
Le 29 juillet, le réalisateur flamand Roland Verhavert est décédé à 87 ans, chez lui, d'une crise cardiaque.
Ayant principalement exercé ses talents en Flandre et sans doute moins connu dans la partie sud du pays, Verhavert n'en reste pas moins un des pionniers du cinéma belge et un de ceux qui ont le plus puissamment aidé à l'essor d'un cinéma flamand.
À peine sorti de l'école, il co-signe avec Rik Kuipers et Ivo Michiels De meeuwen sterven in de haven (Les mouettes meurent au port), l'un des films les plus importants du cinéma belge des années 1950. Totalement imprégné de l'esthétisme de son époque, ce film aux tendances expressionnistes…
Lire l'article
" Je suis venu au cinéma après avoir découvert Citizen Kane. C'est un film inépuisable. Je l'ai vu 40 fois et je suis prêt à le revoir 40 fois encore."
Jean-Michel s'expliquait devant la caméra de Richard Olivier
À 16 ans , je voulais faire du cinéma, mais je ne savais pas comment m'y prendre pour devenir réalisateur. Je suis entré à l'IAD où j'ai été mis à la porte après quelques mois.
Nous étions en mai 68 et j'avais "emprunté" la seule et unique caméra Arriflex de l'école pour filmer une manif estudiantine. Les flics m'ont arrêté et ont endommagé la caméra en l'ouvrant.…
Lire l'article
Lire l'article
C'est au moment où ça arrive qu'on se dit que c'est trop tard. Tout est alors trop tard ! On sait que la vie n'est pas éternelle, que personne n'est immortel. C'est la donne de départ, que l'on accepte tous. Même si on imagine que ça concerne les autres, pas nous, pas les proches.Et pourtant !Jean-Michel, celui que le cancer n'est pas parvenu à vaincre, ni sa chute, ni sa commotion.Jean-Michel, qui était comme ces herbes folles, résistantes au macadam stérile.Jean-Michel qui vilipendait les boulevards de l'industrie cinématographique de consommation.Jean-Michel qui était cette touffe de nature que toutes les règles, les lisseurs, les effaceurs d'inattendu…
Lire l'article
Lire l'article
Tel est pris qui croyait prendre
Il faut croire que tout ce que Sahim Omar Kalifa touche se transforme en un succès étonnant. Son premier court métrage, Lands of heros était à Berlin, hop, directement, en compétition officielle. Baghdad Messi a récolté tant de prix dans tant de festivals que cela lui a valu une nomination automatique sur la longlist des prochains Oscars. Et voilà qu'on découvre Bad Hunter au Brussels Film Festival avec une joie non dissimulée. Voici une petite perle burlesque aussi réjouissante qu'était triste et bouleversant Baghdad Messi.
Il y a, chez Sahim Omar Kalifa, un immense talent de conteur qui brode les petites histoires aux grandes et le burlesque au tragique…
Lire l'article
Menant en parallèle plusieurs activités, celle de cameraman et de réalisateur à la RTBF, et d'enseignant à l'INSAS section documentaire, Roger Beeckmans a réalisé de nombreux films. Depuis plus de vingt ans, il parcourt le monde en montrant les enfants avec une caméra qui se met à leur portée – souvent avec le soutien de l'UNICEF – avec la bonne distance pour leur permettre d'exprimer leur désarroi, leur souffrance. Rappelons quelques-uns de ses films, De l'école à l'usine (1990), La mort au bout du champ (1993), Les vestiges de la guerre, suivi de La face cachée de la guerre (1994), Nos cœurs sont vos tombes (2004), L'école… Lire l'article
Lire l'article
Toute la musicalité du monde
« À dix-neuf ans, Claire décida qu'il était grand temps de sortir de l'adolescence, quelles qu'en soient les conséquences ». Ainsi commence L'ombre dans le miroir, le dernier livre de la cinéaste Dominique Loreau. Roman de la venue au monde, profondément singulier, il déroule la quête de Claire qui, tournant le dos à l'insouciance des premiers âges, se met à l'épreuve du monde et de sa découverte. Et se faisant il donne la parole à cet instant de silence qui, dans l'obscurité de nos nuits sans sommeil, écoute palpiter notre part d'ombre et de mystère.
Si, dans un premier…
Lire l'article
Lire l'article
Ce premier documentaire de long métrage de la réalisatrice d’origine roumaine Teodora Ana Mihai est d’une qualité exceptionnelle. Il traite de l’émigration roumaine d’un point de vue rarement exploré : celui des enfants demeurés au pays en l’absence de leurs parents. Comment vivent-ils cette situation ? Comment se débrouillent-ils dans l’attente du retour de ceux-ci ?
Liliana est mère de sept enfants. Elle vit à Bacau, ville de la Moldavie roumaine qu’elle doit quitter pour travailler comme bonne à tout faire chez un couple âgé de Turin. Les raisons de son départ sont d’ordre économique. Elle est contrainte, n’ayant pas de parents…
Lire l'article
Entre passion et compassion
Fabrizio Rongione, nous l'avons découvert dans Rosetta, Palme d'Or à Cannes en 1999. En deuxième année de conservatoire, Fabrizio est alors repéré par Jean-Pierre et Luc Dardenne. Sorti de ses cours, il tourne en Italie et dans des courts métrages singuliers et drôles (La roue tourne, Voix de garage) en Belgique. Il fait partie de la première série de web-vidéo de Cinergie consacrée aux comédiens (intitulée Casting). Au fil du temps, Fabrizio est devenu un acteur qui compte et pas seulement en Belgique, mais aussi dans d'autres pays comme l'Italie.
Dans Deux jours et une nuit, le dernier film des frères Dardenne,…
Lire l'article
Lire l'article
La femme qui marche
C’est tombé samedi, les frères reviennent les mains vides de cette édition cannoise. Dommage… D’autant que Deux jours, une nuit est un film politique et poignant qui aurait fait sens à la veille des élections européennes. Dans l’éclat artificiel des projecteurs, dans la somptuosité aveuglante des tissus, des joyaux et des chairs, une ouvrière en t-shirt fluo n’aura pas su se frayer un chemin. Et pour un cinéma qui ne cède jamais au spectacle, c’est peut-être tant mieux.
Une histoire qui se résume en une phrase et qui tient en haleine durant 1h35, voilà ce qu’on peut appeler le talent et la magie du cinéma. Car jamais…
Lire l'article
Lire l'article
Fait presque uniquement par une seule et même personne, Tombville, premier long de Nikolas List, se démarque de l'industrie cinématographique, au moins par cette caractéristique. Ecrit, tourné, monté, étalonné, sonorisé par l'ancien étudiant d'image de l'IAD, ce film est l'apothéose d'un désir de cinéma. Catharsis réelle ou fictive, peu importe, Tombville est la libération d'un homme réfugié dans la folie pour ne pas affronter sa vérité.
Cinergie : Le public bruxellois a pu découvrir ton film dans le cadre du Festival du Fantastique. Comment as-tu vécu cette projection quelque peu chahutée, comme toutes…
Lire l'article
Lire l'article
Quelques jours avant son départ pour Cannes où Laura Wandel allait présenter à la sélection des courts métrages son film Corps étrangers, nous rencontrons la jeune femme, à la fois heureuse de la reconnaissance qu'on lui marque, et terrorisée par les confrontations qui l'attendent. En guise de « générale », nous lui offrons une interview-vérité.
Certains films m'ont donné tellement d'émotion que j'ai voulu faire pareil. Japón de Carlos Reygadas est l'un deux. C'est un film que j'ai vu à 16 ans, et il m'a tellement impressionnée, que cela m'a donné envie de faire du cinéma.…
Lire l'article
Lire l'article
Prologue
Désormais sur Internet, pour s'informer, il est fréquent de cliquer sur des liens qui ne mènent nulle part, sinon à des pages nous proposant un abonnement aux sites qui diffusent les articles. Il s'agit, le plus souvent, de « native advertising » (publicité rédactionnelle). En plus, à droite de l'écran, le catalogue de la Redoute vend des slips et des soutien-gorges moins chers que dans une boutique de la zone urbaine. Les écrits fournis par les agences de presse se ressemblent. Bref, la méconnaissance du monde s'accélère à toute vitesse. Sur facebook, les même personnes vous envoient, tous les jours, leur nouveau « profil »…
Lire l'article
Lire l'article
Il est un peu plus d’une heure du matin. Un couple dort. Soudain, la sonnerie de la porte d’entrée de l’appartement retentit et réveille l’homme. Inquiet, il entrebâille la porte. À la vue de la jeune femme visiblement désespérée sur le pallier, il n’hésite pas une seconde à retirer la chaînette de sécurité et accueille sa sœur dans ses bras. Lorsqu’elle cède à l’insistance de ses questions, elle lui raconte les raisons de son départ de Beyrouth afin de le rejoindre en Belgique. Mais ce qui nous semble, à nous, Occidentaux, très banal, peut être le ciment d’une destinée dramatique où une femme peut tout…
Lire l'article
Lire l'article
Rappelons-nous… Le 31 décembre 2011, le cinéma Arenberg fermait ses portes. Malgré une pétition soutenue par les cinéphiles bruxellois pour sauver une des quelques rares salles d'Art et Essai de la capitale, la décision fut brutale.Cinédit, l'association qui gérait l'endroit, devait quitter les lieux et fermer cette salle vieille de 30 ans. La pilule fût plus facilement acceptée du public puisque la salle n'allait pas réellement fermer, elle changeait de propriétaire et serait encore plus cinéphile et performante. De cette mort annoncée, il y eut deux résurgences ; le cinéma Galeries et l'Arenberg Cinéma Nomade. Après deux années… Lire l'article
Lire l'article
Avec la diffusion télévisuelle des trois épisodes « 14-18, l'Histoire belge », nous avons rencontré certains protagonistes de ce documentaire historique. Le réalisateur Michel Mees et Bernard Yerlès, comédien, le conteur de cette trilogie. Ensuite, nous avons retrouvé Marianne Sluszny, scénariste du documentaire et romancière. Elle vient de publier, aux éditions de la Différence, un recueil de nouvelles sous le titre « Un bouquet de coquelicots ».
Michel Mees : Lorsque nous avons démarré les premières réunions, au printemps 2010 pour appréhender le 100e anniversaire de 14-18, nous avons essayé d'imaginer le concept.…
Lire l'article