provoqué durant l’interminable attente qui s’est écoulée depuis l’annonce de leur mise en œuvre. C’est l’un des handicaps avec lequel part L’Homme qui tua Don Quichotte, ambitieux projet sur lequel l’ex-Monty Python Terry Gilliam s’acharne depuis 25 ans, accumulant les faux départs bien documentés. Cette année à Cannes, malgré l’imbroglio juridique dans lequel le film était encore emmêlé, le projet maudit n’était…
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Immersion dans l’univers de la plasticienne belge Ann Veronica Janssens qui, depuis la fin des années 70, travaille sur l’expérience sensorielle plus que visuelle. Vous priver de l’ouïe ou de la vue, vous perdre dans la couleur, dans le temps et dans l’espace, avec les matériaux que sont l’air, le brouillard, le son, telle est la quête qu’elle poursuit. Dans le cadre de la série Goudvis diffusée sur la chaîne Canvas, Jan Blondeel dessine le portrait de cette « sculptrice avec presque rien ».
Entre les images d’archives, celles de la fabrication, les explications poético-scientifiques de l’artiste et les sensations en direct des spectateurs, ce portrait complet s’éloigne…
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Que ce soit dans ses œuvres de fiction ou d’expérimentation, Chantal Akerman n’a cessé de renoncer aux structures conventionnelles narratives du récit cinématographique. Ses images racontent un tout autre signifiant : celui de la fascination pour le mouvement continu de la vie, le temps fragmenté et brisé, long et lent, émietté et lourd, le temps érotisé et mortuaire, fait d’attentes et de passages. Car regarder un film de Chantal Akerman, c’est d’emblée vivre le présent et la réminiscence du passé, celui des camps et l’héritage de la survivance. Même avec Golden Eighties, Chantal Akerman nous raconte le vivre malgré tout, car il… Lire l'article
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Stephan travaille dans un supermarché. Sa tâche quotidienne se résume au FIFO. C’est la théorie du first in first out, la méthode avec laquelle les entreprises et supermarchés gèrent les stocks. Ce jour-là, son collègue qui refuse de javelliser la nourriture se voit renvoyé. Un dilemme moral insoutenable se dresse devant Stephan. Va-t-il continuer à jeter la nourriture ? Va-t-il accepter de continuer son travail sur le long terme au profit d’un système qui le condamne chaque jour à accomplir cette violence quotidienne ?
C’est sans concession que les deux réalisateurs, Sacha Ferbus et Jeremy Puffet reviennent avec cette coréalisation sur les problèmes moraux…
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Illustration Gwendoline Clossais
Une main effleure des vêtements pendus à des cintres de magasin lorsqu'elle s'arrête sur un tissus bleu. On n'est pas loin du Cri de la soie. La très regrettée Marie Trintignant y érotisait les tissus qu'elle caressait suavement. Le tissus bleu subit le même sort et c'est d'autant plus troublant que c'est la main d'un homme qui éprouve sa douceur. Il s'agit d'une combinaison plutôt classique qu'une vendeuse emballera précautionneusement.
En attendant, l'homme semble très embêté lorsque son téléphone le sort de sa rêverie et, chose curieuse, il ment à la femme qui lui parle.
L'homme…
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Un Studio unique en son genre
De Jaco Van Dormael à récemment Terry Gilliam, en passant par les frères Dardenne, Joachim Lafosse ou Fabrice Du Weltz, nombreux sont les réalisateurs de renom, belges ou non, à avoir finalisé leurs films dans les (immenses) bureaux bruxellois de Studio L'Équipe, incontournable lieu de post-production belge depuis plus d'un demi-siècle.
Pour évoquer cet endroit, rencontre avec le discret mais proactif Pascal Heuillard qui, à 53 ans, en est le responsable commercial depuis quatre ans.
Cinergie : Malgré un travail qu'on imagine déjà prenant au quotidien, on vous voit absolument partout : de Bruxelles à Cannes, en passant par Berlin, Namur ou Venise.…
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Entretien avec Sophie Bruneau et Géraldine Doignon
Au dernier festival Elles Tournent s'est tenu un forum sur la place des femmes dans le cinéma en Belgique. De plus en plus présentes dans les écoles de cinéma, les femmes se retrouvent pourtant beaucoup moins dans le milieu professionnel. Si certaines lignes bougent, il reste cependant beaucoup à inventer et transformer pour que les femmes soient reconnues, notamment dans les métiers dits techniques encore trop souvent aux seules mains des hommes. Créé en 2017, le collectif Elles font des films se veut une plateforme de réflexion et d'action ainsi que de propositions pour tenter de promouvoir et d'améliorer la présence des femmes dans l'ensemble…
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C’est la fin de l’été, le 32 août. Dans une esthétique new wave post punk, Nora Burlet nous dévoile le parcours croisé d’Emile, Cécile et Romain vivant leur dernière soirée ensemble.
Sous leurs paupières silencieuses, meurtrières, ne se déploit ni la vague confuse des corps et du désir, ni les irrémédiables hésitations du dire. Un film vitaliste, ou le désir effréné de vivre se mêle à l’insoupçonnable lancinement de la mélancolie. Sélectionné au Court en dit long de juin 2018 à Paris, nous avons rencontré la réalisatrice de ce premier court-métrage.
Cinergie :…
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Pour son premier long-métrage, Walid Mattar tisse un double récit entre le nord de la France et la banlieue de Tunis. Une usine délocalisée oblige Hervé à poursuivre son rêve. Relocalisée en Tunisie, cette usine offre une nouvelle perspective à Foued. Porté par des comédiens talentueux et un ton résolument optimiste malgré la dureté de certaines situations, Vent du nord était présenté hors compétition à la 1ère édition du Festival International du Film de Bruxelles (BRIFF). Nous y avons rencontré Walid Mattar.
Cinergie : Vent du Nord est votre premier long-métrage. Comment est né l'envie de raconter cette histoire…
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C’était le 10 mai 2008, et nous étions heureux.
À l’orée d’une relation empreinte de promesses, le désir est présent : il fait aimer et pousse à la séduction. Mais il y a aussi l’alignement des planètes, la couleur des lacets défaits, et, éventuellement le cosinus de la volonté de la préservation de l’espèce. On tombe amoureux, et on ne peut y faire grand-chose, si ce n'est séduire encore plus cet autre qui nous attire. Le couple par contre est une volonté de faire d'une passion un projet de vie commune. Alors, lors de la séparation, on casse. On casse tout en deux, jusqu’à la dernière cigarette. Stefano Ridolfi…
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Le vendredi 13 juillet 2018, à la séance d'été de cinergie, nous recevrons la jeune maison de production « Wrong Men » (Mauvais hommes en français). Gérée par Benoît Roland et Guillaume Schuermans, Wrong Men a dans son ADN de soutenir de jeunes auteur.e.s et réalisateurs.trices en vue de développer et produire des films ambitieux et singuliers.
Producteur des longs métrages singuliers comme Préjudice de Antoine Cuypers, Parasol de Valéry Rosier, Dode Hoek de Nabil Ben Yadir, La Part sauvage de Guérin van de Vorst) ou des documentaires à caractère géopolitique (Wrong Elements de Jonathan Littell, Inkotanyi de…
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Illustration: Gwendoline Glossais
Voilà une bonne dose de grains de maïs qu'on verse dans un déversoir (c'est raté pour les pop-corns) et qui vont finir bien alignés dans un champ. Puis, dans une caisse, sorte de boîte à outils de luxe, un nombre plus petit de grains qui d'apparence n'ont rien de différent de ceux qu'on a déjà semés. Pourtant, nous sentons la gêne de celui qui va les mettre en terre. Avec précaution, il délimite un quartier résidentiel de ce champ, tend une corde jaune et y va comme d'autres le font avec le riz, grain par grain, à la main (bonjour le dos).
Pas plus différent que son voisin, le plant de maïs qui en est sorti…
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Dans son dernier documentaire, Simon Coulibaly Gillard suit le quotidien de deux enfants peuls, Ama et Aissita, à Boli Bana, village burkinabé. Garçon et fille vont chacun à leur tour basculer vers l’âge adulte à travers les rites de passage qui leur sont dédiés et dans un univers où se mêlent l’humain et l’animal.
Cinergie : Boli Bana est votre troisième documentaire, après Anima et Yaar. Vous dites vous-même que l’ensemble forme une trilogie. L’envie d’un troisième volet est-elle venue à la fin des deux autres ou bien avez-vous toujours pensé votre projet en termes de triptyque ?Simon Coulibaly Gillard : À chaque fois…
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« C’est mon film le moins autobiographique, et pourtant le plus personnel. »
Rencontre avec le réalisateur et scénariste belge David Lambert, dont le troisième long métrage, Troisièmes Noces, sort ce mercredi sur les écrans belges.
David Lambert s’est fait remarqué sur la scène internationale avec ses deux premiers longs métrages, Hors les murs et Je suis à toi, tous deux sélectionnés dans de grands festivals internationaux (la Semaine de la critique pour le premier, Karlovy Vary pour le deuxième), tous deux abordant la question de l’homosexualité à travers le prisme du couple. Avec Troisièmes Noces, il questionne à nouveau…
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Sélectionné au Short Film festival, Ray Richardson : Our side of the water réalisé par Nina Degraeve aborde les relations entre peinture et cinéma et trace le portrait du peintre anglais Ray Richardson. À travers lui et la relation avec son art, la réalisatrice articule art pictural et témoignage d’un homme sur sa réalité et l’évolution de son quartier. Comment filmer la création artistique ? Comment représenter l’artiste au travail ? Comment représenter son œuvre ? Peut-on, au travers de l’image filmée, traduire le regard que l’artiste porte sur le monde environnant ?
Cinergie : Peux-tu nous raconter ton parcours académique et…
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