Les feuilles commencent à tomber sur les pavés de la cité ardente. L’odeur des lacquemants enivre les passants. Les coteaux s’illuminent. L’automne est là. Tout est fin prêt pour accueillir la première édition du web fest liégeois. Du quoi? Du web fest ! Pour les moins branchés, il s’agit, en fait, d’un festival consacré aux web-séries et aux web créations. À ne pas confondre avec l’Oktoberfest, bien entendu. Au passage, Liège est la 6e ville au monde à accueillir ce genre d’événement après Marseille, Hong Kong, Los Angeles, Melbourne et Rome. La classe.
Après avoir assisté à la 2e édition du…
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Cinergie était sur le tournage de Waste Land, un thriller psychologique qui se déroule dans les rues de Bruxelles, mêlant match de boxe, homicide, trip vaudou et histoire d'amour. Nous y avons rencontré Jérémie Renier, inspecteur de la brigade criminelle et Babetida Sadjo, soeur de la victime, qui nous parlent de leur rôle. Lire l'article
Ça pourrait l'être, mais c'est pas grave
De manière assez étonnante, les films sur l'adolescence sont foison cette année au Festival du Film Francophone de Namur (Puppylove, Vandal, La vie d'Adèle, Lupu, Left Foot right Fool, Sarah préfère la course, et on en oublie sans doute beaucoup...) Portrait solitaire ou instantané de groupes, adolescents ou jeunes au bord de l'âge adulte, cette nouvelle récolte cinématographique semble partir à la rencontre de ceux qui feront demain. Comme si, dans cette crise qui nous assomme, cette question de ce qui nous suit venait tarauder les réalisateurs. C'était déjà les questions au cœur de Bunker Paradise,…
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L'âge d'homme
Après des courts métrages remarqués (Les deux vies du serpent présenté à la Semaine de la Critique ; Les paradis perdus, qui lui vaut le Prix Jean Vigo, en 2008), Hélier Cisterne signe, avec Vandal, un beau premier long métrage qui se coule dans les pas d'un jeune garçon de 15 ans pour le suivre dans son chemin vers l'âge adulte. Après quelques voitures volées, Chérif est envoyé chez sa tante en province pour entreprendre des études de maçonnerie. Il y retrouve son père qu'il n'a plus vu depuis 4 ans. Il y découvre l'univers de son cousin, le monde nocturne et furtif du graffiti.
Entouré au scénario…
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Prévenus par Cuistax du tournage d'un long métrage à Bruxelles, nous nous rendons au centre culturel de Forest, le BRASS, qui occupe une partie de l'ancien complexe brassicole Wielemans-Ceuppens, à côté du Wiels. Les étroites salles de concert du rez-de-chaussée sont transformées pour l'occasion en boîte de nuit, dans laquelle une trentaine (ou plus?) de jeunes figurants se trémoussent au rythme saccadé d'un rock aux accents techno. La steadycam déambule parmi ces corps moulés dans les chemises cintrées et les longues jambes gainées de bas noirs ou à paillette. Dans cette foule, la caméra fixe le visage d'une adolescente, Manon Capelle, aux traits… Lire l'article
Le numéro trimestriel de la revue du court métrage Bref consacre une partie à Chris Marker : Les constellations de Chris Marker. Un dossier passionnant sur la plupart de ses films.Jacques Kermabon ouvre l'ensemble des pages consacrées au mystérieux Chris Marker (de son vrai nom Christian François Bouche-Villeneuve), sorte d'éminence grise du cinéma puisqui'il refusait d'apparaître, d'accorder des entretiens, et interdisait la projection de certains de ses films.
Photographe, voyageur-cinéaste-essayiste, Marker travaille l'histoire et a été habité par elle. Pas comme la commémoration d'un passé patrimonial, mais comme la reprise de ce…
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Bienvenue chez les Ritals
Après plus de soixante années d’immigration italienne en Belgique, la large communauté des Ritals de notre pays tient en Marina "le" film qu’elle attendait. Un hommage vibrant, rendu par un ex-nommé aux Oscars, Stijn Coninx, qui signe là une belle réussite cinématographique.
L’une des principales vertus du septième art, c’est bien sûr son universalité. Le réalisateur de Marina le clame haut et fort : « La vie est trop courte, et le cinéma trop cher pour ne faire que des films bons à être projetés dans votre jardin. » Pour établir un parallèle, évoquons Les Barons : le film, en plus d’avoir…
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Petites roues de bagage à roulettes (forcément) roulant sur le trottoir dans un état de recherche, gauche droite, puis s’arrêtent. Petit coup de sonnette, une porte qui s’ouvre avec l’accueil glacial de la fille qui attend et qui n’en peut juste plus d’attendre celle qui sonnait en retard.
C’est une histoire comme on en voit de plus en plus à Bruxelles et ailleurs, où les loyers frôlent l’indécence. On se rassemble à plusieurs pour rendre le coût du logement abordable. Et si on quitte son nid pour quelque temps, on essaie de trouver l’oiseau qui nous remplacera.
Bon, ici ce n’est pas l’auberge espagnole et s’en est presque d’autant plus stressant que…
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Parce que la vie continue
Trois ans après Noir Océan, Marion Hänsel est de retour sur nos écrans avec un film radicalement différent. La Tendresse, présenté en avant-première au Festival de Namur, est en effet une comédie familiale légère et chaleureuse. Elle nous emmène entre Belgique et Haute-Savoie, en compagnie de deux ex-conjoints qui ont su reconstruire, autour de leur grand fils, des rapports harmonieux et naturels. Scénario original aux fondements largement autobiographiques, La Tendresse est né du désir de la réalisatrice de faire un film solaire, à base de sentiments positifs, "parce que c'est le genre de film que j'ai envie de voir maintenant" (voir notre…
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Après le beau succès public et critique de l'oscarisé Une Séparation, c'est peu dire qu'Asghar Farhadi était attendu au tournant pour sa première réalisation hors de son Iran natal. C'est en France, dont il ne parle pas la langue, qu'il pose sa caméra, et plus particulièrement à Sevran, en banlieue parisienne, livrant un drame intimiste et réaliste sur fond de décomposition familiale.
Ahmad (Ali Mostaffa) quitte Téhéran pour Paris afin de finaliser son divorce avec Marie (Bérénice Béjo), quatre ans après leur séparation. Celle-ci s'apprête à se remarier avec Samir (Tahar Rahim) alors que le torchon brûle…
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Adaptation du roman éponyme de Gerbrand Bakker, Boven is het Stil est le cinquième long métrage de la réalisatrice néerlandaise Nanouk Leopold. Helmer (Jeroen Willems) est un éleveur quinquagénaire taiseux vivant avec son père grabataire et mourant (Henri Garcin) dans la campagne néerlandaise. Un morne quotidien rythmé par la visite de Johan (Wim Opbrouk), le laitier aux regards suggestifs. Helmer décide de redonner un coup de fouet à son existence en installant son père qu'il déteste au grenier (Boven/En haut) et engage Henk (Martijn Lakemeier), un jeune apprenti...
C'est caméra à l'épaule que la cinéaste suit Helmer, imposant gaillard qu'elle…
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Après avoir été remarqué en festivals, distribué en salles sous la houlette de ses producteurs, et nominé pour le Magritte du Premier film, De leur vivant sort en DVD. Un portrait de famille tendre et sensible à partir d’une prémisse scénaristique on ne peut plus simple : la mort d’une mère, mais aussi d’une épouse. Avec ce film, Géraldine Doignon nous invite à prendre la mesure de la difficulté de vivre un deuil ensemble : la perte d’un être cher impliquant toujours une remise en question personnelle, ainsi qu’un chamboulement profond au sein de la constellation familiale.
Alors qu’Henri vient de perdre sa femme d’un cancer, ses…
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Cinematek propose, en septembre et octobre, un cycle consacré à Alexandre Sokourov, un cinéaste qui tourne vite et avec peu d'argent des films brillants et insolites avec une liberté créatrice déroutante (autant pour l'image que pour le son), bien loin de la logique d'un cinéma de divertissement. À son actif, seize films de fiction, et près d'une trentaine de documentaires pour la télévision dont il a renouvelé le style et qu'il appelle désormais des « élégies ».
Commençons par la fin du cycle de projections : l'Arche russe, programmé le 26 octobre. Le film a enthousiasmé la critique, davantage pour sa réalisation…
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Des arsouilles dans le potage
Le potager Ernotte est, à Ixelles, un îlot de verdure amoureusement entretenu par des riverains. Lorsque la commune décide de le raser afin de bâtir des logements, les “potagistes” s'opposent à ce projet qu'ils jugent inadéquat pour leur quartier. La lutte commence...
L'apparition du numérique, puis de la vidéo, a permis au matériel de devenir plus léger mais surtout moins onéreux. Cette accessibilité accrue a vu naître de nombreux films, souvent témoins, parfois manifestes, traitant de luttes locales ou d'initiatives alternatives. Ceux-ci sont généralement aussi sympathiques sur le fond que ratés dans la forme.…
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Quelques personnages en quête d'auteur
Errance de quatre trentenaires en mal de vivre, Tokyo Anyway de Camille Meynard est un premier long métrage en mode mineur, qui sans vouloir faire le portrait d'une génération, n'en donne pas moins une représentation d'une tristesse sans fond. On le découvrait dans la compétition Emile Cantillon au Festival du Film Francophone de Namur. Conçu à partir d'un travail collectif d'improvisation, le film est sans doute une expérience intéressante et il tient sa barre grâce à pas mal de fraîcheur, à des comédiens talentueux, et à une caméra solide. Mais comme ses personnages en quête de sens, Tokyo…
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