Le dernier film d'André Delvaux, l'Oeuvre au noir s'inspire du roman au titre éponyme de Marguerite Yourcernar. Une adaptation ? Pas vraiment. Comme l'écrit Adolphe Nysenholc, plutôt une alchimie de l'adaptation. « L'oeuvre au noir, rappelle Marguerite Yourcenar, serait la phase la plus subtile du grand oeuvre, expression qui désigne la transmutation des métaux en or, ou symboliquement, la sublimation du corps en esprit. Or, du roman au film, il y a une purification par étapes successives, comme dans l'opération alchimique, jusqu'à la quintessence du contenu » (in livret du DVD)Pour éviter une chronologie linéaire (l'ensemble de la vie de Zénon…
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L’art de détruire
Nicolas Provost fait partie de ces réalisateurs qui, quoique aguerris, n’ont pas encore signé de long métrage. Loin, bien loin du circuit commercial, son nom appartient au monde de l’art contemporain, et ses films s’accrochent aux cimaises des galeries, ou hantent, à la rigueur, les écrans de festivals plutôt cinéphiles. Une chose est sûre, c’est que les images si singulières qu’il crée depuis dix ans s’impriment de manière irréversible dans la mémoire, créant un imagier qui résiste à l’oubli.Ici un homme-lion errant dans un parc, là une biche égarée sur un circuit de karting, et des volutes…
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Dans un entretien avec Toni Negri, Gilles Deleuze remarque : « Aujourd'hui, la mode est de dénoncer les horreurs de la révolution » (in Pourparlers). Certes, Staline, depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, n'est plus « bankable » ou mieux encore : il est désormais moins incontournable que le marché.Mais la meilleure analyse de son régime basé sur la terreur nous vient d'URSS, ben oui... Ivan le terrible de Sergueï Mikhaïl Eisenstein nous décrit l'affect du pouvoir et de la folie du trop célèbre Mister Joseph, ainsi que cet autoritarisme que lui a piqué Uncle Mao Zedong (qu'est-ce qui domine actuellement dans l'Empire…
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L’heure bleue c’est presque la mort de la journée, la naissance de la nuit, l’entre deux. L’instant où irrémédiablement la lumière disparaît passant par le bleu pour se laisser envahir par le noir. L’instant où la vie disparaît. Celui aussi où un nouveau souffle devient nécessaire.
Eloïse en est là, la trentaine, infirmière en soins palliatifs à domicile, avec ce bleu à l’âme face aux gens qui s’en vont. Avec le bleu à l’âme face à elle-même en déséquilibre, en besoin de décompression, de présence humaine même si elle n’est que de façade. Elle navigue à vue…
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Robbe éponge ses éponges
1. Mon ami wallon
C'est quoi, un plateau de cinéma ? Je n'en savais rien avant d'y mettre les pieds. J'avais beau avoir été, brièvement certes, dans une école de cinéma, et avoir de vagues souvenirs de mon premier essai… Et même avoir travaillé dans une autre école de cinéma en participant comme photographe de plateau à d'autres films d'étudiants, j'ignorais que la réalité du plateau d'un long métrage est différente, qu’elle a bien autre chose que le bref vécu de mes débuts avec une caméra 16mm, en décor nature ou à la pauvre reproduction virtuelle qu'offre…
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Dans les codes de notre actuelle société du spectacle, les stars, autrement dit les acteurs « bankables » - ceux qui permettent le montage d'un film parce qu'ils sont supposés être rentables -bénéficient d'une reconnaissance médiatique. Les autres acteurs constituent une sorte de « non-sujets » médiatique. Comme tous les non vainqueurs, ils sont dans la zone.Jadis et naguère, lorsque d'autres valeurs aux codes moins rigides prévalaient, il existait de petits commerces appelés salles de cinéma de quartier qui réservaient une place de choix à des acteurs jouant dans le pavillon des seconds rôles. Ils étaient nombreux et…
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Jean-Pierre Verscheure est un passionné de l'image et du son, de la pellicule au numérique.Nous avons eu l'opportunité de l'interviewer à l'INSAS, dans son antre favori, une petite salle bourrée de projecteurs d'il y a plus d'un siècle, de pellicules en noir et blanc, en couleurs (les différents procédés), dans tous les cadres possibles du 1.33 au 1.85, en passant par le 1.66, le 1.85, du format en cinémascope au système préféré d'Hitchcock, la VistaVision. D'un fil à l'autre, tout défile, de la jeunesse du cinéma à son âge actuel. L'approche par J-P. Verscheure des pistes sonores a failli nous laisser sans… Lire l'article
Boris, vous avez dit Boris : aspirez au pire, ça passe et ça casse, autrement dit, la critique « subjective » cela sert à quoi, au juste ?
« Un doc qui donne juste envie de s'enfuir ». Houla ! Houlala ! Voilà le titre d'un pamphlet digne du Pan de la belle époque de jadis et naguère. Sauf qu'il est publié dans Le Soir du 20 août 2010. Splaf!Ça démarre à toute allure. « Certains beaux esprits y verront sans doute de la poésie. On n'y a trouvé que de l'ennui ». Why not ? Il s'agit du dernier opus de Boris Lehman intitulé Histoire de mes cheveux. De la brièveté de la vie. Sapristi,…
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Blow up continue à intriguer et à poser des questions qui restent sans réponses. Qu'est-ce que la reproduction photographique ? Qu'en est-il de son interprétation cadrée d'un instantané du flux de la vie ? L'art contemporain (hors de la chapelle de Duchamp, c’est-à-dire de la provoc permanente) se veut souvent incontrôlé. Le processus de création est livré au hasard et à la spontanéité. C'est ainsi que travaille Thomas, le photographe de Blow up, qui prend rapidement ses photos, avec son Nikon, en cherchant dans les 36 vues de la pellicule photographique, celle qu'il va sélectionner et qui l'intéresse. Toute son excitation se développe…
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Véritable Gaston Lagaffe de l'illustre Franquin, Luc Moullet n'arrête pas d'animer notre curiosité cinématographique. Dans le numéro d'été 2010, il nous signale, parmi quatre articles sur AK que Akira Kurosawa est misogyne. Ni plus ni moins. Pas d'homosexualité larvée, mais un dédain pour l'amour. Il termine sur cette phrase que l'on vous laisse méditer : « Misogynie et pompiérisme semblent d'ailleurs aller de pair, être parfois inséparables : le refus du sexe faible correspond au rejet de la spontanéité féminine, au profit de l'abstraction et de l'art pour l'art ».
C'est lumineux. Haut et court…
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Avec les beaux jours, la lumière resplendissante et éclatante, les jeux d'ombres qui s'allongent sur les murs ou à nos pieds, l'été est souvent propice à l'art de capter la lumière, que ce soit avec un appareil photo ou une caméra. Tout est permis! Au diable inhibition et crainte de l'erreur, l'enjeu n'est plus que du côté frivole du plaisir. Le geste gratuit, celui qui se réapproprie l'effervescence de l'imaginaire et la jouissance de la création.Le cinéma a beau être une industrie, c'est encore et un toujours un acte de poésie!Osez, d'autant plus que l'association des Cinéastes Associés vient de lancer son appel…
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Nicolas Rincon Gille, retourne en Colombie interroger le fleuve Magdalena. "Sur une des grandes pierres qui brisent le courant du Magdalena, le fleuve le plus important de la Colombie, il y a un petit homme accroupi, le Mohan. Sa barbe est longue, ses cheveux recouvrent son corps, ses ongles dépassent au bout de ses pieds. Il fume son cigare patiemment. Il attend les femmes qui lavent le linge au bord de la rivière pour les inviter au fond du fleuve, dans son palace. Les femmes connaissent déjà le sort de celles qui se laissent séduire. Celles qui ont de la chance rentrent enceintes au village. Les autres disparaissent et de temps en temps, le fleuve crache leurs corps. Lire l'article
Le Magicien d'Ostende, Raoul Servais, présente l'intégralité de ses courts métrages édités sur DVD édité par Cinéart/Twin Pics.
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Le documentariste Patrick Ferryn part à la rencontre de Allan Taylor, musicien folk. Ensemble, ils tentent de remonter à la source de la création poétique. Allan Taylor, the Endless Highway Lire l'article
Jean-Michel Vlaeminckx commente le films de Luis Bunuel, la Mort dans ce jardin, à l'occasion de la sortie du film en Dvd. Lire l'article