Nous avons voulu rencontrer des personnes impliquées dans le tournage du Sel de la mer, qui puise une grande partie de son intérêt aux lieux de tournage et à ses conditions. Joseph Rouschop, le co-producteur, responsable de Tarantula, et Françoise Joset, la décoratrice en chef, qui à ce titre a suivi le tournage sur place du Sel de la mer.
Cinergie : Joseph, pourquoi avoir décidé de co-produire ce film ? Quel est l’élément qui t’a décidé à te lancer dans l’aventure ?Joseph Rouschop: Cela s’est passé comme pour tous les films. J’ai reçu un scénario qui était intéressant, et l’écriture…
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Faux départ
Un violon triste, un écran noir, des paroles qui s’envolent. Un témoin apparaît seul, assis sur une chaise devant un fond noir. Il raconte son histoire. Dès le début, Modus Operandi apparaît comme un de ces innombrables documentaires sur la déportation : loin d’être inintéressant, mais dont le contenu et la mise en forme ne révèleront rien de neuf. Un montage fait uniquement de témoignages, à un rythme trop lent, peu d’images d’archives et absence totale d’images d’illustrations……
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Après Voleurs de Chevaux, Micha Wald signe son second long métrage, Simon Konianski. Dans cette comédie proche d’Alice et moi, on identifie des conflits générationnels, des oppositions politiques et religieuses, des familles juives et espagnoles, des crises pendant les scènes de repas, de l’hystérie collective et individuelle, des paysages ukrainiens, des comédiens amateurs et professionnels et des petites vengances personnelles. Interview.
Cinergie : Pour parler de ton nouveau film, Simon Konianski, il faut évoquer Alice et moi qui en est le point de départ puisqu’il est aussi le portrait de deux générations qui ne se comprennent pas.Micha Wald : Effectivement, c’est de nouveau…
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Résurrection d’un film maudit.
Ancienne courtisane déchue, Lola Montès est exhibée dans un cirque gigantesque de la Nouvelle-Orléans où un spectacle relate son existence mouvementée. Ravalée au rang d’objet luxueux / monstre de foire, la scandaleuse de l’Europe du XIXe siècle connaît l’humiliation des pistes de cirque après avoir brillé au centre des cercles enivrants du pouvoir et de l’argent. Une suite de flash-backs s’attarde sur les moments-clés de sa vie, de sa brève idylle avec Liszt en passant par sa liaison scandaleuse avec le Roi Louis de Bavière... L’occasion pour Max Ophüls, peintre par excellence de la désillusion…
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Média 10-10 : « Prière d’inventer ! »
Au Festival Media 10-10 de Namur, qui s’est tenu du 12 au 16 novembre, 37 courts métrages étaient programmés en compétition. De quoi découvrir de vraies perles, s’enthousiasmer pour quelques films, et s’étonner d’une mollesse plus générale qui inquiète.
Forcément, puisque nous avons fait partie du Jury Presse du Festival Media 10-10, nous avons tout vu ! Oui, tout ! Forcément aussi, pour les mêmes raisons, et parce que nous fûmes merveilleusement accueillis, que nous nous entendîmes merveilleusement bien avec les autres membres du Jury Presse (Candy Petter et Fred Arends) et ceux du Jury Officiel…
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Trafic 67 (suite et fin)
1. Faut-il soutenir l’hypothèse du tableau volé d’Hervé Gauville ?Nous nous souvenons encore de notre stupeur lorsque nous avons découvert, dans les années 80, l’Hypothèse du tableau volé, le second film de Raoul Ruiz. Pour n’égarer personne (ou égarer tout le monde), revenons sur ce film inspiré par un texte de Pierre Klossowski sur le « statut (onto)logique de la peinture ». Hervé Gauville, à qui l’on doit, depuis Trafic 60 une série d’articles sur le cinéma et la peinture s’y atèle. Un collectionneur, exégète de sa propre collection, nous montre les tableaux, aujourd’hui tombés…
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Vous avez dit création?
Qu’est-ce que la création ? D’où surgissent ces instants rares où se manifeste ce qui n’était pas encore là ? Qu’est-ce qui se joue dans ce processus de surgissement où s’opère (et opère) cette étrange alchimie d’un devenir présence ?
Questions rébus, pièges philosophiques, interrogations existentielles qui n’en finissent pas d’épuiser le procès créatif qui s’opacifie et devient insaisissable dès que l’on tente de nommer, dans cette étrange maturation, ce qui le constitue.Et si le nommer, c’est le perdre ? Et si le montrer, c’est le masquer…
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Dans son film de troisième année, Margot (Prix Jury Jeunes au Festival d’Annecy), Gerlando Infuso, étudiant à La Cambre, avait développé un récit autour d’un personnage partagé entre la folie et le froid. Un an a passé, une nouvelle idée a poussé, celle d’un artiste de cirque en proie au rejet et à la vieillesse. Avec Milovan Circus, Gerlando Infuso renoue avec le sentiment de solitude, la poésie du sombre et l’animation en volume, éléments qui avaient contribué à la qualité de son court métrage précédent. Le film a séduit le Jury au dernier Festival Média 10-10, puisqu'il a obtenu le Prix… Lire l'article
Xavier Seron et Christophe Hermans sont complices depuis sept ans, travaillant chacun à tour de rôle comme assistant sur le film de l’autre. Le désir d’un véritable projet commun, de l’écriture à la réalisation a donné naissance à un court métrage, Le Crabe. Ce road movie de vingt six minutes dans un noir et blanc contrasté leur a valu le Prix de l’Image au Festival Média 10-10.
Drôle d’endroit pour une rencontre
Le crabe a mauvaise réputation. Lourde famille que la sienne, chancre, cancer… Il est celui qui tend à s’étendre, qui dévore ce qui l’entoure… Le crabe (le film) ne raconte pas la vie du crabe…
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Dès l’avant-propos qu’il a consacré à son livre intitulé La Part de l’ombre, Olivier Smolders nous explique que « les plus beaux films sont ceux qu’on imagine sans les avoir jamais vus ». Est-ce là le sujet de Voyage autour de ma chambre ? En partie, puisque dès le générique, le réalisateur, en voix off, nous dit : « Au mouvement, préférer l’immobilité, à la parole, le silence, se retirer dans sa chambre plutôt que de bouger ».
Voyage autour de ma chambre nous propose un espace imaginaire, en voix off, qui renvoie au regard d’Olivier Smolders sur les différents espaces que son corps a pu vivre.
L’Afrique…
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Le goût de l’innocence
Le coquelicot, fleur sauvage, pousse, rouge sang, sous la chaleur de l’été. Pour s’amuser, on peut retourner ses pétales un à un. Jeu d’enfant. La fleur se transforme alors en une petite ballerine au tutu coloré. Ici, ce n’est pas un jeu d’enfant. Ici, on arrache les pétales, on soulève les jupes. Coquelicots, dans le troisième long métrage de Philippe Blasband, est le nom de la maison de passe où tout le film vient échouer et se dénouer. Dans le milieu de la prostitution, arrière-boutique feutrée d’une Bruxelles petite-bourgeoise et hypocrite, trois destinées tragiques se nouent autour de ce lieu clos. Trois personnages…
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Orgesticulanismus « Orgesticulanismons ! »
Orgesticulanismus est le premier court métrage d’animation d’un ancien élève de La Cambre, produit par Caméra etc. Animateur dans cette maison de production consacrée principalement au film d’atelier, Mathieu Labaye a déjà réalisé en son nom propre deux courts métrages. À Media 10-10, son premier film professionnel aura fait l’unanimité, empochant le Prix du Meilleur Court Métrage d’Animation remis par le Jury Officiel et celui du Jury Presse.
C’est qu’Orgesticulanismus, au bord d’un cinéma expérimental, est un film qui cherche, se libère, énergique, frénétique,…
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Dans l'ambiance feutrée d'un hôtel cosy du centre de la capitale, Olivier Gourmet fait la promo du premier long métrage d'Ursula Meier, Home. Craintifs de ne pouvoir profiter pleinement de la rencontre avec cette pointure ardennaise du cinéma - avant qu'il ne devienne totalement inaccessible pour un magazine confidentiel (par rapport aux quotidiens ou mensuels français) - nous nous préparons fébrilement au rendez-vous.
Olivier Gourmet vient à nous, le visage serein et disponible.
Cinergie : Le premier film dans lequel vous avez eu un premier rôle, c'est le Fils des frères Dardenne, qui vous a valu le Prix d'interprétation masculine à Cannes.…
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La Chasse aux truffes
André Buytaers rêvait d'être journaliste. Il se voyait dans le rôle du reporter radio ou télévisuel, un micro à la main, sillonnant le monde. Attiré par les nouveaux médias, il préfère les études de l'IAD à celles enseignées à l'université. Le cours d'analyse du cinéma lui ouvre les yeux sur des horizons jusque-là peu explorés, et c'est le coup de foudre, la révélation. Il se prend de passion pour le 7ème Art. À son entrée à la télévision, il se faufile dans les cases culturelles et devient réalisateur d'émissions sur le cinéma telles…
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Un DVD et deux films
1. Zatoichi est une légende du chambara (le film de sabre japonais), une saga en 27 épisodes devenue une institution au Japon. Dans Zatoichi, le remake moderne signé par Kitano en 2003, nous retrouvons le héros, un vieux masseur qui parcourt le Japon du 19ième siècle avec une réputation de bretteur émérite l’obligeant sans cesse à affronter les adversaires qui veulent se mesurer à lui. L’épisode réalisé par Takeshi Kitano qui interprète lui-même Zatoichi (les cheveux décolorés), se déroule dans un village dans lequel le masseur aveugle (qui va s’avérer être un voyant masqué) rencontre deux geishas…
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